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LBSEDBES ^ LES FAITS LES ce:v\/res GASTON PARIS ^«J^EL'ACADÉMIE FI^NÇAISE^ • • POEMES ET LEGENDES DU MOYEN-ÂGE ''M:^^n^ SOCIÉTÉ • D^ÉDITION •ARTlSTIQjUE • PARIS PAVILLOHdeHANOYRE-RueLOUISleGRAND-35-54 1^ ^/Ixtib'l?';^^^'??^^'^^*--'^^''^^^'^^ It FROM THE PERSONAL LIBRARY OF JAMES BUELL MUNN 1890- 1967 BOSTON PUBLIC LIBRARY M Poèmes et Légendes du oMoyen oAge IL A ETE TIRE DE CET OUVRAGE : Dix exemplaires de grand luxe sur Japon numérotés de 1 à 10 ET Quinze exemplaires de luxe sur Ecllande numérotés de 11 à 25. Droits de traduction réservés pour tous pays compris la Suède et la Norvège. 7847-99 — GoRBEiL. Imprimerie Éd. Crété. LES IDÉES, LES FAITS ET LES ŒUVRES Gaston PARIS DE LACADÉMIE FRANÇAISE T^oèmes et Légendes du (2Moyen-Âge PARIS SOCIÉTÉ D'ÉDITION ARTISTIQUE 32 et 34, Rue Louis-le-Grand (Pavillon de Hanovre) /fff 6^3 '3 PRÉFACE Le plus ancien des articles dont se compose ce recueil (Hiion de Bordeaux) a été inséré dans la Revue Germanique en 1 861 ; le plus récent [La romance mau- resque des Orientales) a paru dans la Revue dliistoire littéraire de la France en J 899 ; Félude sur la Chanson de Roland et les Nibelungen est de 1862 [Revue Ger- manique) ; celle sur Aucassin et Nicolette (publiée en tête de la charmante traduction faite et illustrée par Bida) de 1875 ; les trois autres, Tristan et Iseut^ Saint Josaphat, les Sept Infants de Lara ^ ont été pu- bliées dans la Revue de Paris en 1894, 1896 et 1898. C'est donc sur un espace de près de quarante ans que se répartissent ces essais, écrits, à des intervalles parfois très éloignés, pour le grand public auquel je les offre aujourd'hui réunis, d'ordinaire à côté de travaux spéciaux sur les mêmes questions destinés aux seuls érudits. Ils ont naturellement cela de commun qu'ils se rap- portent tous à l'objet constant de mes études, la poésie du moyen âge français. Mais ils ont encore un VI PRÉFACE. autre lien, c'est que tous considèrent celte poésie dans ses rapports avec celles d'autres peuples et d'autres temps, et qu'ils sont donc essentiel- lement des essais de littérature comparée. Dans le premier j'ai esquissé, d'une façon assurément bien incomplète, un parallèle entre l'épopée française et l'épopée allemande; dans le second j'ai cherché à mettre en lumière l'origine germanique du roi de féerie Auberon; j'ai signalé dans le troisième la prove- nance sans doute orientale de la déhcieuse «chante- fable » d'Aucassiii et Nicoiette^ si française de forme et d'esprit; dans le quatrième je me suis efforcé de démêler l'écheveau multiple des fils qui rattachent, à travers l'Angleterre, laFranceet l'Allemagne, l'épopée celtique de l'amour au Iristan et Isolde de Richard Wagner ; dansle cinquième j'ai suivi plus loin encore, jusqu'à son antique source indienne, une des légendes les plus chères au moyen âge chrétien, et constaté l'identité de « saint Josaphat » avec Bouddha; dans les deux derniers j'ai indiqué les racines françaises que l'on découvre à la chanson de geste, pourtant si profondément castillane, des Infants de Lara, et j'ai fait voir comment à son tour un fragment de cette épopée avait pris sous la main de Victor Hugo l'em- preinte du romantisme français. Et de même qu'elles rapprochent de notre poésie médiévale la poésie des peuples les plus divers, ces éludes doivent souvent le PREFACE. VII meilleur de leur contenu aux recherches de savants étrangers, allemands, anglais, russes, italiens et espa- gnols. Ainsi ce volume illustre une fois de plus le grand fait de l'échange qui s'est produit de tout temps entre les œuvres des différents génies nationaux et démontre l'utilité du secours mutuel que se prêtent, dans l'inves- tigation scientifique, les efforts des chercheurs de tous les pays. Je serais heureux s'il pouvait contribuera ce que cette double vérité fût de mieux en mieux reconnue et devînt de plus en plus féconde. Si l'histoire, ainsi conçue, de la poésie du moyen âge, si l'histoire de la poésie en général m'a paru jadis et me paraît encore digne d'occuper toute une vie studieuse, c'est que je n'y vois pas seulement un des aspects de l'histoire intellectuelle et esthétique de l'humanité, ni même simplement une contribution à l'analyse d'une de nos facultés essentielles, l'imagi- nation créatrice. La fiction poétique estune des formes sous lesquelles les hommes ont le plus naïvement exprimé leur idéal, c'est-à-dire leur conception de la vie, du bonheur, de la morale, et c'est en ce sens qu'on peut dire avec Aristote (mais en se plaçant à un autre point de vue) que la poésie est plus philosophique que l'histoire. En étudiant