Le Magazine des Instituts Universitaires de Technologie de France Le diplôme de

Le Magazine des Instituts Universitaires de Technologie de France Le diplôme des IUT de Hors - série Bachelor Universitaire Technologie au Sommaire ₀₃ Au cœur de la réforme  03 •  « B.U.T. : une transformation pédagogique majeure pour les IUT » ₀₈ Pour la réussite des futurs bacheliers  08 •  Réformes du BAC et du B.U.T. : une convergence historique ₁₀ Un atout pour les Universités  10 •  Une réforme pensée pour les étudiants ₁₁ Réforme des programmes mode d’emploi 11 •  APC : transformer les pratiques pédagogiques 14 • APC : les ACD en première ligne ₁₆ Acteur de tous les territoires  16 •  Le B.U.T. au plus près des dynamiques de territoire  18 •  Témoignages d’élus  19 •  Outre-mer : le B.U.T. en passeport international ₂₀ Partenaire du monde socio-professionnel  20 •  Un diplôme construit avec et pour les entreprises  21 •  UIMM : une réforme qui va dans le bon sens  21 •  UNPIUT : une vraie plus-value pour les entreprises  22 •  Pour se préparer dès aujourd’hui aux métiers de demain On parle décidément beaucoup des IUT et du Bachelor Universitaire de Technologie (B.U.T.) en cette année 2021, mais force est de constater que ce n’est pas toujours de manière suffisamment informée. Aussi nous a-t-il paru absolument nécessaire de faire, dans ce numéro Hors-Série d’Ambition, la pleine lumière sur cette réforme historique en donnant largement la parole à celles et ceux qui œuvrent à cette évolution majeure pour les IUT, leurs enseignants et leurs étudiants, mais aus- si pour leurs Universités, pour leurs partenaires économiques et leurs territoires. Car, par-delà la réalité institutionnelle qu’exprime l’arrêté du 6 décembre 2019, c’est bien un esprit, un souffle, une voix qui anime cette transformation. C’est cette voix collective, celle des actrices et acteurs des IUT, que nous écouterons, page après page, dans ces multiples modulations. l’édito par Martial Martin, Président de la Commission Communication de l’ADIUT 2 AMBITION IUT Au cœur de la réforme « UNE TRANSFORMATION PÉDAGOGIQUE MAJEURE POUR LES IUT » Avec le Bachelor Universitaire de Technologie (B.U.T.), qui sera déployé à partir de septembre 2021, le réseau des IUT se réinvente. Au-delà d’une meilleure intégration dans le schéma LMD (Licence Master Doctorat), ce nouveau diplôme, qui repose sur l’approche par compétences (APC), va transformer les pratiques pédagogiques dans les IUT. Interview croisée d’Alexandra Knaebel, Présidente de l’ADIUT et François Germinet, Président CY Cergy Paris Université et Président de la Commission Consultative Nationale (CCN) des IUT. BACHELOR UNIVERSITAIRE DE TECHNOLOGIE Signature en 2017 de la première expérimentation d’un parcours en 3 ans en IUT : les premiers pas vers le Bachelor Universitaire de Technologie. Quelle a été la genèse de cette réforme ? Alexandra Knaebel (A.K.) : « Depuis déjà plusieurs années, le réseau des IUT avait envisagé de faire évoluer son offre de formation pour mieux s’adapter aux nouveaux enjeux de so­ ciété et aux nouveaux besoins du mar­ ché de l’emploi, ainsi qu’aux attentes des jeunes en matière de cursus puisque 85 à 90 % poursuivent leurs études après le DUT. Le Bachelor Universitaire de Technologie (B.U.T.) s’appuie sur cette réalité, en permet­ tant aux étudiants d’intégrer un cur­ sus sécurisé en trois ans. Il répond éga­ lement à une demande plus importante des entreprises de recrutement de cadres intermédiaires. Enfin, l’accélé­ ration de la transformation numé­ rique des métiers, avec des fonctions qui se sont complexifiées, nécessite un renforcement des compétences, justi­ fiant pleinement un positionnement à bac +3. « LE B.U.T. S’APPUIE SUR LES VALEURS HISTORIQUES PORTÉES PAR LES IUT : RÉUSSITE DES JEUNES, ÉGALITÉ TERRITORIALE ET ASCENSION SOCIALE. » ALEXANDRA KNAEBEL 3 Au cœur de la réforme 4 AMBITION IUT Le contexte évolutif de l’enseignement supérieur (loi « Orientation et réussite des étudiants », réformes de l’arrêté de Licence professionnelle et de la filière générale du bacca­ lauréat, libéralisation du marché de la formation…) et la volonté de replacer les IUT dans le schéma européen LMD, avec un enjeu fort d’internationalisation de nos formations, ont conduit le réseau à porter ce projet de réforme. En mai 2018 à Corte, à l’occasion de notre Assemblée Générale, nous avions profité de la présence de Frédérique Vidal, Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recher­ che et de l’Innovation, pour solliciter une lettre de mission. Elle a souhaité élargir la réflexion avec le lancement à l’automne 2018 d’une grande concertation sur la profes­ sionnalisation du premier cycle uni­ ver­ sitaire. » François Germinet (F.G.) : « Cette