Do s s i e r 3. MODE DE VIE, LOISIRS ET PASSIONS COMPRÉHENSION ORALE Document
Do s s i e r 3. MODE DE VIE, LOISIRS ET PASSIONS COMPRÉHENSION ORALE Document sonore Document vidéo COMPRÉHENSION ÉCRITE LE TEMPS LIBRE, UNE CONQUETE DU XXe SIÈCLE Comment définir le loisir? Dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, la définition donnée est d’ailleurs sans équivoque: le loisir est «le temps vide que nos devoirs nous laissent». Dans son ouvrage «Vers une civilisation du loisir», J. Dumazedier affirme que le loisir «n’est pas un produit secondaire mais central de la civilisation actuelle». Il offre le délassement, le divertissement et le libre développement. (…) A l’échelle d’une vie, le temps de loisir s’est accru, car on travaille de plus en plus tard (avec l’allongement des études) et on s’arrête de travailler de plus en plus tôt (avec l’abaissement de l’âge de la retraite). Chez les étudiants et les retraités, le temps de loisir est le plus élevé, compris entre six et huit heures en moyenne par jour. Chez les actifs, le temps n’est pas égal pour tous. L’agriculteur ou le commerçant ont les journées de travail les plus longues et les vacances les plus courtes. Les femmes sont aussi lésées. Prises par les tâches domestiques, elles sont près d’une heure de moins de loisir par jour. Ces différences ne doivent pas masquer la tendance générale. Le XX siècle a libéré du temps de loisir. Comment ce temps est-il utilisé? (…) Les pratiques culturelles qui ont la préférence des Français sont: la télé, la radio et la lecture. Il faudrait y ajouter le cinéma et la visite des musées. On note, par ailleurs, un récent engouement pour les parcs de loisir. Disneyland en est la figure de proue, mais des parcs véhiculant une identité culturelle forte marchent bien aussi. Les Français sont nombreux à aller glisser sur les moustaches d’Astérix et les Roumains attirent les foules dans leur Draculaland niché dans un village au fin fond des Carpates. Notre mode de vie de plus en plus sédentaire et urbain n’est peut-être pas étranger au plaisir de se retrouver ensemble; en famille et en plein air. Spectacle de rue ou de pyrotechnie, reconstitutions historiques, quand la culture sort des lieux sacrés et consacrés (musées, galeries d’art), c’est souvent un triomphe. 59 (…) Nous sommes de plus en plus sportifs. Pour être plus précis, il faut dire de plus en plus sportives. Car la diffusion des activités physiques s’effectue par les femmes. Plus de la moitié déclarent pratiquer un sport contre un quart en 1967. Pour les adeptes de la natation, de la gymnastique ou de la «petite reine», le souci de garder la silhouette agréable ou de se maintenir en forme ne sont pas leurs seules motivations. Les femmes n’hésitent plus à se lancer dans des sports jugés virils comme le football ou les arts martiaux, voire risqués tels le parachute, le parapente ou le saut à l’élastique. Elles, aussi, recherchent des montées d’adrénaline. D’un point de vue plus général, le nombre de licenciés sportifs augmente, mais lentement. Les valeurs sûres sont toujours le football, le tennis et le judo. Les progressions les plus notables sont enregistrées dans les sports en voie de démonstration: l’équitation, le golf, la plongée sous-marine. (…) Du côté des jeunes, ils se réapproprient le café, espace jadis fréquenté par la «classe ouvrière». Décliné sous de nouvelles formes: cybercafés, néobistrots, pubs à l’anglaise, le café est devenu un espace polymorphe. On y déambule, on y danse aux sons d’un orchestre latino, on y pratique le karaoké, on y regarde les matchs de foot… Le football, voilà une passion collective qui en dit long sur notre société. (…) Entre le plaisir individuel (celui qui consiste à taper dans un ballon rond) et le plaisir collectif (celui du match), le sport le plus populaire en France peut être considéré comme un «jeu universel». Il a tous les atouts pour: simplicité de pratique (dans la rue, dans une cour d’école) et simplicité de règles (un but, un point). (…) Enfin, ce loisir construit et nourrit le sentiment d’appartenance à une ville, une région ou une nation. L’audiovisuel est devenu le partenaire privilégié de nos loisirs. Les vacances sont aussi le temps, quasi plein, du loisir. Est-on en passe de basculer dans une «civilisation du loisir»? En tout cas, ce n’est pas une culture commune mais une mosaïque de pratiques qu’il conviendrait d’évoquer, des «accros» de l’informatique aux «mordus» de la généalogie, en passant par les «fans» de voile ou de trekking. Sciences humaines/Hors série. 