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RELIURE SEDES BINDING 223 Main, Ottawa 1, Canada Tel. CE 5-1421 S 3 ihîM Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Ottawa http://www.archive.org/details/lesbellinitudOOcamm . s^x LES GRANDS ARTISTES LES BELLINI s^ LES GRANDS ARTISTES COLLECTION D ENSEIGNEMENT ET DE VULGARISATION Placée sous le /mit patronage D E L'ADMIXISTRATIOX DHS BEAUX-ARTS Volumes parus Architectes des Cathédrales gothiques (Les), par Hexri Sieix. Botticelli, par René Schneider. Brunelleschi et l'Architecture de la Renaissance Italienne au XV« siècle, par JL^rce:. Rey-MOXD. Boucher, par Gusia\-e K-\hx. Canaletto {I,e3deux), par Octave L'za^ts-e. Carpiccio, par G. et L- Rosenthal. Carpjaux, par LÉox Riotor. Cellini (Benvenuto), par Hexri Focillox. Chardin, par Gastox Schéfer. Clouet (Les), par Alphonse Germaix. Honoré Daumier, par Hexry {Marcel. Louis David ,par Charles Sauxter. Delacroix, par ^Lavrice TouRX-Erx. Délia Robbia (Les), par Jeax de Foxtlle- Diphilos et les Modeleurs de terres cuites grecques, par Edmoxd Poitier. Donatello, par Arsène Alex-\xdre. Douris et les Peintres de vases grecs, par Edmoxd Pottiér. Albert Diirer, par Augcste 5L\rguillier. Fragonard, par Camille iLicCLAiR. Qainsborough, par Gabriel Mourey. Jean Goujon, par Paul Vitry. Gros, par Hexry Lemoxxter. Hais (Frans), par André Font.\ix.\s. Hogarth, par Fraxçois Benoit. Holbein, par Pierre Gauthiez. Ingres par Jules Momméja. Jordaëns, par Fierens-Gevaert. La Tour, par Maurice Tourneux. Léonard de Vinci, par Gabriel Sé.ulles. Claude Lorrain, par R.wmoxd Bocyer. Le Nostre, par Jules Guiffrev. Luini. par Pierre G.^uthiez. Lysipps, par 3L\xdie Collignon. .Mantegna, par André Bluji. Meissonier, par Léonce Bén-édite. Michel-Ange, par JLarcel Reymond. J.-F. Millet, par Hentry M.\rcel. .^.luriilo, par Pacl Lafond. Peintres (Les) de Manuscrits et la miniature en France, par Hentu Martin. Peintres Chinois (Lesi, par Raphaël Pe- TRUCCI. Percier et Fontaine, parlLiURicE ForcHÉ. Pinturicchio, par Asxold Goffix. Piianello et les MédaiUeurs italiens, par Jean de Foxtlle. Paul Potter, par Éjhle Michel. Poussin, par Pal'l Desjardins. Praxitèle, par Georges Perrot. Primitifs allemandî (Les), par Lons Réau . Primitifs français 'Lesl, par L- Dijher. Prud'îion, par Étje:.n>e Bricox. Pierre Puget, par Philippe Auquier. Raphaël, par Eugènt: Muxtz. Rembrandt, par Éjhle Verh.\erex. Ribera et Zurbaran, par Paxtl Lafon"X>. D.-G. Rossetti et les Préraphaélites an- glais, par Gabriel Mourey. Rousseau (Théodore) par Prosper Dorbec. Rubens, par Gusta\-e Geffroy. Ruysdaël, par Georges Ri.\t. Le Sodoma, par Henri Hau\-ette. Téniers, par Roger Pe\-re. Le Tintoret, par Gustave Soulier. Titien, par JIaurice Hamel. Van Dyck, par Fierens-Ge\.\ert. Les Van Eyck, par Hentu Hviwxs. Velasquez, par Élie Faure. Vatteau, par Gabriel Sé.