Dossier : 179067 Fichier : Discours Date : 12/3/2004 Heure : 10 : 48 Page : 3 C
Dossier : 179067 Fichier : Discours Date : 12/3/2004 Heure : 10 : 48 Page : 3 C O L L E C T I O N F O L I O E S S A I S Dossier : 179067 Fichier : Discours Date : 12/3/2004 Heure : 10 : 48 Page : 4 Dossier : 179067 Fichier : Discours Date : 12/3/2004 Heure : 10 : 48 Page : 5 G. W. Leibniz Discours de métaphysique suivi de Monadologie et autres textes Édition établie, présentée et annotée par Michel Fichant Gallimard Dossier : 179067 Fichier : Discours Date : 12/3/2004 Heure : 10 : 48 Page : 6 Éditions Gallimard, 2004. Dossier : 179067 Fichier : Discours Date : 12/3/2004 Heure : 10 : 48 Page : 7 INTRODUCTION L’INVENTION MÉTAPHYSIQUE Ce qu’il y eut de plus grand en Leibniz, ... la force inventive jamais lassée J E A N B A R U Z I I SITUATION DES TEXTES Les deux textes réunis dans ce volume, Discours de métaphysique et Monadologie, sont parmi les plus célèbres de Leibniz. L’un marque le moment dont il a lui-même déclaré qu’il était celui où il s’était trouvé « satisfait » sur les questions fonda- mentales, et inaugure ainsi la maturité de sa pen- sée ; l’autre se situe à l’état terminal de son évolu- tion. Tous deux sont demeurés inédits du vivant de leur auteur : le second toutefois a connu très tôt la notoriété, fût-ce au travers de traductions, alors que le premier a attendu cent soixante ans sa première publication. Enfin l’un et l’autre étaient, originellement, des écrits sans titre, et les Dossier : 179067 Fichier : Discours Date : 12/3/2004 Heure : 10 : 48 Page : 8 dénominations sous lesquelles ils sont connus sont le fait des éditeurs, et non de Leibniz lui- même. 1. La rédaction du Discours et de la Monadologie A. Le Discours de métaphysique a été rédigé par Leibniz dans un court laps de temps, durant les toutes dernières semaines de 1685 ou au tout début de 1686, à un moment où l’élan spirituel des premières années hanovriennes était encore à sa plus grande intensité. Si Leibniz avait laissé sans titre son brouillon et les copies qu’il en avait fait prendre, celui de « discours de métaphysique » s’est imposé aux éditeurs, parce qu’il est suggéré par la manière tout à fait explicite dont Leibniz a désigné son ouvrage dans une lettre du 1/11 février 1686 au Landgrave Ernst von Hessen-Rheinfels 1 : J’ai fait dernièrement (étant à un endroit où quel- ques jours durant je n’avais rien à faire 2) un petit discours de Métaphysique [...] Les questions de la grâce, du concours de Dieu avec les créatures, de la nature des miracles, de la cause du péché et de l’ori- gine du mal, des idées etc., y sont touchées d’une manière qui semble donner de nouvelles ouvertures propres à éclaircir des difficultés très grandes (GP II, 11, Le Roy, 79). Dans la même lettre, Leibniz faisait part à son correspondant de son souhait de recevoir l’avis d’Antoine Arnauld 3, en ajoutant que, faute de temps pour faire mettre au net le manuscrit, il se 8 Introduction Dossier : 179067 Fichier : Discours Date : 12/3/2004 Heure : 10 : 48 Page : 9 contenterait de joindre une feuille où serait consi- gné un Sommaire en trente-sept articles. La trans- mission de ce document à Arnauld par l’entremise du Landgrave provoqua l’ouverture d’une corres- pondance entre le philosophe de Hanovre et le cartésien janséniste, dont les pièces constituent, de l’avis même de Leibniz, l’une des élaborations majeures de sa pensée. Si bien qu’il envisagera à plusieurs reprises de rendre public son échange de lettres avec Arnauld, et qu’il l’évoquera dans des textes publiés 4, alors que, selon son habitude, il ne fera plus mention du petit discours lui-même, oublié dans la masse de ses papiers. C’est seule- ment en 1846, quand le commerce épistolaire de Leibniz avec le Landgrave de Hessen-Rheinfels sera publié pour la première fois par Grotefend, que l’éditeur y intégrera la correspondance avec Arnauld, en y joignant en Appendice le texte, sans titre, de l’opuscule métaphysique. Grotefend (1846), puis après lui Gerhardt (1880) établirent le texte d’après une transcription d’un copiste, sur laquelle figuraient des correctifs et adjonctions de la main de Leibniz. Dans la clas- sification des manuscrits conservés à Hanovre, ce document avait été rangé dans la Division des Tex- tes philosophiques (LH IV). Le manuscrit auto- graphe de Leibniz fut identifié plus tard par l’abbé Henri