BREVET GÉNÉRAL 2021 Épreuve de français Compréhension et compétences d’interpré

BREVET GÉNÉRAL 2021 Épreuve de français Compréhension et compétences d’interprétation 1. La scène se déroule le soir à la nuit tombée dans le château du baron de Sigognac. • « pendant ce temps la nuit s’était faite » (l.1)/ « le soir à la clarté douloureuse de la lampe » (l. 26) • « dans les recoins de la cuisine » (l.1-2) • « la mélancolique solitude du château » (l. 6) • « sur les murailles de l’escalier » (l. 16) • « aux portraits enfumés de la salle à manger » (l. 17) • « à la chambre à coucher fantastique » (l. 19) 2. a) La solitude vient du fait qu’il ne reste que peu de personnes et d’animaux dans ce grand château où il y avait autrefois beaucoup de monde (l. 6-11). Le grand château à perdu de son faste passé. Il n’est plus habité que par deux personnes vieillissantes, l’hôte des lieux et son serviteur. Pourtant on apprend que jadis, ce lieu a connu des heures plus gaies, et qu’il était habité par une grande famille riche. La solitude actuelle engendre de la mélancolie pour le Baron, qui se souvient que ce château était un lieu vivant et qu’il est noyé à présent dans la solitude. Il évoque, de la ligne 6 à 11 le passé glorieux du lieu. La mélancolie est le sentiment de tristesse mêlée d’ennui du Baron (l. 23), qui est associé par anthropomorphisme au château où le Baron vit. b) La construction de la phrase est une énumération, une liste d’éléments pour insister sur la dégradation du château et la réduction de sa population. La mélancolie se comprend par les nombreuses oppositions du passage (l.6 à 11) : famille puissante et riche/rejeton isolé, livrée nombreuse/un seul domestique, meute de 30 chiens courants/chien unique, aveugle, gris de vieillesse. De plus l’auteur emploie de nombreuses locutions négatives restrictives dans l’énumération : « ne que » ( l.7 et 9), « plus que » (l.8). Concernant l’emploi de lexique, on remarque le champ lexical de l’opulence : « puissant, riche » (l. 6), « nombreuse » (l. 8), « meute de trente chiens »(l. 9/10) qui s’oppose au champ lexical du dénuement et de la solitude : « rejeton isolé » (l. 7), « un seul » (l. 8), « survivait » (l.10), « chien unique » (l. 10), « aveugle » (l.10), « vieillesse » (l. 11), « logis désert » (l.11). La comparaison « errant comme une ombre » caractérise le Baron en le comparant à un être sans épaisseur, sans corps, presque un fantôme comme ses ancêtres déjà morts. 3. Le soir, le personnage de chasseur de la tapisserie de la chambre semble prendre vie à la lumière de la lampe qui l’éclaire. Le lexique des couleurs contribue à faire ressortir la figure du chasseur (« tons livides », « verdure sombre », « lèvres rouges », « visage pâle »). Des images associent le chasseur à des figures inquiétantes : « Il ressemblait [… ] à un assassin guettant sa victime », « On eût dit une bouche de vampire empourprée de sang. » 4. L’atmosphère fantastique est l’impression que le château est un lieu comme hanté, où il pourrait se passer des événements qui ne soient pas tout à fait réels. L’atmosphère est construite par des sensations visuelles qui font douter de la réalité et s’appuient en particulier sur les éclairages : « lueur fumeuse de la torche », « clarté douteuse de la lampe », « jetait des lueurs intermittentes ». Sur la fin du texte l’ouïe est aussi convoquée « soupirs d’orgues », « bruits effrayants et singuliers ». Les œuvres d’art du château sont particulièrement centrales pour donner l’impression d’êtres vivants : « faisait vaciller […] les fresques », « une apparence de vie », « les yeux noirs et fixes semblaient lancer un regard », « le chasseur devenait […] un être presque réel ». Les adverbes comme « presque », « plus étrangement » insistent sur l’incertitude et l’ambiance bizarre. Des comparaisons avec des êtres vivants animaliers, humains ou surnaturels inquiétants ajoutent à l’atmosphère : « ténia », « assassin », « vampire ». 5. Le texte doit éveiller une tristesse ou mélancolie par empathie avec le Baron : « intimité triste », « mélancolique solitude », « accablé par la solitude, le désœuvrement et l’ennui ». Il s’agit aussi d’inquiéter voire de faire peur avec des comparaisons effrayantes « comme des chauves-souris […] leurs ailes membraneuses », « comme un ténia dans l’esprit-de-vin », « assassin guettant sa victime », « bouche de vampire empourprée de sang », et un lexique des sensations présentées comme inquiétantes « reflets bizarres », « bruits effrayants et singuliers », « soupirs d’orgue ». Le texte présente le lieu comme hanté « ce manoir peuplé de ses aïeux », « chambre à revenants ». 