4e année, N° 19. 3 8 trimestre 1960 AJ?.GUMENTS SOMMAIRE L'ART EN QUESTION L'ar
4e année, N° 19. 3 8 trimestre 1960 AJ?.GUMENTS SOMMAIRE L'ART EN QUESTION L'art en question (Kostas AxEI..os). PEINTURE L'art, aujourd'hui, le commentaire (Hubert DAMisCH). Abstraction et géométries (Pierre FRANCASTEL). Le paradoxe de la peinture pure (Jean-Louis FERRIER). La peinture et l'unique (Robert LAPOUIADE). Le peintre et son public (Daniel CORDIER). Aspects de l'économisation de la peinture (Raymonde MoUUNs). La peinture dans la société industrielle (Françoise CHOAY). PTRE ET NÉANT DES FORMES La présomption ontologique (Henri RAYMOND). De la dissolution des formes (Georges MATHIEU). POÉSIE En l'an de paille (Jean BOLLACK}. La poésie de l'âge industriel (Jean DuVIGNAUD). Résolution de la poésie (André du BOUCHET). La consécration de l'instant (Octavio PAZ). Prolégomènes à une poétique future (Roger MUNIER). MUSIQUE Musique et technique, aujourd'hui (Theodor W. ADoRNO). RmAcnON-ADMINISTRATION, 7, rue Bernard-Palissy, PARIS, 68 • LIT. 39-03. C.C.P. Arguments-Editions de Minuit, 180-43, Paris. Abonnements (4 numéros) : 10 NF ; étranger : 15 NF ; soutien : 20 NF. Directeur-gérant : EDGAR MORIN. Rédaction : K. AxELos, J. DUVIGNAUD, E. MORIN. Comité c. AUDRY, F. FEJTô, P. FOUGEYROu.AS, S. MALLET, D. MASCOLO, Secrétaire de rédaction : RÉA AXELOS. 1 Le numéro : 3 NF. 1 IMP. Dl! rouEST • IA ROCHl:UI! Quartier Latin 6• arrondissement Rive droite Cité Universitaire Grenoble : Nancv : Aiz-en.-PTovence Toulouse : Strasbourg : Bordeaw: : Lille: Perpignan : Bruzelles Genève Tunis : LmRAIRIES DEPOSITAIRES D'ARGUMENTS PARIS Librairie 73, 73, bd Saint-Michel Librairie Saint-Michel, place de la Sorbonne. Kiosque « Cluny », 23, bd Saint-Michel. La Joie de lire, 40, rue Saint-Séverin. Montchrestien, 180, rue Saint-Jacques. Croville, 20, rue de la Sorbonne. Sciences humaines, 13, rue de la Montagne-Sainte-Geneviève. Le Zodiaque, 60, rue Monsieur-le-Prince. L'Escalier, 12, rue Monsieur-le-Prince. La Hune, 170, bd Saint-Germaip. L'Arche, 168, bd Saint-Germain. Le Divan, place Saint-Germain. Le Minotaure, 2, rue des Beaux-Arts. XX• Siècle, 185, bd Saint-Germain. Librairie des Sciences Politiques, rue Saint-Guillaume. L'Unité, 75, bd Saint-Germain. Rivière, 31, rue Jacob. Le Terrain Vague, 23, rue du Cherche-Midi. Contacts, 24, rue du Colisée (81). Delattre, 133, rue de la Pompe (16•.) Librairie du Palais Berlitz, 28 bis, rue Louis-le-Grand C9el Librairie Montsouris, bd Jourdan. PROVINCE Librairie de l'Université, 2, square des Postes. Le Tour du Monde, 7, rue des Michottes. Librairie de l'Université, 12, rue Nazareth, Libra4'ie Edouard Privat, 14, rue des Arts. Librairie Reach, 10, place de l'Université. Librairie Mollat, rue Vital-Carles. Le Furet du Nord, 11-13, place du Général-de-Gaulle. Librairie André Jans, 35, rue des Augustins. BELGIQUE Lefebvre, 7, rue des Colonies. Du Monde entier, 5, place Saint-Jean. SUISSE Librairie Georg et c1e, 5, rue Corraterie. Tumsm La Cité des Livres, 7, rue d'Alger. (Les libraires de France et d'étranger désirant figurer sur cette liste sont ....Jés de nous écrire.} "' • ARGUMENTS L'ART EN QUESTION Dans le n° 6 (1957) d'Arguments nous avons publié une confrontation sur Le Roman contemporain, avec Colette Audry, Roland Barthes, lean Duvignaud, Bernard Pingaud; dans le n° 11 (1958) I. Duvignaud, Clara Malraux et luan R. Witcock ont discuté de la signification de Pasternak romancier, et dans le n° 12-13 (1959) nous avons ouvert une discussion sur La. critique littéraire, avec .Uaurice Blanchot, Jean Bloch-Michel, I. Duvignaud, lean-Pierre Faye, Lucien Goldmann, Albert i\Iemmi et Jean Starobinski (1). A travers cette confrontation de romanciers, critiques littéraires, psycholo- gues et sociologues, le roman et la critique littéraire devaient laisser apparaitre leur nature et leu1· problématique. lusqu'à quel point y avons-nous réussi? Aujourd'hui, nous avons convié des peintres et des critiques d'art, des poètes et des philosophes, à définir la force et la faiblesse de la peinture, de la poésie et de la musique de notre temps. Ainsi se révélera peut-étre que l'art et l.a poésie ne font pas seulement des essais et des erreurs. Leur errance méme po1irrait mani- fester leur fonction mondiale, leurs affirmations pourmient étre inter1·ogatives. "\"ous poserons prochainement aussi le.~ questions relatives au Théâtre de notre époque, .au Règne de l'image et nous aborderons également les pi·obtèmes d'un Art de l'habitat. · Arguments. (1.1 Les numéros 6 et 12-13 sont totalement épuisés; le numéro 11 est encore disponible. 