Lestienne ; il se trouvait dans la Division des Écrits théologiques (LH I), sous une chemise portant le faux titre de « Traité sur les perfections de Dieu », donné pour la commodité du classe- ment par un bibliothécaire 5. On comprend assez bien que la lecture hâtive des toutes premières 9 L’invention métaphysique Dossier : 179067 Fichier : Discours Date : 12/3/2004 Heure : 10 : 48 Page : 10 lignes de l’opuscule ait pu suggérer cette appella- tion, qui par ailleurs n’exprime que très imparfai- tement la teneur de l’ensemble. C’est pourquoi il faut proscrire l’usage de ce titre, qui n’est autorisé par aucun texte de Leibniz : il n’y a aucune raison de ne pas donner à ce « petit discours de méta- physique » le nom qui correspond au mieux à ce qu’il est en réalité. B. L’appellation de « Monadologie » n’est pas davantage le fait de Leibniz, mais avec cette fois la circonstance particulière qu’aucun texte n’en authentifie l’usage comme leibnizien : sauf décou- verte hautement improbable dans les manuscrits encore inédits d’une occurrence qui aurait échap- pé à tous leurs lecteurs, Leibniz n’a jamais em- ployé ce terme pour son propre compte. Il a été inventé par Heinrich Köhler, auteur de la traduc- tion allemande parue en 1720, qui a donné pour la première fois connaissance du texte tout en fai- sant la fortune de son faux titre 6. Le titre de « Principes de la Philosophie » qu’on lui attribue aussi parfois n’est pas non plus celui que Leibniz lui a donné. En fait, aucun des trois manuscrits primitifs — le brouillon autographe et deux copies revues et corrigées de la main de Leib- niz — ne porte de titre 7. Les complications sont venues de ce que la genèse de la « Monadologie » a eu partie liée, dès le départ, avec celle d’un autre écrit, qui porte bien, quant à lui, un titre authentique : Principes de la nature et de la grâce fondés en raison. L’un et l’autre ont été rédigés à des dates très voisines, et peut-être simultanément pour une partie de leur 10 Introduction Dossier : 179067 Fichier : Discours Date : 12/3/2004 Heure : 10 : 48 Page : 11 élaboration ; ils ont le même contenu, et ils répon- dent à la même intention, de sorte que dès leurs premières diffusions, ils seront fréquemment confondus, au point qu’on ait pu attribuer à l’un ce qui est vrai de l’autre. C’est ainsi qu’une tradi- tion tenace présentera durablement la « Monado- logie » comme l’objet d’un présent fait par Leibniz au prince Eugène de Savoie, alors qu’en réalité ce sont les Principes de la nature et de la grâce qui avaient reçu cette destination 8. Sans entrer ici dans les détails de l’histoire des textes 9, on en retiendra les faits suivants. Lassé et déçu par la détérioration de sa situation à Hanovre, Leibniz est venu à la Cour impériale de Vienne vers la mi-décembre 1712, et il y est resté jusqu’au 3 septembre 1714. Il y a fait, en mars 1713, la connaissance du prince Eugène de Savoie, commandant en chef des armées de l’Em- pereur, mais aussi fin lettré et érudit. À partir de février 1714, il fut sollicité par des membres de l’entourage du duc d’Orléans, férus de philoso- phie, qui lui réclamaient des « Éclaircissements sur les Monades » : Hugony, le poète Fraguier, qui se proposait de composer un nouveau De natura rerum leibnizien, et surtout Rémond 10. C’est la correspondance avec Rémond qui permet de sui- vre la manière dont Leibniz a tâché de donner satisfaction à ses demandeurs. Or il n’y est pas question de l’écrit qui recevra le titre de « Mo- nadologie ». Sans doute Leibniz confie-t-il à Rémond, dans une lettre de juillet 1714 : « J’espé- rais de joindre à cette lettre quelque Éclaircisse- ment sur les Monades, que vous paraissez deman- 11 L’invention métaphysique Dossier : 179067 Fichier : Discours Date : 12/3/2004 Heure : 10 : 48 Page : 12 der, mais il m’est crû sous la main, et bien des distractions m’ont empêché de l’achever si tôt » (GP III, 618). En revanche, le brouillon conservé avec la minute de cette lettre préfigure assez bien, par sa composition et son style, les Principes de la nature et de la grâce. Et ce sont bien d’eux qu’il est encore question quand Leibniz uploads/s1/ folio-g-w-leibniz-michel-fichant-ed-discours-de-metaphysique-suivi-de-monadologie-et-autres-textes-gallimard-2004.pdf
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- Publié le Jan 26, 2022
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