ISSN: 1699-4949 nº 10, abril de 2014 Artículos La représentation du gérondif es
ISSN: 1699-4949 nº 10, abril de 2014 Artículos La représentation du gérondif espagnol en français : * une approche contrastive pour éviter les erreurs d’apprentissage en FLE Daniela Ventura Universidad de Las Palmas de Gran Canaria daniela.ventura@ulpgc.es Resumen A la hora de expresar el aspecto du- rativo en francés, el aprendiz de FLE establece a menudo unas falsas equivalen- cias entre el gerundio español y el sintag- ma en + V–ant. Es nuestra intención atenuar dicha tendencia, llevando a cabo, con fines didácticos, un análisis contrasti- vo de las dos formas. Propondremos asi- mismo unas pautas interpretativas y unas normas de uso para facilitar la tarea del aprendizaje. Palabras clave: Gerundio español; formas en –ant ; didáctica del francés. Abstract Spanish students learning French as a foreigner language fall often in false equiva- lence when using the continuous form. To avoid this tendency, it is necessary to ana- lyse the phenomenon going through a study from a contrastive point of view. Particular attention will be paid to gerund form with the purpose to investigate if both Spanish and French gerunds are always different or if it may exist a correspondence within them. Some guidelines will be given. Key words: Spanish gerund; French –ant forms ; French teaching. 0. Cadre théorique Dans cette contribution, nous nous proposons de surmonter l’obstacle d’un faux parallélisme entre le gérondif espagnol et le syntagme en + V–ant qui, selon la terminologie grammaticale en vigueur, correspond au gérondif1. S’il est indéniable * Artículo recibido el 19/08/2012, evaluado el 17/12/2012, aceptado el 2/09/2013. 1 Selon Chevalier et alii (1989 : 374), « Le gérondif, dans l’usage contemporain, est toujours précédé de EN, qui a perdu tout effet de préposition et n’est plus qu’un indice formel (comme l’est un préfixe). Le participe en –ANT n’est jamais précédé de EN ». Opinion partagée par bon nombre de grammai- riens. Pour d’autres auteurs, dont R. et G. Le Bidois (1964), il existe, en revanche, un gérondif non Çédille, revista de estudios franceses, 10 (2014), 345-365 Daniela Ventura http://cedille.webs.ull.es/10/21ventura 346 que le chevauchement existe, cela ne se produit que sur une petite fraction des em- plois possibles. En dépit de la similitude de leurs comportements, on ne peut nier leurs différences, d’où l’impossibilité de traduire l’un par l’autre dans certains cas (Fortineau, 2003 : 67). Pour saisir l’ampleur du phénomène, il ne paraît pas opéra- toire de dissocier la description sémantique et l’analyse morphosyntaxique. Nous n’allons néanmoins aborder la confrontation que sous l’angle des difficultés des ap- prenants dans une perspective strictement didactique. Il s’agira donc essentiellement de formuler des pistes de remédiation aux erreurs. Notre analyse linguistique sera, par conséquent, restreinte à ces difficultés. La question de l’explicitation des règles et de la nécessité (ou non) de cette explicitation sera posée pour chaque cas de figure. Elle se veut (et constitue) un préalable indispensable à la réflexion menée sur le maniement des formes. 1. Introduction L’apprenant consultant une grammaire d’usage, qu’elle soit normative ou des- criptive, y verra généralement exposés de manière systématique le participe présent, le gérondif et l’adjectif verbal comme un ensemble2. Le manque de consensus chez les grammairiens et les linguistes sur le statut à accorder à ces formes en –ant rend les choses encore plus difficiles à l’apprenant. Arnavielle (2003 : 37), qui analyse le terme participe (terme débordant le cadre des formes en –ant), affirme : Le couplage trouble avec le gérondif, l’association non moins obscure avec l’‘adjectif verbal’ contribuent à corser une ques- tion qui pourrait bien être exemplaire des difficultés de mar- quer des limites entre des entités morphosyntaxiques formel- lement apparentées et dont les traits de fonctionnement ne res- sortent pas toujours avec une claire originalité. Et Halmøy (2003 : 5) de constater que « les étudiants de français langue étrangère (FLE) ont bien du mal à comprendre en quoi consiste la spécificité de cha- cune des trois formes ». A ces trois formes, dans l’esprit de l’apprenant, s’ajoutent deux structures précédemment apprises indiquant l’aspect duratif, soit le présent dit générique (Charaudeau, 1992 : 449) et la périphrase verbale être en train de + infinitif. prépositionnel. Arnavielle (1997a : 45) pose « l’existence d’une seule forme en –ant d’essence verbale, susceptible de deux emplois différents prépositionnel et non prépositionnel ». Arnavielle (1997a) et Fortineau (2003), récusent les termes mêmes de gérondif, de participe présent et d’adjectif verbal entérinés par la tradition grammaticale. D’après De Carvalho (2003 : 100-101), « le concept de ‘gé- rondif’, dont la légitimité