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© Thomas Faugeras – Service éducatif du musée Ingres – 2012-2013 Page 1 Un parcours pédagogique dans les collections du musée Ingres "Ingres copieur copié" Niveaux : collège - 4e ou 3e en histoire des arts (Thématique d'histoire des arts : "Arts, rup- tures, continuités" : "l'œuvre d'art et la tradition") et lycée (Lettres) Temps : 2 séances d'1h30 minimum Objectifs : démontrer que l'œuvre d'un artiste s'inscrit dans une histoire, une continuité, ce qui n'empêche pas cet artiste de s'affranchir de ses modèles pour développer son propre langage. « C’est en regardant les inventions des autres que l’on apprend à inventer soi-même. » Ingres "Qu'est-ce que, au fond, un peintre ? C'est un collectionneur qui veut se constituer une collection en faisant lui-même les tableaux qu'il aime chez les autres." Pablo Picasso Ingres, Autoportrait de Raphaël © Thomas Faugeras – Service éducatif du musée Ingres – 2012-2013 Page 2 Séance 1. Ingres copieur… La séance porte sur l'analyse de l'œuvre d'Ingres et sur les sources de cette œuvre. Etapes : 1. Qui était J.A.D. Ingres ? Analyse d'œuvres significatives d'Ingres au musée Ingres : a. Les Académies : Ingres dans l’atelier de David (à partir de 1797) b. Un portrait masculin (Portrait de Bartolini ou Portrait de Jean-François Gili- bert) : Ingres entre le prix de Rome (1801) et son départ à Rome en 1806 (jus- qu’en 1820) puis Florence (jusqu’en 1824) c. Son tableau Le Vœu de Louis XIII de 1824, remporte un vrai succès. d. Une peinture religieuse (Ingres parmi les docteurs) e. Une peinture inspirée de sources littéraires (Le Songe d'Ossian, Roger déli- vrant Angélique) Pour chacune de ces œuvres, les élèves sont invités à décrire puis à analyser l'œuvre suivant des modalités précisées sur place ou en classe avant la visite. Chaque analyse donne lieu à une verbalisation des élèves in situ. Ingres, Portrait de Bartolini © Thomas Faugeras – Service éducatif du musée Ingres – 2012-2013 Page 3 2. Ingres et ses sources a. L’Antiquité :  Un dessinateur fasciné par l'art de l'Antiquité. Travail d'observation à partir des dessins visibles dans les tiroirs : relever les sujets et les thèmes des sujets dessinés par Ingres faisant référence à l'Antiquité.  Une confirmation : les objets d'Ingres. Les élèves se rendent dans la "bibliothèque" d'Ingres, une salle consacrée à l'exposition de la collec- tions des "antiques" d'Ingres : plâtres, vases grecs, terres cuites… re- pérer des statuettes ayant servi à Ingres pour la réalisation de cer- taines de ses peintures (la tête de Sérapis -ou Jupiter selon les au- teurs- que tient dans sa main Bartolini ; la tête d'Homère qu'Ingres a copiée pour l'Etude d'Homère). La présence des vases grecs doit per- mettre d'expliquer que pour Ingres le dessin prime sur la couleur. Il est en cela l'héritier du néo-classicisme et de la pensée esthétique de la fin du XVIIIe siècle (Winckelmann) b. Les élèves prennent ensuite l'escalier qui les conduit dans la 1e salle du se- cond étage. Cette salle regroupe les peintures qui constituaient le fond d'ate- lier de l'artiste, légué au musée Ingres à sa mort. Les élèves sont invités à re- lever l'origine géographique de la majorité de ces œuvres (l'Italie). Cela per- met d'évoquer les séjours d'Ingres à Florence et à Rome au cours de sa car- rière. Il y retournera d’ailleurs en tant que directeur de la Villa Médicis entre 1835 et 1842. c. Dessins : Ingres et les maîtres d. De retour au 1er étage, les élèves se rendent dans la première salle ("salle du piano"). Parmi les œuvres exposées, la plupart ont un rapport à l'Italie, et sin- gulièrement au peintre Raphaël : autoportraits, madones, et même des re- liques du peintre toscan. e. L'œuvre d'Ingres porte de nombreuses traces de cette influence :  La Vierge du Vœu de Louis XIII est nettement inspirée de Raphaël (une esquisse peinte se trouve d'ailleurs dans la première salle du 1er étage)  Jésus parmi les docteurs porte également la marque de Raphaël : phy- sionomie de l'enfant Jésus et de la Vierge, coloris, composition. © Thomas Faugeras – Service éducatif du musée Ingres – 2012-2013 Page 4 3. Ingres est surtout un créateur original a. Roger délivrant Angélique : les libertés anatomiques d'Angélique ; la veine "romantique" d'un peintre étiqueté "académique" mais l’inspiration d’un texte de la Renaissance (L’Arioste, Orlando furioso) b. Un peintre très prisé de la bourgeoisie dont il fait de nombreux portraits dans lesquels la vraisemblance est parfois sacrifiée au profit des idéaux esthétiques ingresques c. L'exécution des tableaux est toujours précédée d'une multitude d'études