Jean BAZAINE Jean BERTHOLLE Camille BRYEN Jean CHEVALIER ETIENNE-MARTIN Suzanne
Jean BAZAINE Jean BERTHOLLE Camille BRYEN Jean CHEVALIER ETIENNE-MARTIN Suzanne FESSY Albert GLEIZES Charlotte HENSCHEL Jean LE MOAL Albert LE NORMAND Emile MALESPINE Alfred MANESSIER Juana MULLER Camille NIOGRET Alfred RETH François STAHLY Louis THOMAS Geer VAN VELDE À la recherche de la lumière intérieure Autour de Claude Idoux Peinture-sculpture, 1940-1960 Catalogue édité à l’occasion de l’exposition Claude Idoux et ses amis A la recherche de la lumière intérieure Peinture, sculpture 1940-1960 Musée d’art et d’histoire de la Ville de Meudon 6 mai-6 juillet 2014 En couverture : Claude Idoux (1915-1990) La Source 1951. Tapisserie J.R. de Borderies, 260 x 110 cm. coll.part. Jean BAZAINE Jean BERTHOLLE Camille BRYEN Jean CHEVALIER ETIENNE-MARTIN Suzanne FESSY Albert GLEIZES Charlotte HENSCHEL Jean LE MOAL Albert LE NORMAND Emile MALESPINE Alfred MANESSIER Juana MULLER Camille NIOGRET Alfred RETH François STAHLY Louis THOMAS Geer VAN VELDE À la recherche de la lumière intérieure Autour de Claude Idoux Peinture-sculpture, 1940-1960 4 Claude Idoux et sa femme Suzanne, dans leur atelier à Fontenay aux Roses en 1950. Photo © Claudette Robin 5 La période qui suivit la fin de la guerre de 1940-1945, fut, en France, un moment de grande effervescence artistique. Après les heures sombres de l’Occupation, un impérieux besoin de liberté, une immense soif de vivre et de créer incita les artistes à remettre en question les traditions et à inventer de nouvelles formes d’expression. Grâce à l’aimable collaboration de Pierrette et Gérard Godde, ainsi que de la famille de l’artiste, le musée d’art et d’histoire peut, en ce printemps 2014, présenter un bel ensemble de peintures, de sculptures et d’œuvres graphiques conçues entre 1940 et 1960 qui constitue un panorama, certes non exhaustif mais significatif, de ces années glorieuses de l’art français. Autour des créations du peintre Claude Idoux, décédé à Meudon en 1990, se retrouvent ses amis et ses connaissances, souvent rencontrés à Lyon au cours de l’aventure du groupe Témoignage ou, plus tard, à Paris lors d’expositions communes. Les signatures les plus prestigieuses côtoient des artistes dont les hasards du temps ont estompé la mémoire, mais si cet éventail de talents est surprenant par sa diversité d’expressions et d’inspirations, il évoque pourtant avec acuité le foisonnement artistique qui éclairait alors notre pays. Cette exposition est en parfaite harmonie avec les collections permanentes du musée d’art et d’histoire qui la prolongent et la complètent dans un parcours riche en découvertes et en correspondances fécondes. Que soient ici remerciés tous ceux qui ont bien voulu contribuer à cette exposition. En premier lieu, bien entendu, Pierrette et Gérard Godde mais aussi celles et ceux, particuliers et institutions muséales, qui ont accepté de nous prêter des œuvres. Souhaitons que cette exposition permette à chacun de mieux connaître ces artistes qui firent éclore le printemps du renouveau après la stérile épreuve de la guerre et ouvrirent une voie pleine de promesses aux générations futures. Hervé MARSEILLE Sénateur-Maire de Meudon Denis LARGHERO Maire adjoint Conseiller général des Hauts-de-Seine 6 Claude Idoux (1915-1990) Blasphème ou Jardin effarouché par une apparition 1943. Huile sur toile, 84 x 58 cm. coll.part. 7 É lève des Beaux-Arts de Lyon dès 1933, il étudie la pein- ture avec Georges Décotes, élève de Gustave Moreau. Ayant décroché le premier prix de Paris, il part pour la capitale en 1936, apprend la fresque aux Beaux-Arts de Paris dans l’atelier de Nicolas Untersteller puis entre en 1937 dans l’atelier de peinture de Jean Souverbie à l’Académie Julian. Par tempérament c’est un inconditionnel de la peinture de Cézanne pour sa lumière, mais Claude Idoux découvre Braque et Picasso avec Jean Souverbie. Ce dernier lui permettra de trouver peu à peu les vrais chemins de sa personnalité. Il réfutera toute appartenance à l’étiquette « surréaliste » qui est pour lui une entité, un état valable que s’il comporte « L’esprit surréaliste », avec lequel il ne se sent pas de lien. Mais il reconnaîtra, dans le début de son œuvre, une influence du cubisme qu’il s’efforce de « poétiser » selon ses propres paroles. Son expression picturale restera très personnelle, même si elle s’intègre pleinement dans les préoccupations du groupe « Témoignage » créé par Marcel Michaud, auquel il est ratta- ché en 1941. La rencontre avec Marcel Michaud va être pour Claude Idoux une des plus importante de sa vie d’artiste. Il restera toujours très proche de lui. Ses