PETITE FABRIQUE DE VOCABULAIRE Cette « Petite fabrique » est destinée à guider

PETITE FABRIQUE DE VOCABULAIRE Cette « Petite fabrique » est destinée à guider le lecteur dans la compréhension de la mor- phologie du français. Elle a été conçue comme un complément pédagogique et pratique à la présentation de la formation des mots (ou morphologie), telle qu’elle est faite dans le corps du dictionnaire. Elle se compose de deux parties : le « Dictionnaire des éléments de formation » et le « Dictionnaire des suffi xes du français ». Ces deux dictionnaires sont construits de manière similaire, chacun selon ses propres objectifs. Les deux manifestent comment, en français, on a formé et on peut former des mots en ajoutant à une base (un mot ou un radical) un élément de formation. La liaison obligatoire qui fait de ces éléments des morphèmes (c’est-à-dire des unités minimales de signifi cation) est représentée par un tiret placé à l’endroit de la liaison (par exemple dans arbori-, -ambule ou, pour les suffi xes, -erie). Les éléments retenus font, comme dans le dictionnaire lui-même, l’objet d’un article avec une entrée et un développement. Quand deux éléments différents (par l’origine ou le sens) ont la même forme, ils sont numérotés, comme les homonymes dans le dictionnaire ; dans ce cas, les indications sur leur étymologie et sur leur valeur sémantique permettent de les différencier. Chaque élément possède une rubrique étymologique, qui donne son origine. Dans le texte des articles, les renvois à d’autres éléments sont présentés par une fl èche (comme les renvois à des mots dans le dictionnaire) ; dans les étymologies, les renvois se rapportent à l’étymologie des autres éléments. Ainsi, proposant ces deux petits dictionnaires, l’un construit sur les morphologies grecque et latine (sous-jacentes), l’autre sur la morphologie suffi xale du français, on met en évi- dence les bases du lexique, comme complément de l’étymologie et de la morphologie. Avec une ambition simple mais non pas mince : en présentant les manières de créer les mots, donner une « boîte à outils » pour en créer d’autres et, fi nalement, pour mieux com- prendre sa langue. LE DICTIONNAIRE DES ÉLÉMENTS DE FORMATION Ce petit dictionnaire rassemble les radicaux et les préfi xes. Un grand nombre de radicaux (éléments en position initiale, comme grapho-, ou fi nale, comme -graphe), ainsi que les préfi xes, sont traités à la nomenclature du dictionnaire. Les radicaux, qu’ils soient préfi xés ou suffi xés, véhiculent un contenu de sens précis et se combinent entre eux pour former des mots (ex. xénophobe), notamment dans les termino- logies scientifi ques et techniques. De même pour les préfi xes : si leur sens est moins précis que celui des radicaux, et si les mots formés à l’aide d’un préfi xe, par exemple les mots en re-, en in-, sont voisins dans l’ordre alphabétique du dictionnaire, les préfi xes eux-mêmes méritent d’être rapprochés des autres préfi xes, et des radicaux. Ainsi, nous présentons un panorama des éléments et du système de composition que le français a hérités du grec et du latin. Cette capacité de composition se manifeste lors de la création de mots nouveaux, notamment dans les matières scientifi ques. Elle se trouve représentée également dans le vocabulaire courant, avec des mots formés en grec ou en latin, mais dont la forme refl ète parfaitement la composition (par exemple philosophie et vermifuge). Nous avons conservé ces éléments à partir du moment où leur forme était régulière, et permettait donc de nouvelles compositions. On notera que, alors que les suffi xes concernent le français seul, les éléments tels que les préfi xes et, surtout, les radicaux, sont représentés dans un vocabulaire international à base gréco-latine ; il est donc utile de les connaître, et de bien les comprendre. Leur ori- gine, notamment, est précieuse pour qui veut comprendre un « bon usage » des radicaux : une règle non écrite veut qu’on forme les mots en évitant les formations hybrides, gréco- latines. Ainsi on associera auriculo- à un élément fi nal d’origine latine, et oto- à un élément fi nal d’origine grecque ; de même pour vaso- et angio-, cancéro- et carcino-, etc. Chaque élément fait l’objet d’un article avec une entrée, un développement sur le sens et la série des éléments associés. En effet, il nous a paru utile de regrouper les radicaux qui ont la même origine et la même valeur (par exemple anthropo- et -anthrope, céphalo- et -céphale). Nous avons choisi comme entrée du groupe d’éléments l’élément initial, dont la perception est