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A G L A E I E H E L O H A A D O N A Y A U R I E L A A 9HSMJLH*aeadaa+ Editions d'Agapè - Alain Trocmé - Diffusion Gratuite La Dernière Incarnation Alphonse Louis Constant ISBN : 978-2-917040-30-0 La plupart des légendes qui composent «la Dernière Incarnation » ont paru dans le feuilleton du numéro double que la DÉMOCRATIE PACIFIQUE publie tous les dimanches. Ce numéro forme Revu de la Semaine. On s’y abonne séparément. Alphonse Louis Constant Eliphas Levi Zahed La Dernière Incarnation Légendes Évangéliques Du XIXème Siècle. Prologue. I. J e ne vous laisserai pas orphelins », a dit le Christ, au moment où il allait quitter la terre ; « je reviendrai vers vous ». Peuples qui avez cru à la parole du Christ et qui attendez encore un consolateur, sachez que le Christ, votre Sauveur, ne vous a jamais abandonnés. Sachez bien qu’il souff re avec vous, qu’il travaille avec vous, qu’il gémit et qu’il prie avec vous. Le Christ, c’est la forme humaine de l’idée divine. Cette forme, vous êtes appelés tous à la réaliser et à en revêtir la majesté royale ! Un modèle nous a été donné en la personne de Jésus, notre frère ; le chef et le médiateur de l’hu- manité, celui en qui Dieu même vivait, voulait et agissait, tellement que sa personne était celle de l’Homme-Dieu. Or, Jésus, l’Homme-Dieu, n’a pas accompli la vie dans toutes ses phases, et il n’en a parcouru ici-bas que les périodes douloureuses ; Parce que l’humanité devait apprendre d’abord à souff rir pour savoir être heureuse ensuite ; elle devait savoir obéir pour apprendre à régner. C’était à la sainte et austère pauvreté qu’était confi ée l’éducation des héritiers de Dieu, afi n que dans les privations ils apprissent l’usage des richesses de leur père. En apprenant aux hommes à aimer leur prochain plus qu’eux-mêmes, et leur âme plus que leur corps, et Dieu plus que leur âme, le Christ les a émancipés de la servitude de la chair, et il a relevé la chair elle-même en l’appelant à partager la gloire des âmes libres. Le Christ n’a pas borné sa parole à une forme exclusive ; l’esprit dont elle contient le germe est universel. Il a jeté la semence, et le temps a fait mûrir l’épi. La parole du Christ, comme celle des anciens prophètes, a eu des gardiens inintelligents et intéressés, qui ont voulu, la sceller comme la pierre de son sépulcre. Mais la parole traverse les pierres et ne peut être retenue captive : elle s’échappe malgré les murailles, elle passe malgré les portés de fer, elle sort malgré les sentinelles. Frères, la parole du Christ c’est la parole de liberté, d’égalité, de fraternité ! De liberté, parce qu’il nous a dit de ne pas craindre ceux qui peuvent tuer le corps, et de conserver devant Dieu l’indépendance de nos âmes. D’égalité, parce qu’il nous a dit : Vous n’avez tous qu’un même père et qu’un même maître : c’est Dieu ! et vous êtes tous frères! De fraternité, parce qu’il a dit au fort d’être le protecteur du faible, au savant d’instruire l’ignorant, au riche de pourvoir aux nécessités de pauvre. Cette parole a présidé d’abord à l’édification du corps hiérarchique dans la primitive Église ; alors les prêtres étaient des pères choisis par le peuple ; les évêques étaient des surveillants qui s’occupaient des pauvres et qui protégeaient les orphelins et les veuves ; et tous, par esprit de conciliation et de paix, ils rapportaient leurs diff érends à un seul juge choisi parmi eux, et qui s’appelait. pour cela le serviteur des serviteurs de Dieu. Oh ! que l’Église était belle alors dans l’unité de son chef et l’harmonie de ses membres ! Qu’elle était grande cette société de frères, présidée par ses pères, et administrée par ses vieillards ! L’unité de la fi n et la simplicité des moyens utilisaient le concours de chacun à l’œuvre de tous ! chaque groupe de fi dèles se mouvait harmonieusement -autour de son centre, comme les satel- lites autour des planètes, qui se meuvent elles-mêmes paisiblement autour de leur soleil. Car alors l’intérêt, des pasteurs était celui de leur troupeau, et le démon de l’avarice, qui a perdu Judas, n’avait pas encore apporté le trouble dans le sanctuaire ; l’orgueil n’avait pas encore transformé les charges de la charité en prérogatives et en grandeurs mondaines, et les passions rivales n’avaient point divisé l’héritage du Seigneur. Mais, pour être vaincu par le bien, le mal devait se produire ; et la loi chrétienne était comme un piège tendu aux erreurs