ces empreintes laissées par l'âme de nos ancêtres, nous nous trouvons souvent amenés à les comparer aux idées que se fait notre âme à nous des éternels sujets de toute poésie. J'ai essayé. VIII PRÉFACE. dans deux au moins des morceaux qu'on va lire, d'in- diquer ce rapport en ce qui concerne l'amour en lutte avec le devoir [Tristan et Iseut) et le but de la vie hu- maine [Saint Josaphat)^ et j'ai quelque peu dépassé par là le cadre habituel de ces sortes d'études. J'espère que le lecteur me pardonnera ces digressions plus morales que littéraires, et que, même s'il ne pense pas comme moi sur les grands sujets qui y sont abordés, il y trou- vera quelque occasion de réfléchir et tout au moins de se persuader que la poésie est autre chose encore que l'amusement des heures de loisir. J'écris ces lignes le jour même de l'anniversaire séculaire de la naissance de mon père, dans une ville que nous visitions ensemble il y a quarante-trois ans, et où tout ce que je revois et que j'ai vu jadis avec lui évoque vivement son image. Qu'il me soit permis de dédier ces pages à sa mémoire, toujours, mais particulièrement aujourd'hui, si présente au cœur de ses enfants. S'il pouvait les lire, il aimerait à y retrou- ver, à défaut d'autre mérite, les sentiments qui lui étaient le plus chers et qu'il s'est, dès mon enfance, attaché à m'inculquer : l'amour de l'étude, l'amour de notre vieille poésie et l'amour de la douce France. G. P. Dresde, 25 mars 1900. POÈMES ET LÉGENDES DU MOYEN AGE LA CHANSON DE ROLAND ET LES NIBELUNGEN On a souvent remarqué qu'au moyen âge les traits distinctifs qui séparent aujourd'hui les diverses littératures nationales et constituent le génie propre et l'originalité de chacune d'elles apparaissent beau- coup moins saillants. Provençaux et Français, Espa- gnols et Italiens, Anglais et Allemands chantent les mêmes sujets et les chantent à peu près sur le même ton. On retrouve dans les lieder des minnesinger les éternels combats entre le cœur et l'amour, les plaintes interminables sur les cruautés de la dame, les malé- dictions acharnées contre les langues médisantes, qui font aussi le fond des chansons provençales et françaises; et de même, les hauts faits de Charle- magne ou de Guillaume d'Orange, les aventures et les amours des chevaliers de la Table Ronde, les 1 2 POÈMES ET LÉGENDES DU MOYEN AGE. fables accumulées par les siècles sur le souvenir de la guerre de Troie ou des conquêtes d'Alexandre sont les matières épiques de tous les poètes de l'Europe chrétienne, et non le patrimoine exclusif de la nation qui les a célébrés la première. Il n'est pas impos- sible, toutefois, de discerner dans les divers ou- vrages inspirés par le même motif quelques-uns des caractères propres à la nation de Fauteur. Ces caractères, effacés à une époque où s'opérait sur le monde barbare tout entier la grande œuvre uniforme du christianisme, ne pouvaient cependant être com- plètement éteints, et leur renaissance aux siècles postérieurs, qui est en partie l'originalité des littéra- tures modernes, ne peut avoir été absolument sans précédents. Mais ce ne sont pas seulement ces nuances dans la manière de concevoir ou de traiter le même sujet qui permettent de constater la vie particulière des diffé- rents peuples dans l'ensemble, homogène au premier abord, des œuvres poétiques du moyen âge. En dehors de ce fond commun, venu presque entièrement de la France, chaque peuple possédait son trésor particulier de poésie nationale, qui avait un caractère plus spécial et n'était guère exploité par ses voisins. L'Espagne traduisait nos romans carolingiens, mais elle avait à elle son poème du Cid\ l'Angleterre, tout en adoptant les richesses poétiques de ceux qui l'avaient conquise, LA CHANSON DE ROLAND ET LES NIBELUNGEN. 3 n'oubliait pas ses vieilles traditions, que le génie popu- laire a perpétuées dans les ballades; l'Allemagne, la plus zélée et la plus intelligente des nations qui s'appro- priaient les récits de nos poètes, conservait cepen- dant et rajeunissait sa vieille épopée; les imitations des poèmes français qui constituent en partie la litté- rature Scandinave de cette époque n'empêchaient pas les (( Norois » de se transmettre les anciennes chansons dont le recueil forme les Edda. Nos pères avaient aussi, à côté des « matières de Bre- tagne et de Rome la grant », comme dit Jean Bodel, la « matière de France » , qui leur appartenait tout entière, et qui forme le vrai uploads/s3/ gaston-paris-poemes-et-legendes-du-moyen-age-pdf.pdf
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- Publié le Fev 20, 2021
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