1 Arts visuels – 18/11/15 Le street art ou art urbain «L’œuvre, ce n’est pas l’
1 Arts visuels – 18/11/15 Le street art ou art urbain «L’œuvre, ce n’est pas l’image elle-même, mais ce qu’elle provoque d’interrogation sur le lieu». Ernest Pignon-Ernest (artiste plasticien né en 1942 à Nice, l'un des initiateurs de l'art urbain en France). Définition Le Street Art est un mouvement artistique contemporain qui regroupe toutes les formes d’art réalisées dans la rue ou dans des endroits publics. En français, on l’appelle « art de rue » ou « art urbain ». C’est un art instantané, rapide, interdit, dont le but est de faire passer un message, sans autorisation. Le Street Art peut prendre des formes multiples : - graffiti, avec ou sans pochoirs - stickers (autocollants) - dessin, peinture - mosaïque - installation ou sculpture - intervention sur le mobilier urbain (abribus, panneaux, poubelles) - illusions d’optique sur le sol et sur façades (trompe-l’œil) - art sonore (installations jouant avec les postures d’écoute, « field recording », sculptures et instruments, performances) Le Street Art peut être discret et occuper de très petits espaces (dessins, stickers) ou être monumental et très visible, comme, par exemple, des structures gonflables. Il s’agit principalement d’un art destiné au grand public, éphémère et en constant renouveau. Cette forme d’art va au-devant des gens sans qu’ils l’aient forcément souhaité. Elle permet de toucher des personnes qui n’entreraient pas dans un musée ou dans une galerie d’art. Les artistes de rues s’approprient l’espace urbain pour contester, bousculer, déranger, revendiquer, dénoncer, interroger, soutenir... Ils ont des motivations artistiques (faire connaître leur art) mais souvent aussi politiques ou sociales (faire passer un message). Bien que le Street Art ne soit pas toujours légal, sa valeur artistique est incontestable. Les artistes de Street Art ne cherchent pas à vandaliser les espaces publics, mais plutôt à changer notre regard sur la ville et sur l’art. Un peu d’histoire 2 Arts visuels – 18/11/15 Les arts de la rue sont un mode d’expression ancien puisque dès la préhistoire, les murs sont un support privilégié accueillant peintures et gravures. Dans l’antiquité déjà, on peint ou on grave les façades: publicités, inscriptions revendicatives, insultes même! Au XXème siècle, le même esprit perdure, comme le montrent des graffitis réalisés en France sous l’occupation allemande ou durant les événements de Mai 1968. La rue est avant tout un lieu de rencontre qui favorise la diffusion, les échanges, l’affrontement des idées. C’est la raison pour laquelle les œuvres de la rue se distinguent de celles destinées aux collectionneurs ou aux musées. Il ne s’agit pas d’objet de contemplation destinés à un petit nombre d’amateurs, mais d’œuvres livrées au regard de tous, souvent voyantes et démonstratives. Sous différentes formes, à travers les époques, l’art s’est imposé dans nos rues. Bien qu’éphémère et souvent illégal, le graffiti occupe désormais une place à part entière dans l’art contemporain. Le graffiti Le mot « graffiti » représente avant tout une forme d'expression extrêmement ancienne qui consiste à apposer sa marque, sa signature sur un mur. La particularité de cet art est qu'il se déploie dans l'espace public, s'affiche au grand jour et est donc accessible à tous. Le sujet du graffiti est vaste et varié. Le graffiti tel qu'on le connait aujourd'hui est né dans les années 1960 au cœur de New-York. Graffiti est un mot masculin, pluriel: graffitis venant du mot italien « sgraffito » ou « sgraffite » qui signifie «coup de griffe, égratignure», mais surtout «stylet ». Ce mot apparaît au milieu du XIXe siècle en même temps que l'on découvre les fresques de Pompéï. Dans le graffiti même, des divisions se font : - le tag est une signature ou une marque. Il vient de l'anglais « to tag» (étiqueter). Ses lettres stylisées forment un nom, souvent le pseudonyme de l'artiste. D'une seule couleur le plus souvent, de taille généralement réduite et réalisé d'un geste rapide à l'aide de l'aérosol, de pinceau, de marqueur ou de sticker. « Taki 183 est le premier tagueur à être médiatisé. Le 21 juillet 1971, le New York Times lui consacre un article intitulé Taki 183 Spawns Pan Pals (Taki 183 lance une nouvelle mode). Contrairement aux autres tagueurs qui restent plutôt cantonnés dans leurs quartiers, Taki traverse toute la ville. Il est coursier et emprunte régulièrement les transports en commun. C’est ce qui lui permet de laisser sa marque partout sur son passage. » Dada n°148 3 Arts visuels – 18/11/15 - le throw up ou « flop » est une forme intermédiaire entre le tag et le graff ou la fresque. Il se définit par un lettrage qui reprend également le nom du writer en lettres plus grandes, plus volumineuses. On peut lui rajouter des ombrages, il arrive