HISTOIRE DE L'ESTHÉTIQUE FRANÇAISE TJ I 'L T. M. MUST0XID1 Doctei'r de l'Univer

HISTOIRE DE L'ESTHÉTIQUE FRANÇAISE TJ I 'L T. M. MUST0XID1 Doctei'r de l'Université de Paris HISTOIRE DK L'ESTHÉTIQUE FRANÇAISE - 1700-1900 suivie d'une Bibliographie générale de l'Esthétique française des origines a 1914 Préface de M. ANDRE LALANDE Professeur a la Sorbonne PARIS IL A ÉTÉ TIRÉ DE CET OUVRAGE Vingt exemplaires sur Hollande van Gelder numérotés de 1 à 20. A. André MUSTOXIDI 1785-1860 Historien et savant 'Corfiote Défenseur de la liberté des îles Ioniennes avec respect je de'die cet ouvrage. Son arrière-petit-fils, T. M. M. "2 TABLE DES MATIÈRES Pages Préface de M. A. Lalande i Préliminaires 1 PREMIÈRE PARTIE Les systèmes esthétiques en France pendant le XVIII e siècle (1700-1800) Chap. Premier Les grands systèmes. 1. J. P. de Crousaz. — 2. L'abbé Dubos. — 3. Le Père André. — 4. L'abbé Batteux 11 Chap. II Les éerits secondaires. Mission morale et sociale de l'art. 1. Voltaire. — 2. Condillac. — 3. Montesquieu. — 4. Di- derot. — o. Mission morale de l'art. — G. Rousseau. — 7. Estève, d'Alembert. — 8. Poinsinet de Sivry. — 9. Mar- montel, de Chastellux 47 DEUXIÈME PARTIE Les systèmes esthétiques en France pendant le XIXe siècle (1800-1900) Chap. Premier Les préoccupations morales, sociales et utilitaires du commencement du siècle. 1. M me de Staël. — 2. Les théoriciens de second ordre. — 3, Stendhal. — 4. Rératry 1\) Chap. II Les systèmes esthétiques à tendances métaphysiques et idéalistes. 1. Quatremère de Quincv. — i. Victor Cousin. — 3. La- mennais 95 TABLE DES MATIÈRES Pages Chap. III Un essai d'explication psychologique. 1. Th. Joulïroy. — 2. Sully Prudhomme 115 Chap. IV Les écrits secondaires. 1. Les théoriciens de second ordre après Cousin. — Deux esthéticiens suisses : 2. R. Toppffer. 3. Ad. Pictet 127 Chap. V Les lauréats de l'Académie. 1. A. Ed. Chaignet. — 2. Ch. Lévêque. — 3. Paul Voi- turon 141 Chap. VI Un cas curieux : L'esthétique de Proudhon. 151 Chap. VII Le progrès des idées positives et scientifiques dans l'esthétique. 1. La critique littéraire. — 2. Auguste Comte. — 3. Sainte- Beuve. — 4. G. Flaubert. — 5. H. Taine. — 6. E. Véron. — 7. Les théories de jeu. — 8. E. Hennequin 163 Chap. VIII Les poètes. 1. J. M. Guyau. — 2. G. Séailles 211 Chap. IX >rniers i 1 . Les monographies. — 2. Conclusion 229 Les derniers écrits. Table alphabétique des noms propres cités dans cet ouvrage ; 239 Bibliographie générale de l'esthétique française. . i Index alphabétique de la bibliographie nu PRÉFACE L'œuvre pour laquelle M. Musloxidi veut bien me demander quelques mots de préface n'est pas de celles qui allèchent le lecteur par l'imprévu d'une thèse paradoxale, ou par la curiosité de documents iîiédits. On ne la lira pas comme Malebranche lisait Descartes ; mais il est probable que si « Von est du métier», on la gardera soigneusement sous la main, dans sa bibliothèque tournante, parmi ses instru- ments de travail. Et cest là le caractère essentiel de /'Histoire de l'esthétique française. Rédigé d'abord sous la forme d'une thèse, intitulée, d'une manière plus technique, Les Systèmes esthétiques en France (1700-1890), et qui valut à son auteur le Doctorat de l'Université de Paris, Vouvrage est, dans son fond, un travail 'déniait, et un recueil de renseignements historiques jusque là dispersés. M. Charles Lalo, ren- dant compte de cette thèse dans la Revue philoso- phique, écrivait ceci : « M. Mustoxidi a fait une œuvre très consciencieuse, très informée, et très utile. » Venant dun écrivain aussi compétent, voilà un éloge qui nest pas mince. Il sera encore mieux justifié par cette nouvelle édition de Vouvragè, re- prise, développée, retravaillée avec grand soin, et b) PRÉFACE de plus augmentée d'une riche bibliographie, qui par elle seule serait déjà précieuse. J'ai dit que le livre n'apportait pas de documents nouveaux. Mais cela n'empêche pas qu'il soit une nouveauté. Si étrange que cela puisse paraître, alors que le « siècle de l'histoire » est déjà pour nous le siècle dernier, il n'existait pas encore en France d'étude générale sur ce sujet. La littérature qu'on y explore, c'était une forêt sans routes et sans carte, coupée seulement de quelques clairières et de quelques sentiers. — L'ouvrage de M. Mustoxidi fait pour elle ce que Dénecourt a fait jadis pour Fontainebleau : nous avons, grâce à lui, un guide à travers les systèmes esthétiques français. Entre ces deux explorateurs, il y a pourtant une grande différence : Dénecourt avait un culte pour les moindres coins de sa forêt, il en admirait passionnément