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ART Quand y a t-il art ? Définition de l’art : Action humaine1 en vue de produi

ART Quand y a t-il art ? Définition de l’art : Action humaine1 en vue de produire un objet2 ayant une valeur esthétique3. Introduction : Cette définition de l’art et surtout des beaux-arts est incomplète et dépassée avec l’avènement d’un nombre considérable de courant artistique qui tout en enrichissant la notion de beaux-arts en rendent les contours flous. En effet, avec l’apparition des avant-gardes ( Cubisme, fauvisme, Dadaisme, etc ) et de l’art contemporain, les beaux-arts ne se définissent plus simplement comme œuvres ayant toujours de la beauté. Des objets sans beauté apparente sont exposés dans des musées ? Kant disait qu’il n’y a que la représentation de ce qui provoque le dégoût qui n’entre pas dans la définition de l’art. Lorsque ce qui est volontairement laid4 est exposé en public, quelle en est la raison et aussi où est la frontière entre la laideur et le dégoût ? Le spectateur ne se délecte pas toujours face à certaines œuvres, certaines installations ou certaines représentations. Il est questionné, troublé et désemparé parfois. Par exemple devant « L’origine du monde » de Courbet, « La fontaine » de Marcel Duchamp. Que veulent alors dire les artistes au monde ? Sont-ils toujours des artistes lorsqu’ils ne font que déposer un objet cabossé dans un musée ? L’œuvre est-elle une œuvre d’art ? Si donc l’œuvre d’art ne se défini plus comme œuvre d’art ayant une valeur esthétique, i.e. contenant de la beauté, soit il faut déclasser l’objet, soit il faut redéfinir la notion elle-même à moins qu’il faille redéfinir l’artiste lui-même. Plutôt que de vider les musées (Pompidou, Orsay, etc), les jardins (Musée Rodin, Versailles, etc) et tous les lieux abritant une ou des œuvres d’art, il faudra peut-être se poser la question autrement : Quand y a t-il œuvre d’art ? La question loin d’élucider le problème de savoir ce qu’est l’art inclue au contraire un nombre encore plus grand de problèmes liés aux évènements, exécutions, représentations mêmes éphémères telles les œuvres de Christo5 couvrant les plus grands monuments historiques de draps 1 Action humaine : Aucun produit de la nature, si beau soit-il, n’est une œuvre d’art. Le moindre bout de bois taillé est considéré par Kant comme le produit de la raison humaine comparé à l’essaim construit par les abeilles avec une régularité exemplaire. L’homme crée parce qu’il est seul capable de produire à partir d’un raisonnement alors que les abeilles ne font que suivre leurs instincts. Ex. Un très beau chant d’oiseau n’est en rien comparable à deux notes d’une chanteuse d’opéra. 2 En vue de produire un objet : Qu’il s’agisse d’un tableau accroché au mur d’un prestigieux musée ( Ex. Ceux de Renoir, Van Gogh, etc,...), d’un concert dans un lieu public, d’une performance de danse ou d’autre chose, l’art se concrétise dans des œuvres. Ex. Une partition de musique n’est pas encore une œuvre d’art : il faut encore que celle-ci soit jouée, c’est-à-dire interprétée, pour être vraiment de la musique. 3 Ayant une valeur esthétique : Les œuvres d’art peuvent émouvoir, faire réﬂéchir, interpeller, surprendre, émerveiller : la palette des di érentes émotions esthétiques (du grec ﬀ aisthesis, qui signiﬁe « la sensation ») est très vaste ! Ex. C’est ce plaisir particulier que nous allons chercher quand nous nous déplaçons pour aller au théâtre pour assister à des représentations, au musée contempler des tableaux et des sculptures ou quand nous partons écouter les musiciens lors de la fête de la musique. 4 « Le laid doit constituer ou pouvoir constituer un moment de l’art. » Th. W.Adorno, « Du laid, du beau et de la technique », Théorie esthétique, trad. M.Jimenez, Ed. Klincksieck,1974. 5 Artiste très connu pour avoir caché des monuments sous des draps. En les enveloppant il révèle ce que nous ne voyons pas habituellement dans ces monuments. Il nous invite à voir au-delà. 1 L’ART - Matadeen blancs ; de Oldenburg6 creusant des trous et les comblant ensuite. Partant de la « définition » que donne Nelson Goodman7 de la notion d’art comme symbole essayons de cerner au mieux les objets d’arts. Quand y a t-il Art ? Si la question jette un nouvel éclairage sur l’objet ou l’évènement et questionne le caractère esthétique et l’intention de l’artiste, il est nécessaire de redéfinir l’artiste lui-même comme le point de départ de toute œuvre. L’artiste est bien celui à l’origine des œuvres d’art. Et il importe selon cette problématique, quand y a t-il art, d’écarter