Hokusai Katsushika « La grande vague au large de Kanagawa » ARTISTE Dates (nais
Hokusai Katsushika « La grande vague au large de Kanagawa » ARTISTE Dates (naissance-mort) / Nationalité/ Activité (peintre, sculpteur, vidéaste…), domaine artistique / Formation et étude Hokusai : le “fou de dessin” Hokusai Katsushika (1760-1849), est un peintre japonais de l’époque Edo (des environs de 1600 à la deuxième moitié du XIXe siècle) né de parents inconnus, est adopté à l'âge de 3 ou 4 ans par un couple d'artisans. Son père fabriquait des miroirs pour la cour du Shogun. À 13 ans, il devient apprenti dans un atelier de xylographie (gravure sur bois). Cinq ans plus tard, il rejoint l'atelier du maître Katsukawa Shunsho, un peintre d'estampes qui réalisait des portraits d'acteurs. En 1779, Hokusai fait une première série de portraits mais il vit dans une grande pauvreté. En 1795, il illustre un recueil poétique. Entre 1796 et 1799, il réalise un grand nombre d'albums et d'estampes. C'est à cette période qu’il prend le nom d'Hokusai. En 1804, il réalise une véritable performance. Muni d'un balai et d'un seau d'encre de Chine, il réalise un daruma (une figurine traditionnelle) géant de plus de 240 m2 dans la cour du temple que l’on doit hisser jusqu’aux toits pour permettre à l’assistance de l’admirer. Il réitère cet exploit en 1817 à Nagoya. Photogramme du film d'animation Miss Hokusai réalisé par Keiichi Hara En 1831, paraissent ses Trente-six vues du Mont Fuji En 1839, à la suite d’un incendie qui ravage son atelier et ses dernières œuvres, l’artiste jusqu'à sa mort se pliera à un rituel quotidien : réaliser un dessin chaque matin. Au total, Hokusai aura réalisé près de 30 000 dessins. Pourquoi est-il célèbre ? Il est peut-être représentatif d'un MOUVEMENT ARTISTIQUE, inventeur qui révolutionna notre connaissance du monde. Si oui, donnez des précisions. Hokusai est le plus célèbre des peintres et dessinateurs de sa génération. Il développe l’Ukiyo-e : Mouvement artistique japonais qui désigne les estampes et la peinture du 17ème au 19ème siècle, l’ukiyo-e signifie « images du monde flottant ». Le courant artistique a une connotation bouddhiste qui exprime une réalité instable et illusoire à laquelle on ne peut s’attacher. Il représente également la philosophie de vivre le moment présent ou encore le monde en mouvement. Il est reconnu comme le père du Manga, mot qu’il a inventé et qui signifie « esquisse spontanée, dessin au fil de la pensée », utile à l'apprentissage du dessin et des techniques en peinture. Hokusai découvre la perspective occidentale au début des années 1780 grâce à un confrère qui fréquentait les Hollandais, seuls occidentaux autorisés à Nagasaki. Par ailleurs, il utilisera le bleu de Prusse, importé d'Allemagne, pour réaliser ses vues du Mont Fuji. CONTEXTE historique : Au cours de l’époque Edo (deuxième moitié du XIXe siècle), les shoguns, qui dirigeaient le Japon, ont mené une politique d’isolation vis-à-vis du monde extérieur (le sakoku). Cette époque de paix intérieure, après des années de guerre civile, voit le déclin de l’aristocratie militaire, soumise par le pouvoir central, et l’émergence d’une bourgeoisie urbaine prospère. L’art, en pleine effervescence, se transforme donc pour répondre au goût de ce nouveau public. On produit à grande échelle des estampes, images imprimées représentant des sujets légers, tels que des scènes de maisons closes, le théâtre kabuki, la nature, etc. La représentation de la vie des puissants est délaissée. UNE ou des ŒUVRES EMBLEMATIQUES : La Grande Vague de Kanagawa, Estampe. Encre et couleur sur papier, impression sur bois, de 25,7 cm x 37,9 cm, produite autour de 1831 – 1832. Nombre d’exemplaires inconnu. Plusieurs institutions en conservent des exemplaires (MoMa, Paris Guillemet/ BNF, Bristich museum…). 1. INTRODUCTION/présentation : « La Grande Vague de Kanagawa » surnommée « La Vague » est une gravure sur bois réalisée en 1831 par Katsushika Hokusai. Cette estampe est un paysage. La scène représente une tempête dans la baie de Tokyo, au large de Kanagawa, dans laquelle sont piégés trois barges de pêcheurs. En fonction de leur taille, la hauteur estimée de la vague est de quatorze à seize mètres de haut. On voit au fond, derrière l’horizon, le mont Fuji, dont le sommet est visible à des centaines de kilomètres de distance. C’est pour les Japonais un endroit symbolique, lieu de retraite bouddhiste et de pèlerinage shintoïste. Cette estampe fait partie des Trente-six vues du mont Fuji, série de quarante-six planches publiée en 1831–1833. On y voit l’homme aux prises avec les éléments : l’ukiyo-e 2. ANALYSE, les composants plastiques : La composition, les plans L’estampe, orientée