LE 18ème SIÈCLE Le 18ème siècle, qui met fin à l’Ancien Régime et renverse une

LE 18ème SIÈCLE Le 18ème siècle, qui met fin à l’Ancien Régime et renverse une monarchie millénaire, semble le crépuscule d’un nouveau monde, marqué par l’avènement de la République, les lumières, les premiers signes de la révolution industrielle et de l’époque contemporaine. Ce siècle est donc un tournant capital de l’histoire de la France. Dates importantes 1715 : la mort de Louis XIV 1720 : la peste frappe la Provence 1751 : Diderot et d’Alembert dirigent la rédaction de l’Encyclopédie 1761-1765 : Dans un climat hostile aux protestants depuis la révocation de l’édit de Nantes, Jean Calas est condamné pour avoir tué son fils parce que celui-ci voulait se convertir au catholicisme. Convaincu de l’innocence du père, Voltaire se saisit de cette affaire pour dénoncer l’intolérance et obtenir la réhabilitation de Jean Calas. 1763 : Le traite de Paris met fin à la guerre de Sept Ans ( Angleterre et Prusse vs France, Autriche et Russie ) 1771 : Louis XV réforme les parlements 1776-1783 : La France soutient les colonies américaines révoltées. 1785 : La Pérousse part explorer l’océan Pacifique. 14 juillet 1789 : Prise de la Bastille 1788-1789 : La réunion des états généraux et rédaction des cahiers de doléance pour essayer de trouver une solution à la crise financière de l’Etat 26 août 1789 : Déclaration des droits de l’homme et du citoyen 10 août 1792 : Chute de la monarchie 21 janvier 1793 : Louis XVI est guillotiné 1798 : Napoléon Bonaparte conduit l’expédition d’Egypte 9-10 novembre 1799 : Le coup d’État de Napoléon Bonaparte met en place le consulat SOMMAIRE • Le 18ème siècle dans les arts picturaux et la sculpture • Le 18ème siècle dans l’architecture • Le 18ème siècle dans la littérature • Le 18ème siècle dans la musique • Le 18ème siècle dans les arts décoratifs • Sources Les arts picturaux et la sculpture Le mouvement rococo s’exprime pendant le 18ème siècle. Il disparaît avec la révolution française en 1789 au profit du mouvement néoclassique et du romantisme. Le néoclassicisme est un mouvement à cheval sur deux siècles. Il voit le jour dans la seconde moitié du 18ème siècle (à partir de 1750) et s’éteint au cours du 19ème siècle. Quand au romantisme, il est un mouvement du 19ème siècle. Ci-dessous, je me concentrerai donc sur le rococo et le néoclassicisme (dont je ne reparlerai pas dans le dossier culturel concernant le siècle suivant). Le Rococo Le Rococo est un terme que l’on trouve pour la première fois en 1730. Ce style fait référence au genre décoratif et pictural, tendance affirmée en France sous la régence et au début du règne de Louis XV. Il est intéressant car il est un des premiers styles de peinture que nous pouvons retrouver dans les grands hôtels ou riches demeures parisiennes. Le rococo traverse le siècle des lumières comme une touche de légèreté et de renouveau dans un monde en changement. Arts picturaux Le rococo évolue en deux temps : dans une première phase à la fin du règne de Louis XIV, durant la régence et, dans une deuxième phase sous le règne de Louis XV. Il assiste à la fin de la période baroque et classique aux traits lourds et aux grandes représentations. Ainsi, il opte pour de petites représentations, pour une peinture de chevalet. Le vert et le jaune sont mis en avant dans un style délicat et frivole. Les oeuvres produites apparaissent d’une étonnante légèreté repoussant les aspects stricts et durs des années passées. Il se développe durant l’ensemble du règne de Louis XV et s’inspire grandement de la nature, ses couleurs, sa simplicité. Son nom lui même est tiré de la nature car il est dérivé de « rocaille ». Le rococo a une réelle importance dans l’évolution de la peinture car il fait passer l’art de chevalet, la peinture que nous connaissons aujourd’hui au premier plan. De part sa forme, il forme le futur de l’art pictural. Jean-Honoré Fragonard Les Hasards heureux de l'escarpolette. (Entre 1767 et 1769) : Cette œuvre est bien une œuvre du mouvement rococo. On peut en effet remarquer que le vert et le jaune sont bien mis en avant. De plus, la femme représentée au centre du tableau dégage une impression de légèreté, accentuée par la forte présence de la nature. Sculpture L'évolution de la sculpture française est très progressive de la fin du règne de Louis XIV à celui de Louis XV. L'œuvre d'Antoine Coysevox, par exemple, se poursuit d'un siècle à l'autre, et révèle l'émergence du rococo à travers le classicisme. Le rococo s'exprime plus nettement encore dans Les Chevaux de Marly achevés en 1745 par Guillaume Coustou et surtout avec le bas-relief de Robert Le Lorrain ornant les écuries de l'hôtel de Rohan. Les sculptures de Falconnet expriment