• « La partie du plus court chemin entre deux extrémités est aussi le plus cour
• « La partie du plus court chemin entre deux extrémités est aussi le plus court chemin entre les extrémités de cette partie ; mais la partie du meilleur tout n’est pas nécessairement le meilleur qu’on pouvait faire de cette partie, puisque la partie d’une belle chose n’est pas toujours belle, pouvant être tirée du tout, ou prise dans le tout, d’une manière irrégulière. Si la bonté ou la beauté consistaient toujours dans quelque chose d’absolu et d’uniforme, comme l’étendue, la matière, l’or, l’eau, et autres corps supposés homogènes ou similaires, il faudrait dire que la partie du bon et du beau serait belle et bonne comme le tout, puisqu’elle serait toujours ressemblante au tout ; mais il n’en est pas ainsi dans les choses relatives » (Théodicée, p. 246- 247). • « Notre monde ne serait-il pas plutôt, comme Lichtenberg l’a défini une fois, l’œuvre d’un être subordonné, ne comprenant pas encore très bien la chose, donc un essai ? Une épreuve à laquelle l’on serait encore en train de travailler[1]. » • « Il y a déjà bien des années j’ai pensé que notre monde pourrait être l’œuvre d’un être subordonné, et je ne peux toujours pas revenir sur cette pensée. C’est une sottise de croire qu’aucun monde n’est possible dans lequel il n’y aurait pas de maladie, pas de souffrance et pas de mort. Ne se représente-t-on pas pourtant bel et bien le Ciel ainsi ? Parler d’un temps d’épreuve, de formation graduelle veut dire penser de façon très humaine à propos de Dieu et est du pur verbiage. Pourquoi ne devrait-il pas y avoir des degrés d’esprits allant vers le haut jusqu’à Dieu et pourquoi notre monde ne devrait-il pas pouvoir être l’œuvre d’un qui ne comprenait pas encore très bien la chose, un essai (ein Versuch)? Je veux dire notre système solaire ou notre nébuleuse tout entière, qui s’arrête à la voie lactée. Peut-être que les nébuleuses que Herschel a vues ne sont que des spécimens qui ont été livrés ou des spécimens auxquels on travaille encore. Quand je considère la guerre, la famine, la pauvreté et la peste, il m’est impossible de croire que tout est l’œuvre d’un être suprêmement sage, ou bien il doit avoir trouvé un matériau indépendant de lui, par lequel il a été dans une certaine mesure limité, de telle sorte que ceci ne serait le meilleur monde que relativement, comme cela a été effectivement déjà souvent enseigné[2]. » • [1] Friedrich Nietzsche, Considérations inactuelles, I, 7 (Werke, I, p. 171). • [2] Georg Christoph Lichtenberg, Aphorismen, herausgegeben und mit einem Nachwort versehen von Kurt Batt, Insel Taschenbuch, 1976, p. 210-211. • « Plutarque objecte que Jupiter rend souvent les hommes malheureux[1]. (Nous ne le sommes peut-estre pas, quand nous le serions, nous sommes une portion très peu considérable de l’infini) » (« Remarques critiques de Leibniz sur le Dictionnaire de Bayle », in Lettres et opuscules inédits de Leibniz, précédé d’une introduction par A. Foucher de Careil, p. 185). • « Or remarquez qu’il [Chrysippe] donne toujours à Dieu de beaux titres indiquant son amour de l’homme, mais qu’il lui prête des actions de sauvage, de barbare et de Galate» (Plutarque, « Des contradictions des Stoïciens», in Les Stoïciens, Textes traduits par Emile Bréhier, Pléiade, p. p. 120). • TH.: « S’il était nécessaire que tant de créatures périssent, si autrement la raison du monde ne subsistait, du moins eût-il fallu tirer au sort les malheureux ! • PH.: Ainsi en a-t-il été, car il revient au même qu’une chose arrive par quelque destin ou sort et à cause de l’harmonie universelle » (Confessio Philosophi, p. 79). • « Il fut un temps où des Leibniz aux têtes enfouies dans d’immenses perruques pouvaient composer des Théodicées, où les ministres d’un culte établi pouvaient prouver par le moyen des valvules du cœur ou du ligament de Bertin l’existence d’un "Créateur moral et intelligent". Mais ces temps sont passés ; au siècle actuel, avec nos théories évolutionnistes et notre philosophie mécanique, nous connaissons la nature trop impartialement et trop bien pour adorer sans réserve un Dieu dont elle exprimerait les caractères d’une manière adéquate. En vérité, tout ce que nous savons du Bien et du Devoir procède de la nature ; mais il en est de même de tout ce que nous savons du Mal. La nature visible est tout entière plasticité et indifférence ; on serait tenté de l’appeler un "multivers" moral plutôt qu’un univers moral[1]. » • [1] William James, La Volonté de croire, traduit de l’anglais (Etats- Unis) par Loÿs Moulin, , Les Empêcheurs de penser en rond, 2005, p. 74-75. • « Le Mal étant simplement considéré en lui- même, les relations entre l’homme et lui se trouvent simplifiées parce qu’elles se limitent à l’ordre pratique ; il abandonne son apparence spectrale, son expression obsédante et énigmatique dès que l’esprit en aborde séparément les diverses manifestations et cesse de se préoccuper de leur filiation par rapport à la "Puissance Une et Exclusive" » (William James, ibid., p . 