6. Nous observons de nombreux points communs entre le texte et l’image. Dans le texte, le passage de la montée d’escalier « la fumeuse lueur de la torche faisait vaciller… » (l. 15,16) évoque le photogramme. En effet, on observe la silhouette d’un homme de profil qui avance. En arrière-plan, des candélabres tenus par un bras humain éclairent un passage qui s’enfonce jusqu’au fond de la pièce, à droite de l’image. La lumière n’éclaire que son visage et plonge le reste de la pièce dans l’obscurité, à l’exception de la table recouverte de mets, à gauche et également éclairée par un autre chandelier. Les lumières des lampes peuvent correspondre à la « lueur fumeuse des torches », à celle de la « petite lampe de cuivre », à la « clarté douteuse » et aux « lueurs intermittentes » mentionnées par Gautier. Cela confère à l’atmosphère fantastique du lieu. Les chandeliers sont tenus par des bras humains, ce qui est irréel et imaginaire. On peut comparer cet élément à ceux du texte qui évoquent des créatures surnaturelles comme « les revenants » ou les « vampires ». Dans le récit de Théophile Gautier, ainsi que sur l’image, la lumière joue un rôle central dans l’installation du fantastique et de l’angoisse. Les contrastes sur l’image ainsi que ce fond noir inquiètent. Dans le texte, la montée d’escalier, où les personnages sont à peine éclairés, met en mouvement les tableaux et plonge le manoir dans une obscurité profonde. Grammaire et compétences linguistiques 7. a) On peut remplacer ce verbe par « se transformait ». b) « Un être presque réel » : attribut du sujet « le chasseur » 8. Les trois expansions du nom sont : • « Enfumés » : adjectif qualificatif épithète de « portraits » • « De la salle à manger » : groupe prépositionnel ou nominal, complément du nom « portraits » • « Dont les yeux noirs et fixes semblaient lancer un regard de pitié douloureuse sur leur descendant » : Proposition subordonnée relative introduite par le pronom relatif « dont". 9. La tapisserie prenait des tons livides, et les chasseurs, sur un fond de verdure sombre, devenaient, ainsi éclairés, des êtres presque réels. Ils ressemblaient, avec leurs arquebuses en joue, à des assassins guettant leurs victimes, et leurs lèvres rouges ressortaient plus étrangement encore […]. Rédaction Sujet d’imagination - On attend la description des circonstances de départ : la nuit, le lieu. Il faut insister sur le caractère angoissant de la nuit (utilisation d’adjectifs). Vous pouvez imaginer la pleine lune, par exemple ou au contraire une nuit noire et profonde. Le jardin est plongé dans l’obscurité ou éclairé faiblement par un clair de lune. - Les éléments du paysage : arbres, buissons (ombres des branches, par exemple), éventuellement une fontaine, des statues. - Ces éléments peuvent donner l’impression de s’animer, de bouger, de se modifier. Cela crée une atmosphère fantastique et surnaturelle. - Même si aucune ligne n’était indiquée, on attend 40 lignes minimum. - Si vous vous êtes inspirés du texte de Théophile Gautier, il ne fallait cependant pas le paraphraser. - On attend une bonne utilisation du lexique (celui du fantastique, lexique varié avec emploi de synonymes). Sujet de réflexion - Il fallait s’appuyer sur le programme de littérature de la classe de quatrième. - Utiliser et citer des nouvelles fantastiques étudiées en 4e. Exemples : « Le veston ensorcelé » de Buzzati, « La Vénus d’Ille », « La cafetière » (Gautier), toutes les nouvelles fantastiques de Maupassant comme « La peur »… - Type de plan : 2 parties, éventuellement. • 1e partie : oui, j’apprécie la littérature fantastique/où la littérature qui contient des éléments fantastiques car… • 2e partie (éventuellement) : je n'apprécie pas le fantastique car…. - Citer des œuvres de cinéma ou des séries : certains films de Tim Burton (« Frankenweenie »), séries fantastiques avec des vampires, des créatures inquiétantes, des films avec une atmosphère inquiétante (même si on ne voit ou ne sait pas grand-chose). Il faut trouver des exemples d’œuvres qui suggèrent. - Exprimer différents arguments qui uploads/s3/ brevet-general-francais-corrige-complet.pdf

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