printemps-été 2010 2 Supplément au n° 989. Ne peut être vendu séparément. 1 Mod

printemps-été 2010 2 Supplément au n° 989. Ne peut être vendu séparément. 1 Mode gothique 2 Style surélevé 3 Blog glamour 4 Médias rebelles 5 Look tatoué 6 Disco underground 7 Esthétique débridé 8 Esthétique coloré 9 Militantisme résistants 10 Voyage bien lunés 11 Architecture flottant 12 Architecture sudiste 13 Techno rétrosexuel 14 Sexe orgasmique 15 Identité latina 16 Mode de vie sabbatique 17 Techno pratique 18 Rockart interactif 19 Techno béni 20 Société économique 21 Ecologie infinies 22 Religion croyants 23 Science visuel 24 Science saturé 25 Sexe jouissif 26 Futurisme iconoclaste 27 Design épuré 28 Techno déconnectés 29 Mode inspiré 30 Mode arte povera 31 Sports hybride 32 Tourisme minimaliste Sous la plage, les pépites. Alors oui, bien sûr, cela brille moins qu’avant. C’en est fini des paillettes et des montres en diamants… Le bling-bling n’est qu’un très vieux souvenir, tout comme le porno chic ou le glamour. Désormais la tendance est post-crise, post-Kyoto, post-fièvre Obama. Autrement dit, plus tendre et solidaire, plus soucieuse de l’environnement, plus métissée. Au fil des lectures du semestre, l’équipe de journalistes de Courrier international a ainsi repéré des nouveautés, des indices, des amorces de mouvement. Parfois, c’est anecdotique et sans prétention. Parfois, c’est plus sérieux. Des yeux des Chinoises aux “erroristes” turcs, du slow sex aux hôtels zéro étoile, sans oublier Dieu, dont le sociologue John Gray nous dit qu’Il pourrait bien revenir, les ten- dances 2009-2010 sont éclectiques. Rien n’interdit de les tester… avec modéra- tion. Ou du moins de les percevoir. Car, la cinéaste Catherine Breillat l’avait remarqué un jour, “les temps changent. On ne sait pas quand, mais c’est toujours avant qu’on s’en aperçoive. ” Philippe Thureau-Dangin mode Bebeto Matthews/AP/Sipa Elles sont sœurs, californiennes, sophisti- quées et délicieusement déjantées. Kate et Laura Mulleavy ont imposé leur univers créatif au gotha de la mode en à peine quelques années, sous la marque Rodarte. La boutique Colette, à Paris, a présenté leurs créations dès la première collection, en 2005. Et, à l’occasion de la Semaine de la mode à Paris, en ce mois d’octobre 2009, Rodarte est à l’honneur chez Colette : vête- ments de la marque, bijoux créés par la mère des deux sœurs, mais aussi objets choisis par le duo, dont une sélection de CD et de DVD – notamment des films d’horreur. Car le thème du défilé printemps-été 2010 de Rodarte a procuré de délicieux frissons aux critiques new-yorkais, en septembre dernier : une solennelle armée de l’ombre parcourait un décor de vallée de la Mort. Mi-femmes mi-condors, les créatures aux ailes coutu- rées de dentelles, de cuir, de soie, aux robes en lambeaux, au corps marbré de tatouages tribaux incarnaient une “inquiétante étran- geté” – à connotation freudienne. La chro- niqueuse du New York Times, Suzy Menkes était sous le charme d’une création “intense et spectaculaire”, où des “couleurs bizarres, mêlées à des éclaboussures de sang, un entrelacs de fils de Nylon et de fibres de laine sug- gèrent une nature des plus sauvage”. L’origi- nalité du style et la qualité des matières, tra- vaillées de façon artisanale, ont séduit nombre de célébrités depuis les débuts de Rodarte. Ainsi Michelle Obama a-t-elle choisi une robe Rodarte pour recevoir la reine Rania de Jordanie à la Maison-Blanche, en avril dernier. 1 Oiseaux de nuit Même Michelle Obama est tombée sous le charme des créations Rodarte. Kate et Laura, les deux sœurs fondatrices de la marque, imposent leur vision de la femme – sombre et tourmentée. gothique Horacio Salinas/Trunk Archive/PhotoSenso 5 radio style Au Royaume-Uni, une campagne orchestrée par les syndicats et les podologues veut en finir avec les talons hauts. Polémique garantie. 2 THE INDEPENDENT Londres Rares sont les femmes qui résistent à l’allure que procure une paire de talons hauts. Tout aussi rares sont les hommes qui demeurent insensibles à leurs effets. Et pour cause, les talons font basculer le bassin et ressortir les fesses, affinent les mollets, al- longent les jambes en épurant leurs lignes, bref, ils accentuent les courbes naturelles des femmes – avant même qu’elles aient fait un pas. Mais les attraits des talons ai- guilles semblent laisser de marbre les délégués du Trades Union Congress (TUC), la Confédération britannique des syndicats, qui a récemment exhorté les employeurs à lutter contre les risques du port de talons hauts sur le lieu de travail. Les intervenants du TUC ont qualifié ces souliers d’objets sexistes, soutenant qu’ils occasion- nent de graves