Mythe et création Théories, figures Éléonore Faivre d'Arcier, Jean-Pol Madou et
Mythe et création Théories, figures Éléonore Faivre d'Arcier, Jean-Pol Madou et Laurent Van Eynde (dir.) DOI : 10.4000/books.pusl.22069 Éditeur : Presses de l’Université Saint-Louis Année d'édition : 2005 Date de mise en ligne : 28 mai 2019 Collection : Collection générale ISBN électronique : 9782802804376 http://books.openedition.org Édition imprimée ISBN : 9782802801689 Nombre de pages : 267 Référence électronique FAIVRE D'ARCIER, Éléonore (dir.) ; MADOU, Jean-Pol (dir.) ; et VAN EYNDE, Laurent (dir.). Mythe et création : Théories, figures. Nouvelle édition [en ligne]. Bruxelles : Presses de l’Université Saint-Louis, 2005 (généré le 04 juin 2019). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/pusl/22069>. ISBN : 9782802804376. DOI : 10.4000/books.pusl.22069. Ce document a été généré automatiquement le 4 juin 2019. Il est issu d'une numérisation par reconnaissance optique de caractères. © Presses de l’Université Saint-Louis, 2005 Conditions d’utilisation : http://www.openedition.org/6540 Le présent ouvrage veut saisir les modes de relation de la création littéraire avec les figures mythiques et être ainsi simultanément attentif aux formes mythiques et à la dynamique de l'imaginaire littéraire. Le mythe à même l'œuvre littéraire incarne l'ouverture des possibles imaginaires, mais aussi, à l'inverse, ses risques d'engorgement, de fixation, de réduction voire de blocage dans des schémas canoniques jusqu'à l'éventuelle résorption de l'événementiel dans le conventionnel ou le stéréotypé. Il s'agit de repérer et de circonscrire les recours explicites ou implicites au mythe dans l'œuvre de création littéraire ainsi que leurs liens avec les circonstances événementielles de la production imaginaire, dans le but de définir un mode original d'échange dialectique entre universalité et singularité. ÉLÉONORE FAIVRE D'ARCIER Facultés universitaires Saint-Louis JEAN-POL MADOU Université de Savoie LAURENT VAN EYNDE Facultés universitaires Saint-Louis 1 NOTE DE L’ÉDITEUR Ouvrage publié avec l'aide du Fonds National de la Recherche Scientifique 2 Avant-propos Laurent Van Eynde 1 Le Séminaire Interdisciplinaire de Recherches Littéraires (SIRL) a mené diverses recherches (qu’il poursuit aujourd’hui encore) sur la dimension épistémique de l’œuvre littéraire. L’œuvre littéraire peut-elle être connaissance, au même titre, mais dans des formes irréductibles, que le savoir philosophique ? Les précédents ouvrages collectifs que nous avons publiés1 ont confirmé concrètement cette pertinence de l’oscillation entre l’expérience littéraire et l’a priori configurant nos savoirs, en mettant en scène une confrontation féconde entre des figures, parfois thématiques, de l’histoire de la littérature et des concepts trop souvent interrogés de nos sciences humaines en général. Mais c’est aussi au regard de ses dimensions internes que l’œuvre littéraire témoigne d’un rapport tout à la fois constitutif et ambigu à l’idée de loi. Ainsi avons-nous pu constater que la référence aux genres et aux formes littéraires générales soutenait l’événement même de la création littéraire, en en dessinant les contours « nécessaires » ou les principes d’écriture qu’il est sans doute justement nécessaire de subvertir pour qu’advienne l’acte même de création. 2 Ces travaux ont donc permis de dégager, au foyer même de la dimension épistémique du littéraire – comme son présupposé – la fonction déterminante de l’idée de loi. La question qu’il est alors important de soulever est celle du rapport de la dynamique de la création – dont témoigne l’œuvre même dans sa puissance d’invention immanente – à toutes les formes de nécessité : règles, lois, concepts, formes, universalités, figures, a prioris, qui lui donnent ainsi un cadre d’effectuation, mais tout aussi bien des frontières à franchir, des carcans à briser (mais cela se peut-il sans reste ?) et des horizons à poursuivre. 3 Les « lois de la création littéraire » peuvent prendre des visages très différents, chacun pouvant être affecté d’un indice positif ou d’un indice négatif-à chaque fois, les figures de la loi peuvent être constitutives de l’acte de création comme leur transgression peut être nécessaire à la relance de celui-ci, que ce soit dans les représentations de l’œuvre littéraire ou dans les principes de sa conformation immanente. 4 Parmi ces figures du rapport du littéraire à la légalité, on peut penser la confrontation du réel et de l’imaginaire littéraire comme un jeu de l’universel et du singulier – dans ce cas : 3 un échange dialectique entre la conformation à la loi implacable de l’effectif et la libre invention du possible. 5 Mais plus fondamentalement faut-il se soucier d’un rapport interne du littéraire à la légalité. Les formes que revêt l’imaginaire littéraire figurent déjà elles-mêmes des régions universelles auxquelles s’affronte la création. Cet affrontement se joue depuis le rapport aux structures langagières et aux exigences de la communication la plus générale, jusqu’à la confrontation avec le « goût littéraire » d’une société et son éventuelle caricature dans les effets de mode. Il convient ainsi de faire droit au niveau de confrontation à la légalité en guettant les reprises, les épuisements, les ruptures, les réinventions. 