02 | 03 SERGE GAINSBOURG EXPOSITION du 20 octobre 2008 au 1er mars 2009 Dossier
02 | 03 SERGE GAINSBOURG EXPOSITION du 20 octobre 2008 au 1er mars 2009 Dossier de Recherche de partenariat musée de la musique Cité de la musique SERGE GAINSBOURG Frédéric Sanchez, Commissaire de l’exposition « Les images, je les ai écrites, plaquées sur des symboles musicaux, c’est là mon drame. Peintre, j’aurais fait une œuvre. » Extrait de Gainsbourg, voyeur de première de Franck Maubert. « Ma vie n’est qu’œuvre hélas ! » Émission Discorama, le 16 mars 1963. « Dans la vie moderne, il y a tout un langage à inventer. Un langage autant musical que de mots. Tout un monde à créer, tout est à faire. » Émission Entrez dans la confidence, le 13 avril 1968. 02 | 03 Présentation Le Musée de la musique consacre une exposition à Serge Gainsbourg à l’heure où sa popularité prend une envergure internationale. Tandis qu’à Londres et à New York, la pop contemporaine redécouvre les talents de poète et de mélodiste du « French artist », Tokyo connaît une véritable « gainsbourgmania », mixant et samplant ses compositions. Cette exposition est organisée grâce à des prêts exceptionnels consentis par la famille, particulièrement par Charlotte Gainsbourg ainsi que par les proches de Serge Gainsbourg. Le Musée de la musique a confié le commissariat de ce projet à l’artiste et illustrateur sonore Frédéric Sanchez. Tranchant avec les usages, à mi-chemin entre une exposition et une installation, le projet est l’hommage d’un artiste d’aujourd’hui à une des grandes personnalités musicales françaises du xxe siècle. Serge Gainsbourg (1928-1991) est l’un des premiers français à incarner une conception contemporaine de l’artiste. Tour à tour peintre, écrivain, poète, auteur, interprète, compositeur, acteur, réalisateur, Serge Gainsbourg fut un artiste qui, sa vie durant, a utilisé l’image sous toutes ses formes et la sienne en particulier, donnant à voir un univers esthétique qui abolit les frontières des « arts majeurs » et des « arts mineurs ». L’exposition met en valeur les différents aspects de cette œuvre protéiforme, dont la particularité fut d’avoir été pendant 40 ans, à l’instar de celle de David Bowie en Angleterre ou de Bob Dylan aux États-Unis, un catalyseur des époques qu’il a traversées. Gainsbourg fut toujours en avance sur son temps : son écriture, ses compositions, ses collaborations, ses orientations esthétiques et même la conduite de sa vie privée ont bien souvent précédé et influencé l’évolution des mœurs et celle des mouvements artistiques et culturels. Il jouait avec les mots et les références, empruntait tant à la culture classique que populaire, décalait, transformait, arrangeait, inventant ainsi une nouvelle forme de composition faite de montages, de collages… L’exposition met en avant la modernité de son travail sur la musique, les mots et les images. Sampling, mixage, remixage, emprunt, citation, autocitation et détournement prédominent et préfigurent les images et les sons de la culture d’aujourd’hui. Un parcours en 3 dimensions : Images • Mots • Musique Pendant 40 ans, Gainsbourg n’a cessé de créer des associations et des correspondances entre mots, images et musiques. L’exposition est conçue comme une véritable mise en espace de ces trois dimensions, invitant à un voyage onirique dans l’univers de l’artiste. Un voyage qui sollicite l’imaginaire comme celui d’Alice de Lewis Caroll passant de l’autre côté du miroir. À l’instar de Serge Gainsbourg et Jane Birkin dans le film de Jean-Christophe Averty Melody Nelson, réalisé pour la télévision en 1971, le visiteur se trouve plongé au cœur d’un univers poétique et sophistiqué, celui de l’artiste, de ses nombreuses références et sources d’inspiration. Le visiteur crée ses propres rythmes en passant d’une « époque » à l’autre… Raccourcis, accélérés, flash-back, raccords et faux raccords, le parcours de l’exposition s’apparente à un labyrinthe d’images et de sons. images • Des centaines d’images animées, extraites de films et de documents audiovisuels, des photos… • Des objets ou œuvres d’art ayant appartenu à l’artiste, comme la statue de l’Homme à la tête de chou de Claude Lalanne (1976), qui lui a inspiré l’album éponyme, ou le tableau de Paul Klee, Mauvaises nouvelles des étoiles, 1913, qui a donné le titre de l’album de 1981. • Le fameux Autoportrait peint en 1957, parfois reproduit, mais encore jamais présenté au public. mots • Seront présentés un grand nombre de manuscrits originaux ainsi que des objets et écrits évoquant le travail d’écriture de Serge Gainsbourg. • Une composition sonore sera créée à partir des textes de Gainsbourg lus par des artistes. • Les artistes sollicités pour lire et enregistrer les mots de Gainsbourg sont des hommes et des femmes