EnsAD les inrockuptibles 1 L’Envers et l’Endroit L ’Ecole des Arts Déco invite

EnsAD les inrockuptibles 1 L’Envers et l’Endroit L ’Ecole des Arts Déco invite à découvrir les travaux de créateurs qui furent ses étudiants. Multiforme, le lien entre l’envers et l’endroit sera également au cœur de rencontres avec des intellectuels. L ’exposition L ’Envers et l’Endroit a pour ambition de montrer, à travers une sélection de Grands projets de fin d’études, la particularité des enseignements de l’Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs, le dialogue permanent entre l’esprit et la main, la réflexion et le geste. Quoi de plus significatif que de voir se développer une pensée commune dans l’approche de la création, autour d’une grande variété de domaines artistiques ? Dessins, plans, maquettes, prototypes, échantillons mais aussi films, photographies, objets, vêtements, textiles, livres, sculptures et installations témoignent d’un fourmillement de propositions qui innervent l’Ecole des Arts Déco et n’ont d’autres buts que de trouver leur épanouissement dans le monde professionnel de la création ou sur la scène artistique. Voir et revoir ces projets de fin d’études, c’est également imaginer que ces jeunes créateurs ont mis en place, au cours de leurs cinq années d’études, les dispositifs et les méthodologies de travail qui irrigueront leur vie de créateur à venir. Quoi de plus ambitieux pour l’ensemble des enseignants et des assistants techniques que de participer et surtout d’aider ces jeunes à se trouver ou plus exactement à trouver leur propre centre ? Ainsi, cette exposition donne à voir, non seulement ces travaux fondateurs mais aussi, dans un même geste, la mise en place d’un dessein constitutif de toute pensée de création. L ’envers et l’endroit, deux mots indissociables et tellement proches de la définition de la pédagogie de l’Ecole. Comment ne pas citer Albert Camus, auteur d’un recueil de édito Il existe plusieurs façons de “faire école”. L’Ecole des Arts Déco est bien placée pour le savoir, qui depuis sa création au XVIIIe siècle n’a eu de cesse d’expérimenter de nouveaux modes de transmission. Ce dernier exil au CENTQUATRE, ce transfert de la rue d’Ulm à la rue d’Aubervilliers, en est un. Et de taille. Il offre aux étudiants et aux fraîchement diplômés une visibilité et un écrin à la mesure de leurs ambitions parmi lesquelles celle, centrale, qui consiste à s’échapper des ateliers et des cours théoriques pour pénétrer le champ professionnel et briller par son autonomie. Au CENTQUATRE, on découvre aussi l’expérience collective menée par Jean-Paul Civeyrac, cinéaste du sensible. Dans ce cas encore, il s’agit bien d’appréhender d’autres modalités d’apprentissage et de partage et d’inviter des étudiants venus par exemple des secteurs Scénographie, Photo/Vidéo, Art espace et Image imprimée, à sortir des sentiers battus pour se confronter à la réalité d’un tournage. L’Ecole des Arts Déco prend le large. Les Inrockuptibles nouvelles au titre identique ? Dans une préface à une réédition de L ’Envers et l’Endroit, un ouvrage de jeunesse, il écrivait : “Et puis un temps vient toujours, dans la vie d’un artiste, où il doit faire le point, se rapprocher de son propre centre, pour tâcher de s’y maintenir.” Inspiré du Songe d’une nuit d’été de Shakespeare, Fairy Queen, un film du cinéaste Jean-Paul Civeyrac, autre versant de l’exposition L ’Envers et l’Endroit, montre de manière éclatante la relation entre la pensée et le geste. Voilà un projet mené en l’espace des trois derniers mois de l’année 2011, avec pour seule obligation la participation des étudiants de l’Ecole des Arts Déco à tous les niveaux de la réalisation tels que les acteurs, les créations de décors et de costumes ou les équipes techniques. Sont exposés dans un espace contigu à celui de la projection, les objets et décors ayant servi le film. Il est passionnant de voir à quel point ces éléments doivent être pensés pour donner de la puissance au projet final, le film. L ’articulation entre ces deux volets de l’exposition est appuyée par un cycle de rencontres qui réuniront des acteurs de la vie sociale et intellectuelle évoquant cette question de l’envers et de l’endroit. Exposition, projections et rencontres, trois moments forts pour l’Ecole des Arts Déco associée au CENTQUATRE, lieu par excellence de rendez-vous des publics avec les nombreux champs de la création d’aujourd’hui. Ces manifestations permettront au plus grand nombre de découvrir de jeunes créateurs en prise avec la réalité du monde contemporain. Henri Foucault (artiste et enseignant, commissaire général de l’exposition) Fairy Queen de Jean-Paul Civeyrac L’Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs s’expose au CENTQUATRE du 10 mars au 1er avril 2012 © EnsAD/Caroline Capelle 2 les inrockuptibles EnsAD Diplômées de l’Ecole des Arts Déco, Marie-Charlotte et Camille ont réussi leur entrée