Ministère de l’Education de Moldova Université d’ Etat « Bogdan Petriceicu Hasd

Ministère de l’Education de Moldova Université d’ Etat « Bogdan Petriceicu Hasdeu » de Cahul Faculté de Philologie et Histoire Chaire de Philologie Française Support de cours Stylistique française Auteur : Antohi Lilia Assistant universitaire Cahul, 2010 2 Plan 1. Stylistique française  son objet d’étude ………………………………. 3 2. Le détournement de sens a) Le sens figuré ............................................................................................... 7 b) Typologie et classement des figures ……………………………………… 13 c) Figure associée : la comparaison ................................................................. 21 3. Les discours rapportés .............................................................................. 28 4. L’architecture générale de la phrase ....................................................... 40 5. L’organisation interne de la phrase et le rythme ................................... 45 6. La métaphore  une figure très employée .............................................. 48 7. Analyse stylistique : bases, buts, moyens ................................................ 49 8. Platitude, Lourdeur, Banalité et mots « passe – partout » .....................50 9. Le statut de la première personne ........................................................... 53 10. L’actualisation dans l’énoncé littéraire .................................................. 54 3 Cours théoriques I Sujet : Stylistique française  son objet d’étude Sans la langue, en un mot, l’auteur le plus divin Est toujours, quoi qu’il dise, un méchant écrivain. Nicolas Boileau La stylistique est une discipline issue de la rhétorique et de la linguistique. Elle vise à étudier le caractère de littérarité d' un texte, c' est-à-dire la fonction du texte qui va au-delà de la simple transmission d' informations. Par exemple, elle s' interrogera sur la pertinence et l' efficacité des figures de style employées telles les métaphores, métonymies, litotes ainsi que sur l' agencement du texte, le vocabulaire et les temps verbaux employés. La stylistique renvoie à la notion de « style » (ou « stile » en ancien français) qui dans l' Antiquité désignait ce poinçon de fer ou d' os qui servait à écrire sur de la cire, et dont l' autre extrémité, aplatie, permettait d' effacer ce qu' on avait écrit. Il y a quelque chose d' émouvant, des siècles après, à reconnaître dans cet objet l' ancêtre du stylo. Mais à l' époque déjà, par glissement métonymique de l' instrument à son résultat, le style est aussi la manière d' écrire, la tournure de l' expression. Cicéron l' emploie dans ce sens figuré dès le premier siècle avant notre ère. Cependant l' un n' implique pas forcément l' autre, et même aujourd' hui il ne suffit pas de tenir un stylo pour avoir une plume. Le style en effet ne se confond pas avec l' écriture, et bien des gens écrivent qui n' ont pourtant aucun style, sauf à l' entendre au sens large : il y a certes un style administratif, très reconnaissable, un style publicitaire... À l' inverse, parfois, quelques mots suffisent. La stylistique est la « discipline qui a pour objet le style, qui étudie les procédés littéraires, les modes de composition utilisés par tel auteur dans ses œuvres ou les traits expressifs propres à une langue. L’étude stylistique d’un texte permet de mettre en évidence les moyens mis en œuvre par un auteur, dans un cadre générique déterminé, pour faire partager une vision spécifique du monde (c’est-à-dire ce qui est dit, raconté). L’analyse stylistique d’un texte repose généralement sur l’étude de l’elocutio, c’est- à-dire, par exemple, l’étude du vocabulaire, des figures de style, de la syntaxe, etc. tout en conciliant la forme et le fond (= le sens). Ce qui fonde l’étude stylistique d’un texte est la convinction que chaque texte littéraire véhicule une vision subjective, c’est-à-dire une vision non neutre. Style s’emploie pour toutes les formes d’art et désigne la manière originale dont travaille un artiste à une époque donnée. Style s’emploie pour désigner une caractéristique d’un texte selon le type d’expression : on peut parler de style lyrique, épique, etc. Style désigne aussi la manière dont un écrivain met en œuvre la langue (sa langue). L’écrivain peut aussi s’inspirer du style des autres écrivains (ou propres à d’autres époques). On parle de style pour un meuble, un bâtiment, une œuvre d’art (la forme esthétique), mais aussi pour la langue (certaines expressions plus littéraires) et pour des personnes (leur manière d’agir). Le style fut d’abord l’art de bien dire. Définitions Selon Cressot toute extériorisation de la pensée qu’elle se fasse par la parole ou au moyen de l’écriture (c’est-à-dire la communication) est un processus subjectif et rhétorique destiné à agir sur le destinataire. L' énonciateur opère donc un choix des procédés divers fourni par la langue et affectant différents niveaux linguistiques comme la morphologie, la syntaxe, l' ordre des mots, la lexicologie ou les temps verbaux. 