2001, № 34. VIE PRIVEE: MA MAISON À MOI Personnaliser et améliorer son logement n’est pas étrange à l’évolution de la tendance à vouloir exprimer une partie de soi-même au travers du do it yourself et la tendance au nesting (nidification). On bricole, on jardine, on soigne ses animaux de compagne, on soigne son intérieur, on en fait un endroit où l’on se sent bien, où 60 l’on retrouve son identité, on y trouve un antistress nécessaire pour affronter les turbulences du monde extérieur. Locataires ou propriétaires, en maison ou en appartement, les Français n’ont qu’une devise: être à l’aise dans leur intérieur. Selon l’enquête de l’observatoire Cetelem, 63% des Français accordent une place plus importante à leur maison qu’à leur travail. Pour deux personnes sur dix, le domicile a pris une position plus dominante qu’il y a trois ans. «Un lien étroit nous unit à notre habitat car il nous parle de notre passé, de nos projets de vie. Il a un rôle clé dans nos rêves», explique Catherine Sainz, directrice des études de l’entreprise. Pour 91% des personnes interrogées, la maison est l’espace privilégié du temps consacré à la famille, elle est aussi un refuge contre le stress professionnel pour 68% d’entre eux. (…) La réduction du temps de travail (RTT) a permis de mieux profiter de son chez-soi. Avec les livraisons de repas ou le home cinéma, la maison devient un espace de loisirs pour plus de la moitié des personnes interrogées. Plus attachés à leur chez-soi, les Français le bichonnent. D’après l’étude, ils sont 70% à bricoler. Améliorer son intérieur, décorer sont devenus un plaisir. Ils veulent plus de confort mais recherchent aussi à améliorer l’ambiance par l’éclairage, la sécurité ou la fonctionnalité. (…) Ce n’est pas seulement un lieu où on mange et où on dort. Il faut s’y sentir bien pour nous retrouver en famille. Après les grosses journées, on est content de rentrer ici pour souffler. Même le week-end quand on n’a pas envie de mettre le nez dehors, on en profite. D’après Le Parisien. 2002, 9 janvier. LE JARDINAGE, BIEN PLUS QU’UN LOISIR Pour tout jardinier, en herbe ou averti, jardiner est bien plus qu’un loisir. Tondre son gazon, toucher la terre, tailler, goûter ses fruits relève d’un besoin de nature plus aigu que jamais. Dans le mode de vie contemporain, urbain, motorisé, bousculé par les progrès des technologies (…) le jardin (à l’origine associé au paradis) est l’expression privilégiée du sens du lieu, de la durée. C’est le gardien de la mémoire. Il permet de chercher ses racines, de s’évader du réel, de montrer sa puissance ou sa différence. Enfin, il répond au besoin d’intimité et de liberté. Les types de jardins. Le jardin de plaisir ou jardin d’agrément est le plus répandu aujourd’hui chez les particuliers. Il a pris ses distances vis-à-vis du verger et du potager, même dans les milieux populaires où l’on distingue le «jardin de devant» (vitrine du pavillon, ouvert, cultivé selon les normes – il en va de sa 61 réputation de bon jardinier) et le «jardin de derrière» (souvent clos, soit alimentaire, soit lieu intime de vie où les extravagances sont permises, jardin sentimental). Depuis peu, on voit fleurir des potagers qui deviennent eux-mêmes des jardins de plaisir. Les jardins ouvriers (…) et les jardins des ruraux âgés, tous deux en voie de disparition, mêlent toujours poireaux et dahlias. Le jardinage pour partager. Le jardinage relève encore d’un acte de gratification personnelle dans lequel, comme pour les autres formes d’arts, l’artiste extériorise son imagination (…) et met de lui-même dans son œuvre. (…) Visiter le jardin des autres devient un but fréquent de promenade dominicale ou de voyage touristique, en Angleterre notamment. Les «rats des villes» viennent y chercher un lieu de convivialité ou un début d’apprentissage en apprenant le nom des plantes. Les autres viennent y glaner des idées ou élargir leur réseau d’amateur de jardins. 62 Un investissement personnel. Une nouvelle génération de propriétaires jardiniers et de créateurs est née; certains y investissent toute leur vie. Les initiatives sont très diverses: on restaure une période historique, on crée dans l’esprit médiéval ou Renaissance, on imagine des espèces thématiques, des friches jardinées, des architectures contemporaines, des jardins minéraux, botaniques, en couleurs, des jardins consacrés à l’eau, au feu, etc. Cultiver son jardin est un geste social, le plaisir des visiteurs, mais l’épanouissement personnel est la clé d’entrée du portail. Jardinage, loisir créatif. Une vraie folie verte s’est emparée des Français. Plus de la moitié ont un jardin et un tiers uploads/s3/ dossier-3 7 .pdf
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- Publié le Mar 16, 2022
- Catégorie Creative Arts / Ar...
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