les charlatans, les soi-disant artistes d’un jour et tous ceux qui seraient tentés de s’auto-proclamer artiste. Ensuite, au cœur du problème il faudra définir ce qu’est l’œuvre d’art à partir de son avènement au monde c’est-à-dire à partir du moment où l’artiste choisi de donner au public son travail fini. Quelle signification, quel symbole et quelle exemplification l’œuvre est-elle censée revêtir ? Ce qui amène sans doute à questionner le problème de l’utilité » ou non de l’œuvre d’art. L’art se distingue de l’artisanat en ceci que les beaux-arts sont inutiles, désintéressés, l’œuvre d’art est unique : l’art n’a d’autre fin que lui-même. Est-ce toujours aujourd’hui le cas ? Les produits artisanaux à l’inverse des œuvres d’art servent à quelque chose. L’artisan travaille à partir d’un modèle, d’un patron ou d’une recette… Exemple : un couteau sert à couper et il peut être répliqué à l’infini. La peinture ou une sculpture ne sert à rien d’autre qu’à embellir ou à produire des sentiments agréables chez le spectateur, allant jusqu’à faire grandir en lui plus de civilité, dit Kant. Enfin, que serait l’artiste, si l’objet de sa production était caché à la vue de tous. Il va de soi que la « montrance », l’exposition au public soit capitale. Il existe une sorte de tournoiement entre l’artiste, l’œuvre d’art et le public. Sans l’un les autres n’existent plus. Ils sont tous arrimés ensemble comme les pièces d’une énigme. Résoudre l’une permet de résoudre au fur et à mesure l’énigme dans son entièreté. Le spectateur au bout de la chaine valide l’œuvre de l’artiste. Est-ce à dire que le beau serait entièrement subjectif ? Ou que l’œuvre d’art dépend du public ? Le beau dans l’œuvre est-il objectivement présent ou n’est-il pas ? Sinon quand y a t-il art ? Notion : Les beaux-arts ou l’art. Problématique : L’art est censé être toujours beau, produire des sensations admiratives chez le spectateur. L’art ne répond plus à ce cahier des charges. Elle n’est même plus désintéressé. L’art est partout ou il n’y a plus d’art ? Thèse possible : Il faut insister sur le fait que c’est à nous de nous adapter aux nouvelles formes d’art par une éducation appropriée au lieu de tomber dans la critique facile face à une œuvre désappointante. Accepter qu’un objet soit une œuvre d’art aujourd’hui et ne plus l’être plus tard. Plan détaillé au brouillon à usage personnel I/ Une œuvre d’art dépend t-il de celui qui la conçoit ? a) L’artiste est un imitateur. Pb. De la mimesis et du réalisme dans l’art. b) L’artiste est un créateur. c) L’artiste est un génie. II/ L’art dépend t-il de l’œuvre ? a) Comment définir Art au vu de la diversité des pratiques artistiques ? Cf. Procès de Brancusi. b) Supériorité de l’œuvre d’art. 6 Artiste suédois, figure de proue du pop-art qui s'inspire de la culture de masse et de la société de consommation. Ainsi les artistes du pop-art représentent l'art comme un produit consommable : éphémère, bon marché et jetable. 7 N. Goodman déplace la question : « Qu’est-ce qu’une œuvre d’art ? » en « Quand y a t-il œuvre d’art ? ». Il manifeste une sorte de relativisme. Ainsi ce n’est pas l’œuvre d’art qui est d’art ; c’est n’importe quel objet ou évènement ou représentation qui serait susceptible de l’être à un moment donné et qui pourrait par la suite ne plus l’être. 2 L’ART - Matadeen c) Inutilité de l’art mais paradoxalement très utile. L’art est culturellement nécessaire à l’humanité. III/ L’œuvre d’art dépend t-il du public ? Le jugement esthétique en question. a) Est-ce que l’œuvre d’art est-elle toujours belle ? b) L’art n’a pas besoin d’être nécessairement beau. c) L’œuvre d’art dépend de son contexte. Repères : Absolu/Relatif ; Public/Privé ; Objectif/Subjectif/Intersubjectif ; Abstrait/Concret ; Idéal/réel ; Formel/Matériel ; Universel/Général/Particulier/Singulier ; Concept/Image/Métaphore ; En fait/En droit. Vocabulaire : Vérité, vraisemblance, esthétique, beau, performance, goût, académie, génie, talent... Citations : « L’art est un cheminement studieux vers une école buissonnière. » Robert Mallet, Apostilles « L’artiste tient à la fois du savant et du bricoleur. » Claude Lévi-Strauss, La Pensée sauvage « Une œuvre est parfaite où ne demeure nulle trace des moyens employés. » James Whistler, Almanach « C’est par la quantité de travail fournie par l’artiste que l’on mesure la valeur d’une œuvre d’art. » Guillaume Apollinaire, Peintres nouveaux « C’est le regardeur qui fait le tableau. » Marcel Duchamp « Quelle vanité que la peinture qui aire l’admiration par la ressemblance des choses dont uploads/s3/ l039-art-matadeen.pdf