dans le monde professionnel. Cette année, elles présentent leur Grand projet respectif. “sortir de la bulle” embrasser tout le spectre des possibles du design objet (“du design industriel ou design mobilier passant par l’objet d’art destiné aux galeries”), ses “lucioles” s’inspirent aussi bien d’un texte de l’historien de l’art Georges Didi-Huberman que des expérimentations de l’Ecole de chimie située en face de l’Ecole des Arts Déco. Et rappellent qu’en design “la forme traduit souvent la fonction de l’objet”. Pour Marie-Charlotte, diplômée du secteur Design textile et matière, ce sont surtout deux séjours en Chine qui ont nourri sa pratique et son imaginaire. “Pour mon Grand projet de fin d’année, en partie exposé au CENTQUATRE, j’ai utilisé des techniques de nouage ancestrales, réalisé à la découpe laser des cloisons de papier”, explique cette jeune femme au sourire de Joconde dont les pliages, plus que les talents de couturière, ont su séduire la maison Lesage. “Mes réalisations se nourrissent de ces gestes très répétitifs qui permettent à la fin de créer une surface. C’est totalement envoûtant.” Aujourd’hui, l’une comme l’autre concèdent qu’il est assez excitant de se “confronter au monde réel”, de “sortir de la bulle”. C. M. Lucioles de Camille Grégoire “à l’Ecole des Arts Déco, on n’est jamais dans le déni de la matière, on met les formes et les couleurs à hauteur des idées” Quelle est la particularité d’une “exposition d’école” ? Elle montre des talents émergents, des passions libres, des esprits audacieux, entièrement tournés vers le futur. Sans nier les contraintes qu’impose toute sphère professionnelle, les jeunes diplômés de l’Ecole des Arts Déco proposent des projets riches d’invention, porteurs d’ironie ou d’utopie, toujours singuliers et en prise avec les enjeux du monde contemporain. Pourquoi cette collaboration entre l’Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs et le CENTQUATRE ? L’Ecole a pris le parti de mettre en pleine lumière la diversité des créations de ses jeunes diplômés. Grâce à la multiplicité et à la qualité des itinéraires qui s’y croisent, le CENTQUATRE est apparu comme un partenaire privilégié avec lequel l’Ecole pouvait partager nombre de valeurs et d’aventures intellectuelles et artistiques. Quelles sont les spécificités de l’Ecole ? L’Ecole des Arts Déco est une des grandes écoles d’art et de design en Europe. Elle accueille plus de 700 étudiants, dont 15 % d’étrangers, et propose dix secteurs de formation : Design graphique/multimédia, Scénographie, Design objet, Photo/Vidéo, Cinéma d’animation, Architecture intérieure, Design vêtement, Design textile et matière, Image imprimée, Art espace… Une école multiple, des parcours de formation reposant sur une spécialisation mais faisant place à une ouverture interdisciplinaire, des études se déroulant sur cinq ans, consacrées par le grade de master. En outre, son laboratoire de recherche, EnsadLab, offre une dizaine de programmes de recherche de niveau doctorat. Foyer foisonnant d’expérimentation et d’innovation, l’Ecole est aussi largement ouverte aux partenariats extérieurs avec des institutions culturelles, des entreprises et des universités, dont plus de soixante quinze au plan international. Elle est aujourd’hui membre du PSL, Paris Sciences et Lettres-Quartier Latin. recueilli par Claire Moulène 3 questions à Geneviève Gallot directrice de l’Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs A l’Ecole, c’est à nous de faire la synthèse entre notre projet personnel et l’apprentissage de savoir-faire”, s’accordent Marie-Charlotte Hébert et Camille Grégoire. Mission accomplie pour ces diplômées de l’Ecole des Arts Déco. Après des parcours divers et quelques années rue d’Ulm, elles ont rejoint le monde professionnel : chez François Lesage pour Marie-Charlotte, embauchée en tant que créatrice textile, et à l’agence d’architecture de Jean-Paul Viguier pour Camille. “L ’Ecole des Arts Déco, en plus d’être une école bien lotie et d’offrir des appuis techniques précieux, a aussi cette particularité de concilier le concept et la technique”, commente Camille qui pendant ses cinq années d’études et après deux ans en prépa littéraire a suivi le cursus Design objet. Et de compléter joliment : “A l’Ecole des Arts Déco, on n’est jamais dans le déni de la matière, on met les formes et les couleurs à hauteur des idées.” C’est ce qu’elle fait avec la série des veilleuses qu’elle présente au CENTQUATRE. Déclinées sous toutes les formes, (en résine coulée, en céramique ou imprimées en 3D ) pour La Chine, un havre de paix et de sérénité de Marie- Charlotte Hébert Le CENTQUATRE s’est donné comme mission de rendre compte de la vitalité de la création contemporaine au travers des arts, mais aussi des institutions qui accompagnent le parcours des artistes. Trouver uploads/s3/ ensad-104-inrocks.pdf

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