collection eupalinos série archi­ tecture et urbanisme Colin Rowe Mathématiques

collection eupalinos série archi­ tecture et urbanisme Colin Rowe Mathématiques de la villa idéale Traduit de l’anglais par Frank Straschitz Parenthèses www.editionsparentheses.com / Colin Rowe — Mathématiques de la villa idéale et autres textes / ISBN 978-2-86364-660-1 mathématiques de la villa idéale Avant-propos Colin Rowe théoricien du maniérisme moderniste par Claude Massu Paru en 1976, Mathématiques de la villa idéale et autres essais est le titre d’un recueil de neuf articles du théoricien et critique d’archi­ tecture Colin Rowe 1. Écrits entre 1947 et 1961 mais publiés pour la plupart bien après leur rédaction dans les années soixante-dix car trop à contre-courant des pensées dominantes de l’époque, ces textes étaient connus avant cette publica­ tion et circulaient largement dans les écoles d’archi­ tecture grâce à des photoco­ pies des parutions d’origine dans diverses revues. L’influence de ces textes et de la réflexion de Colin Rowe sur l’évolution de l’archi­ tecture contemporaine est réelle et décisive par bien des aspects. Colin Rowe, né en 1920 à Rotherham en Grande-Bretagne, est décédé en 1999 à Arlington (Virginie). Il fut naturalisé américain en 1984. En 1939, il entame des études d’archi­ tecture à Liverpool qu’il termine diplômé en 1945. C’est l’époque de la Seconde Guerre mondiale et Colin Rowe est un temps incorporé dans un régiment de parachutistes. À la suite d’un accident lors d’un saut, il se détourne de la pratique architecturale et s’oriente vers ­ l’histoire de l’archi­ tecture. En 1946-1947, il rédige un mémoire de maîtrise préparé au Warburg Institute, sous la direction du célèbre historien d’art Rudolf Wittkower, intitulé : Theoretical Drawings of Inigo Jones : their sources and scope [Dessins théoriques d’Inigo Jones : sources et portée]. Les dessins d’Inigo Jones sont consi­ dérés par Colin Rowe comme les préliminaires d’un traité que de fait l’architecte anglais n’a jamais écrit. Cette thèse montre dès l’origine l’intérêt de Colin Rowe pour le traitement théorique de documents visuels. C’est à cette époque, en 1947, qu’il rédige son premier article fortement influencé par la pensée de Rudolf Wittkower. Il s’agit du fameux Collection publiée avec le concours financier de la région Provence-Alpes-Côte d’ Azur. Titre original : The Mathematics of the ideal Villa and Other Essays copyright © 1982, The Massachusetts Institute of Technology, Boston copyright © 2014 Éditions Parenthèses 72, cours Julien, 13006 Marseille isbn 2-86364-660-1 / issn 1279-7650 www.editionsparentheses.com / Colin Rowe — Mathématiques de la villa idéale et autres textes / ISBN 978-2-86364-660-1 6 7 3 ​ ​ C. Rowe, F. Koetter, Collage City, Cambridge, The MIT Press, 1978 [Collage City, traduction française Kenneth Hylton, Gollion, Infolio éditions, 2005]. Voir « Roma Interrotta » in Architectural Design Profile, Londres, vol. 49, no 3-4, 1979. 4 ​ ​ A. Caragonne (ed.), As I Was saying, Recollections and Miscellaneous Essays, Cambridge, The MIT Press, 1996, 3 vol. 1 ​ ​ C. Rowe, The Mathematics of the Ideal Villa and Other Essays, Cambridge, The MIT Press, 1976. 2 ​ ​ Voir A. Caragonne, The Texas Rangers : Notes from an Architectural Underground, Cambridge, The MIT Press, 1995. Collage City et Mathématiques de la villa idéale et autres essais sont donc les deux publications majeures de Colin Rowe devenues au fil du temps des classiques de la littérature architecturale contemporaine. Rassemblés dans un ordre plus ou moins chronologique par Alexander Caragonne et publiés au MIT Press en 1996, les autres écrits et projets de Colin Rowe sont parus en trois volumes sous le titre générique As I was saying. Le premier tome, sous-titré Texas, Pre-Texas, Cambridge, porte sur la période 1951-1962. Le deuxième, Cornelliana, concerne ses activités à l’époque de son enseignement à l’Université Cornell (1962-1990). Le troisième volume, Urbanistics, est centré sur la question de l’urban design 4. Colin Rowe et l’histoire de l’art La pensée de Colin Rowe est grandement redevable à l’histoire de l’art. Cette discipline est présente d’abord dans la manière dont sont pris en compte les développements de la peinture et des arts visuels dans l’histoire de l’archi­ tecture. L’archi­ tecture chez Colin Rowe n’est pas séparable de l’évolution des arts plastiques, voire dans certains cas aussi de la littérature. Plusieurs histo­ riens d’art sont comme des références sous-jacentes à son œuvre. À la manière de l’historien tchèque du gothique Max Dvorak, l’œuvre de Colin Rowe repose avant tout sur la publication d’articles denses et influents, et non d’ouvrages. Les trois recueils de As I was saying illustre une pensée cohérente au bout du compte mais qui peut donner l’image d’une forme