Le guide complet Julien Chazal © 2012, Les Devenirs Visuels © 2012, Groupe Eyro

Le guide complet Julien Chazal © 2012, Les Devenirs Visuels © 2012, Groupe Eyrolles ISBN 978-2-212-13455-1 Introduction 6 Les bases de la calligraphie 8 Les antiques 16 Capitale romaine 18 Capitale romaine fine 22 Cursive romaine 26 Rustica 30 Quadrata 34 Onciale 38 Les moyenâgeuses 42 Minuscule insulaire 44 Semi-onciale irlandaise 48 Onciale artificielle 52 Mérovingienne 56 Lombarde 60 Caroline 64 Les gothiques 68 Gothique primitive 70 Gothique textura 74 Cursive gothique 78 Gothique bâtarde 82 Gothique rotunda 86 Fraktur 90 Lettre cadeau 98 Gothique contemporaine 102 Sommaire 4 Les modernes 106 Humanistique 108 Chancelière 116 Chancelière fine 124 Flamande 128 Ronde 132 Anglaise 136 Les contemporaines 140 Lettres fantaisie 142 Traits multiples 146 Plumes tubulaires et à palette 150 Pinceau plat 154 Tourneure gestuelle 158 Brush 162 Tire-ligne 166 Cola-pen 170 Les techniques et les ornements 174 Lettres en creux 176 Gravure et calligraphie 180 Pochoir 184 Lettres en relief 186 Couleur et calligraphie 190 Écritures pictographiques 194 Ornementations 198 Entrelacs celtiques 202 Formats 206 Mise en page 212 Art postal 216 Domaines de la calligraphie 220 Index 224 5 8 Les bases de la calligraphie L’art de la belle écriture est accessible à tous ceux qui souhaitent en percer les secrets. Les copistes ont su doter les lettres de styles particuliers, sans en altérer la lisibilité. La pratique des différentes écritures est l’occasion de donner forme à de nombreuses inventions. I L N’EST PAS d’art sans parfaite maîtrise de la technique, des outils et des supports. La calligraphie n’échappe pas à ce principe. Mais c’est bien une fois la technique acquise que le calligraphe peut s’en dégager pour aborder l’expression purement sensible du trait. Les bases de l’art de l’écriture peuvent se résumer à la connaissance des différents instruments, des caractéristiques des supports d’écriture, de la structure de la lettre, de la mise en page et du tracé lui-même. Enfin, l’entraînement est au cœur de l’apprentissage. Lent, régulier et entièrement concentré sur l’objet, il implique un investissement total du corps et de l’esprit. Cet espace est un moment privilégié où la trace laissée sur le papier s’épanouit jour après jour pour atteindre sa forme achevée. Les lettres ont une anatomie précise, qui répond à des critères de taille, de tracé et d’harmonie. Pour les décrire, certains termes sont empruntés à la morphologie: la panse renvoie à la partie renflée du a ou du p, les jambages constituent la partie basse du q, la queue désigne une terminaison, comme dans le Q majuscule, et l’oreille évoque le trait terminant la boucle du g. Plusieurs lettres présentent certains traits communs. Ainsi, la traverse se trouve dans le A, le T et le F majuscules. Quant au fût, un trait vertical, il sert de support aux lettres l, f et t. Enfin l’œil désigne l’espace clos par la panse. Les bases de la calligraphie 9 Calame Automatic pen Plume plate Exemple d’écriture Plume pointue Exemple d’écriture Pinceau pointu Exemple d’écriture Pinceau plat Tire-ligne Cola-pen Exemple d’écriture Depuis son introduction au XIXe siècle, la plume métallique pointue est sans conteste l’instru- ment idéal pour tracer l’anglaise et certains ornements. Le pinceau sert notamment à écrire en style brush. Outils du calligraphe Instruments larges Instruments pointus Un grand nombre d’outils d’écri- ture sont à la disposition du calli- graphe. Certains sont disponibles dans le commerce, d’autres sont détournés de leur fonction première ou à fabriquer. Tous les outils ne conviennent pas à tous les alphabets et certains instruments sont plus difficiles d’emploi que d’autres. Les outils peuvent être rangés en deux catégories: les larges et les pointus ou les rigides et les souples. Ci-après, vous trouverez un exemple d’écriture pour chaque famille d’outils. Instrument ancestral de la calligra- phie arabe, le calame est un mor- ceau plus ou moins gros de roseau ou de bambou taillé en biseau. À côté des plumes plates tradition- nelles, l’automatic pen offre des embouts de grandes largeurs. Outils souples, les pinceaux plats permettent de travailler sur n’im- porte quel support. Ils sont assez difficiles à utiliser et le résultat dépend de leur qualité. Des instruments plus professionnels (tire-ligne) ou fabriqués (cola-pen) ont un intérêt calligraphique. 18 A PPARUEau VIIe siècle av.J.