Bibliothèque nationale de France direction des collections département Littérat

Bibliothèque nationale de France direction des collections département Littérature et art Mai 2010 LA « CUISINE DU PEINTRE » : MATERIAUX, TECHNIQUES, ESPACE, COULEUR… BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE « Le peintre doit tenir compte de dix considérations pour conduire son œuvre à bonne fin, à savoir : lumière, ténèbres, couleurs, volume, figure, emplacement, distance, proximité, mouvement et repos. » Léonard de Vinci - Le parallèle des arts La peinture, comme les autres arts, est un langage. Elle dispose de moyens, elle utilise des matériaux, des techniques, un vocabulaire pictural : dessin (lignes, points, formes, rythmes, …), espace (composition, proportions, perspective…), couleur, ombre et lumière,… Le peintre, devant sa toile (ou tout autre support) utilise ces moyens pour trouver une solution plastique susceptible de transmettre son intention, traduire la conception du monde de son époque. Certes, on ne peut réduire la peinture à une pratique savante, et l’histoire de l’art, l’esthétique et l’ensemble de la réflexion sur l’art, ont longtemps abordé essentiellement les formes, les écoles, les styles, l’intention, la philosophie…,laissant de côté matériaux et techniques, les artistes revendiquant souvent eux-mêmes l’effacement des phases d’élaboration de l’œuvre. Cette bibliographie se propose d’aborder la dimension matérielle et artisanale de la peinture occidentale et de se rapprocher du peintre afin de suivre au plus près le cheminement méthodique de son travail. Des sources écrites contemporaines des œuvres nous renseignent. Les écrits évoquant la technique des artistes sont principalement de deux types. Au Moyen Âge, les livres de recettes d’atelier se consacrent véritablement à la “cuisine” (supports, pigments, liants…). A partir de la Renaissance, certains artistes (Vasari, Léonard de Vinci, Alberti…) se font théoriciens : ils proposent un système organisé et cohérent de leur art. Ces ouvrages de théorie des peintres, qui ont des fonctions différentes selon les époques (enseignement purement technique, ou manifestes philosophico-politico-esthétiques…) souhaitent assurer à la peinture un statut intellectuel comparable à celui de la poésie (« Ut pictura poesis »). Cependant des éléments techniques sont mêlés à ces théories et elles révèlent donc néanmoins aussi l’activité créatrice elle-même. Ce développement de la théorie est lié à celui des académies. En France, les conférences de l’Académie royale de peinture et de sculpture sont l’occasion de mise en forme par les artistes d’un enseignement théorique. A partir de l’époque romantique, l’art n’est plus conçu comme imitation mais comme expression, et les peintres prennent alors conscience d’une problématique spécifiquement picturale de leur art. De même au sein du Bauhaus au début du XXe siècle, les cours à la fois théoriques et pratiques de Klee, Kandinsky, Itten… joueront un rôle très important en posant de façon nouvelle le rapport des moyens techniques, des signes picturaux et du sens. A ces deux catégories d’écrits, traités et théories, on peut ajouter d’autres écrits d’artistes, journaux, notes, correspondances…qui, de manière moins structurée, livrent des éléments sur le travail du peintre. L’atelier est le lieu de travail du peintre (travail de fabrication des matériaux et de réalisation des œuvres), il contient les outils et matériaux, de la documentation, permet de faire poser les modèles. Il est longtemps une véritable entreprise employant de nombreuses personnes, et un lieu d’activité économique. Ces considérations pratiques et économiques ne sauraient être sans influence sur la technique de l’artiste. D’autres artistes, quittant l’atelier, s’aventurent dans la nature, et leur travail de plein air inaugure une nouvelle manière de peindre. Le métier du peintre repose tout d’abord sur la connaissance des techniques du dessin et de la peinture. Le dessin, instrument d’investigation et de représentation du monde, qui peut être conçu comme une œuvre indépendante, est aussi une technique préparatoire à l’œuvre peinte et permet donc d’appréhender la maturation de celle-ci. Les techniques de la peinture reposent sur diverses combinaisons de cinq composants indispensables : support, enduit, pigments broyés, liant enrobant ces pigments, et enfin diluant pour étendre et dissoudre. L’emploi par l’artiste de telle ou telle technique est fonction de l’époque, du stade d’achèvement de l’œuvre, des courants esthétiques et stylistiques, ou de l’effet plastique recherché … Il en de même pour l’utilisation des composants graphiques (ligne, hachures, tache…) et picturaux (touches, aplats, effet lisse, empâtements …) La technique choisie ou subie joue donc un rôle essentiel, elle régit en effet une partie de l’expression de l’œuvre. 1 Le peintre se trouve aussi face à un espace défini qu’il doit organiser. On désigne par le mot composition, l’ensemble des moyens essentiellement graphiques qui vont lui permettre de tirer parti de la surface, hiérarchiser, disposer les éléments en pyramide, en frise…, créer des axes directeurs, ménager des vides, des silences, clore la peinture sur elle-même ou l’ouvrir par décentrement, choisir l’échelle respective des motifs… A la Renaissance, dont la grande ambition est d’allier art et science, les choix de composition s’appuient sur des théories mathématiques qui règlent des rapports harmoniques (nombre d’or, réflexions sur les proportions du corps humain…). De plus, rompant avec la représentation médiévale de l’espace compris comme un univers conceptuel, la peinture désormais conçue comme un trompe l’œil, une « fenêtre ouverte » (Alberti) cherchera pendant six siècles (du XIVe à la fin du XIXe), en se réglant sur le regard de l’homme, à donner l’illusion d’une réalité tridimensionnelle sur une surface bidimensionnelle. Pour atteindre cette « mimesis », les peintres se sont attelés à créer le sentiment de profondeur. Ils ont mis en œuvre différents procédés empiriques puis scientifiques de perspective, perspective de réduction, perspective aérienne, perspective linéaire… D’abord technique pour construire des images, outil pour la construction narrative, la perspective est aussi une construction symbolique. La seconde moitié du XIXe siècle voit la crise de la fonction traditionnelle de l’art comme mimesis, la mise en cause de la perspective et la recherche de solutions spatiales différentes. Le cubisme, notamment, qui présente différents angles de vue juxtaposés, semble revenir au réalisme intellectuel du Moyen Âge. Le peintre s’affronte à la couleur. Quel est le rôle joué par la couleur dans la peinture ? La couleur a longtemps été considérée comme un ornement, fard, mensonge, simple élément matériel, au caractère accidentel. Après le Moyen Âge qui l’a célébrée, la suspicion qui s’abat sur elle a pour conséquence d’attribuer la prééminence au dessin, à la forme sur la matière. Cette opposition entre les « peintres de la ligne » et les « peintres