€xj^bris * PROFESSORJ.S.WILL ^ LE THOMISME DU MEME AUIEUR : Index SCOlastico-ca
€xj^bris * PROFESSORJ.S.WILL ^ LE THOMISME DU MEME AUIEUR : Index SCOlastico-cartésien. 1 vol. in-S" de ix et 355 pages. {Col- lection historique des grands philosophes. Paris, Alcan, 1913.) La liberté chez Descartes et la théologie. 1 vol. in-S" de 453 pages. {Bibliothèque de philosophie contemporaine. Paris, Alcan 1913.) Études de philosophie médiévale. 1 vol. in-8** de vm et 291 pages. [Collection des travaux de la. Faculté des lettres de Strasbourg. Strasbourg, 1921.) La philosophie au moyen âge. 2 vol. in-16 de 160 pages. {Collec- tion Payot, n«^ 25-26. Paris, 1922.) ÉTUDES DE PHILOSOPHIE MÉDIÉVALE Directeur : Étiennk GILSON LE THOMISME INTRODUCTION AU SYSTÈME DE SAINT THOMAS D'AQUIN ETIENNE GILSON CHARCe DE COURS A LA 50RB0MNE DIRECTEUR d'ÉTUDES A t'itCOLK PRATIQUE DES HAUTES ÉTUDES RELIGIEUSES NOUVELLE EDITION REVUE ET AUG.yfENTÉE PARIS LIBRAIRIE PHILOSOPHIQUE J. VRIN 6, PLACE DE LA SORBONNE (V") 1922 78507/, PREFACE L'histoire de la philosophie, telle (jii'on renseigne dans nos Univer- sités, comporte généralement une lacune singulière. On insiste longue- ment sur les systèmes des philosophes tarées, et non moins longuement sur les philosophes modernes , de Descartes à nos Jours. Mais tout se passe comme si, de Plotin Jusqu'à Bacon et à Descartes, la pensée phi- losophique açait été frappée d'une complète stérilité. Il confient, pour être exact, de faire une ej:ception en ce qui concerne certains penseurs de la Renaissance, tels que G. Bruno ou Nicolas de Cusa, dont on signale généralement les tendances les plus caractéristiques, parce qu'on a pris l'habitude de voir en eux des précurseurs de la pensée moderne. Mais il est singulier que, même dans cette période de renaissance, que Von considère volontiers comme assez proche de la nôtre par l'esprit qui l'animait, des philosophes de l'envergure de Telesio ou de Campanella soient passés sous silence et traités exactement comme s'ils n'existaient p(is. Le fait est beaucoup plus frappant encore si nous remontons de la Renaissance au moyen âge. L'argument ontologique a sauvé saint Anselme d'un complet oubli, ruais saint Thomas dAquin, saint Rona- venture, Duns Scot, Occam sont autant de noms <pte les étudiants n'en- tendent Jamais prononcer. Que si par hasard ils viennent à les rencon- trer, ces noms n'évoquent dans leur pensée que des théologiens férus de syllogismes, uniquement soucieux d^e.rprimer en termes aristotéliciens les choses de la révélation. U semble qu'on se trouve là en présence d'une période historique constituant un système isolé et définitivement clos ou de philosophes situés hors des cadres normau.v de la pensée humaine. Deux raisons au moins nous paraissent suffisamment fortes pour que l'on se sente contraint de modifier une telle attitude. La première est que, d'un point de vue strictement historique, il est invraisemblable que l'on puisse considérer plusieurs siècles de spéculation philoso- phique comme totalement ine.ristants. Quelle que soit l'estime ou la 6 PRÉFACE. méfiance que l'on voue aux philosophies médiévales, elles n'en sont pas moins des faits historiques réels, représentatifs de ce que fut l'esprit humain à une époque déterminée, et qui, comme tous les faits histo- riques, ont vraisemblablement conditionné ceux qui les ont suivis. En elles-mêmes et comf?ie antécédents de la philosophie moderne, les philo- sophies médiévales exigent donc que l'histoire les prenne en considéra- tion. C'est sans doute le sentiment de cette nécessité qui a provoqué Vextraoï'dinaire développement des recherches historiques actuellement consacrées à cette période. Mais une seconde raison peut encore inter- venir. Il est beaucoup d'esprits qui, tout en voulant que V histoire de la philosophie soit véritablement et avant tout de l'histoire, voient égale- ment en elle un des instruments de culture philosophique les plus effi- caces dont nous puissions disposer. Nous n'avons aucunement l'inten- tion de les contredire, on le croira sans peine, et nous estimons, au contraire, que ceux-là mêmes pourraient trouver dans la pratique des philosophies médiévales plus de satisfaction qu'ils n'osent en espérer. Sans doute les penseurs du moyen âge sont le plus souvent des théolo- giens; sans doute la scolastique décadente a produit bon nombre d'œuvres dont le formalisjne et l'esprit d'abstraction poussés à l'e.rtréme rendent la lecture aussi peu attrayante que profitable. Mais ces théologiens sont en même temps des philosophes; une philosophie qui cherche à rejoindre une foi n en est pas moins une philosophie. Et il ne faut pas exiger du moyen âge plus que nous n'exigeons de notre propre temps. Si l'histoire de la philosophie peut être un instrument de culture, c'est à la condition qu'elle s'en tienne aux maîtres de la pensée, les seuls dont la pratique