La création artificielle de la vie par des chercheurs hétérodoxes Marc HALLET L
La création artificielle de la vie par des chercheurs hétérodoxes Marc HALLET Le présent ouvrage est disponible, gratuitement, sur internet. L’auteur en conserve néanmoins tous les droits juridiques. On peut le contacter via son site : www.marc-hallet.be CHEZ L’AUTEUR Liège - Belgique - Février 2014 La création artificielle de la vie par des chercheurs hétérodoxes Marc HALLET INTRODUCTION Selon ce qu’en pensent les savants d’aujourd’hui, c’est il y a 15 à 20 milliards d’années que se produisit une grande explosion (a big bang, en langue anglaise) qui donna naissance à notre Univers. Parler d’une “explosion” est une mauvaise idée, car une explosion, c’est à proprement parler une réaction chimique qui, au départ d’une ou de plusieurs substances, produit un gaz, dont le volume est si grand qu’il engendre une dispersion formidable qu’on appelle le “souffle”. Or, au moment du “big bang”, il n’y avait pas encore de matière et donc pas d’explosion possible. Le mot “jaillissement” serait-il plus approprié ? Peut-être, car il évoque quelque peu une sorte de source occultée jusque-là et d’où serait sorti tout ce qui a ensuite donné naissance à notre Univers. Mais peut-être l’image d’une “source” ou d’un “jaillissement” sont- elles tout aussi fausses que celle d’une explosion car une source jaillit de “quelque part” et ce qui la constitue existait au préalable, bien qu’étant jusque-là masqué... A dire vrai, les premiers instants de l’Univers restent encore une énigme. On ne possède des quasi certitudes que pour ce qui s’est passé après l’instant zéro, s’il est correct de parler d’instant zéro à propos d’un événement s’étant produit alors que le temps lui-même n’existait pas encore. Peu à peu, selon des mécanismes encore trop mal connus, la matière qui était jusque-là relativement peu diversifiée, se rassembla en unités de plus en plus grandes. Ainsi se formèrent les premières étoiles au coeur desquelles une formidable compression donna lieu à des réactions nouvelles de fusion nucléaire. C’est au coeur des étoiles et en plusieurs générations d’entre elles, que beaucoup d’autres éléments nouveaux furent créés. Longtemps on a cru que tous les atomes existaient dans l’Univers avant que se forment les étoiles ; mais l’on sait désormais qu’au contraire ce sont les étoiles qui engendrèrent la plupart des atomes qui sont répertoriés dans le système périodique des éléments, ce fameux tableau de Mendeliev que connaissent tous les lycéens. Ainsi, il est absolument vrai de dire que les étoiles sont les matrices ou les mères de nombreux corps célestes et de tous les êtres vivants qui peuvent se rencontrer dans la nature. Parmi la bonne centaine d’éléments créés durant la vie et la mort d’une grande quantité d’étoiles, il s’en trouva cinq, à la fois abondants, réactifs et relativement simples qui s’avérèrent -3- déterminants : l’hydrogène, le carbone, l’azote, l’oxygène et le phosphore. Sous l’influence des chocs et de divers rayonnements émis par les étoiles (toujours elles), ces atomes se combinèrent entre eux dans l’espace et formèrent bientôt des molécules. Les premières furent très simples 4 3 comme le méthane (CH ) ou l’ammoniac (NH ). Puis elles devinrent de plus en plus complexes. On dénombre désormais plus de 120 molécules répandues dans l’espace dont des hydrocarbures ou des alcools. Un nuage de gaz situé au centre de notre galaxie contient même du glycolaldéhyde 2 4 2 (C H O ) qui peut conduire à la formation du ribose, lequel est un des constituants qui mène à l’ARN et à l’ADN. En fonction d’une série de processus logiques et rigoureux, les chaînes moléculaires ne cessèrent pas de grandir et de se complexifier selon ce qu’il serait erroné de considérer comme un plan pré-établi ou un schéma prédéterminé. D’aucuns croient en effet constater du déterminisme dans ce qui ne fut, en fait, qu’une sorte de fatalité physico-mathématique découlant d’un nombre incalculable d’essais dont seuls les résultats vraiment utiles furent conservés et exploités par ce que, faute de mieux, il faut bien appeler “la nature”. Ainsi apparut la vie sur notre planète, résultat d’une évolution physico-chimique qui dura des milliards d’années. Il est évidemment tentant de croire que le même processus se déroula partout dans l’Univers et qu’en conséquence la vie doit abonder là où les conditions favorables à son développement sont réunies. Mais beaucoup de chimistes et de biologistes estiment que le nombre de conditions à rassembler afin que la vie puisse apparaître est si élevé que celles-ci n’avaient pratiquement aucune chance de se trouver réunies en un endroit de l’Univers. Une chance extraordinaire a donc fait qu’elles furent réunies dans notre système solaire en cet endroit que nous appelons la