Bibliothèque nationale de France direction des collections département Littérat
Bibliothèque nationale de France direction des collections département Littérature et art Janvier 2010 LA PEINTURE FLAMANDE ET HOLLANDAISE, DE VAN EYCK A REMBRANDT, XVe - XVIIe siècle Bibliographie sélective Proposer une bibliographie commune sur la peinture flamande et la peinture hollandaise sur trois siècles impose quelques remarques liminaires. A la fin du Moyen Âge, au XVe siècle, l’art flamand est prédominant. La peinture flamande désigne en fait celle de l’ensemble des anciens Pays-Bas, jadis vaste étendue politique et religieuse. La distinction entre art flamand et art hollandais est abolie par les transferts artistiques liés aux commanditaires, ce qui signifie que le territoire géographique ne correspond pas à un territoire artistique déterminé. Il en est autrement pour le XVIe siècle, durant lequel politique et religion scindent les deux comtés de Flandre et de Hollande, où prédominent dans le premier quelques personnalités artistiques comme Peter Brughel l’aîné ou Jérôme Bosch. Quant au XVIIe siècle, la peinture hollandaise se démarque et prévaut sur ses voisins du Nord, par ses nombreux peintres, figures majeures ou secondaires, qui excellent chacun dans un art - jeu de transparence, rendu naturaliste et réaliste -, contemporains des Flamands Rubens et Van Dyck. La peinture flamande au XVe siècle Les anciens Pays-Bas, point historique Au XVe siècle, les territoires occupés aujourd’hui par la Belgique, la Hollande et une partie de la France, dépendaient du même pouvoir politique, celui des Capétiens - Valois du duché de Bourgogne (depuis 1369). Ces anciens Pays-Bas ou Pays-Bas bourguignons constituaient à la fin du Moyen Âge un vaste territoire géographique regroupant notamment les deux comtés de Flandre (entre l’Escaut, la mer et les collines de l’Artois) et celui de Hollande. L’installation de la cour ducale bourguignonne à Bruges, puis en 1436 à Bruxelles permit aux artistes de bénéficier de commanditaires princiers ou issus de la haute noblesse. Certaines villes commerçantes comme Bruges et Gand au XVe siècle, Anvers à la fin du XVe siècle et au XVIe siècle connurent une prospérité économique telle qu’une nouvelle classe apparut : la bourgeoisie marchande, d’abord locale (au sein de laquelle la cour recrutait par ailleurs ses hauts fonctionnaires) puis rapidement internationale. Ce mécénat favorisa les arts de l’enluminure, de l’orfèvrerie et de la peinture et attira de nombreux artistes de toute l’Europe du Nord (dont les Français Jean Fouquet ou Jean Prévost dit le Maître de Moulins) et contribua à rendre ces régions les plus prospères de l’Europe de la fin du Moyen Âge. L’apprentissage, les guildes ou ghildes, le métier de peintre et l’atelier au XVe siècle Les guildes apparaissent dans la période du bas Moyen Âge. À l’origine, il s’agit de confréries corporatistes d’artistes et d’ouvriers à caractère religieux. Elles sont soumises à des conditions financières annuelles pour l’accès au métier (droits d’inscription), à l’apprentissage ainsi qu’à la maîtrise. Il existe une hiérarchisation entre les membres (doyen, président et jurés) et les ouvriers, un contrôle de la production (les peintures après exécution étaient astreintes à l’approbation d’un jury) et une règlementation de l’accès au métier. Plusieurs activités artistiques sont associées à des métiers divers (à Liège, le métier de peintre est associé à celui des orfèvres, verriers, brodeurs, éperonniers, etc.). L’apprentissage dure quatre années et fournit au maître une main-d’œuvre bon marché, la maîtrise octroie le privilège de diriger un atelier, hiérarchisé, comprenant le maître ou chef d’atelier qui reçoit les commandes, gère le personnel et les matériaux. L’établissement réunit l’atelier, le magasin ouvert aux publics et la demeure de la famille du maître. Les registres annuels établis constituent aujourd’hui la principale source d’archives sur les artistes. Les commanditaires et la typologie des commandes La clientèle (ducs, nobles, fonctionnaires de la Cour, bourgeois) joue un rôle très actif dans les commandes passées auprès des ateliers de peintres et d’enlumineurs. La production en série occupe une place quasi aussi importante que la commande personnalisée. Les sujets sont religieux (sous forme de grands retables d’église ou de 1 petits tableaux de dévotion à usage domestique dont la multiplication est due, à la fin du Moyen Âge, aux privilèges pontificaux qui permettaient à des particuliers fortunés de disposer d’autels portatifs et ainsi de célébrer l’eucharistie chez eux ou pendant leurs déplacements) et profanes (portraits, scènes historiques, …). D’autre part, cette clientèle n’est pas exclusivement flamande, car certaines œuvres sont commandées et exportées vers l’Italie (la famille Arnolfini auprès de J. Van Eyck, ou celle des Portinari auprès de Van der Goes), ou l’Espagne. Les Primitifs flamands, nouvelle sensibilité, innovations techniques (peinture à l’huile et perspective) Ce sont les historiens de l’art du XIXe siècle qui ont désigné ainsi les peintres de cette période, parmi les plus