-C., la capitalis monumentalis doit son nom au fait qu’elle était gravée sur la pierre des édifices. Elle consistait, à l’origine, en de simples bâtons aux formes irrégulières et plus ou moins négligées; par la suite, elle fut enrichie d’empattements, de pleins et de déliés et atteignit sa forme classique au Ier siècle apr. J.-C. Les lettres sobres et élégantes étaient admirablement calibrées, avec des traits réguliers. La capitale romaine se prêtait à de multiples tracés, plus ou moins aboutis, selon la virtuosité des scribes. Les lapicides de la Rome antique traçaient d’abord les lettres avec des bâtons de craie ou de charbon. Ils avaient un sens de la perfection du tracé et n’accordaient aucune place à la construction mathématique et rationnelle, comme ce fut le cas à la Renaissance. Ces « calligraphes de la pierre » exploitaient au mieux la surface irrégulière de ce support, ainsi que le montrent les nombreux textes gravés, aux lettres volontairement inégales, superposées ou même enchevêtrées. La capitalis monumentalis perdura durant tout le Haut Moyen Âge, jusqu’à la fin de la période carolin- gienne. Elle fut remise au goût du jour sous l’impulsion des humanistes, qui prônaient le retour aux valeurs classiques de l’Antiquité. À la différence des lapicides romains, les calligraphes du XVIe siècle prescrivaient l’emploi de la règle et du compas, afin de garantir à la lettre une géométrie et une régularité parfaites, permettant d’atteindre la « divine proportion ». Connue sous le nom de majuscule d’impri- merie, la capitale romaine est encore en usage aujourd’hui, notamment pour l’écriture des titres, chapitres et incipits des livres. Capitale romaine Lettre monumentale, la capitale romaine fut à l’origine de nombreuses écritures latines. Aussi apparaît-elle comme l’un des piliers de la culture graphique occidentale. Originellement gravée dans la pierre des édifices de la Rome antique, cette écriture connut peu de fluctuations pendant six siècles. Le tracé Capitale romaine 19 1 2 3 Orientation des traits et changements d’angle Pour tous les traits, on admet un angle de plume moyen de 20°. Mais certaines lettres sont tracées selon un angle de 60° (N et premier jambage du M). Les obliques sont tracées selon un angle de plume moyen de 40°(lorsqu’elles sont orientées à gauche) ou de 20° et 60° (lorsqu’elles sont orientées à droite). Enfin, les horizontales ont un angle de plume d’environ 20°. La calligraphie de cette capitale s’inspire directement du tracé de la lettre antique, telle qu’elle était originellement gravée dans la pierre. Cette conception d’un tracé instinctif et naturel explique les variations d’orienta- tion des traits ainsi que les nombreux changements d’angle de plume, notamment pour les empattements. Le tracé des empatte- ments est très complexe, en raison de la difficulté à faire varier l’angle de l’outil. Tracez d’abord le côté gauche de l’empat- tement, puis le droit, en travaillant comme en miroir. Le mouvement se situe entre le pouce et l’index. Exercez-vous jusqu’à maîtriser suffisamment le tracé pour que le changement d’angle devienne naturel. Le petit fût de la lettre G doit être droit et tendu. Il se forme en deux fois. Superposez le tracé avec celui de la fin de la courbe. Les traits d’amorce se superposent pour former l’empattement. Cette forme particulière se trace en deux fois. Les arrondis sont légèrement déformés et ne sont pas tracés en miroir. Travaillez les empattements dans la continuité. Tracez-les avec méthode et sans à-coup, de façon à garder la souplesse et la régularité de la lettre. Commencez par réaliser un demi 8 selon un axe de symétrie. Une fois la forme initiale tracée, retravaillez les deux extrémités une à une. Elles doivent rester assez ouvertes et plates pour donner un aspect tendu à la lettre. 20° 20° 20° 60° 40° 60° E, F, T C, G, S N, W, M E, L O, C, Q G S Z, T Pour tracer les empattements horizontaux des lettres, épaississez les extrémités en restant dans la continuité du tracé. Changez simplement l’angle de plume. Les moyenâgeuses Ductus 66 1 1 2 1 2 2 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 3 1 2 1 1 1 2 1 2 2 2 4 1 1 1 1 1 2 1 1 1 2 2 2 2 2 2 3 2 3 2 3 3 1 2 2 3 3 2 1 1 3 2 2 2 3 2 3 3 2 1 3 3 4 3 3 3 4 4 3 4 4 2 3 3 4 4 5 Le a peut se redresser comme dans l’humanistique. La fin du trait 1 doit être légèrement aplatie. La fin du trait 1 doit marquer une légère tension. Le trait 1 doit bien remonter dans le trait 3. Le trait 3 doit être bien tendu. Cette lettre est moins haute que b, d; moins basse que p, q. Le trait uploads/s3/ calligraphie 1 .pdf

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