9 février — 27 juin 2021 Galerie Jardin Dossier de presse EX AFRICA Présences a

9 février — 27 juin 2021 Galerie Jardin Dossier de presse EX AFRICA Présences africaines dans l’art d’aujourd’hui 3 SOMMAIRE Editorial d’Emmanuel Kasarhérou Communiqué de presse Cinq questions à Philippe Dagen, commissaire de l’exposition Parcours de l’exposition Préambule Pop Métamorphoses Activations Conclusion Focus sur les espaces personnels Kader Attia Romuald Hazoumè Myriam Mihindou Pascale Marthine Tayou Les 34 artistes de l’exposition Commissariat / Autour de l’exposition Partenaires / Mécènes Informations pratiques Contacts presse 4 6 8 11 28 34 37 38 39 40 4 Éditorial ÉDITORIAL Évoquant dans ces pages l’exposition Kongo across the Waters, à laquelle il prit part aux États-Unis en 2015, Steve Bandoma note qu’elle fut pour lui une « exposition interpellatrice ». L’artiste congolais signifie ici que son regard, sa pratique de travail, son jugement même ont été profondément questionnés, et renouvelés, par sa confrontation aux héritages artistiques de la culture Kongo. Il est tentant de reprendre l’image à notre compte pour dire les opérations de première importance que l’exposition Ex Africa. Présences africaines dans l’art d’aujourd’hui recèle et accomplit. Interpellatrice, l’exposition l’est pour le public, à qui est offerte pour la première fois l’opportunité d’embrasser d’un œil vaste et articulé la présence de l’art africain – ses gestes, ses systèmes formels, ses matériaux, ses thèmes – dans la création d’aujourd’hui. Du travail de Myriam Mihindou à celui d’Annette Messager, des réalisations de Calixte Dakpogan à celles de Chéri Samba, c’est un champ de perceptions nouvelles, un canon esthétique élargi qui s’ouvre au visiteur, dans un dialogue permanent du passé et du présent, du classique et du neuf. Tableaux, statuaire, photographies, installations : le public est invité à recevoir en chaque œuvre l’affirmation d’un sujet souverain, celui d’un art africain ne répondant que de lui-même et valant indépendamment des mérites que lui reconnaissent les systèmes de légitimation dominants – occidentaux et marchands pour l’essentiel. L’interpellation vaut également pour les 34 artistes réunis par l’historien et critique d’art Philippe Dagen, commissaire de l’exposition. Vivants pour la plupart, originaires d’Afrique ou non, ces artistes ont été invités à réfléchir aux généalogies africaines qu’ils admettent dans leur travail, ou plus exactement aux généalogies dans lesquelles ils souhaiteraient être admis, si l’on considère avec Alun Be qu’« insérer les arts anciens d’Afrique » dans l’œuvre contemporaine revient d’abord et avant tout à « s’introdui[re] dans la demeure du patrimoine africain ». Il en résulte une gamme de relations complexes, riches, évolutives, traversées d’allégeances et de contrariétés parfois, qui font la trame extrêmement vivante d’Ex Africa. Présences africaines dans l’art aujourd’hui. Cette vitalité des questionnements et des pratiques s’exprime particulièrement dans les cartes blanches qui ont été confiées, au sein du parcours d’exposition, à Kader Attia, Romuald Hazoumè, Pascale Marthine Tayou et Myriam Mihindou. À travers leurs propositions, les quatre créateurs interrogent les moyens qu’a l’art africain de faire présence, c’est-à-dire de s’inscrire dans un temps et dans un espace qui lui appartiennent en propre. © musée du quai Branly – Jacques Chirac, photo Thibaut Chapotot 5 Éditorial Emmanuel Kasarhérou Président musée du quai Branly – Jacques Chirac Où l’on en vient à la troisième force interpellatrice de l’exposition, la plus importante peut-être puisqu’elle s’exerce à l’endroit même qui la suscite, et l’exacerbe : l’institution muséale. Comment en effet ne pas entendre ce que les œuvres et les artistes réunis dans l’exposition ont à nous dire sur l’impérieuse nécessité de faire vivre ici et maintenant les présences africaines, dont l’art contemporain est un mode d’activation puissant et libérateur, a fortiori lorsqu’il fait pont avec les arts anciens ? On mesurera sans mal combien l’exposition, comme son catalogue au demeurant, a sur ce point valeur de manifeste. Car les questionnements qui s’y expriment sur la vie des œuvres, leur provenance, leur statut, leurs modalités de conservation et de monstration, leur actualité, sont autant d’échos aux réflexions qui animent aujourd’hui le musée du quai Branly – Jacques Chirac et lui assignent de nouvelles responsabilités. À l’heure où le musée entend ouvrir plus largement ses espaces et ses collections au regard des artistes contemporains, africains en premier lieu, Ex Africa. Présences africaines dans l’art d’aujourd’hui exerce un puissant rôle catalyseur. Cela est heureux. Le commissaire de l’exposition, Philippe Dagen, en concevra d’autant plus nettement la sincérité et la profondeur de nos remerciements. Le travail qu’il a accompli, la confiance et l’estime dont il a tissé sa relation avec les artistes appellent notre plus franche reconnaissance. J’aimerais saluer d’un même enthousiasme le professeur