77). • « Ils savent qu’un philosopher qui doit être pris au sérieux ne peut dans tous les cas qu’être le résultat d’une longue peine ; mais ils résistent aussi, à l’exception d’un nombre infinitésimal d’entre eux, avec opiniâtreté à la reconnaissance du contenu philosophique ou du caractère philosophique d’une question, dès qu’il s’avère que cette question ne peut être maîtrisée sans mathématiques. • On n’est dans tous les cas un philosophe au sens leibnizien que si on a le courage de reconnaître la question de Leibniz qui nous occupe comme une question philosophique de premier ordre, et pas seulement le courage qu’exige cette reconnaissance, mais également le talent et la volonté ferme de s’approprier la formation mathématique complète qui est requise pour un éclairage exact de cette question. Cela me semble faire partie des choses les plus illuminantes et en même temps les plus révolutionnaires chez Leibniz qu’il ait aiguisé et approfondi dans ce sens les exigences qui s’imposent aux philosophes. Combien grand a été son horizon par rapport à l’horizon de tout philosophe dont la position est dictée par la peur des mathématiques ! Et à plus forte raison par rapport à tout philosophe dont la position est dictée par la haine des mathématiques ! Leibniz n’a jamais connu la peur et la haine. Il a su ce que tant de gens ne veulent en aucune façon apprendre, il a su ce que même Goethe n’a pas pu comprendre, qu’il n’y dans le monde entier pas de démonstration plus pénétrante du sérieux de l’effort fait pour sortir de l’obscurité et accéder à la clarté que le passage chargé de sens par les mathématiques, dans tous les cas dans lesquels il est possible, et de façon complètement indépendante de ce que les philistins ont à dire là-dessus[1]. » [1] Heinrich Scholz, « Leibniz » (1942), in Mathesis universalis, Abhandlungen zur Philosophie als strenge Wissenschaft, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, Darmstadt, 1969, p. 135. Heinrich Scholz (1884-1956) «Parfois il paralogise, ce qui provient du fait qu’il s’éloigne de la rigueur démonstrative; pour ma part, je crois assurément qu’il est utile dans les Choses Géométriques de s’écarter de la rigueur, parce qu’en elles il est facile de se garder des erreurs, mais dans les Choses Métaphysiques et Ethiques, je pense qu’il faut suivre la rigueur démonstrative à son degré le plus élevé , parce qu’en elles il est facile de faire un faux pas; si toutefois nous avions une Caractéristique constituée, nous raisonnerions avec une égale sûreté dans les Choses Métaphysiques et dans les Choses Mathématiques » (Philosophische Schriften, I, p. 119). • « Spinosa a prétendu démonstrer, qu’il n’y a qu’une seule substance dans le monde : mais ces démonstrations sont pitoyables ou non-intelligibles » (« Considérations dur la doctrine d’un Esprit Universel Unique » (1702), Phil. Schr. VI, p. 531). • « Leibniz savait ce qu’est une démonstration ; Descartes ne le savait pas » (Ian Hacking, « Leibniz and Descartes : Proof and Eternal Truths », in A. Kenny (ed.), Rationalism, Empiricism and Idealism, British Academy Lectures on the History of Philosophy, The Clarendon Press, Oxford, 1986, p. 47). • « Cum DEUS calculat et cogitationem exercet, fit mundus. » (Phil. Schr., VII, p. 191, note). • « La création du monde réel, si cette spéculation théologique vénérable peut être vérifiée par le calcul au sens leibnizien, est effectivement l’œuvre d’un arithméticien divin sublime » (Scholz, ibid., p. 138). • « […] Le meilleur des mondes possibles au sens leibnizien est le plus transparent pour notre intellect » (ibid., p. 137). L’origine du mal (métaphysique) • « Toute perfection <des créatures> découle immédiatement de Dieu [comme être, force, réalité, grandeur, savoir, vouloir]. • Les défauts [imperfections] adhérents découlent des créatures elles-mêmes et de leurs bornes ou non plus ultra, que la limitation [finitude] amène avec soi [, comme les limites de l’être, la résistance à la force, la passivité dans le cas de la réalité, la réduction forcée de la uploads/s3/ l2.pdf
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- Publié le Oct 25, 2021
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