concertation, dont j’ai assuré le copilotage avec Rodolphe Dalle, Président de l’ADIUT à l’époque, a réuni plus d’une quarantaine d’acteurs : les réseaux des IUT, la Commission Consultative Nationale (CCN), les Commissions Pédagogiques Nationales (CPN), la Conférence des Présidents d’Université (CPU), les parte­ naires sociaux… L’aboutissement de ces six mois de travaux et d’échanges très intenses a été la remise d’un rapport à la Ministre en février 2019. En juillet 2019, Frédérique Vidal annonçait la création d’un arrêté de reconnaissance de grade de licence pour les bachelors et d’une nouvelle Licence professionnelle (LP) en 180 crédits ECTS (6 semestres). Même si elle n’a pas souhaité que l’Université propose trois voies distinc­ tes en 180 ECTS (générale, technologique et professionnelle), elle a cependant laissé la possibilité aux IUT d’avancer dans leur voie. » Quelle est l’ambition de ce nouveau diplôme ? A.K. : « La mise en place du B.U.T. s’appuie sur les valeurs historiques portées par les IUT et qui font partie de leur ADN : professionnalisation, réussite des jeunes, égalité territoriale et ascension sociale. Fondé sur une ingénierie pédagogique innovante basée sur les compétences, ce diplôme rompt avec le caractère tubulaire de la formation actuelle au profit d’un parcours ouvert, flexible et attractif pour des publics diversifiés. Ce cursus s’articulera plus fortement autour des mises en situations professionnelles, des projets tutorés, de périodes en entreprise sous forme de stages et facilitera les cursus en alternance sur 1, 2 voire 3 ans. Attention, il ne s’agit pas de proposer un diplôme de type 2 + 1, qui se limiterait à fusionner le DUT et la LP , mais véritablement de refonder un diplôme en trois ans. Les 1 100 Licences professionnelles, portées par les IUT, ont ainsi été en grande partie intégrées pour aboutir à la construction de 85 parcours de B.U.T. Cette rationalisa­ tion va offrir une plus grande visibilité et lisibilité auprès des partenaires socio­ professionnels, mais également des salariés souhaitant se reconvertir. L’approche modulaire, fondée sur les blocs de compétences, va en effet permettre une personnalisation des parcours et une réponse plus adaptée aux enjeux de formation tout au long de la vie. » F.G. : « La poursuite d’études est souvent un vrai parcours du combattant. Les étudiants sont soumis à chaque passage de niveau à une nouvelle sélection. La formation sur deux ans en DUT est également très dense, ce qui demande une acculturation rapide au monde universitaire. Développer un cursus sur trois ans donnera le temps d’organiser un accompagnement plus adapté, notamment en direction des profils les plus fragiles. L’adaptation des rythmes d’appren­ tissage va également favoriser une plus grande réussite des bacheliers technologiques. Avec cette réforme, les IUT affirment ainsi encore plus fortement leur rôle de tremplin social. » Alexandra Knaebel Au cœur de la réforme •  Des pédagogies innovantes et des contenus de formations adaptés aux métiers d’aujourd’hui mais aussi de demain, •  Un diplôme intégré au système LMD et une attractivité renforcée par rapport à d’autres formations de niveau européen 5 & 6, •  Des programmes nationaux permettant l’accueil d’au moins 50 % de bacheliers technologiques et la réussite de tous les étudiants, •  Des volumes horaires favorisant un apprentissage académique et profes­ sionnalisant tout en laissant à l’étudiant une autonomie le conduisant à apprendre (2 000 h pour les spécialités « secondaires » et 1 800 h pour les spécialités « tertiaires » auxquelles s’ajoutent 600 h de projets tutorés), •  Une réorganisation des rythmes d’apprentissage sur l’ensemble du parcours dans la perspective d’une plus grande diversité des profils des futurs bache­ liers, et pour plus de réussite, notamment des bacheliers technologiques, •  Une attractivité et une visibilité renforcées grâce à des programmes nationaux intégrant 30 % d’adaptation locale afin d’offrir une plus grande adéquation avec chaque territoire, •  Une meilleure articulation du parcours avec les autres formations du cycle L (LG, LP , BTS, CPGE), à travers des passerelles, •  Une personnalisation des parcours et une hybridation des publics (formation initiale et formation tout au long de la vie). Les points forts du B.U.T. Comment va être menée cette réforme ? A.K. : « Nous avons décidé d’avancer en deux temps, avec tout d’abord la définition des référentiels d’activité et de compétences sur les trois années du diplôme, ainsi que les référentiels de formation de la première année. À partir de l’automne, nous reprendrons la rédaction cette fois-ci des uploads/s3/ ambition-i-ut-07 1 .pdf

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