Annales de l’Association pour un Centre de Recherche sur les Arts du Spectacle
Annales de l’Association pour un Centre de Recherche sur les Arts du Spectacle aux XVIIe et XVIIIe siècles Juin 2010 ― N° 4 Restitution et création Restitution et création Restitution et création Restitution et création dans la remise en spectacle dans la remise en spectacle dans la remise en spectacle dans la remise en spectacle des des des des œ œ œ œuvres des uvres des uvres des uvres des XVII XVII XVII XVIIe e e e et et et et XVIII XVIII XVIII XVIIIe e e e siècles siècles siècles siècles Actes du colloque international Versailles, 29 mai 2008 Nantes, 30-31 mai 2008 En partenariat avec Le Printemps des Arts Centre de recherche du Château de Versailles Illustration de couverture : Israël Silvestre, les Plaisirs de l’Île enchantée, Seconde Journée, gravure reproduite avec l’aimable autorisation de Fabien de Silvestre (http://israel.silvestre.fr). Annales de l’Association pour un Centre de Recherche sur les Arts du Spectacle aux XVIIe et XVIIIe siècles Juin 2010 ― N° 4 Restitution et création Restitution et création Restitution et création Restitution et création dans la remise en spectacle dans la remise en spectacle dans la remise en spectacle dans la remise en spectacle des oeuvres des des oeuvres des des oeuvres des des oeuvres des XVII XVII XVII XVIIe e e e et et et et XVIII XVIII XVIII XVIIIe e e e siècles siècles siècles siècles Actes du colloque international Versailles, 29 mai 2008 Nantes, 30-31 mai 2008 Direction : Jean-Noël Laurenti En partenariat avec Le Printemps des Arts Centre de recherche du Château de Versailles ISSN 1956-8673 SOMMAIRE En guise de présentation Raisons d’un colloque, réflexions et bilan (Jean-Noël LAURENTI)………………………………... p. 5 Quelle authenticité dans la remise en spectacle d’un répertoire ancien ? La restitution de scénographies à l’épreuve de l’expérience : un exemple des travaux de l’Académie Desprez (Rémy-Michel TROTIER)….............................. p. 15 Le Théâtre de Český Krumlov : une scène authentique ? (Jana FRANKOVÁ et Jana SPÁČILOVÁ)… p. 23 Comment recréer dans l’esprit de… ? Expériences de trois restitutions au théâtre de la Reine, à Trianon et à l’Opéra royal de Versailles (Jean-Paul GOUSSET)………. p. 36 Les fêtes de Versailles au risque de la reconstitution (Raphaël MASSON)…………………………... p. 41 Dans les coulisses de la création, ou de l’autre côté du miroir : l’opéra lullyste à Paris pendant l’hiver 2008 (Judith LE BLANC et Benjamin PINTIAUX)……… p. 45 Quelle « création » pour la musique ancienne ? (Sébastien DAUCÉ)………………………………... p. 59 La création musicale au cœur d’une démarche de restitution d’une tradition : le cas du revivalisme de la musique judéo-espagnole (Jessica RODA)…………………………... p. 65 Le son « baroque » La vielle organisée (Michel UHLMANN et Nicolas SARRE)………………………………………… p. 75 Clavecins anciens et fac-similés : L’exemple des instruments de Tibaut de Toulouse (Marie DEMEILLIEZ et Émile JOBIN)……... p. 82 Peut-on parler de voix « baroque » ? (Birgit GRENAT)……………………………………………… p. 102 Des siècles nous séparent : quelques réflexions sur l’interprétation de la musique baroque (Catherine CESSAC)………………………………… p. 110 Le traitement des partitions La restitution de partitions réduites : l’exemple de Sémélé de Marin Marais (Gérard GEAY)………. p. 119 L’orchestre de Lully : restitution et interprétation à travers l’exemple d’Amadis (1684) (Bertrand POROT)………………………………………… p. 124 La restitution en danse La restitution, un leurre magnifique (Christine BAYLE)…………………………………………….. p. 141 Spectacles de restitution et spectacles de création (Marie-Geneviève MASSÉ)……………………... p. 146 La reconstitution, chemin vers la création (Béatrice MASSIN)……………………………………… p. 147 Incorporer les traces dans la restitution historique et spectaculaire (Marina NORDERA)…………… p. 154 Le jeu de l’acteur Les Bigarrures du Seigneur Bénigne : Pour une archéologie de la « quantité » syllabique chez Bacilly (Olivier BETTENS)…………… p. 163 La diction composite de la comédie : À propos du Bourgeois Gentilhomme (Philippe CARON)…… p. 185 Peut-on « restituer » une comédie de Molière ? (Pierre-Alain CLERC)……………………………... p. 195 Restituer la composition du corps aristocratique sur scène à l’aide du portrait : Un cas où l’histoire de l’art peut contribuer à valider, nuancer ou enrichir les traités anciens (Mickaël BOUFFARD-VEILLEUX)…………………………………………… p. 221 Expérimentations sur des répertoires à redécouvrir Jouer la parade au XXIe siècle : pourquoi et comment ? (Guy SPIELMANN)……………………... p. 235 (Ré)Inventer Léandre (Dorothée POLANZ)………………………….………………………………. p. 246 Problèmes concernant la restitution des pantomimes créées aux foires Saint-Germain et Saint-Laurent dans la première moitié du XVIIIe siècle (Paola MARTINUZZI)……………….. p. 249 Restituer les danses du Manuscrit « Ferrère » (Guillaume JABLONKA)…………………...………... p. 259 Opéras de salon ? La restitution des cantates françaises du début du XVIIIe siècle (Sylvain CORNIC)………………………………………...