qui l’ont chanté, croisé, aimé, inspiré… À ce jour, des contacts ont été pris, et certains enregistrements réalisés, avec les personnalités suivantes : Isabelle Adjani, Paul Alt, Bambou, Brigitte Bardot, Alain Bashung, Jane Birkin, Élodie Bouchez, Alain Chamfort, Aurore Clément, Étienne Daho, Dany, Catherine Deneuve, Jacques Dutronc, Marianne Faithfull, Charlotte Gainsbourg, France Gall, Juliette Gréco, Françoise Hardy, Françis Huster, Zizi Jeanmaire, Anna Karina, Valérie Lagrange, Vanessa Paradis, Régine, Barbara Sukowa… Au total 25 artistes pour 150 textes. musique • La musique de Gainsbourg sera présente dans l’exposition grâce à des compositions sonores originales mêlant ses créations, ses inspirations ainsi que des éléments sonores évocateurs de son univers artistique. • Ce travail sonore sera spatialisé dans la totalité de l’exposition. Scénographie L’exposition s’articule autour de quatre grandes périodes : • La « période bleue » (1958–1965) • Les idoles (1965–1969) • La décadanse (1969–1979) • Ecce homo (1979–1991) > Le visiteur entre dans un labyrinthe de totems thématiques de 3 mètres de hauteur sur lesquels plus de 150 écrans lumineux présentent images fixes et animées. > Il évolue entre les totems créant son propre parcours d’images et de sons. > Les images défilent et les sons se déplacent dans l’espace. > Des « douches de sons » devant certains écrans appellent à une écoute particulière. > Dans une longue vitrine, sur fond de miroirs sont présentés les manuscrits et objets ; les jeux de miroirs, décuplant l’espace réfléchissent les images à l’infini à l’instar de l’univers kaléidoscopique de Gainsbourg. > Dans une plus petite salle, seront présentées toutes les pochettes de disques enregistrés par Serge Gainsbourg. 04 | 05 Photos de la maquette Scénographie La « période bleue » Les idoles La décadanse Ecce homo vitrine-miroir : écrits, manuscrits, etc. 06 | 07 La « période bleue » (1958–1965) Avec humour, Serge Gainsbourg a qualifié a posteriori de « période bleue » ses années du début imprégnées du jazz et des rythmes africains, du réalisme en chanson et de l’existentialisme germanopratin. Alors qu’il est pianiste de bar, Gainsbourg connaît un véritable choc face à Boris Vian et décide de monter sur scène. Révélé par Michèle Arnaud aux Trois Baudets, il « chante l’alcool, l’adultère, les voitures qui vont vite, la pauvreté, les métiers tristes », comme l’écrit Marcel Aymé sur la pochette de son premier 33 tours. Totems Constantinople Le voyage, passage d’un continent à un autre, d’un monde à un autre… Chopin L’influence du père avec Stravinsky et Debussy L’esprit du 19e Le quartier de la Nouvelle Athènes, la rue Chaptal et la rue Pigalle Les chanteurs réalistes Damia Sombre dimanche Fréhel Marie Dubas Mon légionnaire Milord l’Arsouille et la froideur élégante de Michèle Arnaud Le choc Boris Vian, Juliette Gréco et l’esprit de la Rive Gauche… Le jazz avec Billie Holiday, Dizzy Gillespie, Thelonious Monk… Les idoles (1965 – 1969) Le succès de Poupée de cire, poupée de son qu’offre Serge Gainsbourg à France Gall opère un tournant dans sa vie d’artiste. Il abandonne la scène qu’il laisse aux idoles yéyés pour devenir un compositeur prolifique qui fait chanter les autres. En 1967, il compose plus d’une centaine de titres et passe ainsi du statut de poète des cabarets à celui de directeur artistique. Qui est in, qui est out : c’est l’époque de la jeunesse et de la vague anglaise, la fin des chansons réalistes. Totems Les yéyés L’esprit Pop Art William Klein et Mister Freedom Gainsbourg et ses idoles Brigitte Bardot Anna Karina France Gall Petula Clark… Avec Anna et le Bardot Show Gainsbourg acteur et la télévision Le Pacha Dim Dam Dom, Marie Mathématique… L’esprit Comic Strip L’art cinétique Contact… 08 | 09 10 | 11 La Décadanse (1969 – 1979) Le scandale de Je t’aime, moi non plus ouvre une période de dix ans d’intenses créations. C’est dans l’univers noir d’astrakan de son hôtel de la rue de Verneuil que Serge Gainsbourg compose une série de concept-albums qui abordent, à la manière des dandys fin-de-siècle, les thèmes de l’amour-poison, du meurtre passionnel, de la perversion et de la scatologie. Comme Lou Reed avec Berlin, Serge Gainsbourg crée de véritables ensembles narratifs cohérents, Histoire de Melody Nelson (1971), Vu de l’extérieur (1973), Rock around the bunker (1975), et L’Homme à tête de chou (1976) qui participent d’un univers de « la couleur du smoking ». Le cynisme des paroles et le raffinement des mélodies transcendent la variété française. Totems Les concept albums… Melody Nelson L’homme à la uploads/s3/ mecenat-gainsbourg-pdf.pdf
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- Publié le Dec 31, 2022
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