des- sinées ou peintes comme en rendent compte plusieurs des œuvres exposées dans la salle principale du 1er étage (Etude d'Homère ; Etude pour la Tête de Boileau; étude pour Jésus parmi les docteurs ; étude pour Le Martyre de saint Symphorien). Ingres, Roger délivrant Angélique En conclusion : Ingres est un des principaux peintres du XIXe siècle, remarquable dans diffé- rents genres (portrait, peinture d'histoire, peinture religieuse), pour qui l'Antiquité, grecque principalement, et l'Italie de la Renaissance, en particulier Raphaël, constituent des idéaux esthétiques. Ce travail d'analyse devra être complété par une petite recherche biographique concernant l'artiste, qui pourra se faire pendant la visite en s'aidant de l'affichage dans les salles ou, pour ne pas alourdir le travail des élèves, en amont ou en aval de la visite au musée. © Thomas Faugeras – Service éducatif du musée Ingres – 2012-2013 Page 5 Séance 2. …Ingres copié Il s'agira de voir dans cette deuxième séance que l'œuvre d’Ingres a toujours été une source d'inspiration pour les artistes, et ce dès le XIXe siècle. Etapes : 1. Ingres et ses contemporains  Hippolyte Flandrin (1805-1864) Hippolyte Flandrin est élève d’Ingres. Après avoir obtenu le premier grand prix de Rome de peinture en 1832, il part pour la villa Médicis. Il pratique d’abord la peinture d'histoire, avant de se tourner vers la peinture religieuse. Son Jeune homme nu assis au bord de la mer peint à Rome en 1836, est une de ses œuvres les plus réputées. « Hippolyte Flandrin complétait Monsieur Ingres ; il était son côté spiritualiste, le transfor- mateur de l’idée païenne de l’enseignement du maître en idée chrétienne : plus préoccupé de l’idéalisation de la pensée que de celle de la forme même, plus amoureux du sens que de la lettre, plus saisi par le sentiment psychologique que par le sens matériel, adonné à ces vagues aspirations mystiques des âmes religieuses qui trouvent les lois de leur esthétique dans les plus profonds et les plus secrets abîmes de leurs croyances. » Charles Lahure, Histoire populaire contemporaine de la France, Hachette, Paris, t. IV, 1866, p. 412. Œuvres : Portrait d’Ambroise Thomas, 1834.(musicien et ami de Flandrin et d’Ingres) Portrait de la Comtesse de Goyon, 1853: En comparant ces œuvres aux portraits d’Ingres présents dans la salle, on relève la « ma- nière ingresque » de Flandrin (cadrage, pose, fond).  Armand Cambon (1819-1885) Armand Cambon, cousin éloigné d'Ingres, fut également son élève et un fidèle ami. Contrai- rement à son maître il réalisa de nombreux allers-retours entre sa ville natale, Montauban, et Paris où il mena une carrière de peintre. Le musée Ingres conserve bon nombre de ses tableaux. Très lié avec Ingres il joua un rôle majeur dans la décision du maître de l'Odalisque de léguer des objets d'art et quelques uns de ses tableaux à sa ville natale. Il se consacra dès 1854 à l'organisation du premier musée Ingres encore limité à une salle de l'ancien évêché. A la mort d'Ingres, il fut nommé son exécuteur testamentaire. Ainsi, le peintre eut-il la charge de l'inventaire et du classement des objets et des dessins qui font aujourd'hui la richesse des collections du musée Ingres. Œuvres : Portraits de l’artiste (escalier) Galel, 1864 (à la manière de la baigneuse de Valpinçon). © Thomas Faugeras – Service éducatif du musée Ingres – 2012-2013 Page 6 2. Ingres relu par l’art contemporain Salle Ingres et les modernes La salle "Ingres et les modernes", la dernière du rez-de-chaussée, rassemble des œuvres d'artistes des XXe et XXIe siècles qui ont été exposés lors de la grande exposition "Ingres et les modernes" de 2009. Les raisons qui expliquent l’intérêt des peintres modernes et contemporains pour l’œuvre d’Ingres sont multiples et les "hommages" plus ou moins respectueux envers le maître mon- talbanais. Pour la plupart des artistes, il s'agit davantage de faire référence à des œuvres en particulier (et souvent les plus connues : l'Odalisque très souvent, Monsieur Bertin, le Bain turc) que de payer un tribut artistique à un maître vénéré. S’exerce ici l’art de l’emprunt et du détournement (voir annexe). L'approche de ces œuvres peut se faire en fonction du type d'"hommage" rendu par ces ar- tistes à leur aîné. Quelques exemples :  le motif obsédant (Cueco)  la citation (Duchein, Essaydi)  la subversion (Picasso, Pascal Lièvre – vidéo)  l'actualisation (Gilje)  le détournement (Raynaud, An, Abe, Lallemand, Gorrilla girls)  l'hommage (Pignon-Ernest) ou bien en uploads/s3/ ingres-copieur-copie-un-parcours-pedagogique-dans-les-collections-du-musee-ingres.pdf

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