LANGUES SPECIALISEES La structure lexicale Chaque vocabulaire spécialisé n'est
LANGUES SPECIALISEES La structure lexicale Chaque vocabulaire spécialisé n'est qu'un échantillon du lexique général;ce dernier, formé d'un nombre fini mais en même temps illimité (car susceptible d'enricihissements ou d'appauvrissements) de termes ne saurait être connu qu'à travers des vocabulaires spécialisés. Entre les lexiques spécialisés (scientifiques et techniques) et le lexique usuel il n'y a pas de cloison étanche. Lexique technique et lexique scientifique ne se confondent pas. Le lexique technique est propre aux spécialités considérées en elles-mêmes, surtout au stade des manipulations et de l'application pratique. Il comprend notamment les nomenclatures. Le lexique scientifique général est commun à toutes les spécialités. Il sert à exprimer les notions élémentaires dont elles ont toutes également besoin et les opérations intellectuelles que suppose toute démarche méthodique de la pensée. Les termes du lexique scientifique général sont porteurs d'une information plus largement utilisable, mais moins complète et moins précise que celle qui est véhiculée par les termes du lexique technique. Les mots scientifiques généraux ont une compréhension plus réduite que les mots techniques mais leur extension est supérieure. Selon leur degré de spécificité, les termes ci-dessous se laissent qualifier de la manière suivante: - flux – terme du lexique scientifique - flux magnétique – terme sémi-spécifique - flux magnétique à travers une surface – terme du lexique technique Les termes spécialisés sont souvent empruntés au lexique général et rédéfinis en vue de leur utilisation dans tel ou tel domaine particulier. On pratique, dans ce cas, la désignation par analogie: - les dents/~d'une roue/~d'un engrenage/~d/un pignon 1 Dès qu'ils ont été introduits dans un domaine spécialisé, les termes empruntés au lexique usuel commencent à vivre d'une vie autonome et il devient parfois très difficile de trouver un lien de parenté entre leur sens premier et le(s) sens spécialisé(s) nouvellement acquis. Les lexiques spécialisés fournissent à leur tour à la langue générale un grand nombre de termes: faire le point; point de mire; les données du problème, être au point mort, etc. a. Les lexiques techniques comprennent surtout des nomenclatures: - noms de corps et de produits: câbles coaxiaux, abscisse, carte perforée, etc. - noms d'appareils, de machines, d'outils: broche, burin, meule profilée, câbleuse métalique tubulaire; - noms d'opérations propres à la réalisation d'expériences, à l'execution de travaux: écrêtage, étincellage, raccordement, usinage par électro-fusion; Les lexiques techniques ont donc un caractère plutôt concret; la langue est appelée à remplir surtout une fonction de désignation. b. Le lexique scientifique général comprend: - des termes désignant ce qu'on pourrait appeler "des actes de pensée": admettre une hypothèse, établir (un rapport, un diagnostique), mettre (en facteur, en évidence) - des opérations: accroissement, ajustement, allongement, traitement; - phénomènes: croissance, déhiscence; - catégories de la pensée: espace, temps; - concepts: valeur, évolution; - notions scientifiques fondamentales: base, mouvement, foyer L'origine des mots employés dans les langues de spécialité: - "français" (hérités du latin): raison, mesure, état; - "savants" (repris au latin): mensuel; - formés par dérivation suffixale et préfixale, les suffixes et les préfixes étant: - propres au français: atterrissage, dégorgeoir; 2 - d'origine savante (grecque ou latine): hypertension, infrastructure; - mots formés par composition à partir de MLB: - d'origine française: loi-cadre; - d'origine savante: macrophage, photothérapie; - d'origine française et savante gréco-latine: microclimat, bureaucratie. - emprunts aux langues étrangères (surtout à l'anglais): radar, management, basket; - mots ressortis par l'intermédiaire de l'anglais: nuisance; - mots calqués sur des termes d'origine étrangère: libre-échange>free trade Le français trouve des équivalents pour remplacer certains termes anglo-saxons: - le calque: tracking radar<radar de poursuite; swelling nozzle<braquage de tuyère; - substitution de suffixes: cracking<craquage; - définition du terme anglais: living room<salle de séjour; - remplacement du mot anglais par un terme français lui correspondant sémantiquement: slowing<ralentissement; La dérivation lexicale dans les langues de spécialité Les principales voies de création de mots nouveaux, appelées traditionnellement préfixation, suffixation, composition, constituent en réalité les 3 formes distinctes d'un seul et même processus de nature syntaxique: la dérivation lexicale. L'élément commun en vertu duquel on regroupe les 3 formes dans un processus unique est la structure phrastique de base (SPhB) qui constitue chaque fois le point de départ du cycle dérivationnel. La SPhB est du type de la relation prédicative fondamentale entre un GN et un GV comportant les variantes GN+GV – GN1+GV (V+GN2) - GN+GV (est+Adj.) Les transformations, ainsi que le modèle syntaxique de la Ph de départ peuvent orienter l'unité lexicale dérivée vers la classe des substantifs, adjectifs ou verbes. 