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N o 9090 Martigues - Istres - Vitrolles - Marignane Mercredi 4 mai 2022 ’:HIMKNA=[UVZU\:?k@f@k@e@a" 0 20306 - 504 - 1,50 E - 0 Le 5 mai 2021, le policier avignonnais était abattu en plein centre-ville de la Cité des papes, lors d’un contrôle sur un lieu de deal. Le drame avait suscité une indignation nationale P.2 & 3 "Sortir" 24 pages 100% culture Avec ce journal Éric Masson L’émotion reste intacte Rififi au centre de formation P.23 LÉGISLATIVES Branle-bas de combat pour les investitures P.III La tête à Feyenoord, le cœur à FurianiP.24 ÉTANG DE BERRE EDF "suspend" la réduction de ses rejets d’eau douce / PHOTO SERGE GUÉROULT P.5 Trahisons, multiverse et super-héros "Doctor Strange" CARRY-LE-ROUET Grand ménage de printemps dans le port P.4 / PHOTO J-L.C. DÉGUSTATION Des Vitrollais aux fraises et heureux de l’être!P.9 / PHOTO ARCHIVES LP C’était il y a un an Démissions en série FOOTBALL OM / PHOTO CLAUDE NUCERA Liberté de la presse: la France progresse mais… P.IV / PHOTO DR DERNIÈRE PAGE À Marseille, Jane Bouvier, l’espoir des enfants roms / PHOTO FRÉDÉRIC SPEICH CINÉMA Les fans de l’univers Marvel avaient coché cette date de sortie depuis longtemps: nouveaux personnages et nouveaux héros évoluant au travers de dimensions et réalités parallèles. Une franchise qui n’a pas fini de faire parler d’elle. / PHOTO MARVEL STUDIOS 2022 ISTRES Le coup de propre se prépare P.6 VACCIN ANTI-COVID Le chiffre d’affaires de Pfizer bondit P.IV GUERRE EN UKRAINE Les Russes prêts à écraser Marioupol P.V Ç a devait être une fin d’après-midi calme de prin- temps. De ces débuts de soirée de détente après une journée sous une lourde chaleur. Vers 18 h 30, ce 5 mai 2021 a pris une tout autre tournure. C’est par un message que nous avons été alertés. "Un policier à terre." Jamais bon signe. Quelques coups de téléphone plus tard, le scénario a commencé à se des- siner. Avec une adresse : la rue du Râteau. Dans le centre-ville d’Avignon, les sirènes des ca- mions de pompier et voitures de police ont alors com- mencé à retentir puis à s’imposer à toutes les oreilles. Dans le secteur du drame, la tension est elle rapide- ment montée d’un cran. Les policiers chargés de maintenir journalistes et curieux à distance n’étaient pas dans leur état habituel. Et la tension avait une rai- son. Visé par plusieurs tirs d’armes à feu, le policier à terre était décédé, sans que les secours n’aient eu le temps de le transporter à l’hôpital. Toute la soirée, par la suite, les informations se sont succédé. L’agent avait 37ans et était membre du Groupe départemen- tal d’intervention d’Avignon. Il était aussi le papa de deux petites filles de 5 et 7ans. Alors qu’il revenait d’une intervention, il aurait été détourné pour se rendre sur un point de deal bien connu du centre-ville. La suite, c’est un contrôle censé être rou- tinier qui dégénère. Le policier sera touché à deux re- prises avant de s’effondrer. Dès le lendemain, le visage de ce trentenaire sou- riant s’est imposé à la une de tous les journaux. Éric Masson, fils et frère de policiers, un métier chevillé au corps. "Un soldat mort en héros", comme l’a décrit le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin en visite à Avignon dès le soir du drame. Les riverains ont eux commencé à décrire les deals quotidiens dans le quar- tier des Teinturiers, pourtant si animé l’été venu. Et la traque du tueur a commencé. Un témoin, une femme, cliente du dealer et meur- trier, a tout d’abord été interpellée. Avant qu’un autre visage ne s’impose dans l’actualité. La photo d’un homme, le principal suspect, qui s’avérera finale- ment être une fausse piste. Alors que les déclarations politiques se multipliaient, que les hommages s’orga- nisaient, les policiers de la police judiciaire d’Avignon ont, dans l’ombre, reconstitué le puzzle de cette ter- rible soirée. Et ils ont fini par remonter la piste d’un jeune homme de 19 ans et de son complice, présent sur les lieux au moment du meurtre. Le dimanche 9 mai, alors qu’il tentait de prendre la fuite vers l’Espagne, Ilyes Akoudad était interpellé au péage de Remoulins, sur l’A9. La fin d’une traque de plus de 100 heures, nuit et jour pour les enquêteurs : "On se le devait. Pour sa famille. Pour Éric." Jonathan SOLLIER C’est un poncif, certes, mais qui n’aura jamais aussi bien collé à la peau d’une victime: Éric Masson était un type bien. Tout le monde s’accorde à le dire, le