problèmes de santé et coûtent des millions de journées d’absence au travail. Ces coupables escarpins devraient être “rem- placés par des chaussures adaptées et confortables”. Ces déclarations syndicales ont suscité les critiques de femmes d’affaires et de responsables politiques. Ainsi Karren Brady, directrice du club de football de Birmingham, a-t-elle déclaré qu’elle préférerait qu’on la prive de son ordinateur portable plutôt que de ses escarpins. Une députée conservatrice, Nadine Dorries, estime pour sa part que les syndicats s’abaissent à discuter d’affaires bien triviales. “Je mesure 1,61 m et j’ai besoin de chaque centimètre de mes Louboutin pour regar- der mes collègues masculins dans les yeux. ” Et de conclure : “Si les talons hauts étaient bannis de W estminster [palais du Parlement], nul ne par- viendrait plus à me trouver. ” De son côté, la Société britannique des po- dologues et des pédicures, qui mène aussi campagne, assure qu’il ne s’agit pas de pros- crire les talons aiguilles. “Cette motion ne vise pas à dire aux femmes ce qu’elles doivent faire, mais à leur permettre de choisir”, souligne sa porte-parole Lorraine Jones.“Qu’en est-il des femmes qui n’ont pas le choix, comme les ven- A bas les talons ! deuses et les hôtesses de l’air ? Elles restent debout toute la journée et leurs employeurs estiment qu’en vertu du code vestimentaire du métier elles sont te- nues de porter des talons. ” L. Jones poursuit : “Ce n’est pas une question triviale. Nous ne voulons pas interdire les talons, mais les femmes devraient avoir la possibilité de porter des chaussures plus confortables, meilleures pour leur santé.” Selon les pédicures, les talons hauts accroissent la pression sur la plante des pieds, sur les hanches et sur les genoux. Et avec l’âge les femmes ont deux fois plus de risques que les hommes de développer de l’arthrose au niveau du genou. De plus, le port de talons peut provoquer des problèmes divers – nerfs comprimés, cors et douleurs au talon – et entraîner des dégradations à long terme telles que des orteils en marteau, des oignons, des douleurs aux genoux et dans le dos, ainsi qu’une réduction des tendons d’Achille. Une étude de la Société britannique des podo- logues et des pédicures publiée début sep- tembre montre que quatre femmes sur dix reconnaissent porter des chaussures qui ne sont pas vraiment à leur pied pour la seule raison qu’elles sont à la mode. Mary Turner, du syndicat GMB [spécialisé dans les conditions de travail], soutient que le TUC a soulevé une “ques- tion importante” concernant le droit des femmes et critique Nadine Dorries, qui laisse entendre qu’une femme doit être sexy pour être remarquée. “Si les hommes de petite taille devaient porter des chaussures à plate- forme pour aller travailler chaque jour, l’opinion publique crierait au scandale. Il s’agit du droit de choisir”, confie Mary Turner. Ces propos ont suscité une vive réaction de la part de la députée, qui a posté sur son blog des photos des deux dernières paires de chaussures dont elle a fait l’acquisition. “J’applaudis la Société des podologues et des pédicures pour avoir souligné l’existence de ces dangers, écrit-elle. T outefois, je lui demande à présent avec le plus grand respect de laisser chaque femme de ce pays décider si elle portera des chaus- sures à talons ou non pour aller travailler. ” Et de conclure : “Les hommes ont l’instinct de tueur. Nous, nous avons des talons de tueuses. Si vous voulez savoir comment ça marche, essayez donc de nous les prendre. ” Michael Savage surélevé 6 blog 3 Grâce à leurs blogs, des adolescentes démarrent une carrière de stylistes ou de jour- nalistes dont elles n’auraient pas osé rêver. vail à plein temps”, explique Avie, rédactrice en chef, qui fait également office de styliste pour le magazine, dont le 24e numéro vient d’être publié et qui édite une version en anglais. DirrtyGlam et les autres blogs et sites communautaires consacrés à la mode, comme TeenUgly, un réseau de blogs installé aux Etats-Unis, ou les blogs Style Bubble (Lon- dres) et Cherry Blossom Girl (Paris), offrent aujourd’hui aux jeunes un moyen de faire leurs armes très tôt dans le journalisme et à certains de se faire une place dans le secteur notoirement concurrentiel de la mode. “Les publications traditionnelles apprennent à s’adapter à cette nouvelle force”, explique Géraldine Dormoy, rédactrice mode pour le site Internet du magazine français L ’Express. Agée d’un peu plus de 30 ans, Géraldine a vogué aux deux extrêmes de l’éventail des médias spécialisés dans le secteur : elle a créé le blog Café Mode il y a uploads/s3/ sup-mag989.pdf

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