fragmentée et dispersée ; une pensée non systématique, à la manière d’un collage de réflexions, notion dont Colin Rowe a montré par ailleurs la pertinence dans le champ de l’urba­ nisme avec Collage City. On peut reconnaître dans les écrits de Colin Rowe une forme d’expres­ sion typique de la culture anglo-saxonne, à savoir celle de l’essay — forme relativement souple à la structuration moins charpentée qu’une disser­ tation à la française et qui épouse une pensée en train de se déployer assez libre­ ment. D’où parfois l’aspect contourné, sinueux, voire obscur de certaines pages, confusion que Colin Rowe est parfois le premier à admettre. Cette écriture « Mathématiques de la villa idéale » qui ouvre le présent recueil. Au début des années cinquante, il enseigne à l’école d’archi­ tecture de Liverpool — il y a entre autres comme étudiant James Stirling —, puis séjourne aux États-Unis à l’Uni­ versité de Yale où il fait la connaissance de l’historien Henry-Russell Hitchcock. Ce bref séjour américain est décisif puisqu’il est appelé comme enseignant à l’école d’archi­ tecture du Texas, à Austin. Cette expérience texane sera de courte durée, de 1953 à 1956, mais la présence de Colin Rowe bouleverse les habitudes pédagogiques et participe à la création d’un réseau de collègues et de disciples qui, après avoir essaimé, seront qualifiés de « Texas Rangers ». Parmi eux, on peut citer Bernhard Hoesli qui a enseigné par la suite à l’École polytechnique fédérale de Zurich, John Hejduk qui a enseigné à la Cooper Union à New York, et Robert Slutzky 2. Ils ont entre autres en commun de souligner les précédents historiques dans le travail de conception architecturale, se plaçant ainsi en rupture par rapport au modèle pédagogique moderniste hérité du Bauhaus et qui, mis en œuvre à Harvard sous la houlette de Walter Gropius, reposait sur l’absence d’enseignement de l’histoire et de la phénoménologie. À l’époque, Colin Rowe se lie avec le peintre Robert Slutzky et de leur collaboration est né le célèbre article « Transparence : littérale et phénoménale » qui fait également partie du présent recueil. Après avoir ensei­ gné à l’Université de Cambridge de 1958 à 1962, Colin Rowe entame à partir de 1962 le dernier et long volet de sa carrière universitaire en tant que professeur à la prestigieuse Université Cornell à Ithaca, dans l’état de New York. Pendant presque trente ans, jusqu’en 1990, il y enseigne et forme plusieurs générations d’architectes, critiques et théoriciens. Parmi les personnalités qu’il a influen­ cées, citons les noms de Fred Koetter, Richard Meier, Peter Eisenman ou encore Stuart Cohen, de Chicago. Ses recherches s’orientent alors plus résolument vers les problèmes de la ville et de l’urban design. Publié en 1978 et rédigé en colla­ boration avec Fred Koetter, Collage City est un résumé des thèses de Colin Rowe sur l’urbanisme, illustrées entre autres avec son fameux projet pour « Roma Interrotta 3 ». www.editionsparentheses.com / Colin Rowe — Mathématiques de la villa idéale et autres textes / ISBN 978-2-86364-660-1 8 9 5 ​ ​ E. Kaufmann, Von Ledoux bis Le Corbusier, Ursprung und Entwicklung der Autonomen Architektur, Vienne, R. Passer, 1933 [De Ledoux à Le Corbusier, origine et développement de l’archi­ tecture autonome, Paris, Éditions de la Villette, 2002]. l’œuvre d’archi­ tecture. On pourrait qualifier sa méthode de formalisme critique, c’est‑à‑dire postulant une autonomie formelle de l’archi­ tecture en même temps qu’une réflexion sur sa propre évolution formelle. Si l’on peut inscrire Colin Rowe dans une certaine généalo­ gie d’historiens d’art, il faut souligner en revanche qu’il est resté extérieur aux études sémiologiques appliquées à l’archi­ tecture qui pourtant faisaient florès dans les années soixante et 1970. La question de l’archi­ tecture comme système signifiant est absente de ses réflexions. La méthode critique de Colin Rowe La méthode de Colin Rowe est à la fois séduisante et contes­ table, et cette ambivalence a assuré l’audience de ses écrits. Colin Rowe ne peut à proprement parler être considéré comme un historien, si l’on entend par là un travail d’exploration de nouvelles sources d’archives, une vaste érudi­ tion, un objet d’étude inédit qui implique un recul chronologique, et une quête bon an mal an d’objectivité. On notera d’ailleurs dans ses écrits le nombre assez réduit de notes. Son approche relève davantage de la critique architectu­ rale lorsque celle‑ci ne se contente pas de porter des jugements de valeur, mais qu’elle ­ s’appuie dans ses conclusions sur une grande culture. Colin Rowe part de l’analyse d’une approche visuelle des édifices en éclaircissant les impressions ou les illusions d’optique uploads/s3/ p660-mathematiques-villa-ideale-rowe-extraits.pdf

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