Terre. Notre monde serait donc, selon ces savants, le seul sur lequel la vie soit apparue. (1) L’apparition de la vie fut donc un processus très long et dont l’extrême complexité n’est apparue qu’à mesure que nos connaissances scientifiques s’accrurent. En remontant le temps, on peut donc rencontrer des conceptions beaucoup plus simples que celles que je viens de rappeler en quelques mots. C’est ainsi qu’il fut une époque où la vie paraissait régie par des mécanismes si simples qu’il semblait possible de la créer et, en quelque sorte, de se substituer ainsi à la nature. Des recherches en ce sens furent menées. Et le plus étonnant, c’est qu’on crut souvent qu’elles avaient eu d’heureux aboutissements ! Ce sont ces recherches, menées par de simples amateurs ou des savants hétérodoxes, que je vais brièvement rappeler dans les pages qui vont suivre. Elles appartiennent à une catégorie particulière de l’histoire des sciences, trop souvent négligée, voire oubliée. Mon ambition n’est pas de dresser un historique complet de ces recherches qui ont suscité une multitude de publications et de controverses. Je souhaite simplement en offrir un rapide aperçu destiné à des non spécialistes que l’histoire des sciences et des idées intéresse. REFERENCES : 1) FELDEN (M) : Et si l’homme était seul dans l’Univers ?, Paris, Grasset, 1994 SHAPIRO (R) : L’origine de la vie, Paris, Flammarion Col. Champs, 1994 -4- CHAPITRE I Une définition de la vie Avant de parler des tentatives de création d’êtres vivants au départ de matière non vivante, il n’est pas inintéressant de tenter de donner une définition de ce qu’est précisément la vie. Et vous allez voir que ce n’est pas si simple ! Ouvrez donc quelques dictionnaires et voyez ce qui y est dit au mot “vie”. Surprise : nulle part vous ne trouverez une définition scientifique de ce qui pourrait caractériser le phénomène vivant. Il vaut donc mieux se tourner vers des auteurs et des ouvrages plus spécialisés. Félix Le Dantec qui était Chargé de cours à la Faculté des sciences de Paris, a écrit en 1920 “Un être vivant est un espace limité dans lequel se passent certaines choses dans certaines circonstances. J’en dirai autant d’un caillou.” (1) A l’époque, il n’existait donc pas une définition précise de ce qu’était un être vivant. Et aujourd’hui ? Eh bien il n’en existe pas davantage. Tout au plus peut-on dire qu’un être vivant est avant tout une structure plutôt qu’une chose (car les cellules d’un organisme se remplacent les unes les autres au fil du temps), structure à la fois stable mais capable d’évoluer et qui possède des mécanismes de maintien et de reproduction à l’identique. Certains chercheurs envisagent cependant de créer des machines sophistiquées qui pourraient répondre à cette définition puisqu’elles auraient la faculté non seulement de se réparer elles-mêmes, mais aussi de se répliquer. Il s’agirait en fait de ces fameux “réplicateurs” si chers aux fans de Stargate. Notre définition de la vie doit donc être complétée. Le mieux est d’ajouter que le mécanisme de maintien s’effectue au moyen d’échanges énergétiques et que le mécanisme de reproduction est fonction d’un modèle stocké dans une structure chimique complexe dite ADN. Une telle définition, qui n’existait pas encore comme telle avant que l’on découvre l’acide désoxyribonucléïque (ADN ), permet désormais de faire clairement la différence entre le vivant et le non vivant. Or, la frontière entre les deux ne fut pas toujours nettement établie, on le verra plus loin. -5- Mais même encore aujourd’hui cette frontière reste quelque peu floue. En effet, selon les meilleures définitions des êtres vivants que l’on peut proposer actuellement, les virus sont certes des entités biologiques, mais ils n’appartiennent pas encore au règne vivant car ils sont contraints, pour se répliquer, de trouver une cellule vivante qui leur servira d’hôte. Bien sûr, ils ne sont pas non plus de simples substances chimiques complexes par nature dénuées de vie. Tout un débat scientifique existe donc quant à la manière dont il convient vraiment de les considérer et de les classifier. Ce débat pourrait cependant bientôt rebondir et s’annoncer comme bien plus complexe qu’on ne le pensait jusqu’à présent.... En effet, en 1993, Robert Folk, un géologue de l’Université du Texas, à Austin, déclara avoir découvert dans des roches, les fossiles de minuscules sphères dotées d’une paroi cellulaire et de projections filamenteuses à leur surface. Ces sphères étaient plus petites qu’aucune bactérie connue jusqu’alors puisqu’elles ne dépassaient pas 200 nanomètres. Curieusement, cette uploads/s3/ la-creation-artificielle-de-la-vie-par-des-chercheurs-heterodoxes-pdf.pdf
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- Publié le Nov 09, 2022
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