qu'il soit bicolore mais reste relativement peu travaillé. - le graff, le masterpiece, la pièce ou encore la fresque représente un ensemble de lettres, souvent le nom du writer mais cette fois ci, sa composition est très complexe et sophistiquée avec des lettres parfois totalement décomposées et réinventées. Il arrive souvent que la fresque soit réalisée par plusieurs graffeurs c'est à dire par une « crew ». Dans cette technique on allie les formes et les couleurs puis on ajoute des ombrages permettant de faire ressortir le graff qu'on appelle aussi « contours ». Souvent la couleur utilisée pour l'ombrage est opposée à celle du graff. Des personnages, des décors, des flèches, des commentaires… se mêlent au lettrage. « Le propre du graffiti est d’être réalisé sur un support qui n’était pas prévu à cet effet : un mur, une porte, un lampadaire, un wagon de métro, un camion… le graffiti s’expose partout. De nos jours, on distingue deux grandes familles de writers : - les trainsits : s’attaque uniquement aux trains ; c’est la branche considérée comme la plus authentique. Malgré l’illégalité et les risques qu’ils prennent, les graffeurs qui ont commencé à peindre des trains s’attachent très vite à ces sensations fortes et se détournent des murs. - Les muralists : ou fresqueurs, la majorité des graffeurs en font partie. Ils recherchent plus l’aspect créatif du graffiti que les sensations fortes. » Dada n°148 http://www.le-dessin.fr/dossier-street-art http://www.le-dessin.fr/dossier-street-art 4 Arts visuels – 18/11/15 La réalisation d’un graff : étape par étape Dada n°148 5 Arts visuels – 18/11/15 La peinture murale La peinture murale est une forme de graffiti; ce ne sont pas des lettres qui sont représentées mais plutôt une illustration. Le pochoir (http://www.le-dessin.fr/dossier-street-art) Il apparaît plus ou moins au début des années 80 comme une nouvelle forme d’expression du Street Art lorsque les murs de Paris étaient saturés de graffitis. En effet, des artistes de l’époque comme Blek le Rat, Nemo ou encore Miss. Tic se mettent à utiliser cette technique pour se différencier des fameux graffitis New-Yorkais. Le pochoir également appelé Stencils est une technique assez simple consistant à découper dans un matériau rigide comme du carton, du plastique, du bois, du métal... L’artiste dessine ou décalque le motif provenant d’une image, d’une photographie… avec lequel il « bombera » par la suite les murs de la ville. Rues de Porto, Portugal « Girl with balloon » de Banksy, 2003 6 Arts visuels – 18/11/15 Le sticker (http://www.le-dessin.fr/dossier-street-art) Le mot sticker vient du verbe anglais « to stick » qui veut dire « coller ». On traduit donc ce mot en français par le mot « autocollant ». Le sticker, graffiti papier ou encore le Stick Art est en fait un autocollant qui marche énormément ces derniers temps. Ce succès est sans doute dû à sa technique la plus simple et discrète qu’il soit dans l’univers du Street Art. Il n’y a rien de plus simple que de sortir de son sac une pile d’autocollants qu’on a conçu chez soi, de les coller rapidement là où ils nous semblent les mieux vus sans pour autant prendre trop de risque. L’affiche (http://www.le-dessin.fr/dossier-street-art) Déjà ancré depuis longtemps dans la tradition populaire, l’affiche est un moyen de communication simple mais efficace reconnue comme un art dès le XIXème siècle grâce à des artistes peintres comme Chéret, Bonnard ou encore Toulouse-Lautrec. Les graffeurs ou les artistes du Street Art des années 80 se la réapproprient pour renouveler leurs méthodes : le plus souvent sauvage ou illégale, l’affiche est un autre moyen artistique de revendiquer. http://www.le-dessin.fr/dossier-street-art http://www.le-dessin.fr/dossier-street-art 7 Arts visuels – 18/11/15 Le trompe l’œil Qui n’a jamais été surpris par une façade d’immeuble représentant, par exemple, la vie qui peut se dérouler à l’intérieur de ce bâtiment, par un objet qui semble sortir de son cadre, par une perspective qui nous faire croire que nous avançons dans une forêt... alors que nous sommes en pleine ville. Cette technique, réalisée grâce à la peinture, interpelle celles et ceux qui la découvrent, notamment grâce à son réalisme et le travail minutieux des artistes-peintres. http://www.dailymotion.com/video/xmkwng_le-trompe-l-oeil-dans-la-rue-troyes_creation Les installations Ce sont des œuvres réalisées à partir d’objets divers, créées pour un lieu particulier et presque toujours éphémères. L’espace urbain, la topographie d’un quartier, la beauté d’un bâtiment officiel, l’originalité d’une construction particulière, sont autant de sources d’inspiration pour uploads/s3/ le-street-art.pdf
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- Publié le Oct 29, 2021
- Catégorie Creative Arts / Ar...
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