recherches se poursuivent avec le souci du sacré où la beauté serait transportée sur le plan supérieur. Il pense que le signe, par sa puissance magique peut restituer à l’œuvre d’art sa dignité. Il se penchera sur la signification des symboles dans la chrétienté : le symbolisme des couleurs, des objets, des pla- nètes. C’est à travers cette symbolique que l’on peut décrypter le sens de certaines de ses toiles, mais pas seulement. Voilà ce qu’il écrit : « L’œuvre d’art est un support de méditation. Si toute œuvre d’art possédait en elle-même une vérité transmissible comme certaines œuvres anciennes, elle imposerait le silence. Consi- dérant la peinture comme un langage émotionnel, ma position serait : à la recherche d’un langage émotionnel. » En 1947 il fait la connaissance de l’enseignement Georges Iva- novitch Gurdjieff, qui va avoir une grande influence sur sa nou- velle approche de l’existence et la compréhension de soi-même. Son dictionnaire prendra toujours racine dans celui de la na- ture où « jardins » et « forêts » peuplent son univers intérieur. La lumière, ses irisations, ses vibrations seront aux sources de sa palette si particulière. En 1951, à l’occasion de son exposition à la galerie Mai il écrira une mise au point sur sa position en tant que peintre au tournant d’une nouvelle expression dont voici un extrait : « Il ne peut y avoir de querelle sur l’Art car aujourd’hui il n’existe plus. Si je me décide aujourd’hui à écrire cette mise au point, c’est dans le but que l’on ne continue pas à me faire dire ce que je n’ai jamais voulu dire, ou plus exactement ce que je ne peux pas dire. Je suis obligé d’insister particulièrement sur les préoccupations ésotériques que l’on m’attribue ; ce mot n’a plus aucun sens à notre époque et il ne devrait pas être permis de l’employer à tort et à travers. …Pourquoi je peins ? Parce que j’ai un jour commencé et si j’ai poursuivi mes recherches c’est parce que j’ai compris que ce métier me laissait la possibilité de me manifester à travers lui comme un artisan à travers le sien. Je n’essaye pas de tricher, je ne me préoccupe pas de savoir si c’est de la peinture ou si ça n’en est pas. Sur quel critère s’appuie-t-on pour trancher ce débat ? Je travaille, je cherche à sentir ce qui bouge, ce qui ne bouge pas, ce qui est ombre, ce qui est lumière, ce qui vit, ce qui meurt avec toute la sincérité qu’il m’est possible. » Claude Idoux (1915-1990) 8 Claude Idoux (1915-1990) Le Chalet ou Il est un serment infinissable 1940. Huile sur toile. Coll. part. Claude Idoux (1915-1990) Portrait à la couronne d’épines 1943. Huile sur toile, 52 x 40 cm. Coll. part. Claude Idoux (1915-1990) Autoportrait ou Causerie avec la lune 1943. Huile sur toile, 33 x 24,5 cm. Coll. part. Claude Idoux (1915-1990) Il est un jardin ouvrant son cœur 1942. Gouache sur papier marouflé sur bois, 62 x 47 cm Coll. part. 9 Claude Idoux (1915-1990) Prémonition ou Chaînes idylliques au sang de mon cœur 1943. Huile sur toile, 72 x 54 cm. Coll. part. 10 Claude Idoux (1915-1990) Annonce ou Annonciation 1942. Dessin, encre et crayon, 103,5 x 62,5 cm. Coll. part. 11 Claude Idoux (1915-1990) Étude Naissance de la Chrétienté 1941. Gouache sur papier, Coll. part. Claude Idoux (1915-1990) Étude sur St Jean Baptiste 1947. Crayon encre sur papier, 54 x 27 cm. Coll.part. « ... Idoux n’a pas alors craint de poursuivre sa quête dans la « solitude-amie », celle qui tient en permanence compagnie dans les profondeurs de la « forêt dite enchantée » mais qui essaye toujours de submerger. Néanmoins, à mesure que sa « liberté-intérieure » croissait, sa clairvoyance et son autonomie aussi augmentaient, lui permettant de mieux distinguer ce qui était des battements de son cœur de ceux de la forêt. Que de volonté, d’efforts, ce puzzle de soi-même a dû, de sa part exiger pour qu’il lui soit possible de discerner, à travers le miroir révélateur de la BEAUTÉ, la signification du monde des apparences, de celui de la RÉALITÉ et pour qu’enfin, le jour venu, toutes les pièces du jeu se retrouvent ajustées dans la cohérence et l’UNITÉ. » Albert Le Normand 12 Jean-Jacques Lerrant, critique d’art, écrit en 1951 à propos de cette même exposition : « Rien dans son art, qui ne soit le fruit d’une longue étude, qui n’ait été patiemment trouvé et ressenti. Au contraire des im- pétuosités à l’éloquence un peu courte, la voie difficile choisie par Idoux conduit à une profonde élaboration de soi-même en même temps que de uploads/s3/ catalogue-idoux.pdf
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- Publié le Mai 01, 2021
- Catégorie Creative Arts / Ar...
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