1 UNIVERSITÉ PARIS I PANTHÉON SORBONNE UFR 03 HISTOIRE DE L’ART ET ARCHÉOLOGIE

1 UNIVERSITÉ PARIS I PANTHÉON SORBONNE UFR 03 HISTOIRE DE L’ART ET ARCHÉOLOGIE Mémoire de Master I Recherche HANS HARTUNG Les œuvres météorologiques et la question du romantisme dans l’abstraction lyrique MÉMOIRE PRÉSENTÉ PAR ALIZÉE GAZEAU SOUS LA DIRECTION DE EMMANUEL PERNOUD, PROFESSEUR DES UNIVERSITÉS Session de Juin 2014 VOLUME I – Texte et Bibliographie 2 3 SOMMAIRE REMERCIEMENTS 4 INTRODUCTION 5 I. LA FORMATION DE HANS HARTUNG MISE EN PARALLÈLE AVEC L’HISTORICITE DU ROMANTISME 12 I.A. LES ANNÉES DE FORMATION DE HANS HARTUNG 13 I.A.a. Le patrimoine de Hans Hartung 15 I.A.b. Les Sciences 18 I.B. LA QUESTION DU ROMANTISME À L’ÉPOQUE DE HANS HARTUNG 24 I.B.a. Le romantisme dans la première moitié du XXème siècle 24 I.B.b. Les réflexions de Hans Hartung sur le romantisme 28 II. LES ŒUVRES MÉTÉOROLOGIQES DE HANS HARTUNG ET LEUR CHARGE ROMANTIQUE 34 II.A. LE RAPPORT AU CIEL 35 II.A.a. Une source d’inspiration 36 II.A.b. La météorologie 42 II.B. DE LA SPIRITUALITÉ À L’IMMANENCE 49 II.B.a. Les œuvres « croix » 49 II.B.b. La peinture du rien et l’expression du vide 54 II.C. LE TEMPS 57 II.C.a. L’étonnement 58 II.C.b. Le temps « senti » 61 III. HANS HARTUNG ET L’ABSTRACTION LYRIQUE 66 III.A. LE CIEL CHEZ LES PEINTRES CONTEMPORAINS DE HARTUNG 68 III.A.a. La sphère artistique autour de Hans Hartung 69 III.B.b. L’abstraction lyrique comme relecture du romantisme 74 III.B. HANS HARTUNG ET SES CONTEMPORAINS VUS PAR LES CRITIQUES 79 III.B.a. La réception critique dans le rapport au romantisme 80 III.B.b. La perception du romantisme dans l’œuvre de Hans Hartung 83 CONCLUSION 87 BIBLIOGRAPHIE 91 4 REMERCIEMENTS Le travail de recherche fut l’occasion de deux visites à la Fondation Hans Hartung – Anna-Eva Bergman à Antibes en Septembre 2013 et en Février 2014. Je tiens à remercier la Fondation pour l’accueil qui me fut réservé. Je remercie toute l’équipe de la Fondation pour sa confiance et pour la liberté qui m’a été donnée dans la consultation des archives et pour la présentation des œuvres que m’ont proposé Thomas Schlesser, Jean-Luc Uro et Bernard Derderian. Je remercie également François Hers, président de la Fondation lors de ma première visite, Thomas Schlesser, l’actuel président de la Fondation, Jean-Luc Uro, et Hervé Coste de Champeron. Archive consultée Fondation Hans Hartung & Anna-Eva Bergman, Antibes 5 INTRODUCTION Le choix du sujet de mémoire de première année de Master est lié à l’enthousiasme que nous procure la peinture abstraite associé aux cours d’Esthétique que nous avons suivis durant notre Licence d’Histoire de l’art et qui ont été conclus en troisième année par un travail sur la notion de sublime dans la peinture de l’abstraction lyrique. En présentant ce travail à Emmanuel Pernoud en Juin 2013, l’idée de contacter la Fondation Hartung-Bergman et d’engager une recherche de Master sur Hans Hartung fut élaborée. La Fondation Hans Hartung – Anna-Eva Bergman favorise et encourage la recherche universitaire et la reconnaissance internationale du peintre depuis la fin des années 1980. Nous sommes parti d’un postulat de départ : l’émergence dans les années d’après- guerre d’une interrogation manifeste des peintres abstraits sur le rapport de l’homme au cosmos, à l’univers et un questionnement relatif aux phénomènes atmosphériques. En partant de cela, il s’agissait alors de se concentrer sur l’œuvre de Hans Hartung et d’étudier les peintures qui témoignent de son regard vers le ciel, de son intérêt pour les tensions atmosphériques et les mouvements météorologiques. Progressivement, des liens s’établirent entre le rapport de Hans Hartung à l’abstraction et les théories de l’art établies durant la première moitié du XIXème siècle. Nous avons alors pensé qu’il serait pertinent et sans doute fructueux de nous intéresser à Hans Hartung sous l’angle de l’imprégnation du romantisme contenu dans son œuvre. Cet angle d’étude prend pour appuie les différents moments de sa vie, le regroupement de toiles entre elles et l’observation de son rapport à la création. L’intention finale de ce travail de recherche est de contribuer à dévoiler l’œuvre de Hans Hartung sous le prisme de la charge romantique qu’elles contiennent et de montrer que Hartung a partagé des questionnements proches de ceux que connaissaient les peintres romantiques au XIXème siècle. Ainsi, nous espérons révéler une perspective de l’œuvre de Hans Hartung peu développée dans les études et dans les écrits à son sujet. Hans Hartung lui- même, évoque le ciel mais reste très secret sur la question de la Nature et du romantisme. La réception de l’œuvre de Hans Hartung1 est complexe. En ce qui concerne la recherche, elle