un rococo plus délicat. Enfin, Clodion, avec ses petites terres cuites représentant des personnages mythologiques impétueux et sautillants, a produit quelques-unes des plus grandes réalisations rococo. De façon générale, les statues de petit format se multiplient et sont souvent reproduites grâce à la technique du biscuit popularisée au xviiie siècle par la manufacture de Sèvres, répondant ainsi au goût et aux demandes des nobles qui soignent la décoration de leur demeure. Autoportrait d’Antoine Coysevox (1640-1720) Les Chevaux de Marly de Guillaume Coustou Le bas relief de Robert Le Lorrain L’amour menaçant, Sculpture de Falconnet Sculpture en terre cuite de Clodion Le néoclassicisme Inspiré directement par le classicisme, le néoclassisime apparut en réaction aux excès du style rococo et coïncide avec l'évolution de la philosophie de l'âge des lumières. Il s’oppose donc au rococo : il prône plutôt un retour à la simplicité et aux valeurs antiques. Arts picturaux - Thèmes de l’histoire romaine Antique : les peintres étudient les écrits archéologiques et ils représentent des scènes tirées de Tite-Live et des poèmes de Pétrarque. - La composition reprend celle des bas-reliefs antiques et des fresques d’Herculanum : Les personnages sont peu nombreux, ils sont espacés et s’étalent en frise au premier plan. Le fond fait écho au rectangle du cadre par ses motifs géométriques : joints des pierres de taille, pilastres, arêtes. Cela a pour effet de fermer l’arrière-plan. L’attention du spectateur se focalise donc sur les figures. - Recherche de la beauté idéale : Connaissance approfondie de l’anatomie et des proportions. Les corps sont inspirés des statues gréco-romaines comme l’Apollon du Belvédère. - Artificialité théâtrale : Représentation des costumes et reprise des gestes éloquents. - Perfection classique dans la rigueur : Décor sobre et absence d’anecdote. Jacques Louis David, Le Serment des Horaces (entre 1784 et 1785) : Cette œuvre est une œuvre appartenant au mouvement néoclassicisme : nous pouvons noter l’inspiration antique, le décor en pierre, artificialité théâtrales… Sculpture La sculpture néo-classique s'inspire de la statuaire antique, grecque et romaine, et est constituée de bustes, bas relief, statues, groupes sculpturaux, et réalisations monumentales. Elle connaît trois périodes dans son évolution, une première période qui voit la transition entre le classicisme et le néo-classicisme (1750-1780), une deuxième période d'apogée du style (1780-1820), et une dernière période de transition avec le romantisme (1820-1840). Des principaux représentants de ce courant, il est important de citer Antoine-Denis Chaudet. Buste de Napoléon de Antoine Dénis Chaudet. Ce buste est bien un buste néoclassique : on peut en effet noter la simplicité de la sculpture, ainsi que l’inspiration gréco-romaine (ressemblance empereur romain, etc) L’architecture Rococo En ce qui concerne ses caractéristiques, le Rococo exagère les traits de l’architecture baroque et s'intègre aux paysages ; il utilise les reflets des eaux ou des miroirs, favorise l'illusion et la confusion des limites entre les objets ou entre la réalité et le rêve... Ce qui capte l'attention de ses créateurs est la forme irrégulière et ondulée des coquillages et des rocailles marines, mais les formes végétales sont aussi employées. L'important est la décoration, complètement libre. Cette décoration inclut des stucs (=Enduit mural à usage décoratif, fait de plâtre ou de poussière de marbre et de colle, qui imite le marbre) et des grilles forgées, elle donne à l'art rococo un caractère d'intimité, plus d'intérieur que d'extérieur. Le Rococo est plus un art civil qu'un art religieux : ses thèmes sont le plus souvent mondains et concernent la vie dans les palais. C'est un style aristocratique qui révèle un goût pour le clair, l'élégant, le raffiné et le galant. En France, les nouveaux motifs décoratifs donnent du relief aux arabesques et remplacent les dorés par des tons clairs et des bois vernissés. Mais son influence sur l'architecture française n'est pas très importante. Un des édifices traditionnellement considéré comme rococo est le Petit Trianon. En effet, nous pouvons remarquer sur les murs les formes légèrement irrégulières des coquillages et des végétaux. Une impression de légèreté et d’élégance est dégagée. Néoclassicisme À la fin du XVIIIe siècle, les admirateurs de l'Antiquité exigent pour l'architecture religieuse l'imitation de l'antique : c’est le néoclassicisme. En France, Germain Soufflot, avec le Panthéon essaie d'associer un temple antique à une coupole Renaissance, Pierre Alexandre Vignon, à la Madeleine, uploads/s3/ 18eme-siecle.pdf

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