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Prémisses- Office de production artistique et solidaire - création 2020/2021, dossier artistique Une Jeunesse en Été Mise en scène : Simon Roth Une Jeunesse en Été – Simon Roth Prémisses- Office de production artistique et solidaire - création 2020/2021, dossier artistique Distribution Richard Legall Bénicia Makengélé Geert van Herwijnen Rony Wolff Martin Campestre Saïd Ghanem Lucie Mancipoz Chloé Zufferey Marushka Jury Dramaturgie Simon Roth Scénographie Céline Atallah Joséphine Grillet Production Prémisses Partenaires - MC93 Bobigny - Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National - Prémisses Contacts Prémisses Raphaël De Almeida Ferreira raphael@premissesproduction.com 06 70 60 72 64 Claire Dupont claire@premissesproduction.com 06 66 66 68 82 Direction artistique du projet : simonroth278@gmail.com 06 70 89 28 90 Une Jeunesse en Été – Simon Roth Prémisses- Office de production artistique et solidaire - création 2020/2021, dossier artistique Processus de création J’ai 17 ans, j’écris un texte fictionnel qui aurait pu prendre pour titre, si ça n’avait pas déjà été pris, « Confession d’un enfant du siècle ». C’est l’histoire d’un jeune homme qui, après le collège, décide de rester cloîtré dans sa chambre, qui se trouve être une cave. Il regarde le monde par son vasistas. Il n‘a pas l’impression d’appartenir à ce qui l’entoure, ne joue pas le jeu de la vie en société. J’ai 20 ans, je prends ma caméra et je fais un tour de France en auto-stop pendant l’été 2017. J’ai une liste de questions que je pose aux gens que je rencontre : elles brassent tous les sujets : l’amour, la mort, le rapport à la famille, l’argent, les convictions politiques mais aussi les couleurs préférées, les chaussettes solitaires, les recettes officieuses de pâtes bolognaises. J’ai des heures de rush que j’ose à peine regarder. Je ne sais pas encore si je l’ai fait pour moi ou pour en faire un projet théâtral ou cinématographique. Je me rends compte peu à peu que la ligne dramaturgique qui en ressort est en lien direct avec le texte de mes 17 ans. Un jeune homme qui cherche à comprendre le monde à travers le cadre non pas de sa fenêtre mais de sa caméra. J’ai 22 ans, je suis reçu au CNSAD, j’ai mis ce projet de tour de France quelque part dans ma tête mais je me concentre sur une autre création. La rencontre avec mes camarades de promotion ouvre une nouvelle possibilité avec ce projet. Le point de vue d’un jeune garçon enfermé dans sa chambre s’est ouvert puisqu’il cherche à s’enrichir de visions multiples, celles de mes camarades. Je le développe donc dans une carte blanche jouée au CNSAD et intitulée Une jeunesse en été. J’ai pu explorer différentes méthodes de retranscription d’un matériau documentaire (c’est-à-dire mes rushs de l’été 2017) grâce au masque, à la danse, au play-back, à l’interprétation, à la projection vidéo. Par le rassemblement de ces différentes formes, nous avons pu explorer une dramaturgie plurielle tout en gardant comme trame de fond le fil directeur du voyage. Une Jeunesse en Été – Simon Roth Prémisses- Office de production artistique et solidaire - création 2020/2021, dossier artistique INFLUENCES CHRONIQUES D’UN ETE D’EDGAR MORIN ET JEAN ROUCH (1961) … Ce film fondateur est encore aujourd’hui très souvent cité par des artistes de toutes disciplines, il a aussi été l’objet de plusieurs remakes. Il m’a guidé par sa légèreté : les auteur.trice.s s’aventurent à poser des questions qui leurs sont chères aux passant.e.s, caméra à l’épaule. Ils se filment eux-mêmes en train de réfléchir à leur démarche, nous rendant complices de leurs tergiversations. Le film, au présent, suit le temps d’un été leurs questionnements dans une spontanéité jubilatoire et inspirante. Il invite à se poser les mêmes questions ainsi qu’à oser se jeter dans la rue pour les poser aux passant.e.s. La dramaturgie, éclatée par les perspectives que les cinéastes de l’époque ouvrent et par les écarts qu’ils se permettent, reste pourtant très structurée autour de leur démarche. La représentation s’inscrit comme une étape de la création, une étape d’expérimentation où le cadre de l’école serait idéal comme « théâtre » de cette tentative. Cette conception de l’œuvre m’inspire, en particulier par le rapport qu'entretient le créateur aux personnes qu’il filme : il reste en retrait. Son corps et sa voix sont absents du cadre pour laisser toute la place au sujet qu’il veut traiter, et qui s’en trouve ainsi plus justement représenté. Dans le tour de France en auto-stop que j’ai réalisé, je ne cherche pas non plus à mener une étude sociologique, les gens que j’interviewe sont des