1 L'ART EN QUESTION Systématique aplwristique .Eu parlant de l'art nous peusous - nous tous, producteU1:s et consommateurs d'art - à la poésie et à la prose (qu'on appelle litté1·ature), au theâtre,. a la musique et à la danse, à la pernture, a la sculptm·e et à l'architectu1·e, emiu a la graphie du mouvement, c'est-à- dire au cinématographe. Toutes ces for- mes et œuvres d'art possèdent donc une essence commune, émergent à travers le dire et le faire poétiques, sont des créa- tions (artistiques), constituent un monde dans le Monde, à savoir un modP d'être de la totalité. Quelle est cependant leur racine unitaire et qu'est-ce que l'Art J Tant que resteront tout à fait cachés les liens originels qui unissent la Physis (la Nature) et la Techné (l'Art-et-la- 'fechnique), on ne fera que dire et écrire des choses intelligentes ou bêtes sur l'art d'aujourd'hui. Nous nous rendons facile la questiou concernant l'art - question qui pour- tant nous concerne - en poursuivant l'art dans son histoire, des temps pré- historiques jusqu'à nous, en saisissant aussi historiquement le devenir de cha- lfUe art et en allant Jusqu'à envisager la fabrication d'un musée de l'art futur. Ainsi se constitue le règne de l'histoire de l'art, histoire se déroulant dans le continuum quadridin1ensionnel espace- temps que nous nous efforçons d'explorer par l'archéologie, la philologie, en un mot l'histoire de l'art en tant que scien- ce et technique. Les grottes, les temples, les palais, les châteaux, tous aménagés et surtout, les musées et les salles d'ex- p~sition, deviennent les II lieux » de l'art domestiqué et catalogué, et se font visiter et étudier par les touristes et les amateurs, les investigateurs et les cher- cheurs. L'histoire de l'art ne semble pas parvenir pour autant à penser l'être-en· devenir de l'art. 2 ~uus œmluut cumvte llUe !"un est c1·éé par les artistes, uous voulons mettre le doigt sur la plaie ùes crcuteun; ù'art, nous cherchons les lieus qui uuisseut les artistes à leurs œuvre:s et ces ùeu ... puissances à nos provres « états ù'à111e li, .,ous uous udo1111u11s à cœur Joie à 1u JJ~ydwtogte ue ïart, tuuillous tiè,·n!u:,c- ment la .uiugra:phie des grands artistes décortit.J.uous leurs puss10ns. lutrigué~ par les Iieus secrets qui relieut le génie et la folie, nous poussous notre iusutia- .ule curiosité scientifique et notre faim psychologique encore plus « luiu "• jus- qu'aux limites extrêmes, et nous voilà promoteurs de la psychopathologie de l'art. Bon nombre des grands artistes, après avoir vécu une vie trouble et troubla11:te, angoissée et angoissante, peu conformiste et non conforme aux normes et aux formes, trouvèrent enfin la pro- tection suprême dans le suicide ou la folie. Informés de tout cela et ne voulant rien nous laisser échapper, nous nous penchons également sur les œuvres des aliénés, puisqu'elles aussi peuvent être artistiques. Ayant comblé notre exsangue curio- sité quant à l'individu - l'artiste _ nous nous tournons également vers le côté social ; sachant que la soeiété est le terrain de la vie et des œuvres humai- nes, nous nous appliquons alors à édifier la sociologie de l'art, comme si l'art n'était que l'embellissement -- ou l'ex- pression esthétique - de ce qui se passe quelque part dans la société. La politisa- tion de notre époque nous rend particu- lièrement aptes à ouvrir les yeux devant le " côté social » de l'art, peut-être parce que nous n'éprouvons plus le monde d'une œuvre d'art. L'histoire scientifique et technique du drveuir (historiC'isé) di> rnrt, 1rnis,;:nm- 111ent s,econdée par l'archéologie et iu philologie, la psychologie et la psychopa- thologie, la sodnlngiP et ln politique n'nr- J h tilt-elles 1ms ù résoudre l'éuigme, même en couJuguant ltmrs efforts 1 Ayons par conséquent recow·s au remèae su- prême, à la toute-puissante, globale et synthétique, formelJe et matérielJe esthe- ttque, c'est-à-dire à la théorie générale de l'art, la philosophie de l'art, à la- quelle ni rythmes, ni styles, ni mondes, ni contenus ne peuvent échapper. Car ceux qui dénoncent l'approche histori· que, psychologique et sociologique, ainsi que toutes leurs combinaisons possibles, se lancent furieusement dans l'exégèse formelle et les discours métaphysiques sur les formes et ce dont elles sont l'ex- pression, s'imaginant ainsi porter jus- qu'au langage ce que dit uue œuvre d'art. La situation de notre attitude à l'égard de l'art présuppose que celui-ci n'est plus sous le signe du sacré, n'est plus dans un monde de fête ; coupé de ses racines, sans terre et sans ciel, il demeure dérobé à son monde. Tout faire devient affaire : affaire de la science historique et de la technique archéolo- gique, des analyses esthétiques et du savoir stylistique, affaire des sensations, des impressions, des émotions et des perceptions, affaire de goût. ou affaire sociale et politique, affaire de la ré- flexion et de la critique, affaire cultu- relle, commerciale et touristique. Sans aucun doute, un sens profond demeure caché derrière toutes ces acti- vités conquérantes et organisatrices ; pourtant ce sens nous échappe encore, el uploads/s3/ arguments-n19.pdf
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- Publié le Jan 03, 2023
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