Accès aux Epi : Cours de philosophie générale L2 sur la forme, à l’aide de la c
Accès aux Epi : Cours de philosophie générale L2 sur la forme, à l’aide de la clé “Forme” . Henri.Peiffer@unive-paris1.fr Bibliographie : Platon, Parménide/ Aristote, Métaphysique Zeta, Physique Livres I et II/ Kant, Critique de la raison pure, Esthétique transcendantale, Critique de la faculté de juger, Analytique du Beau 5/11 Quel lien y a-t-il entre forme et intelligibilité ? (Réflexion claire et argumentée) Introduction : Il s’agit d’un concept important en métaphysique , en logique, en éthique, en esthétique, en philosophie morale (forme de l’impératif catégorique = l’action doit obéir à cette forme), (Max Scheler, le formalisme en éthique). La forme est caractérisée par une omniprésence et une indétermination. Chez Descartes l’on trouve la dialectique entre la réalité formelle et la réalité objective où celle-ci est au-dessus de celle-là. En outre, le concept de forme est équivoque : il peut signifier l’aspect, la figure, l’apparence, l’essence, la structure, Gestalt ou bien le scheme. On peut donc se demander s’il y a une inconsistance du concept de forme. Néanmoins la forme détient un primat qui lui rend une consistance. quand elle est alliée à la matière (hylémorphique) ou bien avec le fond, le contenu, la couleur. “querelle du coloris” “ La couleur dépend de ce fait de la matière et par conséquent est moins noble que le dessin qui relève de l’esprit “ Le Brun “Le dessin, père de nos trois arts, l’architecture la sculpture et la peinture, procédant de l’esprit tire de nombreuses choses un jugement universel, une forme ou idée de tous les éléments de la nature ; c’est pourquoi il connaît non seulement pour les corps humains et les animaux mais aussi pour les plantes, la proportion du tout et des ses parties, et des parties entre elles. Et comme de cette connaissance naît un certain concept et jugement qui se forme dans l’esprit puis s’exprime par le dessin on peut en conclure que ce dessin n’est que l’expression apparente du concept présent dans l’âme” La supériorité ontologique de la forme sur la matière montre que la forme se pose du côté de la vérité tandis que l'apparence se rapproche du mensonge et de la tromperie. Contre ça, les coloristes et notamment Roger des Lisles vont défendre la couleur en peinture : la couleur est la différence spécifique de la peinture. Dans cette querelle, l’intérêt philosophique est le primat spontané de la forme. Anoblir cette activité qu’est la peinture se fait donc à partir de sa composition formelle. La matérialité de la peinture est mise à l’écart et gagne en importance peu à peu au sein de cet art. Il faut donc interroger ce primat qui mène à une dévalorisation de la matière. Il y a donc un parallélisme entre la forme et l’idée parmi le domaine de la peinture. Ce lien étroit est résumé par le mot “dessein” qui désigne le projet intellectuel et le “jet” que sont les contours des figures. La forme est l’instrument par lequel la visibilité s’inscrit dans le tableau. Ce n’est donc que par la forme que l’intelligibilité de la peinture est possible. Pourquoi y a-t-il donc un tel lien entre forme et idée ? Et n’est-ce pas la marque d’un idéalisme latent que cette primauté de la forme relativement à la matière, où la pensée est maîtresse. La philosophie accorderait donc un tel primat en raison de sa constitution propre. La matière serait donc opposément ce qui résiste à la pensée. L’extériorité propre à la matière par exemple chez Kant est absolument réduite, transformée de sorte à ce qu’elle soit saisissable. Pourquoi cette opposition si importante en philosophie entre forme et matière ? Peut-on détacher la notion de forme de son entente idéaliste ? Il s’agira de comprendre dans ce concept de forme peut amener à le rapprocher de l’idéalisme et de l'intelligibilité (Platon), puis voire comment la forme sera opposée à la matière dans la pensée hylémorphique (Aristote) et enfin si la forme en tant qu’elle est du côté de l’idée, de l’intelligibilité ne se résumerait pas simplement à une réalité mentale et subjectivée par les modernes (Kant). Podcast 1 La forme se regroupe en trois dimensions : une figure spatiale, définition ou caractéristique et modèle ou norme. Le premier sens donné à la forme est “l’ensemble des contours d’un objet ou d’un être” qui insiste sur l’idée de contour et de limite. Platon n’a donc nullement ignoré cette définition de la forme quoiqu’il l’a utilisée de manière métaphysique. Les écrits de jeunesse de Platon sont les dialogues socratiques dans lesquels la pensée de son maître est supposée être restituée plus ou moins authentiquement. Au contraire, les écrits de la maturité font apparaître