tous les rochers et toutes les futaies. M. Mustoxidi a l'esprit plus critique : et bien en prend à quelques-uns de ses auteurs de n'être plus de ce monde : ils passeraient un mauvais quart d heure. S'il réhabilite quelques hommes à demi-oubliés, comme l'abbé Dubos, il relève, par contre, de leurs péchés beaucoup d'esthéticiens qu'on ne lisait plus guère, mais auxquels on faisait crédit par tradition. Ce n'est pas seulement un inventaire historique que nous avons ici, mais encore et surtout une suite de juge- ments, toujours très décidés, non seulement sur les hommes, mais souvent sur les détails de leurs doctrines. Au nom de quel critérium? Tout d'abord, au nom d'un principe simplement PRÉFACE C) éliminatoire. Il consiste dans la distinction des doc- trines artistiques et des systèmes esthétiques. On en trouvera l'exposé très ample et très justifié dans l'introduction de cet ouvrage. En deux mots, la doc- trine artistique est essentiellement personnelle ; elle . est un plaidoyer pour l'idéal dune école ou pour les procédés (fun artiste, comme la préface de Cromwell ou celle de Germinic Lacerteux. C'est là ce qu'on a le plus étudié jusqu'à présent ; et c'est ce que M. Mus- toxidi laisse entièrement de côté. — La théorie esthé- tique, au contraire, est l'œuvre d'un observateur désin- téressé, d'un critique, qui, du .dehors, considère les jugements sur le beau, leurs causes, leur dépendance à l'égard des circonstances extérieures, comme M. Lévy- Bruhl, dans un autre domaine, a conçu la Science des mœurs, toute différente de la morale proprement dite, prescriplive ou parénétique. Et nous retrouvons ici, soit dit en passant, un trait de plus de ce parallé- lisme des sciences normatives, qui a tant d'autres appli- cations dans l'étude des sciences de l'esprit. Il y a là une distinction intéressante, bien fondée, et qui, si je ne me trompe, n'avait pas encore été faite. Sans doute, il ne faudrait pas la manier d'une façon trop tranchante : les esprits fins, même quand ils font l'apologie de leur propre conception artistique, savent observer et s'appuyer sur une psychologie objective : Jules Lemaître a écrit, contre Brunelière. des pages charmantes sur la valeur universelle de la critique la plus impressionniste. Et, en sens inverse, les esprits- même désintéressés, quand ils manquent de discerne- d) PRÉFACE ment, sont sujets à ériger en faits et en lois leurs propres préférences. Mais enfin, a majore parte, l'op- . position des deux attitudes reste certainementjustifiée. Même parmi les systèmes esthétiques proprement dits, l'auteur distingue encore. Les uns ont suivi des voies arbitraires ; les autres sont de vrais savants, au moins d'intention. « Dans cet examen, écrit-il, au début de son article sur J. J. Rousseau, nous jugeons les œuvres en nous plaçant au point de vue de la science moderne, de la vérité objective qu'elles contiennent, de la méthode objective qu'elles tâchent de mettre en œuvre, et, en général, de l'esprit plus ou moins positif quelles manifestent. » Et, à cet égard, on devine que Jean-Jacques, étant le plus passionné des hommes, lui parait un pauvre esthé- ticien : « Si la science est par excellence raison, — raison froide et objective, — celui qui a restauré le sentiment sous toutes ses formes, et qui a fondé le culte du sujet, est loin de la science. » On a dit que la condamnation était bien sévère, tombant sur le « Christophe Colomb du sentiment de la nature », sur un des écrivains qui ont le plus puissamment transformé l'échelle des valeurs esthé- tiques (1). C'est ne pas tenir compte de la distinction que nous rappelions tout à l'heure. Que Rousseau ait exercé cette influence, qu'il ait, par conséquent, une place éminente dans l'histoire de l'idée du Reau, (1) M. Benrubi, Rapport sur le prix Amiel, Dies academicus de l'Université de Cewvr, 5 juin 1919. Les citations qui suivent sont extraites du même rapport. PUÉ FACE e) M. Mustoxidi ne le nierait pas : mais les « transva* Inations » de ce genre sont pour lui, au premier chef, des h doctrines artistiques » ; et, du coup, elles ne l'intéressent pas. Il ne nous défend pas de nous y intéresser ; et je suis très décidé, quant à moi, à user de la permission. Mais je ne lui ferai pas grief de courir le lièvre pendant que d'autres chassent la perdrix. On lui a reproché aussi d'avoir de son sujet une conception étroitement nationale, et d'avoir construit une muraille uploads/s1/ histoiredelesthen-france-pdf.pdf

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  • Publié le Apv 18, 2021
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