*illbs. I835-I2. — CoRBEiL. Imprimerie Crété. CDU LES GRANDS ARTISTES LEUR VIE — LEUR ŒUVRE LES BELLINI BIBL'OTHÈQUES EMILE CAMMAERTS . LIBRARIES • ILLUSTREE DE VINGT-QLATRE PLANCHES HORS TEXTE ÉTUDE CRITIQUE PARIS LIBRAIRIE RENOUARD HENRI LAUREXS, ÉDITEUR 6, RUE DE T O U R N O N ( V I ° I Tous droits de IracUicliun cl de rcpro liiclioii réservés pour tous p:'>;*^C) CENTRE DE DOCUMENTATION NOjR^ UBRAIRIE i_AFONTAINE OTTAWA. r\ î ( B!biiothèQ\ia .639 B^S^ LES BELLINI LA PEINTURE VENITIENNE A évoquer les oeuvres les plus caractéristiques de la peinture vénitienne, les Madones de Bellini, le Concert deGiorgione, Bacchus et Ariane du Titien, on éprouve ce sentiment de satisfaction presque physique que procure seule l'harmonie profonde des lignes et des couleurs. Nous ((goûtons » littéralement de tels tableaux; ils dispensent le bien-être, ils réjouissent lœil et réchauffent lame sans fatiguer l'esprit. Ils ne réclament aucun commentaire : ils suffit de les regarder pour se trouver ravi de leur lumière, comblé de leur beauté. Si l'art n'était qu'une sonsualité raffinée — et pour beaucoup il n'est rien d'autre — l'étude de la peinture vénitienne devrait décourager le peintre comme celle de la sculpture grecque décourage le sculpteur. Lune et l'autre donnent une impression de perfection, de pléni- tude qui semble interdire tout progrès: elles sont défi- nitives et dominatrices ; elles contiennent en elles le passe 6 LES BELLINI. comme l'avenir. 11 semlîle que tout y aljoulisse et que Ton ne puisse parvenir à rien (juà les imiter. Voilà bien le secret de leur influence. La statuaire grecque a absorbé toute la sculpture antique, et il n'est peut-être pas un peintre moderne, de Rubens à Poussin et de Claude à Turner, qui ait pu se soustraire à linfluence absorbante de Venise. Cette beauté n'est pas absolue, cette perfection n'est pas sans limites. Veniseapparaît comme le seulcentreimportantdu nord de l'Italie qui n'ait pas été entraîné par le courant mystique de l'art gioltesqne du xiV' siècle et qui soit resté réfractaire^ à lluimanisme arislocrati(jue du \\'' siècle. Elle ne connaît ni la suavité de rAngelico, ni raustère énergie de Donatello et de Masaccio. Et pourtant c'est à ses portes, à une journée de marclie de la lagune, que Giolto décora de ses IVesques immortelles Ibumble cbapelle de lArena de Padoue. Et pourtant c'est tout autour d'elle, à Rimini avec les Malatesta, àFerrare avec les Este, à Padoue,la\illeuni- versitaire, à Manloue. à la cour des Gonzague, que se déve- • loppèrent les foyers les plus intenses de cette ('ducation classique., de ce culte des liéros, de ce néo-paganisme qui devait s'exprimer avec tant de puissance d.ans l'art de Mantegna. • Non pas (jiie la pcinluic \ t'iiitirmie. et celle (b'S IJellini en paiticulier, n'ait (Mé l'orlenn nt influencée par l'écob' de Padoue. .Mais elle n Cu l'clinl (|tie ce (jue son génie lui pei'metlnit irassiiniler. I^lle accueillil ;i\ec empressement LES BELLINI. "i ses découvertes techniques sans se surcharger de son e'ru- dition. EUe s'appropria le luxe des (h'cors, la vivacité des mouvements, la précision des pei'poclives, mais elle ahandonna, ou mieux elle ne vit pas, la recherche tour- mentée d'une vérité fug"itive, la fiè-Vrede critique, l'orgueil sceptique et individualislc r|ue traduisait cet art nouveau. La hase était solide, la superstructure était frêle. Avec un instinct sûr, Venise s'appropria l'une, sans considérer l'autre. La Renaissance ne fut pour elle qu'un moyen d'expression nouveau, et elle la lit servira ses hns. avec le sens pratique qui disting-ue les g"randes cités marchandes. La littérature du t('m|»s n'agit pas sur son (jeuvre. Ses peintres ne s'einharrasscnl ni de Pulci.ni île Politicn, ni de