4 Pour Marouzeau le style est « l’attitude que prend l’usager, écrivant ou parlant, vis-à-vis du matériel que la langue lui fournit » alors que pour le linguiste allemand Leo Spitzer, le style est « la mise en œuvre méthodique des éléments fournis par la langue ». Enfin, pour Charles Bally dans son Traité de stylistique française la stylistique « étudie la valeur affective des faits du langage organisé, et l’action réciproque des faits expressifs qui concourent à former le système des moyens d’expression d’une langue. La stylistique peut être, en principe, générale, collective ou individuelle, mais l’étude ne peut présentement se fonder que sur le langage d’un groupe social organisé; elle doit commencer par la langue maternelle et le langage parlé. La stylistique peut, en principe, s’attacher à l’étude d’une langue morte ou d’un état de langage qui n’existe plus; mais en aucun cas elle ne peut être une science historique; la cause en est que les faits de langage ne sont faits d’expression, que dans la relation réciproque et simultanée qui existe entre eux. » Pour Buffon, le style, c'est l'homme même, c' est-à-dire que le style, c' est l' écart par rapport à la norme linguistique. Cet écart peut être de différents ordres mais il vise à produire un effet chez le lecteur (ou chez l' auditeur). Georges Mounin distingue le style comme écart, le style comme élaboration (cependant, précise-t-il, tout écart ou toute élaboration ne fait pas nécessairement style) et le style et la connotation. Michael Riffaterre défend l' idée que la ' stylistique' étudie les messages comme portant l'empreinte de la personne du locuteur. La stylistique apparaît comme un héritage de différents domaines, notamment, à la fin du XIX siècle, de celui de la rhétorique, au moment où apparaît une théorie de la littérature. La stylistique doit également être mise en relation avec des champs disciplinaires tels que ceux de la linguistique, de la poétique et de la sémiotique. G.Molinié souligne le caractère simultanément complexe et flou de la notion : « La stylistique est à la fois une méthode et une pratique, c’est-à- dire une discipline. On en a longtemps gauchi la spécificité, voir contesté même l’existence, en la subordonnant à son objet évident : le style ». Ducrot et Schaeffer ont évoqué pour la pemière fois l’anatagonisme entre stylistique littéraire et stylistique de la langue ; ils opposent deux terrains d’analyse : d’une part, la langue et ses occurrences variables par rapport à un code, d’autre part, l’œuvre littéraire dans laquelle l’auteur affirme la marque de sa singularité. Stylistique littéraire : G. Molinié estime que l’objet de la stylistique est la littérature, le discours littéraire, et non pas, paradoxalement, le style comme pourrait le laisser entendre la morphologie du terme : « l’objet majeur et éminent de la stylistique c’est le caractère spécifique de littéraritédu discours, de la praxis langagière telle qu’elle est concrètement développée, réalisée, à travers un régime bien particulier de fonctionement du langage, la littérature ». La stylistique littérarire se fonde surtout sur la notion d’écart par rapport à une norme collective, et comme le signale par ailleurs Ducrot, elle était à son commencement une stylistique psychologique, puisqu’elle demeurait indissolublement liée à l’histoire individuelle de l’auteur. Stylistique de la langue : cette approche refuse de se cantonner à l’étude des textes littéraires mais envisage au contraire son terrain d’investigation dans la parole en général. Ch. Bally est un éminent représentant de cette lignée. Un bon disciple de Saussure, il conçoit la stylistique comme une extention de la linguistique. Selon Bally l’œuvre littéraire n’est qu’une parole individuelle. Bally définit ainsi la stylistique : « elle étudie donc les faits d’expression du langage organisé au point de vue de 5 leur contenu affectif, c’est-à-dire l’expression des faits de la sensibilité par le langage et l’action des faits de langage sur la sensibilité ». L’étude stylistique est certes une étude formelle. Mais c’est aussi, on l’oublie bien souvent, une lecture herméneutique où domine le souci de la découverte d’un sens. Sans cela, quel intérêt ? Aussi, il faut considérer dans un texte la " forme-sens ". Trois questions semblent résumer globalement la question. Les voici posées : Qu’est-ce que la stylistique ? Qu’est-ce que le style ? Qu’est-ce qui relève du style, dans un texte ? La mise à jour de la spécificité d’un texte par rapport au langage virtuel de la langue normale. La stylistique est hérités de la rhétorique. La première a toutefois une visée esthétique, quand la seconde est plutôt un art du discours. La uploads/s3/ stilistica-doc-pdf.pdf

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