paraît, aujourd’hui, incontestable, n’a aucune pertinence en français ». Ceci dit, c’est notamment avec cette terminologie que l’apprenant et l’enseignant doivent jongler car aussi bien les grammaires d’usage que les méthodes du FLE y renvoient systématiquement. Dans cet article et pour des fins essentiellement didactiques, nous allons donc nous tenir à la terminologie employée par Chevalier et alii. Par le terme de gérondif, nous désignerons dorénavant le syntagme en + V–ant. 2 La Grammaire d’aujourd’hui (1986 : 156 sv.) distingue, en revanche, participe et gérondif. Çédille, revista de estudios franceses, 10 (2014), 345-365 Daniela Ventura http://cedille.webs.ull.es/10/21ventura 347 Et ce sans compter des constructions telles que continuer de + infinitif et rester à + infinitif qui ajoutent davantage de difficultés. D’où la confusion qui se révèle dans toute son ampleur lors de la production écrite ou orale ; nous en voulons pour preuve un florilège d’exemples empruntés à nos étudiants universitaires3. En voilà un petit échantillon : *Il y a un homme en lisant dans le sofa. *En étant malade, je ne peux pas sortir. *Il a été en jouant avec quelques amis. *Une femme est assise dans un banc en regardant les gens. *Ils continuent en marchant. *J’étais à la bibliothèque en étudiant. *Nous étions en parlant avec nos amis. *Je suis resté là une heure en t’attendant. *Je l’ai vu en travaillant. Tous les énoncés que voici sont dus à une interférence avec la langue mater- nelle qui, dans tous ces cas de figure, emploie systématiquement le gérondif (forme simple ou périphrastique)4 qui exprime un fait qui se déroule dans le temps. Des énoncés cités, il ressort clairement que les apprenants n’opèrent pas une simple substi- tution de formes (du morphème –ndo au morphème –ant), ce qui aurait été a priori compréhensible5, mais une substitution de concepts : au gérondif espagnol corres- pond dans leur esprit le ‘gérondif’ français, soit le tour prépositionnel en + V–ant. Il s’agit d’une association automatique sans doute inadéquate, mais qui est le résultat de l’apprentissage d’une norme que la tradition grammaticale perpétue, soit que sous un même signifiant (le morphème –ant), il faut distinguer deux signifiés, c’est-à-dire participe présent et gérondif6. 3 Nous avons recueilli, tout au long de cinq années d’activité académique, une centaine d’énoncés tirés d’exercices d’expression écrite et orale de quelques trois cents étudiants du FLE, deuxième langue étrangère. Les renseignements obtenus de l’analyse de ces énoncés nous ont permis d’estimer certaines tendances réitérées. Il nous semble que la taille de l’échantillon garantit la qualité des conclusions inférées. 4 D’après Yllera (1980 : 99), le gérondif espagnol est une forme non temporelle du verbe qui exprime le processus sans sa fin. Selon Pottier et alii (2006 : 192), « le gérondif [espagnol] permet de subor- donner une proposition à une autre en exprimant la durativité de la subordonnée ». 5 En ce sens, on aurait mieux compris la version suivante: *Il a été jouant avec quelques amis. *Une femme est assise dans un banc regardant les gens. *Ils continuent marchant. On serait alors face à une traduction comparable au ‘mot à mot’, mais qui en réalité impliquerait un transfert d’un morphème (– ndo) à un morphème similaire (–ant) dans la langue d’arrivée. Ce qui, si l’on se tient à notre échantil- lon, ne s’est pas produit. 6 En guise d’exemple, dans la Nouvelle Grammaire du Français (Delatour et alii, 2004), une grammaire du français langue étrangère, le gérondif n’apparaît pas dans la table des matières. Il fait partie du cha- pitre consacré au participe (pp. 152-155) et on le présente (p. 154) comme en + participe présent. Çédille, revista de estudios franceses, 10 (2014), 345-365 Daniela Ventura http://cedille.webs.ull.es/10/21ventura 348 Afin de réduire dans la mesure du possible cet automatisme, et dans une pers- pective didactique, nous essayerons de répondre aux questions suivantes : dans quels cas de figure l’équivalence entre le gérondif espagnol et le syntagme en + V–ant serait- elle possible ? Quand et pourquoi faut-il se passer de traduire la forme pour privilé- gier le sens ? Y aurait-il un mode d’emploi fiable ? La thèse que nous voulons dé- fendre est que la sphère d’action du syntagme en + V–ant en français est bien plus réduite que celle du gérondif espagnol, étant donné un certain nombre de con- traintes, à la fois morpho-syntaxiques et sémantiques. 2. Quelques définitions 2.1. De l’aspect duratif Il est généralement admis que l’aspect duratif indique la durée dans le dérou- lement d’une action verbale ou la continuité de l’action. En fonction du paramètre de la durée, dans uploads/s3/ 21-ventura.pdf
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- Publié le Sep 08, 2022
- Catégorie Creative Arts / Ar...
- Langue French
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