The Library SCHOOL OF THEOLOGY AT CLAREMONT WEST FOOTHILL AT COLLEGE AVENUE CLA
The Library SCHOOL OF THEOLOGY AT CLAREMONT WEST FOOTHILL AT COLLEGE AVENUE CLAREMONT, CALIFORNIA JISTOIRE vs L'ÉGLISE PUIS LES ORIGINES JUSQU'A NOS JOURS . po” PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE . AUGUSTIN FLICHE & VicroR MARTIN : 2 De la fin du g* siècle | à a paix constantinienne . : par \. _ J. LEBRETON Jacques ZEILLER ne DoyendelaFacultédeThéologie Directeur d'Études à l'École de l'Institut Catholique de Paris | des Hautes-Études (Sorbonne) | BLOUD & GAY. Fe se 6% (7 7 An HISTOIRE DE L'ÉGLISE ** De la fin du Il< siècle à la paix constantinienne PUIS LES ORIGINES JUSQU'’A NOS JOURS * PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE : AUGUSTIN FLICHE & VICTOR MARTIN 2 De la fin du 2° siècle à la paix constantinienne par | É LEBRETON à Jacques ZEILLER en de la Faculté de Théologie Directeur d'Études à l'École Institut Catholique de Paris FE reas : des Hautes-Études (Sorbonne) FE BLOUD & GAY 1948 Theo! ogu ie SCHOOL OF THEOL OCY AT CLAREMONT California Univorsiy et sournern LalterRin CHAPITRE PREMIER LA CRISE GNOSTIQUE ET LE MONTANISME $ 1. — La crise gnostique!. L'étude des temps apostoliques nous a fait déjà rencontrer la gnose, antérieure, nous l’avons vu, au christianisme?. De ces nations d'Orient que la con- LES ORIGINES DE LA GNOSE __ quête d'Alexandre a fondues dans les grands royaumes des Séleucides et des Lagides et que, deux ou trois siècles plus tard, l'invasion romaine a puissamment subjuguées, les cultes et les superstitions se sont répandus à travers les peuples méditerranéens. Par delà le proche Orient, le monde _hellénique a pris contact avec la Perse ; il subit la séduction de sa théo- logie dualiste et de ses hiérarchies célestes. Ces spéculations parasites, dès avant l’êre chrétienne, fermentent à Alexandrie, en Syrie, dans tout l'Orient hellénisé, s’attaquant aux diverses religions et surtout aux plus vivaces ; elles ont menacé le judaïsme ; dès que le christianisme paraît, elles s’efforcent d’en faire leur proie : c’est la lutte de Simon le magicien contre saint Pierre, de Bar-Jésus contre saint Paul. Nous avons suivi, À travers les lettres de l’apôtre, le danger croissant de cette contagion : _elle s'attaque au dogme chrétien, niant, par mépris de la chair, la réalité de l'incarnation du Christ et pareillement la résurrection des corps ; elle s'attaque à la morale, voyant dans le mariage une souillure ou, au con- traire, tolérant, dans un dédain orgueilleux, toutes les licences de la chair. Après les épitres de saint Jean, les lettres de saint Ignace dénoncent la virulence du poison. £ de GNOBTIOUR Ce ne sont là que les prodromes de la grande Es à crise qui éclate au milieu du second siècle. Les derniers survivants de l’âge apostolique ont alors l’impression d’une lutte _ toute nouvelle et, pour eux, très douloureuse : « Mon Dieu, s’écrie saint Polycarpe, à quel temps m'avez-vous réservé |! » Sans doute, ils le (1) Brezrocrapmis. — E. Dm Faye, Introduction à l'étude du gnosticisme, Paris, 1903 ; — Gnos diques et gnoslicisme. Étude critique des documents du Gnosticisme chrétien aux II° et ITI® siècles, 99 édit., Paris, 1925; W. Bousser, Hauptprobleme der Gnosis, Gœttingen, 1907; J. P. Srerres Das Wesen des Gnostizismus und sein Verhälinis zum katholischen Dogma, Paderborn, 1922. On trouve les principaux textes commodément réunis dans le livre de W. VæœLxer, Quellen zur Ges chichte der christlichen Gnosis, Tubingue, 1932. (2) Cf. supra, t. I, p. 274-278. 8. LA CRISE GNOSTIQUE ET LE MONTANISME savent bien, l’âge apostolique a déjà connu des hérétiques ; maïs alors ces gens travaillaient dans l’ombre, cachés dans leurs tanières ! ; main- tenant que les apôtres ont disparu, ils opèrent à ciel ouvert et organisent leur secte ?. Hégésippe attribue avec raison cette témérité à la disparition des apôtres et des derniers survivants de leur génération, mais d’autres causes contribuent à donner à la crise gnostique une virulence qu’elle n'avait pas encore connue au sein de l’Église chrétienne. C’est d’abord le développement même de l’Église : l'Évangile a pénétré dans les sphères _ les plus cultivées du monde hellénique et romain ; cette invasion provoque l'inquiétude des polémistes païens et, par réaction, la réponse des apolo- gistes. De part et d’autre, la lutte est menée par des penseurs et des lettrés. Dans ce monde nouveau pour elle, l’Église trouve à la fois des défenseurs et des adversaires ; elle y rencontre aussi des disciples dange- reux qui s’éprennent de sa doctrine, mais pour la déformer : tel par exemple Tatien que nous