plus spontanée. Une fois donnée la signifi cation de celui-ci, les autres lui PETITE FABRIQUE II sont liés, avec la modifi cation due à la place dans les mots formés : on donne la catégorie des mots formés (par exemple « pour former des noms masculins »), en précisant parfois la classe de mots (par exemple « dans des noms d’appareils »), et en terminant par des mots suffi xés (par exemple -anthropie et -céphalie, qui forment avec le suffi xe -ie des noms féminins correspondant à des noms en -anthrope et -céphale) ; on signale aussi, dans les cas utiles, la terminaison des adjectifs dérivés. Chacun des éléments secondaires de l’article est ainsi expliqué, avec ses particularités et son étymologie (en rapport étymologique avec l’élément principal). Dans les cas où il n’existe pas d’élément initial, c’est l’élément fi nal le plus simple qui est donné d’abord, les autres le suivant avec la même présentation (par exemple -agogue et -agogie). Nous avons choisi de ne pas présenter entre parenthèses les voyelles terminales des élé- ments initiaux. Cette présentation est celle du dictionnaire de langue : elle manifeste que la voyelle peut disparaître lors de la formation des composés, par exemple pour le grec le -o- de leuco- dans leucémie, ou pour le latin le -i- de recti- dans rectangle, d’où les présentations leuc(o)- et rect(i)-, ou encore leuc-, leuco- et rect-, recti-. Comme ce phénomène est régulier, on a fait l’économie des doubles parenthèses, qui alourdissent le propos. LE DICTIONNAIRE DES SUFFIXES DU FRANÇAIS Ce petit dictionnaire complète le dictionnaire de la langue française, et le « Dictionnaire des éléments de formation », en traitant un aspect de la formation des mots qui ne peut être montré clairement dans un dictionnaire ordinaire ; il manifeste comment, en français, on a formé et on peut former des mots (des dérivés) en ajoutant à une base (un mot ou un radical) un élément de formation placé après cette base (un suffi xe). En effet, les mots formés à l’aide d’un élément placé après la base, tels les mots en -age, se trouvent disper- sés dans le dictionnaire de manière imprévisible. Pour présenter de façon complète les processus essentiels de la formation des mots en français, il était nécessaire de regrouper les suffi xes dans une liste alphabétique unique. Dans la production des dérivés, les suffi xes déterminent la catégorie grammaticale du mot produit : on peut former des noms avec des verbes, des adverbes avec des adjectifs, etc. Par ailleurs, ils interviennent dans les transformations syntaxiques (le suffi xe -eur, -euse permet de passer de : celui, celle qui chante l’opéra à : un chanteur, une chanteuse d’opéra). Chaque suffi xe fait l’objet d’un article avec une entrée, une analyse en numéros (I,1, etc.) et des exemples (qui sont ici des mots complexes, et non plus des phrases). On s’est appliqué à choisir des exemples de mots formés en français, et non pas empruntés, pour montrer la productivité des suffi xes décrits. Les suffi xes et leurs variantes, qui sont mentionnées après l’entrée ou à l’intérieur des articles, selon les cas, sont distingués des fi nales, qui sont des terminaisons quelconques. Les fi nales ou modifi cations de fi nales les plus courantes ont été signalées, notamment celles qui peuvent donner lieu à des confusions avec de véritables suffi xes ; parmi ces terminaisons, seuls les suffi xes ont une forme stable et un sens constant (ce sont des morphèmes). Les articles du dictionnaire sont rédigés de manière homogène : on présente d’abord la catégorie grammaticale des mots produits (par exemple : « pour former des noms »), puis la nature de la base qui sert à les produire (par exemple : « la base est un verbe »). À l’in- térieur de chacune de ces distinctions, on a toujours suivi le même ordre : nom, adjectif, verbe, etc. Quand la base est un verbe, et que la formation des mots suffi xés met en œuvre plusieurs radicaux différents, on a indiqué ceux qui fournissent la base. Viennent ensuite les exemples, qui sont regroupés selon la valeur du suffi xe, selon le sens (classes sémanti- ques : personnes, choses, etc.), ou selon le niveau de langue (familier, etc.). Les exemples contenant une variante suffi xale sont précédés par un tiret. Les séries d’exemples ont été établies pour manifester les processus de formation lexicale ; on ne s’étonnera donc pas d’y trouver des mots qui ne fi gurent pas à la nomenclature du dictionnaire : ils ont été choisis en tant uploads/s3/ dictionnaire-des-suffixes.pdf

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