Diane Chéné Master I Recherche Histoire de l’Art Université de Nantes Les arts

Diane Chéné Master I Recherche Histoire de l’Art Université de Nantes Les arts à l’école depuis 2000 Interventions artistiques en milieu scolaire Sous la direction de Monsieur Alain Bonnet Sommaire Introduction.................................................................................................................................3 I. La place des arts plastiques à l’école depuis 2000..............................................................6 A- Retour historique sur l’entrée des artistes à l’école......................................................6  Naissance des interventions d’artistes à l’école..........................................................6  Un tournant, le Plan Jack Lang et Catherine Tasca....................................................6 B- Place de l’éducation artistique dans les textes officiels...............................................7 C- Interventions d’artistes à l’école aujourd’hui...............................................................8  L’exemple de résidences d’artistes par le Centre Enfance Art et Langages...............8  L’exemple de l’association La Source.........................................................................9 II. Une expérience d’intervention artistique en école primaire.............................................10 A- Le projet de Mix’ Art élaboré par Cécile Guieu........................................................10  L’artiste......................................................................................................................10  L’association..............................................................................................................11  L’école........................................................................................................................12 B- Le déroulement des activités......................................................................................12  Premiers temps, présentation du projet.....................................................................13  Réalisation du projet..................................................................................................14 C- Impressions des acteurs..............................................................................................15  L’artiste......................................................................................................................16  L’enseignant...............................................................................................................18  L’élève........................................................................................................................19 D- Des textes officiels à l’expérience vécue, quelle application ?..................................21 III. Le statut social de l’artiste aujourd’hui, une nouvelle dimension : le travail auprès de l’enfant......................................................................................................................................24 A- Du statut d’artiste au statut d’intervenant artistique...................................................24 B- Le rôle incarné par l’artiste dans l’école....................................................................25  L’artiste comme figure de transmission.....................................................................25  L’art pour éduquer.....................................................................................................26 C- L’artiste, moteur d’ouverture sur le monde................................................................27 Bibliographie.............................................................................................................................28 Annexes.....................................................................................................................................32 2 Introduction « Il n'y a pas d'autre lieu que l'École pour organiser la rencontre de tous avec l'art. Il n'y a pas d'autre lieu que l'École pour instaurer de manière précoce le contact avec les œuvres. Il n'y a pas, enfin, d'autre lieu que l'École pour réduire les inégalités d'accès à l'art et à la culture. » soutenait Jack Lang lors de la conférence de presse qu’il donna le 14 décembre 2000. Avec le Plan de cinq ans pour le développement des arts et de la culture à l’école lancé en 2000, un solide partenariat est instauré entre le ministère de l’éducation nationale représenté par la figure de Jack Lang et le ministère de la culture, avec à sa tête Catherine Tasca. Ce Plan de grande envergure marque un combat déjà amorcé par le passé ; celui d’une politique en faveur de l’enseignement des arts à l’école. Si l’on se réfère au programme du ministère de l’éducation nationale, « l'éducation artistique et culturelle est indispensable à la démocratisation culturelle et à l'égalité des chances. Elle est nécessaire à la réussite d'un parcours scolaire et professionnel dans les meilleures conditions possibles. ». D’autre part, elle répond à trois objectifs : « permettre à tous les élèves de se constituer une culture personnelle riche et cohérente tout au long de leur parcours scolaire, développer et renforcer leur pratique artistique, favoriser un contact direct avec les artistes, les œuvres et les lieux d'art et de culture ». Selon la définition que propose Jack Lang à cette époque, le champ des arts inclut la musique, le chant, la danse, la littérature, le théâtre, la poésie, les arts-plastiques, le cinéma et l’audiovisuel, la photographie, l’art du goût, le design ainsi que tout ce qui relève de la notion de patrimoine soit l’architecture, les musées, l’histoire des arts, la culture scientifique et technique. La multiplicité des manifestations possibles de l’art en milieu scolaire ne permet pas de tout traiter ; aussi ai-je choisi de me concentrer sur la pratique des arts-plastiques au sens large depuis ces années-là. Les arts-plastiques1 sont une discipline concrète basée sur