DOSSIER DE PRESSE | Novembre 2021 PALAIS DE LA PORTE DORÉE MUSÉE NATIONAL DE L’

DOSSIER DE PRESSE | Novembre 2021 PALAIS DE LA PORTE DORÉE MUSÉE NATIONAL DE L’HISTOIRE DE L’IMMIGRATION | AQUARIUM TROPICAL 293 avenue Daumesnil - 75012 Paris | www.palais-portedoree.fr 4 NOV 2021 -13 FEV 2022 EXPOSITION PICASSO 13 FEV 2022 PICASSO PALAIS DE LA PORTE DORÉE • PARIS Sur réservation • palais-portedoree.fr • #Picassoletranger • Portrait de Picasso dans l’atelier de la rue Schoelcher, Paris, vers 1915-1916, Musée national Picasso, photo Georges de Zayas © Georges de Zayas © RMN-Grand Palais (Musée national Picasso-Paris) / Adrien Didierjean © Succession Picasso 2021. EN CO LLAB O RATI ON AVE C ÉDITORIAL PAR SÉBASTIEN GÖKALP, DIRECTEUR DU MUSÉE LE PARADOXE PICASSO PAR ANNIE COHEN-SOLAL, COMMISSAIRE DE L’EXPOSITION PARCOURS DE L’EXPOSITION LE CATALOGUE DE L’EXPOSITION AUTOUR DE L’EXPOSITION • Visites guidées • Les ateliers jeune public • Les instants découvertes du Palais REPRODUCTION DES ŒUVRES DE PICASSO LE MUSÉE NATIONAL PICASSO-PARIS MUSÉE NATIONAL DE L’HISTOIRE DE L’IMMIGRATION INFORMATIONS PRATIQUES • Contacts presse SOMMAIRE p. 3 p. 4 p. 5 p. 13 p. 13 p. 11 p. 15 p. 16 p. 17 MUSÉE NATIONAL DE L’HISTOIRE DE L’IMMIGRATION PICASSO L’ÉTRANGER | 3 PICASSO, SINGULIER ÉTRANGER Picasso a passé la majeure partie de sa vie en France, beaucoup de ses œuvres y sont conservées, deux musées lui sont dédiés. Il a imposé son tempo à l’avant-garde artistique française, a façonné des mouvements majeurs comme le cubisme et le surréalisme. Mais il a fallu une quarantaine d’années pour qu’il ressente la nécessité de devenir Français, pour que ses œuvres entrent dans les collections nationales. Picasso s’est rarement exprimé sur sa relation avec la France, même si elle traverse sa vie personnelle et professionnelle. Il a transformé son statut d’immigré en moteur artistique. Tout dans son œuvre dit cette différence, à commencer par sa perception du monde, des formes et des êtres, changeant les règles d’un monde où il fut toujours un étranger. Partant du refus de la demande de naturalisation déposée par Picasso en 1940, l’exposition est une relecture sans concession par Annie Cohen-Solal de cette vie et de cette œuvre hors-normes. En convoquant de multiples champs scientifiques habituellement éloignés de l’histoire de l’art, en bénéficiant d’exceptionnels prêts de musées européens et du Musée national Picasso-Paris, en présentant des archives souvent inédites, l’exposition offre une lecture cohérente des stratégies d’insertion plus ou moins conscientes chez l’étranger que fut Picasso. En prenant le point de vue de l’individu, elle intègre l’œuvre dans une histoire politique et sociale. Cette exposition Picasso l’étranger contribuera-t-elle, pour reprendre la devise du musée, à « changer les regards sur l’immigration » ? Elle soulignera combien la différence culturelle est un des ressorts de la création, combien la culture française est riche de la diversité de ses sources. Les artistes du monde entier ont au XXe siècle été attirés par l’hospitalité, le bouillonnement culturel, la qualité de vie, la stabilité démocratique de la France. Mais ils ont aussi souffert de difficultés à s’installer, d’absence de reconnaissance et des vagues de xénophobie. Même si Picasso est très singulier, il incarne magnifiquement les questions liées aux migrations, au statut d’étranger, et renvoie aux paradoxes contemporains de l’hos­ pitalité européenne vis-à-vis du reste du monde. ÉDITORIAL SÉBASTIEN GÖKALP DIRECTEUR DU MUSÉE NATIONAL DE L’HISTOIRE DE L’IMMIGRATION MUSÉE NATIONAL DE L’HISTOIRE DE L’IMMIGRATION PICASSO L’ÉTRANGER | 4 Face à un artiste devenu icône, face à une œuvre hors-norme qui contribue à nourrir ouvrages, expositions et catalogues de manière exponentielle, le statut de Picasso étran­ ger en France (aujourd’hui dévoilé dans cette exposition) resta longtemps un angle mort pour les chercheurs, les critiques et les commissaires. Pourtant, malgré les difficultés, les humiliations, les rejets ou les échecs divers auxquels Picasso dut faire face à son arrivée, dans une France xénophobe à peine sortie de l’affaire Dreyfus, l’artiste alla de l’avant, construisant son œuvre avec obstination sans jamais mentionner à personne la situation pénible qui était la sienne. De plus, dès l’automne 1944, lorsqu’il devint un personnage mythique, son aura prit alors une forme si écrasante qu’elle contribua à effacer toutes les années qui avaient précédé. Tel est donc bien ce « paradoxe Picasso » qui entoure le nom de l’artiste mythique, dont beaucoup ignorent pourtant qu’il vécut, pendant quarante-cinq ans, de nombreux dé­ boires avec les institutions françaises ou même encore qu’il fut traité par la police, pen­ dant ses premiers temps à Paris, comme un « Fiché S » d’aujourd’hui. En scrutant la pé­ riode qui précéda l’avènement de l’artiste en gloire, nous n’avons cherché