Remerciez-le!

Remerciez @Admin pour avoir partagé cet document gratuitement, de la manière la plus simple, en partageant sur les réseaux sociaux.

Création Galantes scènes Librement adapté de Arlequin poli par l’amour de Pierr

Création Galantes scènes Librement adapté de Arlequin poli par l’amour de Pierre Carlet Chamblain de Marivaux (1688-1763) et de La Serva Padrona de Giovanni Battista Pergolesi (1710-1738). Musiques additionnelles de Giovanni Battista Pergolesi (1710-1738), Domenico Cimarosa (1749-1801), Jean-Philippe Rameau (1683 – 1764), Michel Corrette (1707-1795), Giovanni Battista Martini (1706-1784), Daniel Cuiller. Direction musicale et sélection des musiques de scène : Daniel Cuiller Adaptation et mise en scène : Dirk Opstaele Guide pédagogique © la serva-Hans Silvester Crédit photo © Hans Silvester Création Galantes Scènes Adaptation et découpage : Dirk Opstaele Sélection et arrangement des musiques de scène : Daniel Cuiller Librement adapté de Arlequin poli par l’amour de Pierre Carlet Chamblain de Marivaux (1688-1763). Créé par les Comédiens Italiens à l’Hôtel de Bourgogne de Paris, le 16 juillet 1720. et de La Serva Padrona de Giovanni Battista Pergolesi (1710-1736). Livret de Gennaro Antonio Federico. Créé au Teatro San Bartholomeo de Naples, le 28 août 1733. Musiques additionnelles de Giovanni Battista Pergolesi (1710-1736), Domenico Cimarosa (1749-1801), Jean-Philippe Rameau (1683 – 1764), Michel Corrette (1707-1795), Giovanni Battista Martini (1706-1784), Daniel Cuiller. Direction musicale Daniel Cuiller Mise en scène Dirk Opstaele Chorégraphie Leah Hausman Costumes Véronique Seymat Chanteurs, démons de l’amour et du désir SOPRANO Virginie Pochon BARYTON Franck Leguerinel Comédiens MADAME DE FEE Mieke Laureys TRIVLITCH, majordome de la Fee Gordon Wilson ARLEKISS, prisonnier de la Fee Danny Ronaldo SYLVINE, camériste de la Fee Annelore Stubbe Et autres personnages… Stradivaria, ensemble baroque de Nantes Coproduction Angers Nantes Opéra, Ensemble Leporello, Stradivaria ensemble baroque de Nantes. 1 Avant-propos La convention signée en 2008 entre le rectorat de Nantes, Angers Nantes Opéra, la DRAC des Pays de la Loire et la région des Pays de la Loire, est l’élément fondateur d’un partenariat efficace proposé chaque année au profit d’une véritable éducation artistique et culturelle des élèves de l’académie de Nantes. La création des Galantes Scènes par Angers Nantes Opéra en mars 2010 est une fois encore l’occasion pour les professeurs de l’académie d’engager les élèves dans un projet artistique de grande qualité. Au-delà de la participation aux représentations proposées à Angers et à Nantes, l’ensemble du projet est construit à partir d’un véritable parcours culturel qui mènera les élèves à la découverte de l’opéra mais aussi des musées, de la ville, du théâtre, de la littérature… Librement adapté de Arlequin poli par l’amour de Pierre Carlet Chamblain de Marivaux (1688-1763) et de La Serva Padrona de Giovanni Battista Pergolesi (1710-1736) les Galantes Scènes sont l’occasion de mettre en perspective l’actualité de la création contemporaine et les préoccupations de la création artistique au 18e. S’interroger sur les traditions, les ruptures, les continuités, les échanges entre les différents domaines artistiques sera sans aucun doute un moyen efficace pour les élèves de s’approprier de solides repères historiques, esthétiques et artistiques, fondements essentiels d’une véritable culture personnelle. Le guide pédagogique réalisé cette année fait une large place à une approche artistique ouverte à différents domaines en lien avec le nouvel enseignement d’histoire des arts à mettre en œuvre dans le système édu- catif. Nullement exhaustif dans son contenu, ce guide pédagogique ne cherche pas à apporter ce que chaque professeur connaît déjà dans sa discipline, mais plus à fixer quelques repères significatifs en privilégiant une approche transversale de l’époque et des œuvres. La nature du projet implique nécessairement un travail pédagogique collectif pour concevoir et mettre en œuvre auprès des élèves un parcours très largement pluridisciplinaire attendu dans l’enseignement de l’histoire des arts. Ce guide prendra tout son sens s’il s’appuie sur les différentes interventions et rencontres proposées avec les véritables acteurs de cette création : metteur en scène, compositeur, chanteurs et comédiens. Tout au long de ce guide, chacun pourra trouver des pistes pédagogiques déclinées par discipline à partir d’un projet général destiné à mettre en œuvre l’enseignement de l’histoire des arts. Il s’agit de proposer aux élèves une approche historique artistique et culturelle fondée sur une rencontre “sensible et réfléchie” des différentes œuvres à découvrir tout au long du parcours mis en place par les différents partenaires. Yves BOURDIN, Inspecteur d’académie - Inspecteur Pédagogique Régional - Éducation musicale 2 Avant propos Page 02 Les généralités La philosophie des Lumières Page 04 La peinture comme théâtre, de Watteau à Fragonard Page 10 La querelle des bouffons Page 14 Le projet pédagogique Arts, ruptures et