1 / 34 LA PÉDAGOGIE DES ARTS APPLIQUÉS STD2A au Lycée public Eugène Livet de Na

1 / 34 LA PÉDAGOGIE DES ARTS APPLIQUÉS STD2A au Lycée public Eugène Livet de Nantes septembre 2017 2 / 34 L’équipe STD2A du lycée public Eugène Livet est heureuse de vous présenter la formation Arts Appliqués, officiellement intitulée — Sciences et Technologies du Design et des Arts Appliqués. En france, ce sont 50 centres comme ici à Livet, 500 enseignants environ, appuyés historiquement sur les quatre écoles nationales d’arts appliqués parisiennes (Boulle, Duperré, Estienne et Olivier de Serres). 3 / 34 C’est une discipline — si on considère le design comme telle — qui suscite beaucoup d’interrogations sinon des fantasmes chez les élèves eux-mêmes, leurs parents et dans toute la communauté éducative. Notemment, il y a cette idée romantique que le processus de design serait un processus créatif reposant essentiellement sur l’intuition solitaire d’un designer- artiste inspiré. Une de nos tâches, dans l’enseignement des arts appliqués est de désamorcer ces préjugés pour nous concentrer sur ce que nous appelons la démarche créative. 4 / 34 Les arts appliqués, comme son nom l’indique simplement, c’est mettre en œuvre une pratique artistique appliquée… appliquée à quoi ? Appliquée à tous les domaines de ce qu’on appelle désormais le DESIGN. 5 / 34 Nous ancrons notre pratique de l’enseignement des Arts Appliqués dans l’histoire politique, sociale et technologique, qui passe par la Renaissance et ses académies, les manufactures royales fondées sous Louis XIV, le mouvement Arts & Crafts de la fin du XIXème en Angleterre et l’école du Bauhaus, en Allemagne, dans les années 1930. 6 / 34 Toute cette histoire nous amène à la création du terme design après la seconde guerre mondiale, à l’échelle de la planète. En 2017, on peut dire qu’une part de plus en plus grande du design s’oriente eco-design et exprime une tentation vers ce qui est recyclable et/ou petit, local, vernaculaire et donc maîtrisable. L’objet s’éclipse, la préoccupation esthétique et formelle faisant place de manière croissante aux enjeux de processsus, de l’humain et de l’éthique. [Findeli] 7 / 34 Notre formation Arts Appliqués est issue de cette histoire et de ces grandes préoccupations. Pour expliquer le terme DESIGN on dit souvent que c’est la contraction de dessein — avoir une intention, répondre à un problème donné et de dessin — représenter, figurer une idée. 8 / 34 Les définitions du terme design évoluent vite au fur et à mesure que les outils du design se diffusent dans de nombreuses sphères où la créativité est un des enjeux. En voici 2 un peu différentes les unes des autres, mais qui sont complémentaires : « L’activité de design, c’est la capacité humaine à former et fabriquer notre environnement en se détachant de la nature, pour servir nos besoins et donner du sens à nos vies » [Heskett] « Le design repose sur l’observation des usages et le design a comme moyen le projet. Il s’appuie sur la compréhension des imaginaires et des usages observés pour produire des artefacts utiles, utilisables, désirables. » [Vial] 9 / 34 Pour notre part, nous dirons que le design est un processus de création et de conception de produits. Ce produit n’est pas seulement une forme ou un style, il est aussi une démarche. Mieux comprendre le design, c’est interroger tout ce qui fait la valeur ajoutée d’un produit ; C’est se préoccuper des usages et des interactions humaines, c’est se préoccuper de la valeur du geste créatif. Le design est forcément documenté et prospectif et il est source d’inventions, de nouveautés, parce qu’il est associé à la conception technique, matérielle, économique et commerciale des produits. Le designer est un enquêteur qui va inventer des solutions. Le designer est un créatif qui sait communiquer. 10 / 34 C’est pour cette raison que les différents domaines que nous découvrons avec les élèves sont si variés et vont de l’aménagement d’espace intérieurs à l’urbanisme et l’architecture, vont du stylisme au techniques textiles, vont du design de produits au packaging et vont du graphisme d’illustration au graphisme d’information, qu’ils soit imprimés ou animés. 11 / 34 À l’invention et la conceptualisation sont toujours associés des connaissances et des savoirs-faire techniques. 12 / 34 Le ministère, quand il a créé cette section a pensé qu’il était nécessaire de lui attribuer beaucoup d’heures. Car ce sont non seulement des connaissances et des savoirs- faire nombreux à assimilier, mais c’est aussi une démarche particulière de travail à adopter. C’est ainsi que cette formation est installée dans le cadre des Sciences et Technologies, avec des moyens horaires et de services particuliers car les heures d’enseignements AA sont souvent effectuées en binôme, 30 élèves avec 2 enseignants. Ça peut faire rêver certains profs, mais c’est le prix de notre spécificité d’une pédagogie de studio, d’atelier créatif. 