CITÉ IDÉALE JEAN-FRANÇOIS RAUZIER, 2008 La Cité Idéale, Piero della Francesca,
CITÉ IDÉALE JEAN-FRANÇOIS RAUZIER, 2008 La Cité Idéale, Piero della Francesca, vers 1470 1) Présentation de l'oeuvre Titre Cité idéale Lieu d’exposition Waterhouse and Dood Gallery, New York Date 2008 Technique Photographie numérique (Hyperphotographie) Artiste Jean-François Rauzier Prix Arcimboldo 2008 Prix Arcimboldo 2008 pour la création numérique Dimensions 2,20x 0,70 mètres Mouvement artistique Hyperphotographie 2)Contextes a)Le contexte artistique de l’œuvre: A quelle occasion/ pour quel événement artistique l'oeuvre a-t-elle été réalisée ou présentée? La Cité idéale de JF Rauzier a reçu le prix Arcimboldo 2008 pour la création numérique. Le prix Arcimboldo est un prix annuel de photographie, créé en 1999 par l'association Gens d'Images, qui décerne déjà, depuis 1955, le prix Niépce et le prix Nadar. Cette photographie a été présentée récemment à l'exposition News Hyperphotos & Portraits à la Waterhouse & Dodd Gallery, du 28 mai au 28 juin 2014, à New-York. b)Le contexte historique de l’œuvre A quel(s) évènements(s) historique(s), fait-elle référence? Cette oeuvre propose un regard sur les banlieues nées d'une volonté de réhabilitation urbaine dans les années 60. De véritables villes nouvelles ont été repensées et construites à cette période afin de reloger les gens de la classe populaire, suite au Baby-boom (en 1945) et à l'arrivée massive des populations qui fuyaient la guerre d'Algérie (entre 1960 et 1970). En 1947, c'est la création de HLM (habitations à loyer modérés). Dans ce contexte d'urbanisation croissante, on voit augmenter le nombre de travailleurs maghrébins dans certaines communes populaires. Cette oeuvre fait référence aux Trente Glorieuses: période de 1946 à 1975 pendant laquelle la France et la plupart des grandes puissances économiques ont une croissance exceptionnelle et à la suite de laquelle elles sont entrées dans ce qu'on appelle « la société de consommation ». 3) Ce que je sais de Jean_François Rauzier Jean-François Rauzier, né en 1952, est un photographe plasticien français. Il vit et travaille à Paris. Il est le créateur de l'Hyperphotographie. En 1976, Jean-François Rauzier intègre l’École Nationale Supérieure Louis-Lumière. Il exerce pendant 30 ans en tant que photographe publicitaire tout en développant en parallèle un travail créatif personnel. Puis, il s'implique dans son travail de plasticien et invente le concept de l'Hyperphotographie. 4)Démarche et technique de l’artiste Technique de l'Hyperphotographie Il crée des images virtuelles composées de plusieurs centaines de prises de vues au téléobjectif puis assemblées par ordinateur. Le concept : Ce concept permet l'impossible, il peut conjuguer l'infiniment grand et l'infiniment petit dans une même image. Dans cette oeuvre, tous les éléments sont collectés au fur et à mesure des ballades de Rauzier : fenêtres, véhicules, antennes de télévision, vitrines, cirque, panneaux divers, déchets, cabines téléphoniques... Lorsqu'il assemble l'image il puise dans sa photothèque ainsi constituée. Il ajoute, retire, remets... Pour coller parfaitement au tableau de Piero della Francesca il a utilisé un procédé proche de la 3D. Il a "arrondi" l'immeuble central par déformations successives. Le reste est construit avec peu d'artifices et demeure le plus photographique possible. Le ciel esthétisant, crée le lien avec la Renaissance. La citation: Dans une œuvre plastique, une citation est une référence directe à une autre œuvre, dans sa totalité ou pour partie. Ici Jean-François Rauzier fait référence à une oeuvre de la Renaissance italienne longtemps attribuée à Piero della Francesca (vers 1470), qui développe les nouvelles connaissances de l'époque sur la représentation de l'espace et la perspective. Mais le propos de J-F Rauzier est ironique: autant la cité de la Renaissance semble claire, agréable à vivre, idéale, autant celle de Rauzier semble sombre, sinistre et peu engageante. Jean-François Rauzier utilise souvent la citation dans ses oeuvres (exemple ci-après : l'exposition Versailles) , C'est une façon pour lui de revisiter les architectures ou peintures du passé, de nous les faire regarder avec un oeil neuf et de leur rendre également hommage. 