Albert Gabriel André Grabar. — La peinture religieuse en Bulgarie. In: Syria. T
Albert Gabriel André Grabar. — La peinture religieuse en Bulgarie. In: Syria. Tome 10 fascicule 1, 1929. pp. 73-76. Citer ce document / Cite this document : Gabriel Albert. André Grabar. — La peinture religieuse en Bulgarie. In: Syria. Tome 10 fascicule 1, 1929. pp. 73-76. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1929_num_10_1_8191 BIBLIOGRAPHIE 73 hausen d'après laquelle ce n'est pas le judaïsme, mais la religion chrétienne qui a exercé une influence prépondérante sur les débuts de l'Islam. Le P. Lammens reprend ainsi la définition de Renan dans Marc-Aurèle, concluant que l'Islam est <» une édition du judaïsme, accommodé au goût des Arabes ». Pour éviter toute méprise, il faut observer que le savant arabisant ne s'occupe ici que de l'Islam tout à ses débuts. C'est encore la critique des opinions de Wellhausen qui est le point de départ des renseignements groupés sur les bétyles et les processions religieuses chez les Arabes préislamites : « Les yeux fermés, dit le P. Lammens, Welihausen et son école ont passé à côté de ces innombrables dé bris de paganisme arabe. » II est certain que bien des points de vue sont rectifiés ici et ce chapitre nous semble le plus intéressant et le mieux ordonné de lout le volume. Les exemples fournis du trans port des divinités par la tribu sont déci sifs et l'auteur en donne un exemple archéologique d'après l'étude que M. Cu- moiit a consacrée à une terre cuite figu rant deux divinités assises dans une litière avec baldaquin ou qobba transpor tée par un chameau. Les terres cuites étudiées par M. Gumont «attestent l'exi stence de processions religieuses à dos de chameau, pratique confirmée par le récit de la b.ilaille d'Ohod, enfin par l'interprétation rationnelle des termes rituels de mas'â, ijada, tawâf, lesquels impliqueut l'idée d'évolutions proces sionnelles pendant li période du hadjdj. » Le P. Lammens définit avec une remar quable précision la qobba rituelle plus pelile que la lente et s'en distinguant par son sommet arrondi, par la couleur adop- Stria. — X. tée (le rouge), par la matière qui est le cuir. Les biblistes trouveront là, bien que le P. Lammens n'aime guère ces rapproche ments et les évite, une documentation de premier ordre. R. D. André Grab a r. — La peinture religieuse en Bulgarie. Un vol. de texte in-4° de xxii, 396 pages, avec 44 figures et une carte ; et un album de 64 planches hors texte en phototypie. Préface de G. Millet. Paris, Paul Geuthner, 1928. Le travail de M0 Grabar s'étend aux peintures murales, datant du vie au xvi° siècle, réparties sur le sol de la Bul garie actuelle. L'auteur donne tout d'abord un bref aperçu des conditions dans lesquelles se développe l'activité ar tistique de ce pays, puis il justifie par des considérations générales sur l'évolu tion de la peinture byzantine les divisions adoptées dans l'exposition du sujet. La première partie du livre est inti tulée : Peintures byzantines. M. Grabar entend par là celles qui ne doivent rien au génie bulgare. Elles peuvent être groupées en deux catégories distinctes : d'une part les peintures pré-iconoclastes, de l'autre celles des xie-xne siècles. Dans le premier groupe figure l'église de Pe- rushlica, qui apporte une contribution précieuse à l'étude d'une période fort mal connue pour laquelle on en était réduit jusqu'ici aux fresques de Baouit et de la caverne de Latmos. L'ensemble du décor de Perushtica, que M. Grabar décrit et étudie minutieusement, est l'objet de r emarques et de comparaisons ingénieuses relatives aux sujets traités et à leur in- 10 SYRIA terprétalion aussi bien qu'à la technique. L'auteur en déduit des enseignements gé néraux sur l'art monumental de Cons tantinople au vne siècle : ces peintures attestent, en même temps que la vitalité" de l'art hellénistique, une influence alexandrine des plus significatives, no tamment dans les grandes composition?* narratives réparties en zones parallèles el dans l'emploi d'une gamme de couleurs claires et transparentes. Klles annoncent ainsi l'art coustaulinopolitain des xifl el xne siècles donl elles contiennent en germe les éléments caractéristiques. La fureur iconoclaste et les invasions barbares justifient l'absence de monu ments du vu0 et du vnr siècles. Ils man quent également pour le ixe et le \°. Il faut descendre jusqu'au début du xie siècle pour retromer, sur le sol bul gare, de nouvelles manifestations de l'art de Byzance contemporain, cette fois, des empereurs macédoniens et des Comnènes. M. Grabar décrit les peintures de l'église- ossuairede Jiatshkovo et analyse les diffé rents sujets traités : Purification, Bap tême, Résurrection de Lazare, Entrée à Jérusalem, Mise au tombeau, Dormition, Eucharistie, Vision d'Ezéchiel, Jugement dernier, etc.. Si