indépendamment de la pensée de Socrate une théorie des formes propre à Platon. Enfin, apparaissent les dialogues de vieillesse où la théorie des formes est mise en péril et modifiée. Le Ménon réside entre les deux premières périodes et contient une élaboration de la théorie des formes. La question centrale y est celle de la définition, de l’unité. La théorie des formes de Platon viendra donc répondre à ce dialogue aporétique. Socrate va en effet y proposer deux définitions de la forme spatiale : ce qui s’accompagne toujours de la couleur (qui ne satisfait pas Ménon) , ce à quoi il ajoute qu’elle est le terme d’un solide (limite). Cette définition renvoie effectivement à la définition ordinaire (skema). Se pose donc la question de la manière dont s’opère la transition du sens ordinaire au sens métaphysique de la forme. Cette transition s’effectue assez facilement par le moyen d’un certain nombre de glissements sémantiques. Les contours et les limites empiriques peuvent facilement évoquer les limites caractéristiques, ontologiques. Ce qui me permet de reconnaître un manteau est sa forme et ce qui me permet de reconnaître ce qu’il est est sa forme intelligible, voire son essence. Le terme grec Eidos possède trois acceptions qui traduisent directement cette transition sémantique. En effet il signifie premièrement l’image puis la caractéristique essentielle et enfin l’espèce (que l’on retrouve entre autres chez Aristote). Cette polysémie n’est pas propre à la philosophie mais appartient directement à la langue grecque (cf. Platon, les formes intelligibles). Ces trois significations sont donc liées unes par unes et explicitent de cette façon le lien que l’on peut opérer entre la forme sensible et la forme intelligible ou ontologique. La caractéristique d’une chose est ce qui précisément permet de la ranger au sein d’une espèce. Dans les histoires d’Hérodote, on retrouve un passage consacré aux lydiens “ c’est ainsi que l’on aurait inventé le jeu de dé le jeu d’osselet et les autres formes (eideias) de jeu “ . Cette suite de glissements sémantiques n’est pas non plus idiosyncrasique à la langue grecque puisqu’on la retrouve en français aujourd’hui. Le deuxième sens du mot forme est celui de l’apparence extérieure donnant à un objet ou à un être sa spécificité. Enfin, “le trésor de la langue française” définit la forme comme “l’ensemble des traits caractéristiques qui permettent à une réalité concrète ou abstraite d’être reconnue” . Le vocabulaire de la reconnaissance au sein même de la définition de la forme comme contours explicite une dimension épistémique. Le terme même de définition ou de détermination renvoie à la finition, au terme de l’objet et donc à une délimitation caractéristique tracée par la pensée qui permettent de séparer les objets divers. Le sens de forme comme espèce se reflète aussi en français lorsque l’on parle par exemple de forme de gouvernement qui uni l’individuel dans la manifestation à l’universel dans l’entendement. Pour conclure, la réflexion sur ces différents sens permet d’obtenir deux sens principaux que sont donc l’aspect sensible et la somme des traits caractéristiques. La troisième dimension de la notion de forme est celle du modèle et de la norme qui se rapproche de la définition platonicienne. Cours 1 Nous nous sommes donc intéressés aux différentes significations du terme de forme, à savoir comme figure sensible et comme aspect caractéristique. Nous allons à présent porter notre intérêt sur le troisième sens de la forme qu’est celui du modèle à imiter et à reproduire que l’on peut trouver chez Platon. En effet, en poterie il est question de modeler une forme ou bien encore la coupe vestimentaire ou capillaire. Ces exemples suggèrent qu’il y a dans la notion de forme une dimension normative à laquelle il s’agit de conformer quelque chose (d’où la proximité entre la cause formelle et la cause finale). C’est pour cette raison que Platon utilise le terme de forme qu’il définit comme des modèles, des paradigmes dont les sensibles sont des copies. La forme en tant que norme a donc un rapport que l’on pourrait qualifier d’intuitif avec la forme sensible. Qu’est-ce donc que le contraire ou du moins l’absence de forme, l’informe ? Le gribouillage le plus enfantin détient quoique l’on en dise une forme. L’informe est défini comme ce qui n’a pas de forme nette déterminée, reconnaissable. Ainsi le gribouillage en fonction des deux acceptions détient une forme dans l’absolu mais n’en détient pas dans uploads/s3/ philo-generale-s3-la-forme.pdf
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- Publié le Jan 12, 2022
- Catégorie Creative Arts / Ar...
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