fameux : Jan van Eyck, le Maître de Flémalle (Robert Campin ?), Hans Memling, Gerard David, Petrus Christus, Rogier van der Weyden, Dierick Bouts et Hugo van der Goes. Ils sont à l’origine - Jan van Eyck et le Maître de Flémalle en particulier - d’une nouvelle sensibilité et de grandes innovations techniques dans l’art pictural telle l’huile utilisée comme liant dans la peinture, permettant plus d’effets de transparence et un rendu caractérisé de la lumière, ou la diminution relative de l’échelle de tons utilisés pour créer une perspective aérienne, « aspirant à créer des peintures très finies, imitant la nature à s’y méprendre et capables de produire l’illusion de profondeur. » (Jean Delumeau, Histoire artistique de l’Europe, La Renaissance, 1996, p. 99-109). Ils abandonnent peu à peu la technique de la détrempe sur supports de toiles peintes pour des peintures sur panneaux de bois. La composition et la façon dont les personnages s'inscrivent dans l'espace sont également d'une grande nouveauté. Les figures sont placées de façon sculpturale dans une pièce construite selon les règles de la perspective. La profondeur est suggérée à l'aide de l'architecture, du pavement et enfin du paysage. Ils transposent volontairement le sacré dans le réel quotidien de l'époque. La peinture flamande, seconde moitié du XVe siècle - début du XVIe siècle La peinture allégorique et morale La peinture flamande de cette période est marquée « (…) par l’introduction ou l’expansion d’autres genres profanes, la peinture morale en fait partie. Les artistes du Nord dévots et moralisateurs utilisent la peinture pour dénoncer les vices de l’humanité ou rappeler que tout a une fin dans ce bas monde par le biais d’images de mort. Ces œuvres s’inscrivent dans le prolongement d’une vieille tradition médiévale littéraire et iconographique. » (Jean Delumeau, Ronald William Lightbown, Histoire artistique de l’Europe, La Renaissance, 1996 : Philippe Lorentz, Ars nova : le naturalisme flamand, p. 117). Aussi trouve-t-on plus aisément des thèmes correspondants à la conception médiévale des péchés capitaux - l’avarice, la luxure, la cupidité, la gourmandise et la concupiscence ; verve satyrique moralisatrice que l’on retrouve également dans l’œuvre de Jérôme Bosch – thèmes qui « ne sont plus représentés sous forme de personnification allégorique ou d’exemples, mais en tant que groupes de personnages montrés à mi-corps et de près, ce qui leur confère un caractère individuel proche du portrait.» (Jan Briels, Peintres flamands au berceau du Siècle d'Or hollandais, 1585-1630, 1997, p. 24) Migration artistique, les « Romanistes », l’héritage italien Au début du XVIe siècle, les Pays-Bas méridionaux sont marqués par deux phénomènes concomitants ayant pour conséquence une migration artistique. L’épanouissement économique d’Anvers dont les classes florissantes passent de nombreuses commandes auprès des artistes suscite une immigration économique et culturelle, et Bruges est alors délaissée. Ce mouvement migratoire connaît également une autre destination, méditerranéenne celle-ci, l’Italie. Les emprunts des peintres des anciens Pays-Bas à la peinture italienne sont nombreux. A titre d’exemples, Hans Memling reprend certains motifs ornementaux de la Renaissance italienne, R. Van der Weyden s’inspire de Fra Angelico et Quentin Metsys emprunte allègrement des compositions à Léonard de Vinci. Aussi, certains artistes des anciens Pays-Bas comme Jan Gossaert, Frans Floris Ier et Hendrick de Clerck séjournent principalement à Rome pour y travailler d’après nature, notamment sur les vestiges archéologiques antiques, ils sont appelés les romanistes. La peinture hollandaise, fin XVI-XVIIe siècle La Hollande, point historique Dès le dernier quart du XVIe siècle, une nouvelle migration sociale des peintres flamands des Pays-Bas méridionaux (en pleine désorganisation de l’activité industrielle, conséquence directe de la révolte menée contre l’Espagne) se met en place vers les villes marchandes de la République hollandaise, forte d’une conjoncture économique favorable. Apparaît alors à nouveau un mécénat issu de la classe sociale la plus prospère qui inscrit sur un plan artistique la domination de trois villes : Haarlem, Amsterdam et Utrecht. 2 Cet élan marque les débuts de l’apogée de l’âge d’or hollandais (1585-1670), car malgré les troubles politiques et religieux (guerre menée contre l’Espagne entre 1581-1609, paix définitive en 1648 ; séparation en 1581 des provinces septentrionales protestantes (Provinces-Unies) des provinces méridionales catholiques (Pays-Bas espagnols), la République connaît une prospérité économique due au commerce maritime colonial en terres indonésiennes, brésiliennes et africaines. Caractéristiques de la peinture hollandaise L’iconographie de la peinture hollandaise du XVIIe siècle est très diversifiée. La période de tolérance religieuse qui implique en pratique la liberté d’expression permet aux artistes d’aborder plus uploads/s3/ biblio-peinture-flamande 1 .pdf
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- Publié le Dec 07, 2022
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