Souleymane Bachir Diagne : le texte qu’il a livré pour le catalogue est remarquable de hauteur et de clarté. Mes remerciements vont naturellement aux artistes qui ont bien voulu associer leurs travaux, leurs réflexions, et pour certains la création d’œuvres, à Ex Africa. Présences africaines dans l’art d’aujourd’hui. Je tiens également à remercier l’ensemble des musées, institutions culturelles, galeries, particuliers qui se sont engagés à nos côtés et ont consenti des prêts généreux. Je songe notamment au Centre Pompidou, au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, à la Collection Pinault ou encore à la Tate de Londres. Sans ces différents appuis, l’exposition n’aurait pu honorer ses ambitions, celle en premier lieu de faire bouger les lignes et les coordonnées de l’art contemporain. La carte du monde en sera-t-elle renversée pour autant, comme dans le tableau de Chéri Samba par lequel se clôt l’exposition ? Qu’importe au fond dès lors qu’y figure en son centre le visage de l’art africain. 6 Communiqué de presse Dans un dialogue visuel inédit, l’exposition Ex Africa met en regard plus de 150 œuvres d’artistes contemporains de toutes générations et origines pour décrypter les relations qui unissent la scène actuelle et les arts africains anciens depuis la fin du 20e siècle. En quoi les arts africains, dits aujourd’hui « classiques », demeurent-ils présents et actifs dans la création contemporaine ? Pour le critique et historien d’art Philippe Dagen, commissaire de l’exposition, il s’agit de montrer que les idées et formes propres à ces arts sont aujourd’hui plus vivantes que jamais, alors que quarante ans plus tôt, une exposition telle que Primitivism au Museum of Modern Art de New York les réduisait au rôle de modèles plastiques pour les avant-gardes occidentales de la première moitié du 20e siècle, les privant de leurs histoires et de leurs significations originales pour n’y voir que des jeux de belles formes exotiques. Installations, peintures, sculptures, photographies, dessins et vidéos : au travers de la grande diversité des artistes et des œuvres présentés, l’exposition Ex Africa évoque les multiples modes de reprises de ces références anciennes inventés par 34 artistes contemporains. Elle accueille des créations nouvelles d’Annette Messager, Gloria Friedmann, Myriam Mihindou, Kader Attia, Pascale Marthine Tayou, Romuald Hazoumè, Théo Mercier ou Emo de Medeiros, spécifiquement conçues pour l’exposition. En préambule, le parcours d’Ex Africa confronte des œuvres de A.R. Penck, Jean-Michel Basquiat, Antoni Clavé et James Brown à celles de Chéri Samba, afin de remettre clairement en cause la notion même de « primitivisme » et ses sous-entendus. La vraie carte du monde, Chéri Samba © Patrick Gries Exposition / Galerie Jardin Du 9 février au 27 juin 2021 EX AFRICA Présences africaines dans l’art d’aujourd’hui Commissaire Philippe Dagen, critique d’art et historien de l’art Scénographie Atelier Maciej Fiszer 7 Communiqué de presse La première section « Pop » présente des œuvres qui témoignent à la fois de l’omniprésence des références africaines dans l’art et leur transformation en produits de consommation. Leur récupération dans l’esprit du pop art illustre comment, loin de leur signification initiale, ces œuvres sont considérées comme des signes visuels employés à des fins de divertissement, de publicité ou de parade sociale. Les installations de Dinos et Jake Chapman (The Chapman Family Collection) et de Jean-Michel Alberola (Masses africaines et Commerce), les statues africaines chromées de Bertrand Lavier ou encore les bas-reliefs de bois sculpté au Cameroun par Hervé Di Rosa sur des motifs venus de la bande dessinée, nous conduisent jusqu’aux « manipulations sacrilèges » de David Hammons et Jean-Jacques Lebel et aux masques blancs thermoformés de Franck Scurti. La seconde section dite des « Métamorphoses » s’attache à montrer comment les formes africaines qu’on a vues précédemment transformées en objets d’art et produits de consommation, sont peu à peu ranimées et, si l’on peut dire « réhumanisées »*, par les artistes. Des formes que l’on croyait définitivement figées reprennent vie et deviennent moins immédiatement identifiables parce qu’elles accueillent du « vivant », du vivant qui les habite et les transforme. Dans des variations constantes de styles, de formats, de dimensions, de matériaux et de techniques, l’exposition met en scène les deux formes tenues pour emblématiques de l’art africain ancien. D’une part, le travail sur le visage avec les masques d’ORLAN, Sarkis, Romuald Hazoumè, Steve Bandoma, Pascale Marthine Tayou, Calixte Dakpogan, Gonçalo Mabunda, Emo de Medeiros ou Kader Attia ; et d’autre part, le travail sur le corps avec les statues de Gloria Friedmann et Françoise Vergier ou les « collants totémiques » d’Annette Messager, les Demoiselles de Porto Novo photographiées par Léonce Raphaël Agbodjelou, jusqu’aux peintures uploads/s3/ exposition-ex-africa-au-musee-du-quai-branly.pdf

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