I r)4;j{ 5 4 y 4 1 ANATOMIE HOMOLOGIQUE ŒUVRE POSTHUME h {3 U DU Docteur ADRIEN
I r)4;j{ 5 4 y 4 1 ANATOMIE HOMOLOGIQUE ŒUVRE POSTHUME h {3 U DU Docteur ADRIEN PELADAN Fils ANATOMIE HOMOLOGIQUE TRIPLE DUALITÉ DU CORPS HUMAIN POLARITÉ DES ORGANES SPLANCHNIQUES â 4 3 4 1 ^ 4 1 PARIS Librairie J.-B, BAILLIERE et Fils, rue Hautefeuille, 19 Nîmes, imprimerie Clavel et Chastanier, rue Pradier, INTRODUCTION. Lassée, la Mémoire humaine ne prononce plus que d’une lèvre molle, les noms dignes de sou¬ venir. Cinq siècles d’imprimerie l’ont plus exté¬ nuée que les cinq mille ans antérieurs. Autrefois, le multiple effort d’une école ou d’un art léguait un seul nom à la postérité ; toute la tradition égypto-grecque est signée « Hermès » ; Phidias, signifiait la statuaire, et Hippocrate personnifiait la médecine. Le livre est venu, qui sauve de l’oubli tous les tâtonne¬ ments, toutes les recherches; et tandis que le monde ancien s’éclairait à quelques grands fa¬ naux, le monde moderne ressemble à un crépus¬ cule fourmillant de lucioles. Aussi, l’enthou¬ siasme du disciple pour le maître, et du frère pour le frère, est-il dès l’abord suspect à l’opi¬ nion. Cette suspicion devient de l’hostilité, si l’on revendique pour un savant, qui n’a pas donné sa mesure, ni rempli son mérite, une place dépassant Toeuvre réalisée ; si l’on veut montrer que ce découvreur de quelques îles s’était embarqué pour révéler tout un continent. Or, le docteur Adrien Peladan préparait, depuis vingt- cinq ans, une Philosophie des sciences ; il en avait patiemment réuni les matériaux, et dessftié le plan ; il allait faire surgir de terre son monument ; mais la mort a mis son pied sur la première pierre, et je viens témoigner ici du dommage que ce trépas a causé à la civilisation latine. J’ai posé, à la plupart des célébrités contem¬ poraines, la question de Blanc de Saint-Bonnet à Thirion : « Monsieur, que pensez-vous de l’in¬ fini » ? et je ne connais personne qui réunisse au même degré que le docteur Peladan, les multi¬ ples facultés nécessaires à l’édification d’une syn¬ thèse. Auguste Comte a fait un remarquable effort ; mais au sortir de la biologie, il a erré misérable¬ ment, car la synthèse ne saurait donner son total sans l’addition de toute l’antériorité ; or, le doc¬ teur Peladan était conscient de tout le passé mé¬ taphysique : dogmes et arcanes, mysticisme et magie, il les avait scrutés dans leur ésotérisme ; il possédait à la fois la culture d’un mage, d’un rab¬ bin,d’un brahmane^en une complète connaissance de la tradition : je ne sais pas une seule direction de l’esprit où il u’ait marché ; et le fruit de ces excursions sur les terres les plus diverses, devait être un tour du monde intellectuel, un périple de la gnose. Puissè-je donner au lecteur ma con¬ viction que le docteur Peladan était de cet ordre primordial qui laisse une trace lumineuse en pas¬ sant par la condition mortelle. Il naquit à Nimes^ ville aux mœurs abruptes, explicable par son origine de colonie pelestchtine et par son peu de vie intellectuelle. Le premier tableau que peignit Sigalon, montre sous l’arc de la porte romaine, appele'e Porte de France, la maison où notre savant reçut le jour. Son père e'tait alors dans l’enseignement secon¬ daire, profession où il portait le sentiment élevé d’un sacerdoce, et qu’il devait poursuivre peu d’années, à cause de son désintéressement et des obstacles que ce noble abandon devait rencontrer dans un siècle métallisé. Peladan père était, d’ailleurs, taillé pour la polémique, carrière où il ne lui aurait fallu que moins de rigueur dans les principes et de rectitude dans l’opinion, pour atteindre une haute fortune. Sa gloire a été de justifier la devise des Machabées Etiamsi omnes^ ego wore. Trop d’amour de la vérité lui ôta sa place au soleil à Paris. Il ne put que faire rougir les calculs égoïstes des doctrinaires, des légitimistes d’entre d’eux, à Nimes, à Lyon, à Lille, trois villes où le hardi champion lutta contre la ligue des égoïsmes, et mérita les sur¬ noms de Zouave du bon Dieu^ à.'Aristide des publicistes. Le jeune Peladan, en grandissant, fut témoin de la fermeté de conduite, de l’incorruptible ardeur — VIII — de son père à désavouer les impostures de la politique, à flétrir les comédies soi-disant conser vatrices, et ces compromis de la droite dont le machiavélisme nous a conduits au désarroi natio¬ nal où nous nous débattons, sans aucun espoir qu’une imminente et terrible expiation finale, pour arriver à un relèvement providentiel. Nourri de ces exemples que soutenait un labeur infatigable, le philomate naissant s’habitua