ni à attaquer, ni à dénigrer, ni à noircir la situation. Nous avons analysé chacune des traces repérées dans les archives pour dévoiler, dans toute leur vérité, les moments initiaux d’un jeune artiste à la recherche d’un monde ouvert où ancrer sa carrière. Face à un pays très centralisé, aux institutions parfois obsolètes et travaillé par ses propres tensions, Picasso sut trouver d’admirables stratégies de contournement et faire preuve d’une intelligence politique hors-pair – inventant des solutions inédites dans les interstices du social pour retourner à son avantage chacun des stigmates qui lui furent accolés : étranger, anarchiste, artiste d’avant-garde. Dès 1955, il s’installa dans le Sud auprès des artisans, devenant un formi­ dable vecteur de modernisation du pays. LE PARADOXE PICASSO PAR ANNIE COHEN-SOLAL COMMISSAIRE DE L’EXPOSITION MUSÉE NATIONAL DE L’HISTOIRE DE L’IMMIGRATION PICASSO L’ÉTRANGER | 5 L’étranger apprend l’art de s’adapter de manière plus approfondie, mais aussi plus douloureuse que celui qui revendique un sentiment d’appartenance/…/ Dans le même temps, l’étranger présente un miroir à la société dans laquelle il s’insère. Georg Simmel, L’étranger, 1908 Picasso est un mythe national en France. Depuis l’ouverture du Musée Picasso au cœur de Paris (1985), son œuvre a été pleinement intégrée à notre patrimoine. Pourtant il n’en pas toujours été ainsi. Peu de gens savent que l’ar­ tiste n’est jamais devenu français : le 3 avril 1940, il déposa une demande de naturalisation qui lui fut refusée et qu’il ne renouvela jamais. Dès 1901, par erreur, Picasso avait été fiché par la police comme « anarchiste surveillé ». Pen­ dant quarante ans, il fut considéré avec suspi­ cion comme étranger, homme de gauche, ar­ tiste d’avant-garde. Jusqu’en 1947, son œuvre, pourtant célébrée dans le monde occidental, ne comprenait que deux tableaux dans les collec­ tions françaises. Mais grâce à son sens politique, Picasso put naviguer avec aplomb dans un pays aux institutions parfois obsolètes. En 1955, il s’ins­ talla pour toujours dans le Midi, choisissant le Sud contre le Nord, les artisans contre les beaux- arts, la région contre la capitale. En artiste global et étranger illustre, il devint un puissant vecteur de modernisation du pays. Picasso a donc toute sa place au Musée national de l’histoire de l’im­ migration. Mais la découverte de sa précarité ca­ chée et des obstacles de son parcours ne nous renvoie-t-elle pas, en miroir, une image déran­ geante de notre pays et de nous-mêmes ? Car cette exposition se veut aussi une radioscopie de la France, avec les rêves qu’elle inspire, les revers qu’elle inflige, les démons qui la travaillent. PARCOURS DE L’EXPOSITION Georges de Zayas, Portrait de Picasso dans l’atelier de la rue Schoelcher. Paris, vers 1915-1916. Photographie, épreuve gélation- argentique. Paris, Musée national Picasso – Paris. Don succession Picasso, 1992, archives personnelles de Pablo Picasso. © Georges de Zayas. Photo © RMN-Grand Palais (Musée national Picasso-Paris) / Adrien Didierjean. © Succession Picasso 2021. MUSÉE NATIONAL DE L’HISTOIRE DE L’IMMIGRATION PICASSO L’ÉTRANGER | 6 I. « ANARCHISTE SURVEILLÉ » DANS LE LABYRINTHE PARISIEN (1900-1906) Picasso, jeune peintre espagnol, débarque à Paris pour l’Ex­ position universelle de 1900, où l’une de ses œuvres est pré­ sentée. Comme le révèlent ses vues des villes de Malaga, La Corogne, Madrid et Barcelone où il vécut, il est riche de mul­ tiples cultures espagnoles : andalouse, galicienne, castillane, catalane. Paris se présente alors à lui comme un labyrinthe opaque dont il ne connaît ni la langue ni les codes. À force de persévérance, à l’issue de quatre voyages successifs en quatre ans, épaulé par des artistes catalans, il retrouve la métropole qui le fascine. Il y construit peu à peu un réseau d’amis, aussi marginaux que lui. À cette époque, dans ses œuvres, il repré­ sente les bas-fonds de Paris : aveugles désorientés, femmes isolées et abattues, buveuses d’absinthe égarées, prostituées au bonnet avant de s’intéresser au monde du cirque et à une cohorte de gens du voyage tristes, fatigués, mélancoliques ou blêmes. II. À LA TÊTE DE L’AVANT GARDE ! (1906-1914) Picasso continue de construire son réseau : il se rap­ proche de cercles d’expatriés, notamment de Leo et Gertrude Stein, puis de Wilhem Uhde et Daniel-Henry Kahnweiler dès 1907. Dans sa petite galerie de la rue Vignon, Kahnweiler développe une méthode très éla­ borée : il trouve un public pour le cubisme dans les monarchies de l’Est européen ainsi qu’aux États-Unis. Artistes, critiques et collectionneurs (en majorité étran­ gers) s’y pressent, tout comme ils affluent dans l’atelier de Picasso pour tenter de comprendre cette nouvelle esthétique qui remet en uploads/s3/ exposition-picasso-etranger-au-musee-de-l-x27-immigration-paris 1 .pdf

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