2010 Enseignante : Suinen Cathy 01/01/2010 2 BAC PHOTOGRAPHIE NUMERIQUE Cours d

2010 Enseignante : Suinen Cathy 01/01/2010 2 BAC PHOTOGRAPHIE NUMERIQUE Cours de Cathy SUINEN LA PHOTOGRAPHIE Cours de Cathy SUINEN I. INTRODUCTION Histoire de la Photographie Cours de Cathy SUINEN AVANT PROPOS De tous les moyens de réalisation d’images, c’est la photographie qui, depuis son origine en 1839 a connu le développement le plus spectaculaire. De Paris à Pékin, de New-York à Novgorod, de Londres à Lima, elle est apparue le moins onéreux des médias et le plus efficace pour l’enregistrement, l’enseignement, la publicité, l’architecture et le plaisir. Cet art n’est pas seulement l’outil de la communication visuelle commun aux pays industrialisés, il est aussi devenu le symbole de l’art démocratique parce que de plus en plus de gens appuient sur le déclencheur de leur appareil photo pour fixer les événements familiaux ou pour exprimer leurs réactions personnelles face à la réalité et à l’imaginaire. Par son omniprésence, la photographie, sous forme d’originaux ou de reproduction imprimées à joué un rôle majeur dans la transformation de nos idées sur nous- mêmes, de nos institutions et de nos rapports avec la nature. Il est manifeste que l’appareil photo a modifié notre manière de voir et qu’il a confirmé qu’aucun point de vue singulier sur la réalité ne peut être considéré comme éternellement vrai. Utilisée de façons multiples et à des fins diverses, la photographie a servi aussi bien à leurrer qu’à préciser, à apaiser qu’à vivifier l’énergie. S’interposant entre l’individu et son expérience directe, elle semble souvent privilégier l’apparence plutôt que la substance. Elle a donné un charme séduisant aux objets, aux idées et aux personnes, ou, elle les a couvert d’opprobre. Elle a rendu l’extraordinaire commun et le banal exotique. En même temps, elle a élargi les perspectives de l’esprit de clocher et poussé à l’action pour protéger les phénomènes naturels uniques et les oeuvres culturelles respectées. La photographie a profondément influencé les autres arts plastiques. A présent acceptée pour elle-même en tant que constat visuel avec son caractère esthétique propre, son premier rôle fut de reproduire et de faire connaître les oeuvres d’autres arts. C’est ainsi qu’elle influença considérablement le goût d’un très grand nombre de citadins. La photographie favorisa l’apparition d’un style international dans l’architecture et dans la décoration d’intérieur. Elle a inspiré aux arts graphiques et à la sculpture de nouvelles manières de voir et de représenter. Cours de Cathy SUINEN LES SPECIFICITES DE L’ART NUMERIQUE ABSTRACTION : UN ART SANS MATIERE L’œuvre d’art numérique est une pure abstraction. L’art numérique va bien au-delà de la plus abstraite des œuvres d’art contemporaine, parce que le fondement de cet art est une pure abstraction, la plus simple en même temps que la plus essentiel : 0 = non, 1 = oui. L’œuvre numérique ne possède pas de corps physique. C’est une suite de chiffres 0 et 1. Elle peut donc se trouver mémorisée sur toute une variété de supports ou de médias comme les Cd-Roms, les disques durs. Elle peut aussi bien être vue sur un écran que sur une sortie d’imprimante. Cela redéfinit la notion de conservation de l’œuvre. Plus encore cela redéfinit complètement l’idée même d’œuvre. En effet, l’art devient totalement technique même si son origine peut être matérielle. Dans l’œuvre numérique, tout a été créé ou au moins traduit en bits de données. Ainsi se met en place une lisibilité de l’œuvre au lieu d’une visibilité, pour reprendre les termes de Gilles Deleuze (Pourparlers). Dans la mesure où l’image numérique est l’interprétation par l’ordinateur d’un message informatique, électronique techniquement maîtrisé par l’artiste, elle se détache de l’œuvre traditionnelle, contingente. UN ART TOTAL L’œuvre d’art numérique est une œuvre totale. L’essence commune à toute la matière numérique rend envisageable l’idée d’un art total qui unifie ce qui était jusque là séparé. C’est l’idée fascinante qu’il y a derrière le terme un peu barbare de multimédia. « Multimédia » est un mot intéressant. Il montre à la fois le but de l’art numérique et le travers dans lequel il peut tomber, l’entassement chaotique de médias. Or au contraire de l’entassement, l’art numérique devrait avoir pour but l’unification. L’art numérique va bien plus loin que les autres « arts multiples » comme l’opéra. Alors que l’opéra ne fait que juxtaposer musique, chant et théâtre ; l’art numérique a la possibilité de produire avec une seule partition des images, des textes, de la musique. Le son devient une composante du texte, lui-même une composante de l’image… Beaucoup d’artistes produisent des œuvres multimédia, comme par exemple Marcelle Des chênes. Les fractales sont surtout utilisée dans l’art graphique pourtant il existe un générateur de