3 Cette orientation est parachevée par l'intervention de telle ou telle catégorie d'opérateurs: l'opérateur DE en corrélation avec un élément suffixal ou l'opérateur QUI en corrélation avec un élément préfixal. L'une des voies de dérivation lexicale à randement très élevé dans les langues de spécialité est la suffixation. On distingue dérivation suffixale de type paradygmatique et syntagmatique. La dérivation suffixale paradigmatique est un processus au cours duquel, appliquant à un adjectif, verbe ou substantif l'une des procédures transformationnelles (nominalisation, adjectivisation, verbalisation) on obtient des formations qui appartiennent à une classe grammaticale autre que la classe du morphème lexical générateur; la dérivation de ce type implique nécessairement l'intervention d'un opérateur suffixal: il faut initialiser la mémoire l'initialisation DE la mémoire Le résultat d\un premier cycle transformationnel peut être insérré dans une autre Ph matrice et réintroduit dans le processus dérivationnel. On forme ainsi des paradigmes de dérivés. A. Le paradigme lexical à base verbale Il comprend des formes de nominalisation et d'adjectivisation. a. formes lexicales de nominalisation Les verbes peuvent être employés comme MLB pour la nominalisation de: - action / résultat de l;action - agent - instrument - lieu où s'exerce l'activité indiquée par le verbe Action / résultat de l'action La Ph prédicatice de base qui sous-tend les dérivés en –AGE, -MENT, -TION/ATION est soumise à la passivisation: 4 On modélise les boîtiers / les boîtiers sont modélisés / la modélisation des boîtiers Les linguistes ont formulé des règles morphophonologiques qui rendent compte des correspondances s'établissant entre la substance morphologique de tel opérateur suffixal et la structure phonologique du MLB sur lequel il opère. Les dérivés obtenus à l'aide d'opérateurs suffixaux dont la substance phonique se manifeste sous une forme réduite (é, i) impliquent une opération de relativisation Structures courantes en langues de spécialité 1.S+Adj.> béton céllulaire Il arrive que l'adjectif soit placé avant, étant monosyllabique: carte à grande échelle virage à faible rayon ouvrage de basse chute 2. S+Prép.+S Ces unités peuvent être groupées en plusieurs catégories, le déterminant pouvant exprimer: a. la destination – fer à béton, engin de lavage b. l'élément accompagnant: buldozer à lame c. l'élément caractéristique – rivet à tête noyée d. le moyen, l'agent – stabilisation à la chaux e. le matériel – fondation en béton f. la forme – fer en équerre Ces unités peuvent recevoir des expansions au niveau du 1e ou du 2e élément: débit horaire – débit horaire maximum drague à benne – drague à benne preneuse L'une des conditions qui limitent cette dérivation est la capacité humaine de mémoriser. 5 La syntaxe de la phrase Le discours scientifique et technique n'a pas de syntaxe propre. On remarque: - la tendance vers l'objectivité, ce qui entraîne la disparition des procédés servant à l'epression d'un sentiment ou d'une appréciation subjective. - les propositions énonciatives, par lesquelles on communique quelque chose, sont prépondérentes, tandis que les exclamatives sont exclues. Il existe deux types d'interrogations: l'interrogation indirecte: On peut demander si la trilatération l'emportera sur la triangulation l'interrogation rhétorique: La consommation d'énergie peut-elle être diminuée? - la tendance vers l'expression impersonnelle mène à la suppression de toute référence explicite au sujet animé>disparition quasi-totale des Iere et IIeme personnes. Si le sujet humain est indispensable, il se présente presque toujours sous la forme ON: On a été amené à ne pas choisir cette solution. On préfères les constructions impersonnelles et nominales, qui ne précisent pas la personne: Il faut refroidir le matériau. Ne pas essayer d'accélérer les travaux. - la simplification de la temporalité par l'emploi du présent à valeur générique; - l'articulation rigoureuse au niveau phrastique et transphrastique; - la préférence pour certains procédés de transformations, tels: a. la réduction de la relative: Le pont est suspendu au moyen des haubans qui reportent.../ ...reportant b. la réductions des circonstancielles par l'emploi nominal de l'infintif, du gérondif et du participe: 6 Avant que le béton soit mis.../Avant la mise du béton... La sélection d'un énoncé ou d'un autre n'est pas due à des raisons affectives, mais aux restrictions sémantiques contextuelles (éviter la répétition) et à la préoccupation que l'information arrive au récepteur. Grammaire commune /vs/ Grammaire spécialisée Le français spécialisé possède une grammaire essentiellement sélective, caractérisée par des schémas syntaxiques préférentiels ou par des schémas contraignants. Les divers éléments linguistiques appartenant aux diverses zones fonctionnelles ( langue commune – langue de spécialité de spécificité faible ou moyenne – langue de spécialité de haute spécificité) se trouvent en distribution défective, car ils présentent des aires de répartition communes et des aires divergentes. Les divergences de structuration grammaticale se manifestent au niveau de l'unité syntaxique de rang supérieur – phrase complexe uploads/s3/ structures-courantes-en-langues-de-specialite.pdf
Documents similaires










-
86
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Dec 21, 2021
- Catégorie Creative Arts / Ar...
- Langue French
- Taille du fichier 0.1170MB