Pauline de La Boulaye exemplaire 1 sur 3 Page 1 sur 1 À l’attention de Maurice
Pauline de La Boulaye exemplaire 1 sur 3 Page 1 sur 1 À l’attention de Maurice Levy Président de l’association Palais de Tokyo, site de création contemporaine 13, avenue du Président Wilson 75116 Paris La Rochelle, le 17 août 2005 Note d’intention 2006-2009 Le Palais de Tokyo, site d’anticipation et de création contemporaine C’est un moment clé que cette fin de première décennie car elle marque sans doute le véritable commencement de ce qui caractérisera le XXIème siècle et, en partie, le troisième millénaire. Car en France, il semblerait que chaque siècle débute par une période trouble - sans doute dûe aux attentes et héritages du siècle précédent - avant de prendre une voie nouvelle. En effet, le XXème siècle n’est-il pas véritablement né en 1914, le XIXème siècle en 1804, et le XVIIIème en 1715 ? Alors pourquoi n’en serait-il pas ainsi pour le XXIème siècle ? Les années qui ont précédé l’an 2000 ont nourri beaucoup d’espoirs et d’angoisses, générant le goût des événements et de la commémoration, stimulant les consciences collectives et l’optimisme. Au lendemain, on peut dire que le désenchantement est au rendez-vous : l’utopie européenne se fissure, la nature se dérègle, le terrorisme pèse. Il faudrait croire qu’il s’agit du trouble précédant le renouveau. C’est en ayant pleinement conscience de ce contexte, que le Palais de Tokyo doit renforcer son positionnement. Depuis son ouverture en 2002, le Palais de Tokyo et ses 8000 mètres carrés d’agitation spontanée dédiés à l’art contemporain, s’affichent comme un immense capteur des nouvelles émergences. Aussi, la programmation prendra en compte plus que jamais, afin de mieux pouvoir les précéder, les changements imminents qui se jouent dans l’espace-temps 2006-2009. À savoir de l’échelle locale à l’échelle internationale : Anticipation 1 : La mutation de Paris et de l’Ile de France en métropole, Anticipation 2 : Le bouleversement des identités nationales et la multiplication des migrations au sein de l’Europe, Anticipation 3 : Les enjeux de l’environnement au niveau mondial. C’est pourquoi, je propose d’ajouter un terme à la dénomination du lieu c’est-à-dire : Le Palais de Tokyo, site d’anticipation et de création contemporaine. Cette façon de se tourner ostensiblement vers l’avenir ouvre des perspectives multiples. Elle promet en effet, un élargissement des catégories de publics, un nouvel intérêt des mécènes et rend enfin possible l’interdisciplinarité artistique. Pauline de La Boulaye exemplaire 1 sur 3 Page 2 sur 2 Anticipation 1 Positionner le Palais de Tokyo dans le Paris de demain Contexte local Paris est en pleine transformation. La prolifération des chantiers muséographiques sur l’axe Trocadéro-Louvre et les contrats de plans 2004-2010 pour l’aménagement urbanistique visant à gommer petit à petit le périphérique, sont à prendre absolument en compte. J’ai dressé un état des lieux détaillé éloquent lors d’une conférence au Salon International des Techniques Muséographiques en février 2005 dont vous trouverez un extrait publié en annexe A ainsi qu’un dossier sur la « métropolisation » annoncée en Ile de France. Situé au cœur de la mutation urbaine et du pullulement croissant de l’offre culturelle décrits dans les documents annexes, le Palais de Tokyo doit agir en conséquence. D’autant plus que le bâtiment fait partie de l’historique colline de Chaillot laquelle n’a cessé depuis plus d’un siècle d’être investie pour des expositions spectaculaires d’architecture et des constructions de musées peu « raisonnables ». En effet, depuis l’exposition universelle de 1889 sous la Tour Eiffel où Charles Garnier proposait une « histoire de l’habitation », et l’exposition Internationale des arts et techniques dans la vie moderne (1937) un peu plus haut, au Palais de Chaillot, c’est un peu comme si l’écriture, mise en scène, de l’histoire collective avait grimpé doucement sur la colline de l’Ouest parisien. Aujourd’hui, le Palais de Tokyo se trouve à mi-chemin entre le futur musée du Quai Branly au pied de la tour Eiffel et la future Cité de l’Architecture au Trocadéro. Proposition Dans la continuité des activités hors les murs instaurées dès avant son inauguration, le Palais de Tokyo pourrait par exemple investir la passerelle Debilly. Permettant bientôt d’aller et venir entre les arts dits « premiers » au quai Branly et l’architecture à Chaillot, la marine à Chaillot et les Arts asiatiques à Iéna, ce pont entièrement piéton pourrait devenir un territoire symbolique de représentation de la traversée des disciplines et un vecteur de partenariats avec les institutions culturelles environnantes. Et, au-delà, le Palais de Tokyo pourra tisser un réseau de partenariats avec les projets d’aménagement du territoire en Ile de France. Conséquences . élargissement des catégories de publics En investissant temporairement un lieu