peut d’emblée affirmer la difficulté à définir la question de geste et de préméditation dans l’œuvre du peintre. Hans Hartung participe de cette complexité à définir 1 L’étude de la réception de l’œuvre de Hans Hartung est étudiée en détail dans la thèse d’Annie Claustres soutenue en Décembre 2001 à l’Université Paris IV-Sorbonne. Annie Claustres est maître de conférence 6 précisément ses toiles. Dans le troisième chapitre de son Autoportrait, ses propos, rapportés par Monique Lefèvre sont les suivants : « C’est pourquoi, à vrai dire, il n’y a presque jamais existé de théories et de manifestes entre nous autres, peintres dits « lyriques ». Nous nous sommes tous développés d’une manière instinctive et naturelle comme cela me paraît avoir été le cas aussi pour Schneider, Soulages, Mathieu et bien d’autre ; même si, à part ce comportement essentiel, chacun a son opinion sur sa propre peinture. »2 Tout en se plaçant à côté d’autres peintres et en reconnaissant l’état de l’art et des termes qui sont employés pour définir sa création picturale, il déclare son indépendance et ses caractéristiques propres. La liberté de l’œuvre de Hans Hartung réside dans sa volonté à laisser le spectateur libre de son regard sur ses toiles3. Il permet ainsi à la réception critique de son œuvre une liberté d’étude et de compréhension. Il nous a semblé pertinent de diriger nos recherches vers l’enfance du peintre, vers sa formation, ainsi que vers son travail à l’atelier pour éclairer les rouages de sa démarche artistique car la question du romantisme semble se situer d’emblée dans les périodes de formation et dans les éléments anecdotiques d’apparence et intimes du travail à l’atelier. Hans Hartung est né à Leipzig le 21 Septembre 1904 dans une famille de médecins qui s’installe à Dresde en 1915. Il commence le récit de sa vie dans son Autoportrait par l’évocation de son père et de son grand-père, figures paternelles qui l’entourent durant son enfance et par l’évocation d’éclairs qu’il représente dans ses cahiers d’écoliers : « Dès que le ciel devenait menaçant, de ce gris presque noir qui appelle le tonnerre, ma grand-mère nous obligeait à nous réfugier dans le couloir. Une peur qu’elle nous avait inculquée à ma mère, à ma sœur et à moi. J’imaginais des ciels déchirés de zébrures d’Apocalypse. (…) Désormais je voulais voir, mieux, je dessinais. » 4 L’historien spécialiste du romantisme allemand, Marcel Brion, consacre plusieurs pages à Hans Hartung dans son ouvrage Art Abstrait publié en 1956. Il explique que Hartung s’inscrit dans une démarche similaire à celle de Novalis qui étudiait les lois de l’univers dans des objets issus directement de la nature, « Les secrets de la nature devaient être cherchés dans les formes naturelles elles-mêmes plutôt que dans les livres »5. Ce parallèle entre Novalis et Hans Hartung sert de point de départ à une interrogation autour de l’imagerie scientifique et de la 2 Hans HARTUNG, Autoportrait, Grasset, Paris, 1976 p.37-38 3 Ibid, p.102. « Depuis mes débuts je n’avais pas donné de titre à mes tableaux, mais des numéros. Parce que je ne veux pas influencer le spectateur. Si je lui dis : « Ceci c’est Zeus qui descend du ciel, ou c’est la dépression générale, ou c’est la nervosité », à ce moment là les gens cherchent la nervosité. Mais ce qu’ils voient dans mes toiles est peut-être tout à fait autre chose. Il faut laisser les gens libres, complétement. » 4 Ibid, Chapitre II, p.24 5 Marcel BRION, Art Abstrait, Albin Michel, Paris, 1956, p. 214 7 vulgarisation de la science qui passionnent Hans Hartung. Sa relation avec Anna-Eva Bergman (1909-1987) sera également l’occasion d’augmenter la recherche d’un questionnement sur les différents héritages qui entourent Hartung. Anna-Eva Bergman est suédoise, elle passionnée par les sciences ésotériques et par les mathématiques et elle a joué un rôle majeur et a eu une influence primordiale dans la construction du rapport de Hans Hartung au monde. Elle a complétement prit part aux questionnements du peintre. Hans Hartung avait un grand respect pour l’œuvre d’Anna-Eva Bergman, leurs ateliers d’Antibes étaient séparés en deux bâtiments mais Hans Hartung en faisant les plans architecturaux avait été également soucieux d’une proximité. Leurs œuvres respectives sont imprégnées l’une par l’autre et il paraît essentiel de consacrer un moment du mémoire à l’œuvre et à la figure de cette artiste chez qui le rapport à la nature et les réflexions sur le monde exacerbent certaines réflexions romantiques sur la nature et sur l’observation du monde.6 Les années de formation de Hans uploads/s3/ hans-hartung-les-oeuvres-meteorologiques.pdf

  • 31
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager