Département de Traduction et Interprétation (Isti – Cooremans) Normes et présen

Département de Traduction et Interprétation (Isti – Cooremans) Normes et présentation du texte (LINGUISTIQUE21103) M. Michaux 2e baccalauréat Édition 2018-2019 2 I. Les signes de ponctuation 1 1. .1 1 I IN NT TR RO OD DU UC CT TI IO ON N 1.1.1 Définition Comme les autres signes de la langue, les signes de ponctuation et leur usage constituent un code. Ils font globalement l’objet d’un consensus entre les usagers même si, dans leur utilisation, beaucoup de variations interviennent : la norme est plus souple pour la ponctuation que pour l’orthographe. On affirme parfois que les signes de ponctuation indiquent les pauses que l’on ferait à l’oral ou l’intonation que l’on prendrait. Ils correspondraient donc au rythme de la respiration et à la hauteur de la voix ; cette conception est justifiée dans un certain nombre de cas (point d’exclamation, point d’interrogation...). Mais pour l’essentiel, les signes de ponctuation doivent être considérés comme un code spécifique propre à l’écrit. En réalité, les signes de ponctuation donnent au lecteur des indications pour comprendre un texte. 1. Ils signalent les ensembles qui forment une entité plus ou moins soudée (les phrases et leurs constituants) et qu’il s’agit de distinguer les uns des autres ou d’ajouter les uns aux autres. Il s’agit là d’une fonction syntaxique. 2. Dans certains cas, ils indiquent la manière de s’adresser au destinataire. Ils remplissent une fonction énonciative. 3. Enfin, certains signes (comme les deux points) indiquent une relation de sens entre des fragments de phrase. Leur fonction est alors sémantique. Il faudra donc être particulièrement attentif à leur utilisation : les signes de ponctuation peuvent modifier le sens global d’un énoncé. 1.1.2 Les différents signes de ponctuation et leur classement Selon les sources utilisées, il existe différentes façons de répertorier les signes de ponctuation et de les classer. DOPPAGNE (1993), par exemple, fait une distinction entre signes pausaux (le point, la virgule, le point-virgule, le tiret, la pause), signes mélodiques (le point d’interrogation, le point d’exclamation, les points de suspension, les deux points, le trait), signes d’insertion (les parenthèses, les diverses sortes de crochets, les tirets, les guillemets, les virgules, les barres) et signes d’appel (le paragraphe, l’alinéa, l’appel de notes, l’astérisque, le tiret, le point abréviatif, les points, les barres, les pieds de mouche). Mais ce classement n’est pas sans poser problème. Un même signe, par exemple, peut appartenir à deux catégories : le point sera signe pausal ou signe d’appel lorsqu’il est abréviatif. De plus, certaines affirmations apparaissent peu convaincantes : qu’est-ce qui justifie que les deux points soient considérés comme « mélodiques » et pas le point ? les poètes et écrivains peuvent jouer de la ponctuation Ponctuation expressive, communicative (… !) rapport de cause à effet (:) CHAQUE SIGNE PEUT AVOIR PLUSIEURS FONCTIONS 3 Nous nous en tiendrons, ici, à une taxinomie traditionnelle des signes de ponctuation, telle que l’on peut la trouver par exemple chez GREVISSE (1993 : 115sv.), sans nous préoccuper d’un quelconque classement. 4 1 1. .2 2 L LE E P PO OI IN NT T 1.2.1 Entre les phrases Sans entrer dans le débat sur la définition qu’il convient de donner à la phrase (verbale ou nominale), on peut dire que le point permet d’indiquer la fin d’une phrase ou une pause prolongée dans un texte. (Mais d’autres signes de ponctuation comme le point-virgule ou le double point peuvent aussi marquer la fin d’une phrase.) 1. Niémans remarqua de nouvelles appliques photoélectriques : les non- voyants se déplaçaient donc toujours dans un espace quadrillé. Sur chaque paroi se dessinaient à cet instant les infinies myriades de l’averse, coulant sur les vitres. Des odeurs de mastic et de ciment se promenaient dans l’air ; le lieu, à peine sec, manquait singulièrement de chaleur. (J.-C. Grangé.) Certains écrivains utilisent le point au lieu de la virgule pour détacher un segment auxquels ils veulent donner du relief (GREVISSE : 118, rmq.1). 2. Une petite ville bien propre bien convenable, Stavenhagen. Et morte. Ou qui fait semblant. Portes closes, volets fermés. Oh, oh… qu’est-ce que je vois là ? A un premier étage, un bout de chiffon au bout d’un bâton… Un drapeau blanc ! Ça me donne un choc. Je le montre à Maria. Un autre. Plusieurs… (Cavanna.) Néanmoins, il ne faut pas abuser de cette dernière possibilité qui n’est pas toujours stylistiquement heureuse. 