continuité (Histoire des arts) Page 16 L’Europe des Lumières (Histoire) Page 18 Une approche artistique du texte de Marivaux (Lettres) Page 23 Questions d’enseignement et pistes pédagogiques (Arts plastiques) Page 27 La Serva Padrona, (Education musicale) Page 30 Le parcours culturel au musée des Beaux-Arts Page 33 Extraits du texte de la création Page 38 Angers Nantes Opéra Collège à l’opéra, présentation du projet d’action culturelle ANO Page 42 Présentation de la production (distribution) Page 48 Note d’intention du metteur en scène Page 52 Note d’intention du directeur musical Page 54 Sommaire En quel sens parle-t-on de “philosophie” des Lumières ? Normes et valeurs de la nouvelle philosophie. Les Lumières : ses rayons et ses ombres. Une pensée de la “lumière naturelle”, centrée sur l’homme et sa raison : L’expression âge des Lumières désigne l’aspect le plus caractéristique de la culture européenne au XVIIIe siècle. De fait les principales langues européennes s’en feront l’écho : Aufklärung en allemand, Enlightenment en anglais, Iluminismo en italien, usent pour caractériser cet âge de la même image, comme l’espagnol qui parle du siglo de las Luces ou le portugais du seculo das Luzes. Cette dimension européenne des Lumières s’explique notamment par le fait que l’âge des Lumières est essentiellement celui d’un mouvement de pensée qui cherche à éclairer, élucider (tous ces termes se construisent autour de l’idée de lumière) systématiquement la réalité humaine et ses différentes formes d’expression à partir des pouvoirs de la raison. La nouvelle intelligibilité de l’homme et du monde, qui emprunte à Newton le modèle d’un rationalisme militant, prétend soumettre aux exigences de l’entendement humain aussi le bien le domaine de la nature physique que celui de la nature humaine, aussi bien l’ordre religieux que l’ordre juridique et politique. Le projet de l’Encyclopédie de d’Alembert et de Diderot cherche à embrasser dans une même culture l’ensemble des dimensions du rapport de l’homme au monde (technique, scientifique, mais également économique, juridique, politique) en montrant qu’elles sont les fruits du déploiement d’une seule et même rationa- lité. C’est en ce sens qu’on a pu dire non sans raison que l’âge des Lumières était celui des “philosophes”, cet idéal rationaliste reprenant à son compte l’héritage de la Grèce antique et de la Renaissance. La référence à Dieu, si elle demeure objet de croyance ou de foi, doit céder la place, en matière d’éclairage du réel, à la seule “lumière naturelle” de la raison, l’idéal des Lumières reprenant ainsi également à son compte le projet, un siècle plus tôt, du jeune Descartes des Règles pour la direction de l’esprit, usant explicitement de l’expression “lumière naturelle” pour désigner la raison humaine capable de fonder une méthode universelle d’établissement de la vérité et comparant, pour mettre en évidence cette unité de la raison, sa lumière naturelle à celle du soleil, qui “demeure une et identique à elle-même en dépit de la diversité des objets auxquels elle s’applique”. Normes et valeurs de la nouvelle philosophie : Le modèle newtonien d’intelligibilité : le rationalisme théorique des Lumières : La voie royale de l’intelligibilité au XVIIIe siècle prolonge la perspective ouverte par Galilée, le condamné de 1633, et ce, grâce à l’œuvre de Newton en laquelle s’accomplit le projet galiléen. Les Principes mathématiques de la philosophie naturelle (1687) proposent aux esprits éclairés le prototype de la connaissance universelle. Le génie de Newton consacre l’union du mathématisme de Galilée et de la théorie corpusculaire, adoptée par les savants et les philosophes mécanistes du XVIIe siècle. L’ordre du monde, plutôt que de recevoir son intelligibilité d’une Cause intelligente et bienveillante qui transcende la raison humaine et dont les fins ultimes sont impénétrables, est connaissable comme un agencement de matière et de mouvement dans un espace désormais infini et homogène. La loi de l’attraction exprime 4 Le guitariste ou un oiseleur qui, au retour de la chasse, accorde sa guitare, (1757) Jean-Baptiste Greuze Cliché coul. 00 01 879 Gérard Blot, agence photographique des musées nationaux © Domaine public Les généralités Les généralités La philosophie des Lumières dans son unité algébrique l’essence quantitative d’un univers désormais soustrait tant à l’empire des représentations sensibles qu’à une explication par une finalité surnaturelle. Newton fait ainsi du concept d’attraction une expression purement mathématique, alors même qu’il était un croyant convaincu et qu’il comprenait l’univers qu’il déchiffrait comme une présence spatiale de Dieu. Mais cette union, en la personne de Newton, entre le savoir et la foi, n’exclut pas la possibilité de leur dissociation, dès lors qu’il s’agit de fonder la science humaine en s’appuyant sur les seuls pouvoirs d’éclairage de la raison. En dépit de la résistance de la tradition, la pensée newtonienne se propose et s’impose irrésistiblement comme le schéma idéal de toute connaissance rigoureuse. Ce changement radical uploads/s3/ dp-galante-s-scenes.pdf