…………... p. 270 Les problèmes liés aux vaudevilles dans la remise en scène d’une parodie d’opéra aujourd’hui (Loïc CHAHINE)…………………………………………….. p. 279 En guise de présentation Raisons d’un colloque, réflexions et bilan Voilà plus d’un siècle qu’est apparue l’idée d’une interprétation de la musique ancienne sur instruments anciens1. Cette aventure a pris un nouveau départ dans les années 1960 et devait rencontrer par la suite un succès considérable. La collaboration patiente et minutieuse des musiciens et chefs d’orchestres avec les chercheurs, musicologues et organologues, ainsi qu’avec les facteurs d’instruments (les mêmes étant souvent musiciens et chercheurs, musiciens et facteurs, facteurs et chercheurs, parfois les trois ensemble) a permis d’entendre de nouveau des instruments que l’on croyait relégués au musée, d’en fabriquer des copies, voire d’en reconstituer dont on ne savait plus comment ils sonnaient, d’exhumer des partitions réputées inaudibles parce qu’on avait oublié les techniques d’interprétation qu’elles supposaient, et d’entendre d’une tout autre façon les œuvres des XVIIe et XVIIIe siècles demeurées au répertoire académique. Cette démarche, qui fut d’abord le fait d’instrumentistes, s’étendit ensuite au chant. Puis on fut curieux de voir renaître ces danses auxquelles la musique de cette époque est si intimement liée ; cela d’autant plus qu’il existait des systèmes de notation, dont le plus connu est celui de Feuillet, qui attendaient les déchiffreurs. Toutes ces ressources ramenées à la lumière incitaient dès lors à passer du simple concert à la représentation d’opéras. Tandis qu’étaient réalisées pour ces œuvres anciennes des mises en scène d’inspiration contemporaine, des foyers de recherche et d’expérimentation se créaient pour retrouver, comme l’avaient fait les musiciens et comme le faisaient les danseurs, les gestes de l’acteur chantant, et par la même occasion de l’acteur parlant. Au geste s’ajoutaient les recherches sur les effets rhétoriques de la voix et sur la prononciation, notamment du français et du latin. Dès lors, ce n’était plus seulement le répertoire musical qui était concerné, mais également tout le théâtre parlé, voire toute poésie, toute production littéraire destinée à être « récitée » (selon le terme de l’époque) en public, y compris la prédication religieuse, bref tout ce qui était susceptible d’être présenté comme spectacle au public du XXe siècle. Il faudrait ajouter, bien sûr, l’exhumation des décors et des machineries conservées, la réalisation de scénographies d’après les documents d’époque, ainsi que les costumes et les éclairages. Ce mouvement s’étendait donc à l’ensemble des arts du spectacle. Il rencontra bien des résistances : on se souvient des polémiques passionnées des années 1970 sur l’usage des instruments anciens pour interpréter Les Indes galantes ou les Passions. Mais une étape fut franchie dans le courant des années 1980, notamment avec l’année Rameau et ensuite avec l’année Lully : les travaux de recherche, puis de diffusion et de formation de jeunes artistes avaient atteint un point d’avancement suffisant pour que l’interprétation « à l’ancienne » acquît une légitimité officielle. Elle en vint même à occuper une part importante dans le marché de disque et des spectacles et fut admise comme objet d’étude dans les 1. Les pages qui suivent sont volontairement dépourvues de références à des personnalités ou à des groupes précis. C’est que, ne pouvant citer tout le monde, pour que nul ne puisse se plaindre d’avoir été oublié, nous avons pris le parti de ne citer personne, laissant au lecteur le soin de faire les applications du propos général. 6 RESTITUTION ET CRÉATION conservatoires. Le « baroque » devint un vrai phénomène de mode. Les notions de musique baroque et d’instruments baroques engendrèrent par contiguïté les appellations de « danse baroque », « gestique baroque », « déclamation baroque », le mot « baroque » servant à caractériser indistinctement des pratiques censées aller du début du XVIIe siècle à la fin du XVIIIe, cela alors que les historiens de la littérature, de l’esthétique et des idées ne cessaient de se demander dans quelle mesure, à quelles conditions et dans quelles limites chronologiques ce mot, emprunté à l’histoire de l’art, puis appliqué à la musique, pouvait légitimement être utilisé pour d’autres domaines des créations humaines. Le « baroque » fut dès lors victime de son succès. D’une part, la diffusion coupée de la recherche, simple imitation de maîtres qui ont cherché et qui transmettent à leurs élèves, lesquels transmettent à leur tour, ne peut que produire standardisation et abâtardissement, parfois contre la lettre même des documents si on prenait la peine de les relire. D’autre part, l’admirable travail d’exhumation développé par les pionniers est très loin d’avoir été achevé, à supposer qu’il puisse l’être. Des pans entiers restent à explorer uploads/s3/ acras-annales-restitution-et-creation-restitution-et-creation-dans-la-remise-en-spectacle-des-oeuvres-des-xvii-et-xviii-siecles-pdf.pdf
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- Publié le Oct 10, 2022
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