et l'approfondissement puissent avoir une valeur éducative. Or, nous osons affirmer qu'à celui qui le considérera sans parti pris, le XI11^ siècle n'apparaîtra pas comme moins riche en gloires philoso- phiques que les époques de Descartes et de Leibnitz ou de Kant et d'A. Comte. Thomas d'Aquin et Dans Scot, pour ne choisir que des exemples peu discutables, appartiennent à la race des penseurs véritablement dignes de ce nom. Ce .sont de grands philosophes, c'est-à-dire des philo- sophes grands pour tous les temps, et qui apparaissent tels même au.r esprits les plus fermement résolus à ne se rendre ni à leur autorité ni à leurs raisons. Aussi bien a-t-on commencé à reconnaître cette valeur intrinsèque des philosophies médiévales. Sans parler de saint Augustin, dont la con- naissance est si nécessaire à qui veut comprendre le moyen âge et dont le jury de l'agrégation de philosophie inscrivait récemment à .son pro- PREFACE. ^gramme deux livres presque entiers des Confessions, plusieurs Univer- sités portaient à leur programme de licence d'importants fragments du Contra Gentes de saint Thomas d'Aquin. C'est dans le même esprit que nous avons consacré nous-méme au Système de Thomas d'Aquin un cours professé en l'année 1913-191^ à la Faculté des lettres de l'Uni- versité de Lille, et c'est la matière de ce cours, complétée et équilibrée, que l'on trouvera dans les pages qui vont suivre. On voudra donc bien tenir compte, en lisant et en jugeant ce livre, de l'usage en vue duquel il a été rédigé. Son but n'est nullement un exposé total ni même un résumé complet de la philosophie thomiste; il prétend seulement faire aperce- voir, à ceux qui n*en auraient aucune idée, ce qu'est, dans ses lignes directrices et dans sa structure générale, le système du monde qu'a éla- boré saint Thomas. Si quelque lecteur, encouragé et aidé par l'exposé que nous apportons, se sentait ensuite plus à l'aise dans l'édifice com- plexe de la philosophie thomiste; si, bien mieux, il en venait à trouver dans la lucidité cristalline de ses argumentations une abondante source de joies, nous aurions reçu notre récompense. Strasbourg, janvier 1920. PREFACE DE LA DEUXIÈME ÉDITION Nous avons cherché, en rééditant cet ouvrage, à lui conserver le caractère d'introduction et de première initiation que nous avions d'abord voulu lui donner. Nous avons tenu cependant le plus grand compte des observations souvent très justes qui nous ont été adressées. Toutes les expressions qui nous ont été signalées comme inexactes, par excès ou par défaut, ont été corrigées ; lorsque, au contraire, il nous a semblé que nos critiques eux-mêmes méritaient d'être critiqués, nous avons sim- plement introduit dans le texte les références ou les explications qui nous paraissent justifier notre manière de voir. Outre de très nom- breuses corrections et additions , nous avons ajouté à notre premier exposé quelques renseignements sur la vie et les œuvres de saint Tho- mas (ch. I, A), les premiers éléments d'une bibliographie du thomisme et les notions essentielles relativement aux habitus et aux vertus (ch. XIII). Nous serons toujours prêts à accueillir toutes les suggestions et corrections qui pourront nous être adressées ; il n'y a inen de plus sain qu'une bonne critique : removere malum alicujus, ejusdem rationis est sicut boniim ejus procurare. Nous avons reçu et nous attendons encore beaucoup de bien de nos lecteurs. Melun, avril 1922. LE THOMISME CIIAIMTKE l. Le problème t}iomiste. I>()rsqiie l'histoire de la philosophie pousse assez loin ses recherches, elle fait apparaître les grands systèmes comme des tentatives de conci- liation et comme autant d'elTorts plus ou moins heureux pour harmoni- ser des tendances spirituelles divergentes. Chacune d'elles, cultivée pour soi et exclusivement, serait incompatible avec les autres: elle engendrei-ait un système fortement coordonné, mais pauvre. On ren- contre généralement une complexité plus grande à l'origirje des philo- sophics, et celle de saint Thomas ne fait pas exception à la règle. Comme beaucoup d'autres, elle est née du conflit, dans la conscience d'une épo([ue et dans celle d'un homme, de tendances spirituelles qui cher- chaient à se créer un é(piilibre harmonieux. Ce conflit, c'est le problème thomiste lui-même; il importe de le déflnii- d'abord si l'on veut com- prendre le système qui devait en apporter la solution et de prendre au moins une vue générale des conditions particulièrement complexes au milieu desquelles il s'est constitué. A. -- I. A VIE I:T LKS OiUVUES. Saint Thomas d'Aquin est né vers le début de l'année 1225, au château de Roccasecca, près d'Aijuino, dans la province de Naples'. A l'âge de <'in(j ans il entre, en uploads/s1/ gilson-le-thomisme 1 .pdf
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- Publié le Jui 07, 2021
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