et aux dérèglements de la chair. Les vices humains, en se produisant dans l’Eglise du Christ, se sent condamnés eux-mêmes ; aussi n’ont-ils pu y régner même quelques instants, que par l’hypocrisie et le mensonge. Lorsque des pontifes égarés ont surpassé le faste et l’insolence des rois, l’esprit de l’Église, qui n’a jamais cessé d’être celui du Christ, gémissait dans le cœur des saints et condamnait les usurpa- teurs sacrilèges, en rappelant toujours au souverain pontife qu’il était le serviteur des serviteurs de Dieu. Lorsque l’inquisition torturait les âmes et les corps, pour contraindre ce que Dieu lui-même respecte dans l’homme, la liberté de la conscience, l’esprit du Christ pleurait sur les victimes et excommuniait de droit tous les persécuteurs, en protestant que l’Eglise a horreur du sang. Ainsi, par leurs crimes mêmes, les prêtres ont fait voir plus magnifi quement et plus splendidement combien la religion est sainte ! Maintenant l’Eglise semble dormir d’un sommeil de mort, parce que les prêtres se sont séparés du peuple et qu’ils forment une caste à part, imbue de traditions pharisaïques et de préjugés d’éducation ; mais l’Église ne peut être en dehors de l’humanité. Si ceux-là restent stationnaires pendant que l’humanité marche, c’est qu’ils veulent rester bientôt hors de la religion du Christ ; car l’esprit du Sauveur du peuple marche avec le peuple ! Ils ont vieilli, ses hommes, sans avoir pu débarrasser leurs pieds des langes de leur première en- fance ! Ils croient à l’Evangile sans en interroger le symbolisme admirable, et ils en admettent littéralement les merveilles, comme les petits enfants ajoutent foi aux contes fantastiques de la femme qui les berce. Ils sont les gardiens du dogme à la manière des sentinelles du palais des rois ; ils en défendent l’entrée et n’y entrent jamais. La lettre morte leur est restée entre les mains, comme la dépouille mortelle du Christ resta entre les bras de sa mère éplorée, sous le ciel sombre et désolé du Cal- vaire ; mais l’esprit s’en est allé faire la guerre aux puissances des ténèbres, briser les portes de l’enfer et délivrer la troupe gémissante des âmes captives ! Partout l’esprit de l’Evangile fait des conquêtes, excepté dans les esprits fermés et dans les cœurs refroidis de ceux qui se disent les dépositaires de l’Evangile. Les sciences gravitent vers leur grande synthèse ; l’unité domine toutes les idées, et l’harmonie les dispose dans un ordre merveilleux ; l’analogie donne à la foi éclairée par la science la clef de tous les problèmes ; la synthèse rassemble tous les symboles et fait. proclamer l’unité religieuse par la voix de tous les âges ; l’idée vraiment catholique commence seulement à naître, et ces vieillards sont là, qui se bouchent les oreilles, qui ferment les yeux, et qui s’immobilisent sur les ruines du passé, comme des urnes sur des tombeaux ! Eh bien donc, puisque ceux qui instruisaient, le peuple n’ont plus de voix, puisque le Verbe n’a plus besoin d’eux pour interprètes, empruntons au génie du peuple et aux aspirations du progrès humanitaire une nouvelle légende évangélique ! Complétons l’épopée du Christ par le récit allégorique de son second avènement, et racontons ses triomphes à ceux qui ont pleuré ses douleurs. II. Le fi ls de Dieu, c’est l’homme parfait ; c’est l’idée de la perfection humaine manifestée par la pa- role, et réalisée par les œuvres. La parole qui doit, sauver le peuple, Dieu la profère de toute éternité ; et l’humanité ne travaille et ne marche dans le progrès, que pour réaliser cette parole. L’idée divine de la perfection humaine s’est réalise à diff érents degrés, dans tous les grands hommes qui ont été les chefs et les modèles de l’humanité ; puis elle s’est complétée et résumée en Jésus. Car Jésus s’étant donné tout entier à l’humanité par un dévouement sans bornes, a transmis sa vie toute entière sous les symboles du pain fraternel et du vin de l’union, à toute la famille humaine, qu’il a ainsi constituée en un seul corps. De sorte que maintenant le Christ n’est plus un individu : c’est un peuple. Il vit dans tous ceux qu’anime l’esprit de l’Evangile ; il parle par la bouche de tous ceux qui profèrent une parole conforme à la sienne. Il a promis que le règne de l’intelligence serait son règne, et uploads/s3/ eliphas-levi-la-derniere-incarnation.pdf
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- Publié le Jul 25, 2022
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