philosophie, ni d'archéologie. Ce ne sont pas, comme les grands Florentins, des génies encyclopédistes, embrassant le monde dans une vaste étreinte, à la fois ing^énieurs et poètes, armuriers et peintres. Ils ne font (ju'une seule chose, mais ils la font hien. ils opèrent dans un cadre- restreint, mais ils le l'cmplissent. La République n'avait besoin ni de dilettantes, ni de beauxparleurs. Elle réclamaitdo bons ouvriers. Le service de l'État était si absorbant (ju'il ne laissait pas les loisirs nécessaires aux recherches abstraites. Venise était, pour ses citoyens, le ccnire du monde, et la salle du Grand Conseil était, pour ses peintres, le centre de Venise. Toute l'histoire de la peinture, durant la belle période, tient entre ses quatre murs. Les artistes auxquels la décoration en était confiée dirig-eaient les destin('es artistiques de la 8 LES BELLINI. ville et célébraient, en même temps, sa gloirr. L'Église elle-même, relativement indépendante de la suprématie papale, subissait le même particularisme, la même insula- rité. La Vierge, saint Marc, saint Jean rÉvangcliste, saint Georges sont les patrons de la cité et de ses confréries. Leur culte se confond, jusqu'à un certain point, avec celui de la glorieuse République et les bannières, sur lesquelles apparaissent leur imagr, lui servent d'étendards. Comme dans tous les centres, anciens ou modernes, de transaction active, l'orgueil national s'accompagnait, à Venise, de l'amour du luxe et des décors. 11 convenait d'éblouir les étrangers, de passage dans la ville, par Téclat fastueux des marbres et des mosaïques, des tableaux et des cortèges. Au xv' siècle, on ne compte pas moins de trente-six processions annuelles se rendant du palais Ducal aux diverses églises de la ville. Le plus souvent, le doge était suivi de toute la noblesse, du clergé et des confréries laïques en costume d'apparat. Tout pré- texte était bon pour augmenter le nombre de ces solennités et pour ajouter à leur lustre : la célébration d une victoire, la visite d'un prince, la conclusion d'un traité. Venise limait à se mirer dans sa propre image, comme ses palais se reflètent à la surface de la lagune. Ses artistes curent pour mission d'immortaliser sa splendeur présente et de rappeler les épisodes les plus glorieux de son passé. Kaut-il attribuer à cet esprit concret et mondain le caractère somptueux du coloris vt'iiitien ? Il y a l;i tout au moins une coïncidence plus suggestive (|ue les digressions \ >. HJiKk y% JACOPO BELLIM. — PORTRAIT D HOMME (Dessin du recueil du Louvre.) LES BELLINI. H fleuries auxfjuelles tant d'auteurs se sont livres au sujet (le la « lumière vénitienne ». A les entendre. Bellini, Gior- g-ione, Palma et Titien n'auraient fait que transporter sur leurs toiles cet éclat précieux, celte lumière chaude et vibrante qui baigne, par les soirs d'été, les marbres de la ville et les voiles de la lagune. Jacobcllo del Fiore pourtant ne l'a pas vu, Canaletlo non plus : Naples reste ignoiante et l'Espagne rétive. Et c'est dans les brumes des Flandres qu'il faut chercher l'or de son dernier reflet. Le soleil ne brille pas uploads/s3/ les-bellini-etude-critique-cammaerts-emile.pdf
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- Publié le Oct 01, 2021
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