Université de Rennes 2 Année universitaire 2020-2021 Fonction de l’art et créat

Université de Rennes 2 Année universitaire 2020-2021 Fonction de l’art et création symptomatique Semestre 5 Présenté par Kessy CARRE Numéro d’étudiant : 21809072 Psychologie L3 , SUP – CED De Matthieu Chédid à -M- Parmi les nombreux domaines de l’art, je m’intéresserai ici à celui de la musique à travers l’œuvre de Matthieu Chédid. I. Présentation de l’artiste Auteur, compositeur, interprète et musicien de talent, Matthieu Chédid est un artiste original et incontournable du paysage musical français. Son œuvre créatrice en fait l’un des artistes les plus récompenser par les victoires de la musique. Né le 21 décembre 1971 à Boulogne-Billancourt, il baigne dès son plus jeune dans un univers de musique et de poésie. Sa grand-mère paternelle : Andrée Chédid est une célèbre femme de lettre et poétesse née en Egypte et d’origine libanaise. Mathieu Chédid grandit et vit en France dans un contexte historique qui nous est proche et que nous traversons nous-même. Néanmoins, ces racines entre Orient, Afrique et Occident influenceront également les choix artistiques de Matthieu Chédid. Quant à sa grand-mère, elle aura elle-aussi une grande place dans sa vie en lui transmettant notamment son amour de la poésie, des mots et de l’humanité. L’encourageant dans son choix de carrière, elle signera notamment l’un de ses premiers titres : « Je dis aime » en 1999. Matthieu Chedid lui rend de multiples hommages sur scène. Pendant le confinement, au printemps 2020, il porte des textes de sa grand-mère en musique avec Pierre Richard lors d’un concert maison diffusé sur les réseaux sociaux, qu’il veut « comme une parenthèse enchantée » dans un moment chaotique. La famille est, pour cet artiste, un élément crucial pour comprendre son parcours. C’est d’ailleurs au sein de la maison de campagne de la famille que Matthieu Chédid installera son studio de musique, son laboratoire créatif : labo-M (voir Annexe 1) que l’on entend aussi sous le signifiant la bohème. Issu d’une fratrie de 4 enfants, ses parents Marianne et Louis se sont rencontrés en 1970. Et en effet, comment évoquer Matthieu Chedid sans parler de son père Louis Chédid, lui-même auteur- compositeur-interprète et guitariste, qui le précède dans la musique et même l’initie très jeune. Matthieu Chedid fera ses premiers pas dans la chanson avec son père sur le titre : T'as beau pas être beau, il n’a alors que 7 ans et chante dans les chœurs avec sa sœur aînée, Emilie. Matthieu Chédid grandit auprès de ses parents en France et se trouve entouré de grands noms de la musique comme Laurent Voulzy ou encore Alain Souchon, amis de son père. La famille Chédid est parfois qualifiée de clan. Les membres apparaissent unis par leur lien de sang, et au-delà par des figures parentales très fortes que ce soit du côté de la grand-mère Andrée Chédid que du père Louis Chédid. Une tribu qui porte la musique comme totem, un emblème auquel l’ensemble de la famille semble pouvoir s’identifier et qui se transmet d’une génération à l’autre. C’est ainsi qu’en 2015, le père et trois des enfants : Louis, Matthieu, Joseph, Anna Chédid se produisent ensemble lors d’une tournée commune d’une trentaine de dates où ils reprennent des titres de leurs répertoires respectifs. Si son père et sa grand-mère sont bien connus, la mère de Matthieu Chédid se fait plus discrète. Marianne Chédid surnommée Baïa est pourtant selon les propos même de son fils « quelque chose de fondamental […] elle est très présente, elle nous porte, elle nous pousse, elle nous donne des ailes ». Matthieu Chédid confie dans l’émission thé ou café sur France 2 le 25 octobre 2015, que sa mère est un repère dans sa vie. En 2019, c’est au tour de la fille aînée de l’artiste, Billie âgée de 16 ans, de participer à son tour au dernier album de son père. A l’adolescence, Matthieu Chédid se décrit comme introverti et mal dans sa peau. C’est en 1983, que le jeune Matthieu alors âgé de 12 ans découvre la guitare, comme une révélation. Dans un interview, il confie « La guitare est un bouclier pour moi : adolescent, j’étais complexé, replié sur moi-même, dans mon petit monde. J’ai eu besoin de cette arme poétique pour me défendre… J’en possède une cinquantaine aujourd’hui ; c’est une maladie chez moi, un amour infini… »1. C’est le compositeur et ami de la famille, David McNeil qui lui montrera ses premiers accords de guitare. Un souvenir d’enfance raconté dans le titre « une seule corde » interprété sur son album