6 C’est dans cette perspective que nous avons voulu saisir les modes de relation de la création littéraire avec les figures mythiques2. Le présent ouvrage collectif se veut attentif simultanément aux formes mythiques et à la dynamique de l’imaginaire littéraire. Le mythe à même l’œuvre littéraire incarne l’ouverture des possibles imaginaires, mais aussi, à l’inverse, ses risques d’engorgement, de fixation, de réduction voire de blocage dans des schémas canoniques jusqu’à l’éventuelle résorption de l’événementiel dans le conventionnel ou le stéréotypé. La position ambiguë de la légalité mythique face à l’événement de l’imaginaire conduit à analyser l’articulation du synchronique et du diachronique dans le mouvement de création qui tout à la fois sous- tend l’œuvre littéraire et s’y incarne. Nous nous efforçons, dans les pages qui suivent, de repérer et de circonscrire les recours explicites ou implicites au mythe dans l’œuvre de création littéraire ainsi que leurs liens avec les circonstances événementielles de la production imaginaire, dans le but de définir un mode original d’échange dialectique entre universalité et singularité. NOTES 1. Cf. Fr. OST, L. VAN EYNDE, Ph. GÉRARD & M. VAN DE KERCHOVE (sous la direction de), Lettres et lois. Le droit au miroir de la littérature, Bruxelles, Publications des Facultés universitaires Saint-Louis, 2001 ; S. KLIMIS & L. VAN EYNDE (sous la direction de), Littérature et savoir(s), Bruxelles, Publications des Facultés universitaires Saint-Louis, 2002 ; Fr. OST & L. VAN EYNDE, Faust ou tes frontières du savoir , Bruxelles, Publications des Facultés universitaires Saint-Louis, 2003 ; R. CÉLIS, J.-P. MADOU & L. VAN EYNDE (sous la direction de), Phénoménologie(s) et imaginaire, Paris Kimé, 2004 ; I. OST, P. PIRET & L. VAN EYNDE, Le grotesque. Théorie, généalogie, figures, Bruxelles, Publications des Facultés universitaires Saint-Louis, 2004. 2. Ces recherches ont notamment été menées en collaboration avec le Centre d’Études et de Recherches Interdisciplinaires sur les Processus de la Création (CERIC), de l’Université de Savoie (Chambéry), au cours de l’année 2001. 4 AUTEUR LAURENT VAN EYNDE Directeur du SIRL Facultés universitaires Saint-Louis 5 Théorie 6 Création littéraire, création ex nihilo Michel Lisse 1 Le point de départ de cette réflexion tiendra dans le déplacement d’une remarque de Jean-Luc Nancy : il convient ici de constater que le mythe ou le concept de création a fourni dans notre culture, notre civilisation, « le moins mauvais recours analogique1 » pour rendre compte du processus et du résultat de l’écriture littéraire. Mythe de création étant à entendre dans deux sens au moins : le mythe comme récit originaire de fondation reçu dans la tradition judéo-chrétienne (la Genèse) et le mythe au sens barthésien comme message sémiotique destiné à innocenter, à « naturaliser » un contenu idéologique (le mythe de l'auteur-créateur, maître de son texte, de l’auteur comme génie...). Concept de création à entendre quant à lui comme relève ou relais du mythe de création (au premier sens) ; concept qui devient mythe (au deuxième sens) dans sa version commune. On pourrait dire que les concepts d’auteur et de création (malgré une différence que nous pointerons plus loin) connaissent dans les théories de la littérature un même destin : malgré leurs limites reconnues et leur ancrage métaphysique bien établi, ils continuent à être employés et connaissent un regain d’intérêt. S’il ne fallait prendre ici qu’un exemple, il suffirait de mentionner la constitution de programme d’études en création et théorie de la création par des universités outre-Atlantique. 2 Mon propos sera ici d’examiner dans quelle mesure une logique de la paléonymie peut être mise en œuvre pour permettre le recours au concept de création. La paléonymie est cette stratégie qui consiste à utiliser un concept métaphysique sous rature (par exemple, le concept d’être sous rature chez Heidegger, le concept d’écriture chez Derrida...). Sans que Jean-Luc Nancy se revendique de cette logique, il me semble néanmoins qu’elle est déployée par rapport au concept de création (et à d’autres) dans quelques textes récents, dont La création du monde. Depuis quelques années, Jean-Luc Nancy a entamé une étude de ce qu’il nomme « la déconstruction (ou parfois l'autodéconstruction) du christianisme ». Pour résumer de manière trop lacunaire cette vaste entreprise, je dirai que l’hypothèse de Nancy est que notre tradition philosophique occidentale a été influencée de manière décisive par le christianisme et que les concepts issus de cette tradition porte une empreinte chrétienne. Or le christianisme est vu comme un processus en train uploads/s3/ d-x27-archier-e-et-al-mythe-et-cre-ation.pdf
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- Publié le Fev 12, 2022
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