à l’horizontale au format « paysage », est une composition en deux plans qui compte trois éléments. En haut à gauche de la composition, apparaît la signature d’Hokusai et un cartouche avec le titre de la série : Trente-six vues du mont Fuji / au large de Kanagawa / Sous la vague. Au premier plan, on peut voir deux vagues bleu et blanc, l’une occupant la moitié de la composition, l’autre plus petite, emportant avec elle trois bateaux de transport. À l’arrière plan se trouve le mont Fuji, réduit par l’effet de perspective, qui surgit d’un fond gris foncé, au-dessus duquel se dégage un ciel jaune. La composition générale est caractérisée par une grande simplicité : l’œuvre est épurée de détails inutiles. L’étagement des plans donne une impression de dynamisme et d’instabilité. Les couleurs L’estampe propose une palette restreinte. Trois pigments sont utilisés. L’encre de Chine, allant du noir au gris, représente l’horizon nuageux. Le jaune est utilisé pour le ciel ainsi que pour les barques. Enfin, le bleu de Prusse, envahit la composition. Le bleu de Prusse* représente 20% de l’œuvre et lui apporte toute sa puissance. On remarque d’ailleurs que le bleu de Prusse sert de base au Mont Fuji. Il est ainsi de la même couleur que les vagues : il participe à l’élément marin. Mieux, l’élément marin répond à l’élément terrien dans un souci d’uniformité. Le bleu qui contraste avec le blanc permet de donner du volume aux vagues. L’unique nuage, blanc-rosé, est éclairé par le soleil du matin et apporte, de ce fait, un équilibre dans la composition. Ainsi, avec trois pigments (noir, jaune et bleu), Hokusai réalise une image colorée et contrastée Ce choix de couleurs est fait au nom de la complémentarité. Le bleu s’impose ainsi au jaune. La symétrie de l’image est donc quasi parfaite tant par les formes que par les couleurs. Il est même possible de dire que cette opposition complémentaire renvoie au yin et yang. La vague est réduite à deux formes symétriques qui s’assemblent comme le yin et le yang* * Appelé également bleu de Berlin, c’est un pigment bleu foncé qui tire vers le vert. Inventé en Allemagne, il a été importé de Hollande pour la réalisation de l’œuvre d’Hokusai. C’est une couleur à la mode, qui apporte une nouvelle dimension dans l’ukiyo- e et qui tient relativement bien dans le temps. * Symbole du yin et yang : Ce ne sont en rien des substances, ni des « forces » ou des « énergies » mais ce sont simplement des étiquettes pour qualifier les composantes différentes d'une dualité, qui sont à la fois, opposées et complémentaires. Le yin et le yang n'existent pas en eux-mêmes ni hors d'une relation les liant. Dans le cas présent, les rameurs, et plus globalement, l’Homme, doivent ainsi se débattre entre les deux. Il s’agit d’une allusion au taoïsme, au bouddhisme : les choses fabriquées par l’Homme sont éphémères tandis que la nature est toute puissante. La vague devient ainsi le symbole du déchaînement de la nature. La lumière La composition est très éclairée. On ne peut pas distinguer de source de lumière précise. L’extrême blancheur du sommet des vagues accentue cette luminosité. Elle répond d’ailleurs à celle de la neige présente à la pointe du Fuji. L’horizon grisé permet également de faire ressortir le mont. Le nuage illumine le sommet central de la toile. Les formes Que de courbes ! La force et le mouvement. On peut également remarquer que les courbes de l’écume engendrent d’autres courbes qui se divisent par de petites sous-vagues, répétant à leur tour l’image de la vague-mère. Cette décomposition en fractale peut illustrer l’infini. La forme donnée à l’écume, vrillée, elle ressemble plus à une main monstrueuse qu’à une de la mousse vaporeuse. Le travail de profondeur en spirale répond ainsi au fort contraste entre les deux plans. Deux grandes masses occupent l’espace alors que le fond est vide. 3. Le rapport au spectateur La composition générale se caractérise par une grande simplicité. L’œuvre est en effet épurée de détails qui pourraient divertir le spectateur. L’estampe décrit une scène quotidienne au large d’Edo. Si la tension se veut dramatique avec des hommes impuissants face à une nature déchaînée, ce n’est toutefois pas le sentiment qui se dégage de la scène. Les rameurs ne semblent pas effrayés, peut-être sont-ils habitués à traverser une mer agitée. L’arrière-plan, mais aussi le ciel, apportent une sérénité qui peut également s’appliquer aux personnages. Le spectateur n’a ainsi pas l’impression uploads/s3/ fiche-bilan-hokusai-correction.pdf
Documents similaires










-
29
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jui 07, 2021
- Catégorie Creative Arts / Ar...
- Langue French
- Taille du fichier 1.9137MB