EXPOSITION DU 15/01/2014 AU 16/03/2014 DOSSIER DE PRESSE Joan Fontcuberta camou
EXPOSITION DU 15/01/2014 AU 16/03/2014 DOSSIER DE PRESSE Joan Fontcuberta camouflages “Fauna”, Solenoglypha Polipodida, 1985 © Joan Fontcuberta EXPOSITION En partenariat média avec : connaissance des arts, RADIO nova Un catalogue, coédité par les éditions Contrasto et les éditions Gustavo Gili, et avec le soutien de la MEP et du MUN (Musée de l’Université de Navarre), accompagne l’exposition. Cette publication a été possible grâce à la collaboration de l’Institut RAMON Llull, organisme public chargé de la promotion internationale de la culture catalane. L’Institut Ramon Llull est un consortium public du Gouvernement de Catalogne et de la Mairie de Barcelone chargé de la promotion internationale de la langue et de la culture catalanes. Ses actions de partenariat avec les agents culturels internationaux permettent de divulguer la créativité des artistes catalans à travers le monde. L’IRL contribue également à l’internationalisation de la culture catalane grâce à des programmes de mobilité adressés aux artistes mais aussi en participant à des réseaux culturels européens spécialisés dans différentes disciplines (enseignement, traduction, arts de la scène, musique, cinéma, arts plastiques et visuels). 3 Artiste contemporain catalan, Joan Fontcuberta a connu pendant sa jeunesse la dictature franquiste, et avec elle la censure et la falsification de l’information. Diplômé en sciences de l’information, théoricien, critique, historien et professeur, il questionne dans son travail toutes les formes de prétendue vérité. Son œuvre, s’appuyant sur les possibilités offertes par l’image photographique et ses capacités de manipulation, nous entraine dans une réalité à la fois vraisemblable et insolite. L’exposition à la Maison Européenne de la Photographie présente, autour de dix séries, un parcours tout au long de l’œuvre de Joan Fontcuberta, articulé autour de l’idée de camouflage : camouflage de l’auteur, camouflage de la photographie, camouflage de la réalité, camouflage de la vérité... Neuf séries, conceptuellement autonomes, sont présentées selon une structure modulaire, l’exposition devenant ainsi une “exposition d’expositions”. Un dixième projet, “Camouflages” - une série de portraits, inspirés des chefs-d’œuvre de la peinture, intégrant des éléments de la physionomie de Joan Fontcuberta - qui donne son titre à l’exposition, est “camouflée” dans les différents espaces de la Maison Européenne de la Photographie. L’exposition développe ainsi une stratégie rhétorique, abordant de manière critique les discours d’autorité que sont les discours de la science, de la religion, de l’art, du journalisme et de la politique, qui fonctionnent comme lieux de construction du savoir et de la légitimation des valeurs. Avec Joan Fontcuberta, la nature documentaire de la photographie comme outil de connaissance et de crédibilité est mise en dérive. Toujours avec humour, car comme l’écrit Clément Chéroux, “s’il est une vertu dont l’œuvre de Joan Fontcuberta n’est pas dénuée, c’est bien l’espièglerie. Depuis maintenant près de quatre décennies, c’est avec une bienveillante malice que cet artiste catalan utilise l’aura d’authenticité de l’image photographique pour inventer des histoires, répandre des rumeurs, engendrer des chimères, créer des mythes, et nous faire ainsi prendre des vessies pour des lanternes.” L’exposition 4 « Joan Fontcuberta est un artiste dont la réflexion théorique accompagne toute la carrière, mais il bénéficie aussi du regard de nombreux analystes qui, depuis plus de trente ans, éclairent son œuvre sous les angles les plus divers. Dans ce feu croisé des discours, Fontcuberta connaît une forte critique qui ne laisse rien de son œuvre dans l’ombre. Cette clarté contraste toutefois avec ce qui forme l’essence de ses travaux : un art consommé de la confu- sion des genres et des messages, un goût immodéré pour le trouble quant au degré de réalité des phénomènes. L’artiste serait ainsi quelque peu docteur Jekyll et Mister Hyde : pédagogue de notre monde moderne en même temps que virtuose dans l’art de tendre des pièges à la raison. Tout serait ainsi en ordre dans la vie d’un artiste dia- lecticien qui a mis la photographie et, plus largement, l’image, au cœur de son propos. Il s’avère toutefois utile de rebattre encore les cartes d’une œuvre qui s’ingénie à faire bégayer le sens pour considérer Fontcuberta avec quelque distance. Dans quelle histoire s’inscrit-il aujourd’hui ? (...) L’artiste est en dialogue avec des idées profondes de l’époque moderne : la puissance des discours qui déterminent notre regard sur le monde, la place de l’artiste dans la société, la fonction de l’humour face à l’autorité. Autant de thèmes qui parcourent une œuvre résistant à toute classification. » Michel Poivert Extrait du catalogue de l’exposition 5 “Orogenesis”, Orogenèse : Derain, 2004 © Joan Fontcuberta 6 “Herbarium”, Giliandria escoliforcia, 1984 © Joan Fontcuberta 7 “HERBARIUM” À travers cette collection de fausses planches botaniques, photographiée à la manière du photographe allemand Karl Blossfeldt, la célébration