1.2.2 Dans les sigles et les abréviations La tendance actuelle est de ne plus mettre de point entre les lettres d’un sigle. On écrira : la RTBF, la SNCB, l’OMS... Le point abréviatif absorbe le point final mais peut être suivi d’un autre signe de ponctuation. 3. OCTASTYLE adj. Archit. Qui a huit colonnes. (Larousse.) => on a . ! ? … ; : , (privilégier le .) juste les écrivains 5 1.2.3 Dans les dates, les nombres, les titres On met un point (ou un tiret) pour séparer dans une date le jour, le mois, l’année. 4. 20.08.1965 On ne met pas de point pour séparer les chiffres dans un grand nombre, mais bien une espace après chaque tranche de trois chiffres (sauf si le nombre a valeur d’ordinal). 5. 3 000 000 On ne met pas de point après un titre d’œuvre, de film, d’article, de chapitre… Attention : jamais de point . derrière un titre blanc typographique 6 1 1. .3 3 L LA A V VI IR RG GU UL LE E Elle marque une pause brève à l’intérieur d’une phrase, dont elle sépare les différents constituants. Ses emplois sont soumis à un certain nombre de règles strictes ou parfois plus souples. Deux grandes fonctions de la virgule peuvent être envisagées, au-delà des divergences entre linguistes (CATACH 1996 : 64). On distinguera la virgule qui additionne (la virgule « plus ») et la virgule qui soustrait (la virgule « moins »). La première permet d’associer une suite de mots comme le ferait une conjonction de coordination. La seconde apparaît en cas d’insertion d’un segment dans un autre (incise, ajout, appel…) ou en cas de déplacement d’un segment (inversion). 1.3.1 La virgule qui additionne La virgule permet d’associer des mots ou des groupes de mots qui ont une même fonction dans la phrase : compléments d’objet, attributs, sujets, déterminants, compléments circonstanciels, propositions… 6. Pour l’instant, j’aimerais bien qu’on m’occupe l’esprit, qu’on me fasse rire, qu’on m’offre un café dans un thermos encore chaud. (T. Benacquista.) 7. Le cabinet du médecin était sobre, strict, de bon aloi. 8. Des tombereaux de sacs, bouteilles, canettes, cartons… rejoignent ainsi un littoral vicié par les pneus, les batteries de voitures et autres carcasses d’ordinateurs ou de vélos. (Libération, 1/8/06.) 9. Le K.-O. a réveillé le zombi en moi, la fatigue est venue me réhabiter, j’ai l’impression de peser des tonnes. (T. Benacquista.) La virgule sera également utilisée dans les parallélismes. 10. Plus on est de fous, plus on rit. 1.3.2 La virgule qui soustrait La (ou les) virgules permet(tent) d’isoler un groupe de mots à l’intérieur de la phrase qui peut être extrait, déplacé ou ajouté, un segment qui ne se situe pas sur le même plan que le reste de la phrase. Elle sera utilisée pour isoler à l’intérieur de la phrase les incises, incidentes, compléments, mots mis en apostrophes… ainsi que dans les cas d’inversion. Enfin, la virgule peut indiquer l’absence d’un segment qu’il est inutile de répéter (cas de l’ellipse). -> mise en évidence (pas tjrs raisons syntaxique mais expressive) parfois ça peut être en conflit LISTES addition de phrases permis quand phrases courtes + progression d’une à autre 7 1.3.2.1 L’insertion Au sein de la phrase, les deux virgules permettent d’isoler un groupe qui vient s’insérer dans le cours de la phrase : appositions, incises, incidentes1 ; sous-phrases relatives, participiales, circonstancielles ; déterminant, adverbe, complément circonstanciel... Les virgules jouent alors le même rôle que les parenthèses, mais introduisent une coupure plus discrète. De la même manière que les parenthèses, toute virgule « ouverte » devra être « fermée ». Mais l’une d’elles pourra être réalisée ou virtuelle suivant que l’insertion se fait dans le cours de la phrase, en fin ou en début de phrase. Complément circonstanciel 11. Puis, comme il s’éloignait du village pour retourner dans son enclos, il aperçut, sur le bord du chemin, une fillette en train de jouer au jeu de pierres à l’ombre d’un baobab. (S. Platiel.) Sous-phrase participiale 12. Et, prenant son petit dans les bras, il s’en revint au village […]. (S. Platiel.) Sous-phrase relative (v. cas particuliers) Incise 13. Ils sont nettement plus aimables quand on quitte leur territoire, car maintenant c’est l’affaire des Italiens, pensent-ils, libre à eux de faire entrer des métèques si ça leur chante. (T. Benacquista.) 1 L’incise et l’incidente sont des phrases qui s’insèrent dans une autre, l’incise par enchâssement (sous-phrase complément circonstanciel de l’énonciation), l’incidente par association (réflexion de l’auteur par rapport à ce qu’il vient d’exprimer) (WILMET 1997 : 564-565). Nina Catach dit qu’il y a deux types -> addition (+) et soustraction (-) + permet d’additionner des uploads/s3/ ba2-q1-normes-syllabus-annote.pdf

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