de la couleur », court de la Renaissance (Michel-Ange / Titien) à l’époque classique (Poussin / Rubens) jusqu’au XIXe siècle (Ingres / Delacroix). Les découvertes physiques de Newton (cercle chromatique), et Chevreul (loi qui régit la perception des couleurs contigües), tout comme les théories psychologiques (Goethe), revalorisent la couleur et auront une influence considérable sur plusieurs générations de peintres. Avec les impressionnistes et les post-impressionnistes, le mélange optique des couleurs se substitue au mélange pigmentaire. Pour d’autres mouvements, la couleur apparaît désormais comme une substance dotée de valeur spirituelle, capable de créer des émotions, un langage possédant ses lois et règles propres (fauvisme). Ce qui mènera jusqu’à l’abstraction. Et l’ombre et la lumière ? « Mais où trouvent-ils des lignes dans la nature ? Moi je n’y vois que des corps éclairés et des corps qui ne le sont pas, des plans qui avancent et des plans qui reculent (…) Mon pinceau n’y doit donc pas voir mieux que moi ! Dans la nature, il n’y a que le soleil et les ombres » (Goya) C’est la lumière et l’ombre qui permettent le rendu du modelé et donc du volume, et les peintres ont pu choisir selon les époques d’essayer d’en rendre le caractère fugitif ou au contraire pour des raisons diverses, décider d’en faire l’économie (époque médiévale, Japonisme…). Ce choix de la lumière et de l’ombre, qui a caractérisé un moment de la peinture occidentale, est assez spécifique à celle-ci. La volonté de rendre sensible la densité des corps apparaît avec Giotto. L’artiste doit alors trouver des moyens pour imiter les effets lumineux. En jouant sur les couleurs, par la variation de leur intensité (création de valeurs), le peintre qui fabrique des ombres propres et des ombres portées, accentue par le clair-obscur le sentiment de l’espace. L’histoire de la peinture occidentale est une alternance ou une coexistence de ténèbres trouées de lumière (Caravage, époque romantique), de gammes colorées claires (Michel- Ange, Vouet, les impressionnistes..), et de moments où lumière et ombre ne font pas partie des préoccupations picturales de l’artiste. Constituée à partir d’une sélection d’ouvrages, essentiellement disponibles en Bibliothèque d’étude (Haut-de- Jardin) ou sous forme numérisée, cette bibliographie a pour objectif d’aider à pénétrer dans la cuisine du peintre. 2 Sources .....................................................................................................................................................................................4 Anthologies...........................................................................................................................................................................4 Antiquité...............................................................................................................................................................................4 Moyen Âge ...........................................................................................................................................................................4 Renaissance ..........................................................................................................................................................................4 XVIIe-XVIIIe siècles............................................................................................................................................................6 XIXe siècle ...........................................................................................................................................................................8 XXe siècle...........................................................................................................................................................................10 L’atelier, l’atelier de la nature.................................................................................................................................................12 Le métier du peintre................................................................................................................................................................13 Dictionnaires, articles d’encyclopédies ..............................................................................................................................13 Ouvrages généraux : pratique et théorie .............................................................................................................................13 Matériaux et techniques......................................................................................................................................................14 Dessin .............................................................................................................................................................................14 Peinture, huile, acrylique, aquarelle, tempera, fresque, pastel…....................................................................................15 L’espace..............................................................................................................................................................................17 Composition, proportions, nombre d’or..........................................................................................................................17 Perspective......................................................................................................................................................................18 La couleur...........................................................................................................................................................................19 Pigments .........................................................................................................................................................................19 Théories, symbolisme et pratique ...................................................................................................................................20 Le monochrome..............................................................................................................................................................22 Ombre et lumière................................................................................................................................................................22 Dans la cuisine de quelques artistes en particulier…..............................................................................................................23 Quelques références supplémentaires, à consulter en Bibliothèque de recherche (niveau rez-de-jardin)...............................23 Sources ...............................................................................................................................................................................23 uploads/s3/ biblio-cuisine-peintre.pdf

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