policier instal- lé dans le village de Bédarrides avait le cœur sur la main. Fils de Monique et Marc, il avait embrassé la même carrière que son père, et que ses frères et sœurs, Jean-Michel et Fanny. Dans la fa- mille, tout le monde ou presque est policier. Il vivait dans le Vaucluse avec sa femme Émilie, avec laquelle il avait accueilli deux petites filles, Anaïs et Laura, aujourd’hui âgées de 6 et 8 ans. Aujourd’hui, un an après sa mort, la peine de cette famille très unie est tou- jours aussi forte. "Depuis les faits, ils ont choisi de vivre plutôt en vase clos, confie M e Sabine Gony-Massu, avo- cate de la veuve et des enfants d’Éric Masson. Sa femme m’a confié la difficulté d’être seule, avec ses deux filles, de devoir gérer leur peine alors qu’elles sont extrême- ment petites, ce manque, ces pleurs." Lors de la fête des pères de l’an der- nier, juste un mois après les faits, la si- tuation avait été dure à gérer pour les deux petites : "Il y avait eu une grosse prise de conscience de tous les enfants de leur école, la maîtresse avait évité de faire des cadeaux de fête des pères mais la grande s’en était aperçu et ses co- pines évitaient de lui dire que c’était pour leurs papas." La vie d’Émilie a aussi été complètement bouleversée : "Elle a dû carrément revoir sa vie, tout a été chamboulé. Elle est très bien en- tourée mais doit aussi être plus dispo- nible pour ses petites, donc l’organisa- tion qui avait été mise en place avant le décès d’Éric n’était plus pérenne." Ingénieure de formation, elle avait notamment participé au chantier du tramway d’Avignon. Souvent en dépla- cement, elle a choisi désormais un mé- tier plus proche de ses nouvelles réali- tés. Fanny, la sœur policière, a elle quit- té le terrain et s’est rapprochée de sa famille. Elle travaille désormais dans l’encadrement d’une école de police. Plutôt détachés de la procédure Pour se préserver, pour faciliter leur reconstruction lente et difficile, tous les membres de la famille se sont déta- chés de la procédure, préférant s’ap- puyer sur leurs avocats. De quoi se donner de l’air, loin de toute pression et pour ne pas revivre la terrible souf- france du drame, une fois de plus. Tous, et surtout la femme d’Éric Mas- son, sont très entourés, notamment par ses anciens collègues. "Elle espère que tout cela va aller vite mais elle essaye surtout de prendre du recul pour ne pas y penser", poursuit M e Gony-Massu. Chaque nouvel élé- ment est une épreuve, comme récem- ment cette demande de fin d’isole- ment en détention effectuée en début d’année par la défense. "À chaque fois, ça la stresse, ça la met en émoi." Même les nombreux hommages, intimes ou en grande pompe comme lors de la ve- nue du Premier ministre Jean Castex à Avignon, ne parviennent pas à atté- nuer cette tristesse. "Elle doit être contente de tout cela mais cela ne lui rendra jamais son mari. Pour ses filles, quand elles vont grandir, quand elles vont se marier, elle sera toujours seule à les élever." Désormais, c’est la longue attente vers le procès qui a démarré, avec l’espoir d’une peine, la plus im- portante possible, surtout si le tireur présumé reste dans cette même "atti- tude de déni, presque à invoquer l’er- reur judiciaire alors que tout démontre qu’il est coupable. Il a bousillé la vie d’une famille, de beaucoup de per- sonnes et d’un commissariat tout entier en un clin d’œil. Pour eux, plus rien ne sera jamais pareil." À Avignon, un hommage public sera rendu ce jeudi soir devant la mairie et dans la plus stricte intimité au commis- sariat. Le dojo où s’entraînent quoti- diennement les policiers portera désor- mais le nom d’Éric Masson. J.S. Il y a un an à Avignon, un policier abattu en pleine rue Le 5mai2021, alors qu’il tentait de contrôler un trafiquant de drogue, Éric Masson était tombé sous les balles. Un événement qui avait provoqué une émotion et une indignation nationales Pour tous ou presque, c’est l’enquête d’une vie. Face à une pression médiatique impor- tante, face à celle du ministre de l’Intérieur, mais surtout pour une famille meurtrie et pour leur collègue, leur ami, leur frère. "C’est aujourd’hui clairement le dossier le plus im- portant de ma carrière", recon- naissait un enquêteur récem- ment. Alors ils ont vérifié, recou- pé uploads/s1/ journal-la-provence-martigues-du-04-05-2022.pdf
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- Publié le Sep 15, 2022
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