5) Description/Analyse Composantes Description: Ce je vois ou sais... Analyse: Ce que je suppose... Le Titre et son rôle Cité Idéale C'est une référence à La Cité Idéale de Piero della Francesca et aux représentations idéales des peintres de la Renaissance (ici, l'espace). Rauzier reprend la même composition et la même perspective ( symétrie et point de fuite). Cité au sens « banlieue »= photographies prises dans différentes banlieues françaises et européennes au gré des ballades de l'artiste (assemblage de clichés de différentes villes : Sarcelles, la Plaine St-Denis, Clichy, Toulouse, Suresnes, Puteaux, Genève...) Technique Photographie numérique: hyperphotographie On va au delà de la réalité grâce aux techniques numériques (virtuel). Référence au monde des jeux vidéos où le joueur se déplace au gré de ses envies... Sorte de reportage réinventé/ truqué. Couleurs Dominantes: teintes sombres, noir, noir bleuté, camaïeux de gris, tons rompus... Ambiance générale assez lugubre, décor délabré, idée de chaos, monde apocalyptique, anéanti... Ambiance de polar : rues désertes, dans la pénombre, voitures abandonnées, cages d'escaliers, représentation de la peur ( homme cagoulé)... Dimensions 2,20 x 0,72 mètres Grandes dimensions= immersion du spectateur au centre de l'oeuvre, dans les moindre détails ( idée du jeu vidéo= spectateur comme sujet qui s'y déplace) Ici la photo de grande taille est un moyen d'entrainer le spectateur au travers d'un scénario, d' énigmes, d'un jeu de piste. Les détails Minuscules et innombrables, infinis. Le spectateur attentif peut entrer dans l'oeuvre et se perdre dans une infinité de détails minuscules : personnage inquiétant dans les téléviseurs visibles par les fenêtres ouvertes, rat sous un camion, détritus...Ces détails accentuent le sentiment de malaise du spectateur face à l'atmosphère glauque de cette ville; ils créent une impression de vertige devant leur infinité. Représentation / Formes Un espace urbain, avec 2 rues, une place et 3 bâtiments d'architecture: déserté, délabré, obscur... Une architecture pensée, idéalisée. Un univers proche des images de guerre que l'on voit régulièrement à la télévision/reportages/ médias . Espace Saturé de détails Si l'espace de la cité représenté dans la peinture de la Renaissance est vide, sans présence humaine, celui de Rauzier est saturé de petits détails: véhicules, gravats, détritus, télévisions, objets divers...Tout indique une présence humaine, invisible mais un peu étouffante et inquiétante. Seuls personnages visibles: un homme assis dans le bâtiment central, le reflet du photographe dans le miroir derrière lui et les hommes cagoulés dans les écrans de télé et sur les affiches, Inspirations Décor très réaliste, ambiance sombre et glauque Oeuvre inspirée de: Cinéma notamment russe (Eisenstein, Tarkovsky), allemand (Fritz Lang) et BD (Bilal). Hyperréalisme : mouvement artistique pictural américain qui vise à représenter la réalité de manière si précise qu'on a l'impression de voir des photographies. Ici Rauzier, représente des photos qui font penser au travail des hyperréalistes. Message Critique/ Constat « Cette image est un peu du reportage réinventé, totalement truqué (ce que devient un peu le vrai reportage, numérique aidant...) » et un constat d'échec : les architectes de nouvelles villes des années 1960/70, pensaient créer des cités idéales où reloger des gens qui vivaient souvent dans des bidonvilles, Quelques dizaines d'années plus tard, il s'est avéré que ces cités étaient devenues de véritables ghettos, où régnait la violence, des espaces détachés du reste de la société. Toutefois les interprétations peuvent être multiples... Source : http://www.galerie-photo.com/rauzier D’autres œuvres de l'artiste... Versailles, escalier de l'hôtel de ville 2011 Versailles 2009 Quelques artistes dans le même esprit Maurits Cornélius Escher (1898-1972) Artiste néerlandais connu pour ses gravures , il représente des constructions impossibles, des explorations de l'infini. (source : Wikipédia) Jean Claude Meynart la dimension fractale de l'homme (1992/2010) Art fractal, Artiste contemporain français dont l'oeuvre va del'hypperéalisme à la géométrie fractale et à l'art numérique Document de travail Stéphanie Carlier, Annick Chatillon uploads/s3/ cite-ideale-2008.pdf
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- Publié le Apv 29, 2022
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