13 / 34 Nous avons de fortes intentions pédagogiques car il nous faut engager les élèves sur la voie de la créativité, de l’analyse et de l’autonomie, pour affronter des formations post-bac et des métiers futurs dans des contextes très variés. La démarche créative en Arts Appliqués implique une pratique pédagogique particulière et donc un dispositif de classe très particulier qui n’a rien à voir avec la plupart de ceux d’autres disciplines scolaires. C’est cette spécificité que nous voudrions mieux vous faire connaître. 14 / 34 En fait, il nous faut découvrir qu’être créatif n’est pas seulement affaire de sensibilité artistique. C’est beaucoup plus souvent une affaire une affaire de processus de travail, d’intensité dans la gestion du temps, d’analyses poussées des situations à affronter. C’est ce que nous appelons la démarche créative Arts Appliqués. 15 / 34 Notre rôle d’enseignant, dans ce contexte, est bien de réduire, entre autres difficultés, les déterminismes sociaux. Tout ce qui touche aux questions artistiques est producteur de beaucoup de fantasmes qui sont bien sectorisés « socialement ». Souvent, notre rôle d’enseignant est avant tout d’autoriser les élèves à échapper aux préjugés, aux a priori, aux lieux communs et à certaines conventions. dessin Mona 16 / 34 Difficile cependant d’aller très loin dans cet objectif, parce qu’on se heurte au numerus closus décrété par la ministère pour le « recrutement », 60 places dans le public, à Montaigu et Nantes pour l’ensemble de l’académie. Lorsqu’ils arrivent en seconde, nous travaillons donc avec de bons élèves de troisième, en grande majorité des filles. Ce sont des élèves qui auront leur BAC sans difficultés particulières. 17 / 34 Nous pouvons leur garantir de travailler les connaissances, les savoirs-faire, la démarche et de bien les préparer à affronter l’essentiel : trouver une belle filière post-bac en se basant sur une bonne connaissance de ses propres capacités. Ça peut être tous les BTS design, bien-sûr, mais aussi tous les diplômes de métiers d’art, les écoles d’art décoratifs, les écoles des Beaux-Arts, les écoles d’animation et web, les écoles d’architecture, du paysage, la faculté d’arts plastiques, etc. 18 / 34 Les connaissances : c’est de l’histoire de l’art, du design et de ses techniques. Mais c’est aussi apprendre à se documenter, à archiver, à référencer des sources, à opérer des liens entre différentes diciplines, telles que le français, la philo, la physique et l’histoire. Les savoirs-faire : c’est découvrir des techniques de représentations, d’usage de certains matériaux et découvrir qu’on n’invente rien sans maîtriser un minimum de technicité. Ça, c’est beaucoup de temps nécessaire. croquis Louise 19 / 34 La démarche : c’est le développement de l’analyse de situations, de demandes, d’objectifs et c’est comprendre que les activités de design sont des activités d’équipe, que la démarche est phasée et que c’est ce phasage qui déclenchera des réponses adaptés aux problèmes posés. La démarche, c’est aussi gérer le temps, passer par des temps longs d’observation et d’analyse — Le designer doit être un observateur aguerri des usages, il doit savoir prendre le temps de l’observation, de l’empathie et porter un regard sans préjugés pour découvrir et comprendre — et passer par des temps courts et intenses de projection ou de réalisation. 20 / 34 Pour affronter tout ça, nous sommes dans une logique de pédagogie d’atelier. Notre priorité est d’explorer l’ensemble des phases de travail qui peuvent conduire à proposer des solutions efficaces et esthétiques aux problèmes posés. En utilisant une métaphore connue, on peut dire que dans cette formation BAC AA, le chemin à explorer est plus important que la finalité poursuivie. 21 / 34 On peut noter que les vertus de la démarche design peuvent aussi s’appliquer dans de nombreux domaines tels la politique publique, l’animation de groupe de recherches, etc., dans tous les contextes où il s’agit d’être inventif et créatif. 22 / 34 Les 4 grandes phases que nous explorons : L’approche systémique qui consiste à étudier les relations et les interactions entres les différents composants du problème. On pourrait l’opposer par exemple à une approche linéaire causes-conséquences. 23 / 34 L’expérimentation et l’essai-erreur : Un des principes de la démarche design veut que, pour trouver une bonne solution, il faut d’abord en essayer plusieurs. Et oui, ça ne marche pas toujours du premier coup. Ce n’est qu’en essayant uploads/s3/ pre-sentation-std2a-livet.pdf

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