personnes qui ont croisé ma route et ont accepté la rencontre, soit par le fait de me prendre en stop, soit par le fait d’accepter la caméra et de se faire filmer pour répondre à des questions. Une Jeunesse en Été – Simon Roth Prémisses- Office de production artistique et solidaire - création 2020/2021, dossier artistique … ET LA VIE DE DENIS GHEERBRANT (1991) Dans ce film documentaire plus contemporain, Denis Gheerbrant rencontre des personnes plutôt marginales et avec des profils très différents : il n’a pas préparé de questions, il se laisse porter au fur et à mesure de la discussion. Le montage m’intéresse beaucoup dans cette œuvre : comment représenter autant de personnes différentes qui abordent autant de sujets tout en gardant une unité dans le propos du film ? C’est ce à quoi parvient Denis Gheerbrant. Le fait de présenter ces personnes les unes à la suite des autres met en relief leurs différences, mais aussi leurs ressemblances alors même que tout les oppose. Une Jeunesse en Été – Simon Roth Prémisses- Office de production artistique et solidaire - création 2020/2021, dossier artistique POURQUOI LE THEATRE DOCUMENTAIRE AUJOURD’HUI ? L’INTIME Dans nos créations, l’auteur, ou en tout cas l’initiateur, parle à la première personne en vue d’inviter le public à rentrer dans son intimité, fondement de l’œuvre présentée. On pourrait dire que ce procédé relève d’un théâtre de l’intime, ce qui, pour nous, s’oppose à une œuvre autocentrée. En effet, c’est souvent lorsque nous cherchons à parler à tous que nous ne parlons à personne. A l’inverse, on parle parfois mieux de l’autre en parlant de soi. Nous rejetons le « je ne parle que de moi », vite insupportable selon notre jugement. Nous cherchons plutôt à partager une intimité qui permette une connexion immédiate au sein du public. Ce point sensible est précieux car il peut tomber dans le voyeurisme ou l’exhibition. Cependant, nous avons la conviction que c’est par ce biais que le/la spectateur.trice, peut sortir changé.e de la salle. Si l’on accepte de parler de soi, à la première personne, sans veiller à ce que sa pensée soit correcte ou bienséante pour son auditoire, alors cette introspection fait vibrer quelque chose qui fait tomber les masques de façade. Toute prise de parole en public les engendre, y compris chez les acteurs/actrices de théâtre. Immédiatement, le public peut s’identifier et ressentir une empathie nécessaire pour traverser les problématiques rencontrées au plateau par les comédien.ne.s (en tant que personnes aussi bien qu’en tant qu’artistes). Une Jeunesse en Été – Simon Roth Prémisses- Office de production artistique et solidaire - création 2020/2021, dossier artistique DOCUMENTS Nous pouvons considérer que nous vivons une crise de l’information : nombreuses sont les critiques envers un journalisme poussé par la compétition et une régulation des informations par des instances gigantesques qui s’immiscent de manière invisible dans notre quotidien (Apple, Google et Facebook). Quant aux médias traditionnels, dont la mission devrait être de lutter pour rétablir une information plus juste et moins intéressée, il semblerait qu’ils aient perdu toute crédibilité auprès de leurs lecteurs. En effet, en 2016, selon un sondage de l’INSEE : « Juste devant les agents d’assurances et les politiques, les journalistes exercent une profession dont les Français.e.s ont le moins confiance » : le document devient une source de plus en plus abondante mais de moins en moins fiable. Les raisons de cette méfiance ne nous sont pas inconnues : une course à l’information menant aux « fake news », une recherche du spectaculaire pour un flot continu d’actualités, une déformation des contenus, des chiffres truqués. En somme, les doutes émergent depuis que l’information est soumise à l’appât du gain et du profit. Les procédés que nous utilisons en tant qu’artistes sont pourtant les mêmes : investigations, enquêtes de terrain, interviews. La seule différence est que nous n’avons personne pour nous imposer une durée, une forme, ou un contenu de ce que nous voulons présenter. Ainsi l’œuvre d’art incarne cet espace de liberté si rare dans lequel peut se déployer l’information dans toute sa complexité. Car c’est peut- être cela que notre ère contemporaine a voulu éradiquer : ce temps de recul sur le monde. Le théâtre est à même d’imposer une certaine durée, un lieu propice à la réflexion, à l’écart de ce monde qui va toujours plus vite. Comme le dit Christophe Nick, « Il ne s’agit pas de penser à la place du/de la spectateur.trice mais de lui donner uploads/s3/ dossier-une-jeunesse-en-ete-simon-roth-v280921.pdf

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