de la nature se transforme en déception de la nature. Fontcuberta dénonce le réalisme comme “croyance”. « Recherche des excentricités de la nature, l’“Herbarium” de Joan Fontcuberta est une contribution de la photographie à l’étude du regard scientifique : les images tirent leur crédit d’un système de signes qui les rattache à l’esprit scientifique du classement des êtres vivants. Cette volonté de documentation botanique corres- pond en effet à la relation définie par Linné entre l’observateur et la nature : le naturaliste est celui “qui distingue à l’œil nu les parties des corps naturels, les décrit soigneusement en fonction de leur nombre, leur forme, leur position et leur proportion, et leur attribue un nom”. D’autre part, cet herbier photographique fait explicitement réfé- rence à celui de Karl Blossfeldt, publié en 1928 sous le titre de Unformen der Kunst : il visait à démontrer que l’ensemble des formes de l’art nouveau s’enracinait dans les productions de la nature, surtout dans celles du monde végétal. Tout comme Blossfeldt, Joan Fontcuberta a photographié les plantes sur fond gris ou blanc, en accord avec les anciens atlas botaniques qui utilisaient un fond uniforme afin que les plantes ainsi présentées puissent être compa- rées et scientifiquement identifiées. Faisant preuve d’une ingénuité philosophique absolue, Blossfeldt se fiait malgré tout à la transparence censée exister entre la photogra- phie et les plantes dont il voulait mettre en relief la morphologie, et, s’appuyant sur la méthode de Linné, pensait que son œuvre révé- lait un lien de vérité entre la nature et l’art. En établissant un ordre inverse, totalement absurde, Joan Fontcuberta réalise un her- bier scientifiquement impeccable mais ironiquement pervers. » parcours de l’exposition textes extraits du catalogue de l’exposition 8 “Fauna” Un bestiaire imaginaire dans lequel apparaissent des serpents à pattes, des singes ailés, des oiseaux à carapace et qui parodie le dispositif muséographique des institutions scientifiques. « Au début des années 1980, Joan Fontcuberta et Pere Formiguera découvrent, par hasard, les archives du Professeur Peter Ameiseu- haufen : une documentation minutieuse de ses expéditions dans le monde entier à la recherche d’exceptions à la théorie darwiniste. Jusqu’alors, Ameisenhaufen et son bestiaire fantastique étaient totalement inconnus, tant du grand public que de la communauté scientifique elle-même. Précurseur de la tératologie, Ameisenhaufen (1895-1955 ?) était un personnage mystérieux, plongé dans l’étude des hybrides, des muta- tions et des malformations génétiques. Il a enseigné à la Ludwig Maximilian Universität de Munich jusqu’à son expulsion, en 1932, due à des raisons restées obscures. À partir de ce moment-là, il a voyagé sur les cinq continents avec une petite équipe de collabora- teurs scientifiques, dont Hans von Kubert, médiocre biologiste mais excellent photographe. Le résultat de ce travail est une énorme quantité de photos, manuscrits, relevés de terrain, enregistrements, radiographies, voire d’animaux disséqués à chaque fois qu’il était possible de capturer des spécimens. Tout cela rend compte de la Neue Zoologie, une faune éteinte et souvent incroyable, au sujet de laquelle nous conservons par chance cette impressionnante documentation. La divulgation des recherches a tout d’abord donné lieu à une importante controverse, mais l’évi- dence irréfutable des témoignages photographiques apportés a fait taire tous les doutes et toutes les suspicions. Nous pouvons aujourd’hui apprécier ce matériel pour son indubitable intérêt scientifique, mais aussi en tant que miroir de la photographie moderne et de l’esthétique documentaire régnant au cours des années 1930 et 1940. » 9 “Sirènes” Prétendu journaliste scientifique du National Géologic, Joan Fontcuberta propose une excursion à la recherche de fossiles d’hydropithèques découverts au début des années 1950 par l’abbé Fontana. Dans l’entourage narratif de cette série, on retrouve les cabinets de curiosités, l’affaire de l’homme de Piltdown et de la fraude scientifique. « En 1947, le père Jean Fontana, enseignant au Petit Séminaire de Digne et assistant du prestigieux géologue l’abbé Albert-Félix de Lapparent, découvre dans la vallée du Bès, sur les contreforts des Alpes, les restes fossilisés d’une espèce alors inconnue, baptisée depuis Hydropithecus. Les Hydropithèques, qui se seraient éteints au Miocène, il y a dix-huit millions d’années, présentent une mor- phologie incroyablement semblable à celle des ancêtres aquatiques des hominidés. Leurs caractéristiques anatomiques les rapprochent de l’ordre des siréniens ou mammifères aquatiques, parmi lesquels se détachent le dugong et la rhytine de Steller. Mais, au-delà de la zoologie connue, ces squelettes pétrifiés font rêver à la figure légendaire des sirènes, et confirment poétiquement que l’être humain est peut-être issu de l’eau. De telles trouvailles, uploads/s3/ joan-fontcuberta.pdf
Documents similaires
-
23
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Oct 04, 2022
- Catégorie Creative Arts / Ar...
- Langue French
- Taille du fichier 0.5075MB