musique fractale, preuve que l’œuvre numérique est totale. Amazone de Pascale Trudel : musique, son, image, interactivité. L'exposition "Entrée libre" organisée par le ministère de la culture, qui est un espace virtuel dédié à une vingtaine d'artistes contemporains. On peut trouver des créations artistiques originales réalisées sur Internet dans le cadre de la commande publique de la Délégation aux Arts Plastiques du Ministère de la Culture. Cours de Cathy SUINEN Janet Parke Preslar, Eikontu POTENTIALITE Un caractère primordial de l’œuvre numérique est sa potentialité. Un peu comme le théâtre ou l’opéra mais pour une matière beaucoup plus importante, l’œuvre numérique, si elle n’est pas jouée, exécutée, « ouverte », n’est qu’une œuvre potentielle. A ce sujet Jean-Pierre Balpe parle de l’art numérique comme du « moment simulé d’une matière absente ». En effet une œuvre générative peut revêtir des apparences diverses selon qu’elle est destinée à une manifestation au grand public, à une perception individuelle ou à une présentation spectaculaire, comme pour « Trois mythologies et un poète aveugle » de Jean-Pierre Balpe. Cette potentialité va plus loin encore quand l'oeuvre peut être soumise aux modifications du visiteur. On peut noter le travail de Nocolas Frespech "tu peux me dire tes secrets". On intègre le public dans le processus de création, ce n’est peut être pas nouveau mais c’est de plus en plus radical. Peut-être faut-il revenir sur le site Yugop En fait l'oeuvre numérique est complètement potentielle : elle a une potentialité d'apparition, une potentialité de forme et une potentialité d'évolution. MULTIPLICITE Grâce à Internet, l’œuvre numérique affirme son caractère de multiplicité. Chaque internaute qui va par exemple sur le site de Once-upon-a-forest contemple une version de l’œuvre identique à celle d’un autre. C’est une différence fondamentale par rapport à l’œuvre traditionnelle. La classique opposition original/copie n’a plus lieu d’être puisque tout original est une copie et vice-versa. Ce caractère est révolutionnaire dans la mesure où - à terme - il va profondément modifier les habitudes artistiques. Cela débouche sur l’idée d’ubiquité de l’œuvre Cours de Cathy SUINEN d’art numérique : à terme chaque œuvre sera presque instantanément appréciée par les internautes. L’ensemble de la communauté régira aux œuvres immédiatement. On sera loin du fardeau de l’artiste évoqué par Kandinsky. QUESTION DE L’AUTEUR, DE LA VALEUR ET DE LA DEFINITION DE L’ŒUVRE NUMERIQUE Selon la définition juridique de l’œuvre d’art, la notion d’authenticité – qui renvoie à l’auteur- se conjugue avec celle d’originalité et d’unicité- qui se réfère à l’œuvre. L’art numérique remet en question cette définition. D’une part par le statut de l’auteur qu’il met en avant. La possibilité de modification de l’oeuvre pose de façon radicale la question de l’auteur, ou plus exactement du rapport de l’auteur à son œuvre. L’œuvre numérique peut en effet être collective et être modifiée, parfois c’est l’auteur qui encourage cette pratique, comme dans la Praystation. L’auteur perd alors la place primordiale qu’il occupe actuellement dans la création artistique. Aujourd'hui, n'importe quelle oeuvre diffusée sur support numérique peut être recopiée à l'identique et à l'infini sans que son auteur ne puisse toucher un quelconque dédommagement pour sa création, même si des protections se mettent en place. Cela suppose une réflexion sur l’avenir des droits de propriété intellectuelle (distinction droit d’auteur et copyright). Autre exemple, Reynald Drouhin propose aux internautes de récupérer une image - vaguement inspiré de l’origine du monde de Courbet - puis de la détourner, de la truquer, de se l’approprier, pour enfin la renvoyer sur le site où les différentes propositions s’accumuleront pour faire oeuvre. L’authenticité et l’unicité fondent aussi par ailleurs la valeur économique de l’œuvre. Si une œuvre numérique peut être considérée comme un fruit artistique, le fait qu’elle puisse être copiée maintes fois et se perfectionner avec la participation du spectateur remet en cause ces notions d’authenticité et d’unicité. Alors comment pourrait-elle encore avoir une valeur économique comme les œuvres artistiques traditionnelles ? Une évolution a lieu cependant vers l’intégration de l’art numérique dans le marché de l’art. Il est possible de vendre des œuvres numériques, notamment par la vente de protection : en fait seul le code permettant de lever ces protections sera vendu. Un exemple qui mérite d’être retenu : l’artiste Fred Forest qui travaille sur ce qu’il appelle l’art de la communication, a mis aux enchères en 1997 le code d’accès sur Internet d’une image numérique ; l’acheteur de ce code possédant cette œuvre comme une œuvre réelle dont il uploads/s3/ cours-de-photo-2010.pdf

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