17 Chapitre I : Cadre épistémologique et conceptuel de la recherche 3.1- l’hype
17 Chapitre I : Cadre épistémologique et conceptuel de la recherche 3.1- l’hypercorrection et l’hypo correction Il convient également de se rappeler de deux notions principales, qui maintiennent un lien étroit avec l’insécurité linguistique. (L’hypercorrection et d’hypo correction.) L’hypercorrection : est une production linguistique erronée, effectuée par un locuteur, qui cherche à atteindre une forme linguistique, qui soit parfaite et conforme à la légitimité fixée par sa communauté linguistique. Ce dernier substitue la prononciation d’une forme grammaticale ou même utilise une forme qu’il croit correcte, mais finalement, elle est incorrecte. D’après, Jean Louis Calvet, « L’hypercorrection peut être perçue comme ridicule par ceux qui dominent la forme « légitime » et qui vont donc en retour juger de façon dévalorisante ceux qui tentent d’imiter une prononciation valorisée. »(Calvet, 1999, p. 56) L’hypo correction : ce concept est visible chez les locuteurs de la classe dominante, qui tentent d’imiter les formes linguistiques utilisées par de la classe dominée. Ces derniers commettent des erreurs de façon volontaire, pour aboutir à un discours jugé comme fautif. Ils introduisent dans leurs discours des hésitations, ils prononcent incorrectement, utilisent des formes incorrectes et optent majoritairement pour un registre relâché. « L’activité d’hypo correction consiste à ravauder le tissu intersubjectif en compensant le caractère ambitieux du contenu du discours par une dégradation calculée de sa forme choix d’un lexique de registre plus relâché , recours à l’accent local, mais aussi bafouillage pattern , d’hésitation, multiplication « des petit mots » ou stéréotypes faiblement sémitisé , hein, ben , quoi, bon. »(Maury-Rauen, 1998) 4- La relation entre la norme et l’insécurité linguistique Il s’avère que le concept de la norme se trouve en étroite corrélation avec l’insécurité linguistique. En effet, cette relation était omniprésente dans les travaux de plusieurs chercheurs. Pour eux, le locuteur se sent insécurisé, lorsqu’il s’égare complètement de la norme fixée par sa communauté linguistique, autrement dit, plus il s’éloigne de la norme régissant la langue en question, plus il est confronté au phénomène d’insécurité linguistique. Cette notion peut être définie comme suit : 18 Chapitre I : Cadre épistémologique et conceptuel de la recherche « On appelle norme un système d’instruction définissant ce que doit être choisi parmi les usages d’une langue donnée si l’on veut se conformer à un certain idéal, esthétique ou socioculturel. La norme, qui implique l’existence d’usages prohibés, fournit son objet à la grammaire normative ou grammaire au sens courant du terme. »(Courriol, 2013) Au regard de la définition précédente, nous déduisons que la notion de la norme comprend un ensemble de règles et d’instructions linguistiques imposées aux locuteurs. Ces derniers sont appelés à se conformer aux modèles linguistiques proposés, dans le but d’atteindre un usage jugé comme idéal. Chaque langue obéit à des instructions bien précises du point de vue grammaticales, phonétiques et phonologiques. Par conséquent, la norme implique des descriptions et des jugements de valeur à propos des formes linguistiques produites. Elles peuvent être perçues comme incorrectes, mauvaises, inacceptables. Il est plus qu’apparent que le phénomène d’insécurité linguistique peut surgir dans certaines situations et constituer un facteur paralysant la prise de parole chez le locuteur, plus particulièrement chez l’apprenant. Ce dernier a conscience de l’écart existant entre langue qu’il utilise et celle conforme aux normes. Il essaye d’adopter un autre usage linguistique autre que le sein. Donc, la langue devient pour lui, un élément inaccessible, tout simplement, car qu’il éprouve des difficultés à produire des discours bien organisés et bien enchaînés. De ce fait, L’apprentissage d’une langue étrangère implique non seulement l’enseignement des règles de base, mais aussi apprendre comment utiliser cette langue dans les différents domaines de la vie sociale. 5- La typologie d’insécurité linguistique 5.1- La typologie d’Aude Bretegnier « Le sentiment d’insécurité linguistique apparaît comme lié à la perception, par un (groupe de locuteur(s), de l’illégitimité de son discours en regard des modèles normatifs l’une desquels, dans cette situation, sont évalués les usages ; et partant, à la peur que ce discours, ne le délégitime à son tour, ne le discrédite, ne le prive de l’identité, à laquelle il aspire, de membre de la communauté qui véhicule ce modèle normatif. »(Bretegnier & Ledegen, 2002, p. 9) L’approche d’Aude Bretegnier traite l’insécurité linguistique d’un point de vue psychologique. En effet le sociolinguiste désigne trois types d’insécurité 19 Chapitre I : Cadre épistémologique et conceptuel de la recherche linguistique à savoir : (l’insécurité linguistique identitaire, normative et communicative.) L’insécurité linguistique identitaire : ce type résulte de la représentation que le locuteur a en tête à propos de ses productions. Celles-ci sont perçues comme illégitimes. « Qui naît de la perception par le locuteur, de sa propre illégitimité entant que membre socialement admis par le locuteur dans une (micro- communauté linguistique donnée et par conséquent entant que locuteur de la variété qui y correspond. »(Desbrais, 2013) L’insécurité linguistique normative : ce type se réfère à l’influence normative sur l’usage linguistique des locuteurs. Ce fait est lié étroitement à l’idée de l’illégitimité des pratiques par rapport la norme linguistique de référence. L’insécurité linguistique communicative « (…) l'insécurité pour la langue coïncide avec une insécurité linguistique de type communautaire, dans la mesure où elle est ici moins liée à un sentiment de responsabilité face au groupe, un désir de faire en sorte qu'il perdure, qu'il progresse, se maintienne ou se définisse, qu'à une inquiétude pour soi-même, et vis-à-vis du sentiment de perdre encore davantage ces normes exogènes, extérieures à soi, jamais totalement accessibles. »(Bretegnier, 1999) 5. 2- La typologie proposée par Jean Calvet D’après Jean Calvet, il existe trois types d’insécurité linguistique : L’insécurité formelle : cette catégorie d’insécurité peut être perçue chez le locuteur, lorsqu’il manifeste un jugement envers sa propre pratique linguistique. Ce dernier considère celle –ci comme non conforme à la norme ou du moins à sa propre perception de la norme. (Nous pouvons noter que de nombreux locuteurs dans différentes situation pensent qu’ils doivent parler de telle façon, en revanche d’autres pensent qu’il serait préférable d’opter pour une telle façon.) L’insécurité statutaire : cette catégorie est visible chez le locuteur ayant comme représentation que son usage linguistique s’écarte de la légitimité. Autrement dit, il croit que la langue ou la variété qu’il met en usage est complètement illégitime et n’a aucun statut officiel et reconnu. L’insécurité identitaire : cette catégorie est issue du fait que le locuteur considère que les formes linguistiques utilisées sont inappropriée par rapport à uploads/s3/ etude-sociolinguistique-de-l-x27-insecurite-linguistique-chez-les-etudiants-de-la-deuxieme-annee-master-a-l-x27-universite-de-moham.pdf
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- Publié le Jul 29, 2022
- Catégorie Creative Arts / Ar...
- Langue French
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