une approche sensible de l’ordre de l’esthétique. Ils requièrent créativité, imagination, invention et un investissement personnel fort. La pratique des arts-plastiques peut prendre des formes variées depuis le travail en aplats avec la peinture ou le dessin –notamment– jusqu’au travail en volumes impliquant des matériaux divers : bois, plastique, carton, etc. De même, souhaitant devenir professeure des écoles, je ne me consacrerai qu’à la place occupée par les arts à l’école maternelle et primaire, laissant de côté les enseignements postérieurs. L’enseignement des arts-plastiques peut être entrepris par le professeur des écoles lui- même ou depuis quelques années, prise en charge par un intervenant extérieur à l’établissement scolaire. Ces interventions au sein des classes peuvent être menées par des artistes ou des professionnels de la culture. Les premières interventions à caractère artistique remontent à 1983 sous le ministère de l’éducation nationale d’Alain Savary. Jack Lang était alors ministre de la culture et les 1 REYT Claude, Les arts plastiques à l’école, éditions Bordas Pédagogie, 2002, Paris. 3 deux ministères s’accordent autour d’un Protocole visant à « l’éveil de la sensibilité, l’ouverture sur l’environnement culturel et la formation artistique et culturelle ». Le Protocole va permettre la création de « classes culturelles » rendant possible l’entrée des artistes au sein de l’école. La participation des artistes à l’éducation des enfants dans un lieu public contribue efficacement à leur apprentissage des arts et de la culture. Avec le Plan de Jack Lang et Catherine Tasca, le rôle attribué aux artistes est renforcé. On peut, entre autres, citer les « classes à projet artistique et culturel » mises en place à cette époque, qui marquent une collaboration entre l’enseignant d’un côté, et un artiste ou un professionnel lié à la culture, de l’autre. Aujourd’hui, on constate que ces classes ont quasiment disparu. La politique éducative menée ces dernières années a préféré valoriser la qualité des offres culturelles proposées à un petit nombre d’élèves plutôt que la quantité. On ne peut pas vraiment parler de démocratisation culturelle à l’heure actuelle. Marie Lavin2, historienne de l’art, souligne que le Plan de cinq ans de Jack Lang a été critiqué par la suite ; en 2003, une circulaire de Luc Ferry stipule : « Dorénavant, il ne s’agit plus d’ajouter sans fin des nouveautés, parfois plus médiatiques qu’efficaces, mais de faire fonctionner correctement le système actuel en remédiant à ses carences et dysfonctionnements comme en valorisant et développant ses réussites ». En outre, elle déplore un « très net désinvestissement financier de l’état ». Elle parle d’un « bilan en demi-teinte » car le gouvernement insiste sur l’importance de l’éducation artistique tout en soumettant l’idée d’une prise en charge dans le cadre privé ou associatif (circulaire de l’éducation nationale de 2008). La situation inquiète quelque peu ; les textes officiels ne sont pas toujours suivis à la lettre et l’accès à la culture pour tous n’est pas encore établi. Cependant, la question de l’éducation culturelle est encore bien présente dans les esprits actuellement ; on peut citer le symposium européen et international de recherche qui a été instauré à l’initiative du ministère de la culture, alors représenté par Christine Albanel, et du ministère de l’éduction nationale avec Xavier Darcos. Le symposium a eu lieu à Paris (au Centre Georges Pompidou) en 2007 et a porté sur l’évaluation des effets de l’éducation artistique et culturelle pour les enfants et les jeunes. En outre, des initiatives de professionnels militants demeurent malgré tout ; elles peuvent être de différents types et certaines permettent la mise en place d’interventions des artistes dans les écoles. Je m’appuierai notamment sur l’expérience menée à partir de 2003 par le Centre Enfance Art et Langages, qui a permis le développement de résidences d’artistes en écoles maternelles dans la ville de Lyon et sur les travaux d’Alain Kerlan qui en ont découlé. Finalement, que nous révèle le rôle que joue l’artiste auprès de l’enfant, dans le cadre d’interventions en milieu scolaire, sur son statut dans notre société actuelle ? Dans une première partie, je considèrerai la place occupée par les arts plastiques dans les programmes des écoles depuis les années 2000 ainsi que la mise en place progressive des interventions des artistes dans les classes. A partir de l’étude des textes officiels du ministère 2 POULOT Dominique, PIRE Jean-Miguel, BONNET Alain, sous la direction de, L’éducation artistique en France –Du modèle académique et scolaire aux pratiques actuelles, XVIII-XIX siècles, Presses universitaires de Rennes, Collection art & société, 2010. Pages 329-330. 4 de l’éducation nationale, il peut être intéressant de s’attarder sur ses applications concrètes comme celle menée à Lyon par le Centre Enfance Art et Langages déjà cité. Ensuite, je m’appuierai sur un stage que j’ai réalisé cette année auprès d’une classe de primaire qui m’a permis de suivre un cycle d’interventions d’une plasticienne. Je présenterai à la fois le projet, le déroulement du stage, le ressenti de ses participants et pour finir j’établirai un parallèle avec les textes officiels. Enfin, dans une dernière partie, je tenterai de dégager les grandes lignes du statut social de ce que l’on peut appeler un artiste de nos jours. Il est marqué par une évolution : celle de l’intervention dans les écoles, qui pose la question de son apport auprès de l’enfant. Je m’interrogerai –entre autres– sur la notion de transmission, et de la place laissée à la création dans une telle dimension. Outre les nombreux textes produits par le gouvernement consultables en ligne tel que le Code de l’Education, plusieurs ouvrages ont particulièrement marqué mon étude. Je citerai Les arts à l’école –Le Plan Jack Lang et Catherine Tasca, de Pascale Lismonde, publié en 2002 aux éditions Gallimard, uploads/s3/ memoire-d-c.pdf

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