avons vu d’abord disciple de Justin, apologiste comme son maître, puis sectaire et chef de secte. Le danger est d'autant plus grand que, tout autour d’eux, dans l’Église, ces hommes découvrent bientôt des complicités ; les hérésiarques recrutent des disciples parmi ces inquiets et ces ambitieux que la vérité a un instant charmés, mais qui ont connu aussi la séduction de la gnose et qui, trop facilement, y suc- combent. Ces périls nouveaux, nés de la rapide croissance de l’Église et de sa pénétra- tion dans le monde des philosophes et des lettrés, créent à partir du milieu du II siècle une crise grave et douloureuse ; à travers toutes les égli- ses, si étroitement unies entre elles, on voit courir comme un frisson : le danger, partout senti, provoque partout la même réaction : l’autorité épiscopale s’affirme, les liens de la catholicité se resserrent, l’Église de Rome prend en main la défense de toutes les églises et leur donne une direction efficace ; tous les chrétiens, groupés autour de leurs chefs, se relient par eux aux apôtres, témoins et délégués du Christ, fondateurs des églises. C’est alors que la théologie de la tradition, élaborée par Irénée, est gravée par Tertullien en formules puissantes ; c’est alors aussi que LA RÉACTION CHRÉTIENNE (1) Cf. Hécésiprs, cité par Eusèee, Hist. eccl., II], xxxnr, 7 : « Jusqu’alors (à la fin de l’âge apostolique), l'Église demeura comme une vierge pure et sans souillure ; c’est dans les ténèbres et comme dans une tanière que travaillaient ceux qui essayaient d’altérer la règle saine de la prédication salutaire. » (2) Hécésipre, ibid. ; cf. CLémxnr D'ArexanDeis, Stromata, VII, xvu, 106: « L'enseignement de Notre-Seignour, pendant sa vie, commence avec Auguste et s'achève vers le milieu du règne de Tibère ; la prédication des apôtres, jusqu’à la fin du ministère de Paul, s’acheva sous Néron; les hérésiarques au contraire ont commencé bien plus tard, au temps du roi Hadrien (117-138), et ont duré jusqu’à l’époque d’Antonin l’ancien (138-161) ; tel Basilide, bien qu'il se vante d’avoir eu pour maître Glaucias, qu’ils disent interprète de Pierre ; et de même ils prétendent que Valentin a écouté Théodas, disciple de Paul. Quant à Marc, il appartenait à la même époque et vivait avec eux comme un homme plus âgé parmi des gens plus jeunes, et après lui Simon a été peu de temps disciple de Pierre ». LA CRISE GNOSTIQUE : 9 s’organise dans sa force et sa rigueur la discipline de l'initiation chré- tienne, l’Église imposant aux candidats au baptême un catéchuménat long et sévère et couvrant ses mystères du voile de l’arcane ; c’est alors enfin que la liturgie, jusque-là assez librement improvisée sur des schèmes traditionnels, s’assujettit à des formulaires rédigés d'autorité et s’impo- sant à tous. Ainsi, dans tous les domaines, l'Église organise sa vie, formule sa prière et sa croyance, codifie ses lois, mais son autorité, docilement obéie, n’étouffe pas l'Esprit ; en face de l’éparpillement des sectes, la grande Église apparaît plus que jamais comme le Corps du Christ, comme la Mère du chrétien : « Car où est l’Église, là est l'Esprit de Dieu ; et où est l'Esprit de Dieu, là est l’Église et toute grâce ; et l'Esprit est vérité. Aussi ceux qui n’y participent pas ne reçoivent pas des mamelles mater- nelles l’aliment de vie, ne boivent pas à la source qui s’épanche du Corps du Christ »t, Une des principales difficultés qu’on rencontre dans l'étude du gnosticisme pro- vient de ce que les écrits des gnostiques, ou du moins des chefs, ont en grande partie disparu ; les renseignements les plus précis que nous pos- gédions sont donnés par les adversaires du gnosticisme. Or les Pères. n’ont pas eu pour but de renseigner la postérité ; ils ont uniquement cherché à défendre leurs fidèles. Ils ont donc mis en lumière, dans le gnos- ticisme, le côté le plus vulnérable ; de plus, ils ont attaqué de préférence les gnostiques qui vivaient et agissaient de leur temps plutôt que les héré- siarques déjà disparus ; de ce fait, les notices si précises d’Irénée nous renseignent beaucoup mieux sur les Valentiniens de la fin du r1° siècle que sur Valentin lui-même ou surtout sur Basilide?. LES SOURCES HISTORIQUES Les gnostiques de la fin du siècle apostolique, Cérinthe, Satornil, Cerdon, n’ont guère laïssé dans l’histoire d’autre trace que leurs noms. Cérinthe, cependant, avait assez profondément troublé les églises d’Asie Mineure ; la vigueur avec laquelle saint Jean uploads/s1/ histoire-de-l-x27-eglise-2.pdf
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- Publié le Mai 24, 2021
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