à la rigidité du vrai, du bien, du beau, triple et per¬ sévérant enthousiasme de Peladan père. A dix ans, le futur médecin annonça d’heureuses apti¬ tudes, une mémoire prodigieuse. Il apprenait par cœur les chefs-d’œuvre des grands classiques et les disait avec l’assurance d’un homme fait. Pen¬ dant un séjour qu’il fit alors à Paris avec notre famille, il vit les musées, lut beaucoup, et jeta les fondements d’une érudition non moins vaste que prématurée. C’est à Lyon, de iSSq à 1870, en étudiant, en observant, en retenant tout ce qu’il lisait ou entendait, qu’il acheva de rassasier son esprit de cette collectivité de connaissances dont s’étonnaient tous ceux qui l’entendaient. Enfant, la pureté de lignes de cette tête pensante provo¬ quait de la part des passants des cris d’admira¬ tion. Devenu homme, Adrien Peladan fils, dans un salon, ou dans une réunion lettrée, suspen¬ dait une assistance à ses lèvres, et cela aussi long¬ temps qu’il parlait. Aucun de ceux qui ont connu le docteur, ne me démentira. — IX — Nous l’avons déjà dit, pour s’expliquer cette précocité d’une autre Pic de la Mirandole, unie à l’universalité d’une autre Léo Batista Alberti, il faut rappeler l’activité intellectuelle de Peladan père et l’assiduité de ce dernier dans ses labeurs. La généreuse ténacité de l’un était passée dans l’ame de l’autre, et tous deux semblaient lutter d’énergie et d’efforts. Depuis l’humanisme ita¬ lien, on n’avait pas vu le tableau d’un enfièvre- ment littéraire semblable à celui de cette maison de la rue Sainte-Hélène, où paraissait la France littéraire^ dirigée par Peladan père : là des poè¬ tes, des théologiens, des érudits discutaient tout le jour, en un Portique chrétien. Les sorties, les récréations du jeune Adrien étaient de longues stations chez les vingt bouquinistes du quai de l’Hôpita!. Ce fut un beau moment pour Lyon : la gloire de Soulary se levait, le chevalier Pelâ- dan publiait ses Assises provinçales^ ses Brises et Aquilons, Pie IX honorait de brefs sa Semaine religieuse, recueil d’une supériorité indéniable sur toutes les imitations qu’on en a faites, et le jeune Peladan était traité d’encyclopédie vivante, avec bien plus de raison que Rivarol qui n’a pu passer pour savant que dans un siècle superfi¬ ciel. A quatorze ans^ écrire des coups de fouet scientifiques indique, par le titre seul, une compé¬ tence prématurée et aussi une audace et un mé¬ pris de l’habileté qui expliquent l’insuccès de fortune de cette famille. A seize ans, Adrien Peladan fils apprend le chinois, la langue la plus difficile du monde, à l’instigation du chevalier de Paravey, et dans l’espoir d’occuper la chaire de cette langue qu’on devait créer à Lyon. Laissez-moi vous éblouir de quelques membres épars de la prodigieuse éru¬ dition d’un mineur. Il démontre que, sous le nom de pays de Foii- Sang^ l’Amérique est citée dès le cinquième siècle de notre ère dans les grandes annales de la Chine, et que ce sont les Samanéens de l’Asie centrale qui lui ont porté le bouddhisme ; il découvre l’unique origine des chiffres et des lettres de tous les peuples, et que la première écriture qui exista avant le déluge était hiérogly¬ phique ; il disserte sur le nom antique de la Judée, Ta-Tsin. Poussant plus loin son effort, il jette une lumière imprévue sur les dix généra¬ tions patriarcales d’avant le déluge, leurs quinze chefs d’après, et compare lumineusement les sphères et les constellations chez tous les peuples anciens. Assyriologue, il commente les monuments ni- nivites et babyloniens ; il recherche le signe in¬ terrogatif chez tous les peuples et les noms pri¬ mitifs de Dieu ; ici il traite du cycle des douze animaux et de la création androgyne, des zodia¬ ques anciens ; là il écrit l’histoire symbolique de la hache, d’après Vascia funéraire. Ce savant de dix-huit ans en l’une et l’autre — XI — antiquité, était consulté par des théologiens ; ar¬ tiste aussi, ses croquis et ses paysages eussent fait croire à une vocation pour la peinture, s'il n’avait eu toutes les vocations, don terrible et fatal, car, pour étreindre, il faut se prendre à une seule chose, et le voilà mort, sans une œuvre qui donne sa mesure, parce qu’il n’a jamais voulu s’arrêter, dédaignant tout le possible et voulant arriver un jour, les sciences humaines épuisées, face à face avec les mystères de Dieu. Il aimait Lyon, et lui a donné un gage de sa prédilection, uploads/s1/biusante-54341 1 .pdf
Documents similaires
-
21
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jan 09, 2022
- Catégorie Administration
- Langue French
- Taille du fichier 5.4549MB