de passage urbain ou en créant des partenariats à long terme avec des projets régionaux, le Palais de Tokyo crée une passerelle d’entrée supplémentaire pour les touristes. . nouvel intérêt des mécènes La passerelle augmenterait la visibilité du palais de Tokyo, donc l’intérêt du mécénat d’entreprise et pourquoi pas celui de certains tours operators. . interdisciplinarité artistique En cohérence avec l’ « anticipation 3 » de la programmation, cet espace d’exposition en plein air et au- dessus de l’eau constitue un territoire où pourraient se rencontrer les problématiques urbaines, plastiques et environnementales. Pauline de La Boulaye exemplaire 1 sur 3 Page 3 sur 3 Anticipation 2 Positionner le Palais de Tokyo dans les temps urbains européens Contexte « On n’a jamais autant partagé le patrimoine de l’autre », cette réponse de Neil MacGregor, directeur du British Museum à Londres, à la demande de la Grèce de restituer les frises du Parthénon conservées au British Muséum, a fait l’objet d’un dossier publié sur museumexperts dont vous trouverez un exemplaire en annexe B. Un peu partout en Europe, des musées d’un genre nouveau apparaissent : Musée des cultures du monde en Suède en 2005, Musée des confluences à Lyon en 2008, « Ecomusées de la diversité culturelles » en Suisse. Le Palais de Tokyo n’en fait pas partie. Et c’est bien normal puisque ce n’est pas un musée, et son objectif n’est pas ethno-anthropologique. Par contre, il doit se positionner par rapport à ce phénomène qui dénonce surtout, en écho au sociologue Michel Maffesoli, une mutation profonde au cœur des publics, des nouvelles formes de communauté et des transformations identitaires des populations. En liaison avec ces questionnements identitaires, de nouveaux lieux pour l’art contemporain mettent en scène le public dans des espaces architecturaux vertigineux. L’Italie en est symptomatique avec ses deux grands chantiers romains que sont le MACRO (Museo d’Arte Contemporanea di Roma) – musée municipal dessiné par Odile Decq et le MAXXI, (Museo delle Arti del XXI secolo) – musée national conçu par Zaha Hadid dont les ouvertures sont prévus en 2006. Sans oublier Milan et son projet de Museo del Presente dans deux gazomètres jumeaux, auquel travaille actuellement Jean-Hubert Martin (Directeur du museum kunst palast de Düsseldorf et chargé de la programmation artistique du Padiglione d'Arte Contemporanea de Milan depuis 2000). En annexe C, on peut constater que le projet du MACRO accorde une place centrale au forum et au jardin et que son architecture est conçue pour mettre en scène des évènements « live » et les déplacements du futur public. Cette approche d’un public à la fois voyeur et vu, visiteur et sujet d’étude anthropologique, exposé dans un acte de communication globale, se retrouve de plus en plus dans les nouveaux lieux d’exposition, rappelant la perception antique des lieux de représentation. : des arènes de cirque aux musées de l’époque romaine que Pline décrit comme des grottes artificielles. Proposition Le Palais de Tokyo comprend bien un « jardin aux habitants » et un « jardin sauvage », ainsi qu’une série de portraits de Beat Streuli réfléchissant comme des miroirs les catégories de visiteurs. Mais ces dispositifs demeurent bien souvent à l’écart de ce qu’il se passe à l’intérieur. Une mise en scène générale des expositions immergerait les visiteurs dans un univers dont ils deviendraient les acteurs vivants. Qu’est-ce que la forme absolue d’une exposition interactive mise en scène, si ce n’est la fête ? Je propose donc d’organiser des évènements « live » dont le scénario et la mise en scène seront conçus et réalisés par les artistes et scénographes invités. Il s’agira dans certains cas d’un service ajouté à la location d’espace moyennant un tarif plus élevé. Dans d’autres cas, les évènements sont proposés directement au public par le Palais de Tokyo, moyennant un prix d’entrée spécifique. Conséquence . élargissement des catégories de publics Comités d’entreprises, entrées individuelles payantes, étudiants . nouvel intérêt des mécènes Les entreprises prestataires de service dans tous les domaines de la scénographie et de l’événementiel auront un espace de visibilité. . interdisciplinarité artistique La fête convie tous les domaines de la création : musique parfumerie, gastronomie, design, technologies… Pauline de La Boulaye exemplaire 1 sur 3 Page 4 sur 4 Anticipation 3 Positionner le Palais de Tokyo dans l’environnement naturel Contexte Ces derniers temps, le thème du dérèglement de l’environnement au niveau mondial a envahi les médias. Il ne s’agit pas de céder à la panique organisée par ce tapage médiatique qui exagère un phénomène uploads/s3/ note-d-x27-intention-palais-de-tokyo-2005.pdf
Documents similaires










-
29
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Apv 13, 2022
- Catégorie Creative Arts / Ar...
- Langue French
- Taille du fichier 0.7446MB