ces fresque» se rattachent par certains côtés aux plu> ancienne;, dé corations chrétiennes, elles sont surtout caractéristiques de l'art bxzantin des \i' et xuc siècles. On y trouve, comme en littérature, l'influence des idées antiqui- santes, de cel humanisme byzantin fait de mesure el d'équilibre, niais qui, par son yoùl excessif pour la symétrie et l'o rdonnance, aboutira à la sécheresse el à la stérilité. Les fresques de l'église Saint- Georges à Sofia et celles de l'église de Boiana (1" couche) ajoutent quelques éléments à uotre documentation sur cette époque. En 1180-87 est fondé le second empire bulgare avec Tirnovo comme capitale et, au xme siècle, un art aristocratique se développe à Tirnovo cl dans tout le pays. Il est vraisemblable qu'il bénéficia de la venue d'artistes grecs fuyant Constanti nople dévastée par les Croisés, mais il n'en demeure pas moins que les product ions de cette époque offrent des éléments proprement bulgare^ qui prouvent l'exis tence d'une école nationale. C'est à l'étude de ces monuments que M. Grabar con sacre la seconde partie de son ouvrage. Les peintures de l'église des quarante Martyrs de Tirnovo el celles des chapelles de la « Trapezica », dans la même ville, donnent une idée assez précise de cet art timovien, mais c'est la décoration de l'église de Boiana, beaucoup mieux con servée, qui permet d'en fixer les carac tères exacts. M. Grabar avail donné pr écédemment une monographie .de cette église (Boiana, Sofia. 1921). Il reprend ici l'étude de se* fresques, dont certaines, comme la Crucifixion (cf. pi. XII de l'a lbum) pourraient soutenir la comparaison avec les meilleures compositions by zantines des siècles antérieurs (XIe el- xii° siècles). Mais le fond byzantin a élé vivifié par le talent du peintre qui, sans manquer à la réserve traditionnelle, t émoigne d'un véritable effort alts le natu ralisme. A côté de figures comme celles du tsar Constantin cl de la tsarine Irène (pi. XV), représentes Miivant le* thèmes conventionnels, d'autres, comme celles, de Kalojanet de Dcsislava (pi. XXI), sont de véritables portraits. Les vêtements sont reproduits a\ec leurs détails singuliers, avec leurs ornements él rangement bigar- lîlBLIOGRAPHIE 75 rés et compliqués; les éléments a ichi tec toniques correspondent à des réalités et il n'est pas jusqu'à certains gestes d'élé gance et de coquetterie que le peintre n'ait observés et traduits. D'ailleurs, à Boiana comme à ïirnovo, la pciulure à la détrempe a remplacé la technique de la fresque byzantine. Le procédé, infin iment plus souple, a permis à J'artiste d'enrichir sa palette, de multiplier les nuances et d'obtenir des modelés sans sécheresse : cette technique a servi, de la manière la plus heureuse, une conception naturaliste qui n'est point sans analogie avec l'art occidental de la môme époque. Dans une troisième partie, l'auteur passe eu revue les décorations bulgares du xive et du xvc siècles. Il examine d'abord les monuments où réapparais sent les formules archaïques de l'art pré- iconoclaste. Dans le monastère de Zemen et dans les ruines d'une église voisine de Ljulibrod, on observe la persistance de procédés apparentés aux anciennes tradi tions byzantines qui, sans doute, se maint inrent vivaces dans l'art populaire. A cùlé de ces œuvres de style archaïsant apparaissent, beaucoup plus nombreuses, celles qui attestent une étroite dépen dance à l'égard de Byzance. La décoration des églises rupestres de la Bulgarie du Nord, celle de la coupole de Saint-Georges de So lia, celles de l'église de Bérende, de l'église de Saint-Picrre-et-Paul à Tirnovo. celles du monastère de Balshkovo et de l'église Saint-Jean de la Mer à Mcscmbric !>out autant d'oeuvres habiles, vigoureuses cl pathétiques, souvent expressives cl parfois brutales, mais où rien ne subsiste de la tendance naturaliste du xm" siècle. Ce sont là des compositions à la fois dé coratives cl grandiloquentes puisant leur — X. inspiration dans une documentation sur abondante; œuvres de rhéteurs et d'éru- dits qui ne voient dans l'ancien art chré tien qu'un répertoire de formules toutes prêtes et qui, plutôt que d'interpréter la nature, préfèrent traduire par des images allégoriques et mystiques les dogmes, les prières et les symboles liturgiques. Dans la Bulgarie occidentale, des pein tures du x>u siècle participent à la fois de ces deux écoles, l'une populaire cl l'autre savante : à Kalotino, à Dragalevci, à Boboshcevo, à Orlica, les motifs archaï ques subsistent parmi les thèmes byzant ins traités d'ailleurs sans distinction par des exécutants médiocres. Les peintures du monastère de Poga- novo — aujourd'hui uploads/s3/ la-peinture-religieuse.pdf
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- Publié le Jan 28, 2021
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