Lettre Infinie. Dans une enquête publiée par le journaliste Eric Bureau dans le quotidien Le Parisien, nous apprenons que David Mc Neil le décrit lui aussi comme un enfant taciturne et ajoute que son père n’était pas très démonstratif. Les fils d’Alain Souchon et de Laurent Voulzy sont ses camarades de classes, ils ajoutent « Il n'était pas très à l'aise avec sa voix assez féminine et son corps un peu enrobé. Quand on jouait au foot, Matthieu était le plus maladroit. Il a d'ailleurs gardé un côté Pierre Richard, un peu malhabile. Sauf quand il tient sa guitare, c'est un superhéros ». Matthieu Chédid lui-même confirme ce propos : « Mes potes ne m'imaginaient pas chanteur. Ils se foutaient pas mal de ma voix qui n'a jamais mué. Je comprends ceux qui ne l'aiment pas. Moi-même, j'ai du mal à l'écouter. ». Dans ce même article, Mathieu Chedid confie au journaliste qu’il n’était pas bon élève à l’école : « J'étais même un cancre absolu, sourit l'intéressé. C'était un problème à la maison. Je préférais dessiner que réviser. Je rêvais de devenir dessinateur de BD. Pas musicien. » . De son enfance, il garde un souvenir en demi-teinte : "je trouve ma vie d’adulte bien plus excitante. Durant mon enfance, j’étais complexé, introverti, nul en cours, maladroit avec les filles. J’étais surtout spectateur de ma vie » explique-t-il dans un entretien au Journal du Dimanche le 6 septembre 2009. C’est par la musique qu’il va se révéler. Il se consacre à la guitare et monte un groupe avec ses amis : Pierre Souchon, Julien Voulzy et Mathieu Boogaerts. Ils sont rapidement repérés par des producteurs. Il n’a que 16 ans et son père refusera qu’il se lance si jeune dans l’industrie musicale. Malgré ce refus, Matthieu Chedid ne passera pas son baccalauréat, ses parents acceptent qu’il suive 1 Chemouny, E.. (2019, 16 février). MATTHIEU CHEDID Le grand retour de M ! Magazine Je Suis Musique une scolarité à Berckeley. A l’issue, il deviendra guitariste d’abord pour son père puis il accompagnera Sinclair. Sa carrière de musicien s’envole et il se produira avec de nombreux artistes sur scène. Pourtant l’envie de faire une carrière solo est présente, Matthieu Chedid va alors créer un personnage de scène, c’est la naissance de -M- . Lors de son interview le 27 janvier 2019 dans 20h30 le dimanche, Matthieu Chedid répond à Laurent Delahousse : « Le personnage M est né avec l’idée d’aller chercher un masque, une sorte de clone. J’aime le ridicule, et m’amuser de moi-même. C’est important aussi. Je retrouve parfois mes moules invraisemblables… C’est une façon de revenir à la source de soi-même, de ne pas oublier qu’on reste des enfants malgré tout, même si j’ai 47 ans aujourd’hui. Tout cela est un jeu. » En 1996, alors qu’il accompagne Billy Z kick, Matthieu Chédid s’invente un personnage qui préfigure celui de -M- qui verra le jour l’année suivante avec son premier album solo « Le Baptême » réalisé en grand partie avec la participation de sa famille. Au début des années 2000, il fait un premier voyage au Mali , ce voyage se révèlera une véritable source d’inspiration, dans une interview à l’Humanité, le 7 avril 2017, il déclare « Ça a été un choc, un coup de foudre, comme une rencontre […] comme si j’avais retrouvé effectivement une partie de moi-même là-bas. Je pense qu’on a tous de l’Afrique en nous. Cela m’a connecté à quelque chose de fondamental. ». Avec -M- ,depuis 20 ans, Matthieu Chédid s’est construit un alter-égo lui permettant de jouer avec son image sur scène dans un univers décalé et fantasque. On note , cependant, ces 3 dernières années, que -M- tombe peu à peu le masque avec des albums plus intimistes. II. La position de l’artiste L’œuvre de Matthieu Chédid est une expérience in extenso. Il est d’abord compositeur puisqu’il écrit ses propres textes avant de les mettre en musique et de les interpréter de façon tout à fait singulière. Par son ou plutôt ses looks, sa voix et son univers décalé, il a réussi à s’imposer sur la scène française. Si on le classe traditionnellement du côté du rock, l’artiste semble ne pas vouloir se laisser enfermer dans des codes prédéfinis. Matthieu Chédid cherche en permanence de nouvelles influences et se plaît à imaginer de nouvelles expériences musicales. On pourrait ainsi presque qualifier sa musique d’expérimentale, elle échappe aux catégorisations classiques. -M- cherche à mélanger les genres : le rock, uploads/s3/ de-mathieu-chedid-a-m-fonctions-de-l-x27-art-et-creation-symptomatique.pdf

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